Capacité de la pêche à réduire la diversité génétique
Des chercheurs ont récemment découvert un gène qui, chez le saumon atlantique (S. salar), a une
très grande influence sur l'âge auquel les poissons arrivent à maturité sexuelle (Barson et al. 2015).
En nous inspirant de cette découverte, nous aimerions donner un exemple fictif de la façon dont la
pêche peut, avec le temps, modifier les propriétés génétiques des populations de poissons
(évolution) et dont certaines variantes d'un gène (allèles) peuvent peu à peu disparaître.
a) Les poissons porteurs de la variante T (comme tardifs) de ce gène de maturation atteignent la
maturité sexuelle tardivement. Ceux qui portent la variante P (comme précoces) l'atteignent plus tôt.
Étant donné que les poissons à maturité tardive peuvent investir plus longtemps leur énergie dans la
croissance, ils sont plus grands que leurs congénères précoces lorsqu'ils sont à même de se
reproduire.
Du fait de la sélection naturelle, la proportion de saumons tardifs et précoces dans un milieu donné
est adaptée de façon optimale aux conditions environnementales qui y règnent. Dans notre exemple,
cette proportion est de 80 % de tardifs et de 20 % de précoces.
b) Supposons maintenant qu'une pêche intensive au filet maillant soit pratiquée pendant plusieurs
années dans notre population de saumons. Cette pratique de pêche est très sélective par rapport à la
taille : les gros poissons porteurs de la variante T sont capturés beaucoup plus fréquemment que les
poissons plus petits porteurs de la variante P.