2016 © OIE - Code sanitaire pour les animaux terrestres - 13/06/2016 1
CHAPITRE 8.6.
INFECTION À ECHINOCOCCUS MULTILOCULARIS
Article 8.6.1.
Considérations générales
Echinococcus multilocularis (E. multilocularis) est un cestode (ténia) largement répandu dans certaines parties de
l'hémisphère Nord et entretenu principalement par les populations d'animaux sauvages. À l'âge adulte, le ver se trouve
dans l'intestin grêle des canidés (hôtes définitifs), et des renards en particulier. Les stades larvaires (métacestodes)
peuvent envahir les tissus du foie et de différents organes d'autres hôtes mammifères (fréquemment des rongeurs)
(hôtes intermédiaires). L'homme est occasionnellement infecté par ces stades larvaires qui produisent une maladie
sévère (appelée échinococcose alvéolaire), mais l'infection n'a pas de répercussions sanitaires visibles sur le bétail.
Les renards et certains autres canidés sauvages sont les hôtes définitifs les plus importants pour entretenir, à l'interface
faune sauvage / homme, le cycle évolutif du parasite qui passe par la contamination des environnements ruraux et
urbains. Les chiens, qui peuvent également jouer le rôle d'hôtes définitifs importants et efficaces dans ces
environnements ruraux et urbains, constituent une source potentielle importante pour les infections humaines. Même si
l'implication potentielle des félidés dans la transmission de l'infection à l'homme ne peut pas être écartée, leur rôle
épidémiologique est considéré comme négligeable. Les porcs peuvent être infectés, mais le parasite reste stérile. Ils ne
jouent par conséquent aucun rôle dans la transmission du parasite.
Aux fins de l'application du Code terrestre, l'infection à E. multilocularis se définit comme une infection parasitaire
zoonotique des canidés domestiques et sauvages, et des rongeurs.
E. multilocularis se transmet aux canidés par ingestion d'organes infectés par des métacestodes provenant de plusieurs
espèces de petits mammifères sauvages.
L’infection des hôtes intermédiaires et de l'homme est due à l'ingestion d'œufs de E. multilocularis présents dans les
environnements contaminés. Chez l'homme, l'infection peut également survenir par contact avec des hôtes définitifs
infectés ou suite à la consommation de denrées alimentaires ou d'eau contaminés par des déjections de canidés.
La prévention de l’infection chez l'homme est difficile, en particulier dans les secteurs où une pression d’infection élevée
est maintenue par les renards dans les zones rurales et urbaines. Le respect de bonnes règles d'hygiène alimentaire et
corporelle, l'éducation sanitaire du grand public et la prévention de l'infection chez les chiens permettent de réduire le
risque d’infection humaine. Une communication et une collaboration efficaces entre l'Autorité compétente et les autorités
de santé publique constituent une composante importante du suivi de la contamination des populations humaines et
animales par E. multilocularis.
Le présent chapitre contient des recommandations relatives à la prévention, au contrôle et au suivi de l’infection à
E. multilocularis chez les chiens et au suivi de la maladie chez les canidés sauvages.
Les normes pour les épreuves de diagnostic sont décrites dans le Manuel terrestre.
Article 8.6.2.
Marchandises dénuées de risques
Quel que soit le statut sanitaire de la population animale du pays ou de la zone d'exportation, les Autorités vétérinaires
ne doivent imposer aucune condition liée à E. multilocularis, lorsqu’elles autorisent l’importation ou le transit par leur
territoire de n’importe quelle marchandise issue d'animaux d'élevage.