infection à echinococcus multilocularis

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CHAPITRE 8.6.
INFECTION À ECHINOCOCCUS MULTILOCULARIS
Article 8.6.1.
Considérations générales
Echinococcus multilocularis (E. multilocularis) est un cestode (ténia) largement répandu dans certaines parties de
l'hémisphère Nord et entretenu principalement par les populations d'animaux sauvages. À l'âge adulte, le ver se trouve
dans l'intestin grêle des canidés (hôtes définitifs), et des renards en particulier. Les stades larvaires (métacestodes)
peuvent envahir les tissus du foie et de différents organes d'autres hôtes mammifères (fréquemment des rongeurs)
(hôtes intermédiaires). L'homme est occasionnellement infecté par ces stades larvaires qui produisent une maladie
sévère (appelée échinococcose alvéolaire), mais l'infection n'a pas de répercussions sanitaires visibles sur le bétail.
Les renards et certains autres canidés sauvages sont les hôtes définitifs les plus importants pour entretenir, à l'interface
faune sauvage / homme, le cycle évolutif du parasite qui passe par la contamination des environnements ruraux et
urbains. Les chiens, qui peuvent également jouer le rôle d'hôtes définitifs importants et efficaces dans ces
environnements ruraux et urbains, constituent une source potentielle importante pour les infections humaines. Même si
l'implication potentielle des félidés dans la transmission de l'infection à l'homme ne peut pas être écartée, leur rôle
épidémiologique est considéré comme négligeable. Les porcs peuvent être infectés, mais le parasite reste stérile. Ils ne
jouent par conséquent aucun rôle dans la transmission du parasite.
Aux fins de l'application du Code terrestre, l'infection à E. multilocularis se définit comme une infection parasitaire
zoonotique des canidés domestiques et sauvages, et des rongeurs.
E. multilocularis se transmet aux canidés par ingestion d'organes infectés par des métacestodes provenant de plusieurs
espèces de petits mammifères sauvages.
L’infection des hôtes intermédiaires et de l'homme est due à l'ingestion d'œufs de E. multilocularis présents dans les
environnements contaminés. Chez l'homme, l'infection peut également survenir par contact avec des hôtes définitifs
infectés ou suite à la consommation de denrées alimentaires ou d'eau contaminés par des déjections de canidés.
La prévention de l’infection chez l'homme est difficile, en particulier dans les secteurs où une pression d’infection élevée
est maintenue par les renards dans les zones rurales et urbaines. Le respect de bonnes règles d'hygiène alimentaire et
corporelle, l'éducation sanitaire du grand public et la prévention de l'infection chez les chiens permettent de réduire le
risque d’infection humaine. Une communication et une collaboration efficaces entre l'Autorité compétente et les autorités
de santé publique constituent une composante importante du suivi de la contamination des populations humaines et
animales par E. multilocularis.
Le présent chapitre contient des recommandations relatives à la prévention, au contrôle et au suivi de l’infection à
E. multilocularis chez les chiens et au suivi de la maladie chez les canidés sauvages.
Les normes pour les épreuves de diagnostic sont décrites dans le Manuel terrestre.
Article 8.6.2.
Marchandises dénuées de risques
Quel que soit le statut sanitaire de la population animale du pays ou de la zone d'exportation, les Autorités vétérinaires
ne doivent imposer aucune condition liée à E. multilocularis, lorsqu’elles autorisent l’importation ou le transit par leur
territoire de n’importe quelle marchandise issue d'animaux d'élevage.
2016 © OIE - Code sanitaire pour les animaux terrestres - 13/06/2016
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Chapitre 8.6.- Infection à Echinococcus multilocularis
Article 8.6.3.
Programmes de prévention et de contrôle de l’infection à E. multilocularis chez les chiens dépendants d'un
propriétaire ou errants
Afin de prévenir et contrôler avec succès l’infection à E. multilocularis, l'Autorité compétente doit recourir à des
programmes de sensibilisation du grand public portant sur les facteurs de risque associés à la transmission de ce ver.
Ces programmes doivent inclure des informations sur l'importance de l'échinococcose chez les animaux et chez
l'homme, sur le rôle des renards, des autres canidés sauvages et des chiens, sur la nécessité de prendre des mesures
de prévention et de contrôle et sur l'importance de la responsabilisation des propriétaires de chiens.
Lorsque la situation épidémiologique indique qu'un programme de contrôle est nécessaire, il convient d'appliquer les
mesures suivantes :
1)
Les propriétaires de chiens ne doivent pas laisser leurs animaux errer en liberté, à moins que ceux-ci n'aient été
traités conformément aux dispositions de l’alinéa 3.
2)
Afin de contrôler les populations de chiens errants, l'Autorité compétente doit appliquer les mesures prévues au
chapitre 7.7. qui s'appliquent.
3)
Les chiens dont on sait qu'ils sont porteurs de l'infection doivent être immédiatement traités avec du praziquantel
à raison de 5 mg/kg ou avec un autre produit cestocide d'efficacité comparable. Les chiens soupçonnés d'être au
contact de rongeurs ou d'autres petits mammifères doivent être traités au moins tous les 21 à 26 jours. Chaque
fois que possible, les matières fécales excrétées dans un délai de 72 heures après le traitement doivent être
éliminées par incinération ou enfouissement.
Article 8.6.4.
Suivi de l’infection à E. multilocularis
1)
2)
Suivi chez les renards et autres canidés sauvages
a)
L’infection à E. multilocularis doit faire l'objet d'un suivi chez les renards et chez les autres canidés sauvages,
car il s'agit d'une composante essentielle pour évaluer la prévalence de l'infection.
b)
Les stratégies de suivi doivent être adaptées aux conditions locales, en particulier lorsqu'il existe
d'importantes populations d'hôtes définitifs. Dans ces circonstances, l'analyse des échantillons prélevés dans
l'environnement (matières fécales) peut constituer un indicateur utile de la pression d’infection.
Surveillance dans les abattoirs
Afin d'obtenir un indicateur de la présence du parasite dans le milieu environnant, les Services vétérinaires doivent
envisager de procéder à la surveillance ciblée des lésions hépatiques provoquées par des larves de
E. multilocularis chez les porcs élevés en plein air.
Les Autorités vétérinaires doivent utiliser les informations émanant des autorités de santé publique sur les cas d’infection
humaine lors de la conception initiale des programmes de surveillance et de suivi et lors de leur modification ultérieure.
Article 8.6.5.
Recommandations relatives à l'importation de chiens et de canidés sauvages en provenance de pays infectés
Les Autorités vétérinaires des pays importateurs doivent exiger la présentation d'un certificat vétérinaire international
attestant que :
1)
l'animal a été traité 24 à 72 heures avant son embarquement avec du praziquantel à raison de 5 mg/kg, ou avec
un autre produit cestocide d'efficacité comparable sur les formes intestinales de E. multilocularis ;
2)
des précautions ont été prises pour éviter toute nouvelle infection de l'animal dans l'intervalle séparant le traitement
et l'embarquement.
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2016 © OIE - Code sanitaire pour les animaux terrestres - 13/06/2016
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