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premiers jours de leur vie. Lors des deux premières semaines suivant leur naissance, les jeunes
sont totalement dépendants des adultes pour leur alimentation. Les jeunes prennent leur envol vers
l’âge de 45 à 60 jours, mais ils ne sont plus, pour la plupart, dépendants des parents dès l’âge de
19 à 21 jours.
À la fin de la saison de nidification, le grèbe esclavon mue, ce qui le rend incapable de voler
pendant 3 à 4 semaines. Les mâles muent en août et en septembre alors que chez les femelles, la
mue se poursuit parfois jusqu'en octobre.
Le régime alimentaire de cette espèce se compose principalement de petits poissons et d’insectes,
mais il peut également consommer des crustacés, des mollusques, des polychètes et des
arachnides. Elle se nourrit principalement en effectuant des plongées, mais elle s’alimente aussi à
la surface de l’eau, en capturant des insectes qui volent près d’elle ou des proies accrochées à la
végétation.
Le grèbe esclavon, comme tous les autres grèbes, n’est pas reconnu pour ses grandes aptitudes à
voler; une fois rendu sur son territoire de nidification, il ne le quitte pas avant la migration
d’automne. Au Québec continental, le grèbe esclavon est observé plus fréquemment à l’automne
qu’au printemps. Le passage migratoire printanier a lieu de la mi-avril à la mi-mai; les oiseaux
observés sont alors en route vers l’ouest du continent, en provenance de la côte Atlantique. À
l’automne, le grèbe esclavon se voit du début septembre jusqu’au début novembre. Aux Îles-de-la-
Madeleine, l’arrivée des oiseaux a été signalée dès le 24 avril alors que les derniers oiseaux
quittent à la fin septembre.
Dynamique des populations
La dynamique des populations du grèbe esclavon est peu connue. Les données relatives à la
productivité de cette espèce sont rares et souvent difficiles à interpréter. La mortalité des jeunes
survient surtout au cours des 20 premiers jours suivant l’éclosion. Certaines études révèlent
qu’environ 50 % des jeunes décèdent durant cette période. Par la suite, jusqu’à l’âge de l’envol, la
mortalité est très faible. Le taux de survie des jeunes semble fonction du potentiel alimentaire, de
l’âge de la femelle et du moment auquel le nid a été amorcé. De façon générale, les étangs riches
en nourriture produisent plus de jeunes, les femelles âgées de plus d’un an ont un meilleur succès
de reproduction et les jeunes provenant de nids initiés tôt en saison ont de meilleures chances de
survivre jusqu’à l’envol.
Entre les années 1990 et 1993, on dénombrait entre 12 et 17 couples de grèbe esclavon aux
Îles-de-la-Madeleine. Les derniers inventaires systématiques de la population réalisés entre 1994 et
1999 ont montré que la population a été réduite à moins de 11 couples. En 1997, seulement
6 couples étaient présents. Les données actuelles sur la productivité de cette population ne sont
pas assez complètes pour permettre d’évaluer le potentiel de l’espèce à maintenir sa population sur
cet archipel. En 1994, entre 0,7 et 1,1 jeune/couple a atteint l’âge d’envol. Les causes de mortalité
des jeunes ne sont pas connues.