CHAPITRE 2. Fonctions Logiques et Circuits
Des 0 et des 1…
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2.1 Algèbre de Boole & Logique.
George Boole a donné une base algébrique à la logique des propositions, une
proposition étant un énoncé qui peut être vrai (V) ou faux (F). Ces propositions
peuvent être reliées par des connecteurs pour élaborer de nouvelles propositions de
ce système binaire. Les connecteurs usuels sont le ¬ (non logique), le ∧ (et
logique) et le ∨ (ou logique). Par exemple, le connecteur ¬ appliqué à une
proposition vraie la rendra fausse. Le « robinet est ouvert » est une proposition p
qui peut prendre les deux valeurs V et F. La proposition q « l’eau coule » est une
proposition qui peut être vraie ou fausse. S’il y a deux robinets, alors la proposition
« l’eau coule » est à vrai si l’un ou l’autre des robinets est à vrai. Les variables
associées aux propositions pour manipuler celles-ci de manière plus abstraites sont
appelées des variables booléennes. Nous avons ainsi la formalisation
q=V lorsque p1=V ou p2=V et
q=F dans tous les autres cas.
La représentation algébrique donne q= p1 ∨ p2 à condition de définir totalement
(pour toutes les valeurs possibles des variables p1 et p2) l’opérateur ∨.
A l’instar des opérations arithmétiques qui sont définies à l’aide de tables
(d’addition, de multiplication, ..), un opérateur (connecteur) logique est défini par
une table dite de vérité. Pour des propositions p et q quelconques, la table de
vérité de l’opérateur logique ou est donnée en figure 2-1.
Longtemps après les travaux de
George Boole, Claude Shannon a fait
le lien entre les états ouvert et fermé
des relais électromagnétiques utilisés
dans les centraux téléphoniques et les
nombres binaires 0 et 1. Les
principaux résultats de l’algèbre vont
être rappelés avec la notation de Shannon. La même table de vérité devient alors,
en prenant la convention V=1 et F=0, les variables sont dénommées a et b.
Intéressons nous plus particulièrement, l’ensemble étant dénombrable, à l’ensemble
de toutes les fonctions à deux variables. Il y a 16 fonctions de ce type, mais qui ne
sont évidemment pas toutes indépendantes les unes des autres.
a b f1
f2
f3
f4
f5
f6
f7
f8
f9
f10 f11 f12 f13 f14 f15 f16
0 0 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1
0 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1
1 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 1 1 1 1
1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1
Figure 2–2 Les fonctions logiques à 2 variables.
a∨b
1 1 1
1 0 1
0 1 1
0 0 0
p∨q
V V V
V F V
F V V
F F F