L’EVALUATION DE LA QUALITE DES MILIEUX AQUATIQUES L’évaluation de l’état d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau, tel que défini par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) – lien vers la rubrique « Planification et gestion de l’eau »-, passe par l’évaluation de son état écologique et chimique. hydromorphologie état physico-chimique Etat biologique état écologique état chimique Bon état Pour qu’une masse d’eau soit considérée en très bon état, l’état hydromorphologique, comme les autres paramètres, doit être très bon. Par contre, l’hydromorphologie n’entre pas dans le classement en bon état, ce paramètre permet alors surtout d’expliquer pour partie l’état (bon ou moins bon) constaté. Pour l’état écologique, 5 valeurs sont possibles : très bon, bon, moyen, médiocre, mauvais, en fonction de l’écart aux valeurs de référence (très bon = très proche de la référence, mauvais = fortes perturbations du milieu). Pour l’état chimique, il y a seulement 2 possibilités : respect ou non respect des normes de qualité environnementales. NB : l’hydromorphologie, non utilisée pour juger de l’atteinte du bon état, est toutefois requise pour classer les milieux aquatiques en très bon état. L’hydro-morphologie des cours d’eau La dynamique naturelle d’un cours d’eau ou ses potentialités biologiques peuvent être perturbées par des interventions sur les lits mineurs et majeurs : modification du type d’écoulement, perte d’habitats, …dues à des constructions d’ouvrages, des recalibrages de cours d’eau… Le Réseau d’Evaluation des Habitats (REH) et le Réseau d’Observation des Milieux (ROM) de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) constituent une base de données sur la morphologie des cours d’eau. Voir également le document « Eléments de qualité hydromorphologiques en cours d’eau » par Jean-Pierre LEFEBVRE, chargé d’études à l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. La qualité physico-chimique des eaux La qualité physico-chimique des eaux dépend essentiellement de leur teneur en différentes substances polluantes : nitrates, matières organiques, phosphates, pesticides, … CG85 – Service Eau – Novembre 2009. 1 La qualité biologique L’appréciation de la qualité biologique des cours d'eau est complémentaire de leur étude physico-chimique. Si cette dernière consiste à identifier la nature des substances polluantes et à en mesurer les teneurs, l'analyse biologique permet d'évaluer les impacts de ces substances sur les communautés animales et végétales présentes dans le milieu considéré. Trois principaux indices biologiques permettent d’évaluer cette qualité : - L'Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) qui permet d'évaluer la qualité biologique générale en fonction des peuplements d'invertébrés benthiques (ex. larves d'insectes, mollusques, vers, etc.). Intégrant la sensibilité des groupes d'organismes et leur biodiversité, il mesure à la fois la qualité de l'eau et la qualité du milieu (qualité et diversité des habitats). - L'Indice Biologique des Diatomées (IBD) est établi selon la présence de diatomées, algues microscopiques particulièrement sensibles aux variations environnementales et notamment aux pollutions diverses. - L'Indice «Poisson» : au delà des informations sur la présence ou l’absence de telle ou telle espèce, l’analyse des peuplements de poissons permet d’approcher la qualification de l’état des milieux aquatiques. Les outils d’évaluation de la qualité biologique utilisés aujourd’hui en France (IBGN, IBD, ...), comme le SEQ Eau, sont construits par rapport à un seul milieu « référence » qui s’apparente plutôt à une petite rivière de montagne. Or, dans le domaine de la biologie, avant d’être influencée par des éléments polluants ou des problèmes d’habitats, la répartition naturelle des organismes aquatiques est guidée par des critères plus généraux (géologie, climat, altitude, ...). Au cours de l'état des lieux pour la DCE, des sites de référence ont donc été choisis. Ils permettent d’établir des valeurs de référence en situation naturelle pour les différents indicateurs de qualité biologique et pour chaque type de masse d’eau. Cela permettra d’adapter ces outils aux exigences de la Directive pour le suivi biologique des milieux. CG85 – Service Eau – Novembre 2009. 2