solaire est réfléchi par les nuages des hautes couches atmosphériques. Ces nuages s'étendent sur 20 km d'épaisseur, entre 50 et
70 km d'altitude. Ils recouvrent totalement la planète ; en comparaison, la couverture nuageuse moyenne de la Terre n'est que de
moitié. Ils sont constitués de gouttelettes d'acide sulfurique en solution aqueuse. Le mécanisme de formation de ces nuages
ressemble à celui des brouillards acides urbains : l'oxygène atomique O, obtenu par photodissociation du composant majoritaire
CO2, réagit avec le dioxyde de soufre SO2 (forme à l'équilibre de l'élément soufre en atmosphère oxydante), pour donner du
trioxyde de soufre SO3. La présence de traces d'eau H2O, conduit à l'acide sulfurique, H2SO4.
Alors que la rotation est très lente et les vents à la surface très faibles, les nuages sont animés de vents zonaux violents, qui
conduisent à une super-rotation de la haute atmosphère en 4,2 jours. Ce phénomène a été expliqué au moyen de simulations
numériques complexes. Il apparaît que cette rotation de la haute atmosphère, soixante fois plus rapide que celle du sol, est
indispensable à l'équilibre du bilan thermique entre les régions équatoriales et polaires. La structure zonale en Y qui apparaît sur
les images ultraviolettes de l'atmosphère indique cette rapide circulation atmosphérique.
La surface et la structure interne :
La surface de Vénus paraît essentiellement recouverte de gigantesques coulées de lave. Les plus vieux terrains datent d'environ
800 millions d'années, et il semble que toute la surface fut bouleversée il y a 300 à 500 millions d'années. Le relief vénusien
présente le même modelé que le relief terrestre, avec des structures d'origine tectonique ou volcanique, et des déformations par
impact de météorites. Après les observations radar menées de la Terre par les radiotélescopes géants (celui d'Arecibo, par
exemple), limitées aux régions proches de l'équateur, la sonde Magellan a permis d'établir une cartographie très précise.
Le relief de Vénus paraît extrêmement nivelé, bien que plus de 70 % de la surface ne s'écarte pas de plus de 500 m par rapport au
niveau moyen. Les deux principaux continents, Ishtar Terra et Aphrodite Terra, représentent seulement 10 % de la surface totale,
et ne s'élèvent en moyenne que de 1 500 m. Les dépressions s'étagent aux alentours de - 1 000 m, certaines descendant jusqu'à-
3 000 m. Parmi les structures individuelles, on peut citer la petite région Beta Regio, qui présente deux volcans ayant eu une
activité récente. Malgré l'identification de plusieurs centaines de volcans importants, aucun signe d'un volcanisme actuel n'a pu être
décelé. Enfin, à la surface n'existe aucun cratère d'impact de taille inférieure à 2 km : l'atmosphère épaisse joue un rôle de bouclier
efficace.
La structure interne de Vénus est très semblable à celle de la Terre. En l'absence de données sismiques, et donc de mesures
directes du profil de masse volumique, cette assertion est fondée sur la similitude entre les rayons, masses et densités moyennes
de planètes. Vénus est en fait légèrement moins dense que la Terre : 5,25 contre 5,52 fois la densité de l'eau. À l'analogue de la
Terre et de Mars, un noyau de fer, de 3 000 km de rayon environ, est entouré d'un manteau de roches fondues. La croûte de
Vénus serait relativement épaisse. Du fait de sa rotation trop lente, Vénus ne possède pas de champ magnétique.
L'exploration spatiale
Une part non négligeable de nos informations sur l'atmosphère de Vénus provient des observations. Grâce à la puissance des
chaînes de détection moderne (grands télescopes, détecteurs performants, informatique), l'observation du sol vénusien est
devenue possible dans les domaines radio et infrarouge, malgré l'épaisseur de l'atmosphère.
Plus de vingt sondes spatiales sont allées rendre visite à la planète Vénus. Mariner 2 effectua en 1962 le premier survol de la
planète. En 1970, la sonde soviétique Venera 7, en se posant sur Vénus, fut en fait la première à explorer le sol d'une autre
planète. Les sondes Venera 8 à 14 suivirent entre 1970 et 1982. Les sondes soviétiques Vega 1 et Vega 2 lâchèrent en 1985 des
ballons qui survolèrent la haute atmosphère, parcourant, aux alentours de 50 km d'altitude, plus de 11 000 km en deux jours
environ. La durée de vie des modules au sol, dans des conditions atmosphériques extrêmes, n'a jamais dépassé deux heures.
C'est la sonde américaine Magellan qui a fourni, de 1990 à 1994, les résultats les plus marquants, telle une cartographie plus
détaillée de la surface obtenue par échographie radar.
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Vénus
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