Ces mots qui déchirent la bouche
La pièce
Léon aime les histoires. Il les dessine, il les raconte, il les vit, ce
sont les siennes. Il se rappelle. Lorsqu'il était épouvantail : une
petite fille est venue, elle n'a pas eu peur de lui.
Une petite fille qui n'a pas peur, ça donne envie de l'aimer. A tel
point que Léon veut changer de vie, de métier ! Epouvantail, ce
n'est pas si drôle. Ce serait bien plus chouette de s'occuper
d'une petite fille. Mais comment faire pour qu'elle revienne ?
Note de l’auteur
C'est toujours dans le désordre que commence une histoire.
J'ai jeté quelques idées, quelques images sur une feuille
blanche. J'ai contemplé des dessins d'enfant. Un épouvantail
m'a saisi, l'image d'un être sans masque social, figé et dégradé.
Puis est née l'idée de cette relation entre une enfant et cet
épouvantail à la bouche cousue. Cette relation où l'absence de
mots met en exergue les émotions indiscibles et retenues qui
finissent par nous déchirer.
Ensuite, mon écriture est instinctive : l'agglomérat des
trouvailles, décors et accessoires, le jaillissement informe des
idées et des émotions partent de mon corps en jeu, et peu à
peu l'histoire prend forme et sens.
L’histoire : j’ai volontairement gommé les explications de texte,
pour laisser libre champ aux émotions des spectateurs afin que
la catharsis fonctionne. Il s’agit de s’attacher à un personnage
Ensuite il y a l’histoire et les niveaux de lecture
Premier niveau : un égrenage du temps par les saisons qui
défilent, la vie ordinaire d’un épouvantail de campagne, dont on
voit l’effigie, vissée au sol Un dédoublement s’ensuit, cet
épouvantail aurait il une âme ?
Il se met à vivre, à jouer, à ressentir, à penser, à aimer ..
Une petite fille viendra en hiver, cette saison de Noël qu’il aime
tant, l’amour va opérer chez lui une transformation radicale,
Deuxième niveau : c’est un type par forcemment engageant qui
a fait le choix de la liberté, par refus d’autorité, il devient pauvre
et solitaire,une rencontre et un amour filial vont le transfigurer,
il mange de la « merde d’oiseaux » et garde la bonne
nourriture pour sa fille , l’amour va le rendre responsable et
papa, on apprendra plus tard que c’est un papa séparé , cette
vie basé sur des faits réels .Le clown joue sa vie sur scène …