Le filao fait partie des espèces de la liste des plantes exotiques envahissantes à La Réunion, définie par
le CBNM. il n'est visé par aucun programme de lutte particulier à La Réunion. Toutefois des programmes
de restauration de la végétation littorale sont en cours sur la côte Ouest. Ils visent à rétablir une
végétation indigène adaptée le long du lagon allant de Saint-Gilles à La Saline et à favoriser la ponte des
tortues marines sur les plages entre Saint-Leu et l'Etang Salé.
Remplace la végétation indigène et les habitats naturels. C'est en particulier le cas sur les coulées de lave
récentes, où le filao qui est une espèce pionnière devient dominant avec d'autres espèces exotiques telles
que le bois de chapelet (
Boehmeria penduliflora
). Ce phénomène perturbe les successions végétales et
empêche la recolonisation du milieu par la flore indigène. En peuplement monospécifique, il favorise
l'intensité et la fréquence des incendies. Les peuplements de filaos n'abritent que très peu d'espèces
animales ou végétales (allélopathie), mêmes d'insectes. Cette essence assèche les sols et abaisse la nappe
phréatique. Elle n'est pas adaptée pour la ponte des tortues. Sa présence peut accroître l'érosion des plages
en remplaçant la végétation à racines profondes, et crée des points d'accroche avec des racines qui se
retrouvent hors sols lors des grandes marées et cyclones. Le pollen est réputé allergène. L'accumulation des
feuilles sous forme de litière épaisse provoque la destruction des habitats indigènes côtiers avec pour
conséquence la réduction des ressources en nourriture pour la faune et la flore. Dans la plupart des pays où
l'impact est connu il concerne la flore de sous bois ainsi que de nombreuses espèces de faune menacées
comme des reptiles (crocodiles, iguanes, tortues de mer et de terre), ainsi que des oiseaux marins nichant à
terre et des invertébrés.
Espèce introduite de Madagascar à la Réunion en 1768. Elle a été plantée, sur la côté ouest
de l'île, pour lutter contre l'érosion des plages de sable fin. Les populations de La Réunion
pâtissent des conditions du sol, de l'élagage systématique et de la présence d'un coléoptère
foreur (
Coelosterna scabrator
Fabricicus). Le filao est présent à La Réunion jusqu'à 300 m
d'altitude. Le front de colonisation de la partie sud de l'île et notamment la région de l'enclos,
est très préoccupante.
Plante originaire d'Océanie introduite largement à travers le monde pour lutter contre
l'érosion et comme arbre paysager pour les milieux côtiers. C'est un des arbres les plus
communs le long des plages des pays tropicaux. Elle est envahissante à Hawaii, au Mexique,
dans les Caraïbes ainsi qu'en Floride.
Sites à consulter:
http://www.issg.org
Réunion
Monde
Plantation ancienne destinée à limiter l'érosion des plages de sable et pour faire de l'ombrage ; excellent
bois de feu ; utilisé comme brise-vent ou en agroforesterie (enrichit le sol en azote).