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janvier 2013 - numéro 14 - www.lecese.fr janvier 2013 - numéro 14 - www.lecese.fr
REPORTAGE PROFILS CESE
DÉCOUVREZ-LES...
Membres du Bureau et des formations de travail, tous les conseillers font, par la richesse de leurs
débats, du Conseil économique, social et environnemental le lieu du dialogue républicain.
Le Fil d’Iéna
vous invite à découvrir le profil de quatre acteurs du CESE.
Gérard ANDRECK
Membre du Groupe de la mutualité, des sections des
Affaires européennes et internationales, des Affaires
sociales et de la santé et de la commission temporaire
économie sociale et solidaire
Président du Groupe MACIF et du
GEMA, Gérard ANDRECK représente
l’économie sociale et solidaire au sein
du CESE. Un avis sur l’ESS sera rendu
début 2013 à la demande du Premier
ministre dans le cadre d’un projet de loi.
Pour Gérard ANDRECK, les entreprises
de l’ESS constituent des acteurs majeurs
dans les secteurs de l’assurance et de
la santé. Six français sur dix sont sociétaires d’une mutuelle.
Être mutualiste est un acte socialement responsable.
« Promouvoir une véritable politique en faveur
du développement de l’ESS, contractualiser dans
les territoires, reconnaître l’apport des acteurs
de l’ESS en matière de production, de redistribution
et de création d’emplois : tels sont les enjeux de
la future loi. » Catherine CHABAUD
Membre du Groupe des personnalités qualifiées
et de la section Environnement
Journaliste de formation, Catherine
CHABAUD est la première femme
à avoir accompli un tour du monde
en solitaire et sans escale (Vendée
Globe 1996, 2e participation en 2000).
Elle arrête la course au large en 2002
et s’engage dans des actions liées au
développement durable. Elle anime
ainsi une chronique sur Europe 1,
réalise une série documentaire pour France 5, assure une
mission « Nautisme et Développement durable » pour le
ministère de l’Écologie et participe au Grenelle de la mer. Elle
développe actuellement un projet collaboratif éco-innovant
de Voilier du Futur et pilote l’organisation d’une conférence
internationale sur la Gouvernance et la gestion durable de
la Haute mer, prévue le 11 avril 2013 au CESE. Elle vient de
proposer à sa section le projet d'avis "Quels moyens et quelle
gouvernance pour une gestion durable des océans " dont elle
sera la rapporteure.
« Si riche, si fragile, si mal connue, la mer, du littoral à
la haute mer, est pourtant notre avenir. Il est essentiel
d'en prendre la mesure, de mieux la connaître et de la
gérer durablement. »
RetRouvez les débats du Conseil éConomique, soCial et enviRonnemental dans leuR intégRalité suR leCese.fRRetRouvez les débats du Conseil éConomique, soCial et enviRonnemental dans leuR intégRalité suR leCese.fR
Francis CHARHON
Membre du Groupe des associations et de la section
des Affaires européennes et internationales
Après une carrière hospitalière, Francis
CHARHON rejoint Médecins Sans
Frontières : il en devient le Président de
1980 à 1982, puis en assure la direction
entre 1982 et 1991. En 1992, il rejoint
la Fondation de France en tant que
Directeur général et de 1993 à 2010,
occupe la fonction d’administrateur
du Centre Européen des Fondations à
Bruxelles. Francis CHARHON est par
ailleurs, Vice-président de l'Union des organisations faisant
appel à la générosité du public (France générosités). Il préside
également le Groupe chargé de faire aboutir le statut européen
des fondations. Président du Centre Français des Fondations
depuis 2002, il représente la Fondation de France au CESE
depuis 2010, au sein du Groupe des Associations.
« Les fondations sont aujourd’hui de véritables fonds
d’innovation sociale au service de l’intérêt général. Il
faut faire connaître ce dispositif et le rôle qu’il joue dans
la société, c’est le sens de ma présence au CESE. »
Adria HOUBAIRI
Membre du Groupe CFDT, de la section de l'Éducation,
de la culture et de la communication et de la délégation
aux Droits des femmes et à l'égalité
Depuis 2007, Adria HOUBAIRI est
secrétaire confédérale de la CFDT
où elle est en charge des questions
concernant les libertés, la démocratie
et la justice. Membre de la commission
nationale consultative des droits de
l’homme, elle suit les relations de la
confédération CFDT avec le monde
associatif. Successivement responsable
de l’Union régionale de la chimie Rhône-Alpes et membre
de l’exécutif de la fédération de la chimie et de l’énergie, elle
anime les politiques organisationnelles et revendicatives.
« Ma vision syndicale des dossiers sociétaux enrichit
les débats du CESE en même temps qu’elle s’en
imprègne. »
Que ce soit sous l’angle de sa produc-
tion ou en termes de limitation des
coûts supportés par les profession-
nels, l’énergie est au cœur des probléma-
tiques relevant de la section de l’agriculture,
de la pêche et de l’alimentation qui, même si
elle n’a pas traité spécifiquement ce thème,
l’a néanmoins abordé dans chacun des
récents avis qu’elle a préparés.
Ainsi, s’agissant de la réforme de la PAC,
c’est notamment la question des agro-
carburants qui a suscité de nombreux
débats. Source d’énergie renouvelable et
donc substitut très intéressant au pétrole,
pour les uns, ils créent pour d’autres, une
concurrence inacceptable avec la satisfac-
tion des besoins alimentaires de l’humanité
alors que près d’un milliard de personnes
souffrent de la faim.
Dans le cadre de la future Politique Com-
mune des Pêches (PCP), c’est la nécessité
de réduire la consommation des navires
qui a fait l’objet de préconisations.
Enfin, dans l’avis sur « la valorisation de la
forêt française », le CESE a proposé des
actions permettant à la fois d’augmenter la
production de bois et de garantir une ges-
tion durable des forêts, afin de répondre
aux besoins croissants d’énergie.
Actuellement la biomasse ligneuse qui
fournit essentiellement du chauffage,
représente 6 % de la consommation fran-
çaise et la moitié de la production de ses
énergies renouvelables. ■
La particularité la plus évidente est l'iso-
lement de ces territoires pour la plupart
insulaires. Il induit un fonctionnement
énergétique très dépendant des importations
fossiles, l'Outre-mer étant cependant loin de
se situer au même niveau de consommation
que la métropole. Toutes ces collectivités ont
développé des énergies locales, des plus tra-
ditionnelles aux plus novatrices. Elles se sont
d'ailleurs vu assigner, à l’horizon 2030, un
objectif ambitieux d’autonomie énergétique.
L'avis adopté en juillet 2011 sur « Les
énergies renouvelables Outre-mer : labo-
ratoire pour notre avenir » (rapporteur:
M. Patrick GALENON) avait ainsi souligné
que la diversité des conditions naturelles
permet d’expérimenter tous les modes de
production dans des conditions réelles.
Il avait mis l'accent sur la nécessité de
réaliser des efforts de recherche-dévelop-
pement (stockage de l'énergie et réseaux
"intelligents" notamment) et d'assurer une
meilleure gouvernance locale (formation
des porteurs de projets, intégration de la
dimension énergie aux évolutions du trans-
port et de l'habitat). ■
Dans l’avis du CESE intitulé « De la
gestion préventive des risques envi-
ronnementaux : la sécurité des plate-
formes pétrolières en mer », rendu en mars
2012, la section de l’environnement mettait
l’accent sur un certain nombre d’enjeux
essentiels dans le domaine de l’énergie.
L’avis soulignait notamment que « la
conco mitance d’une recherche perma-
nente de nouvelles ressources d’énergies
fossiles à exploiter pour pallier le tarisse-
ment progressif des plus anciens gise-
ments, et d’un passage à une économie
décarbonée, pour préserver le climat de
la planète, constitue l’une des contradic-
tions les plus flagrantes de ce début de
XXIe siècle ».
Axé sur la sécurité de l’exploitation pétro-
lière offshore, l’avis pointait la croissance
continue de la demande, pour tous les
combustibles.
La demande de pétrole est passée
de 66,2 millions de barils par jour
en 1990 à 89,5 millions de barils
par jour en 2011
Il rappelait que selon l’Agence Internatio-
nale de l’Energie (AIE), la totalité de l’aug-
mentation nette de la demande de pétrole
est imputable au secteur des transports
des économies émergentes.
Dans un contexte mondial caractérisé par
une crise systémique sans précédent,
l’avis soulignait les difficultés rencontrées
pour faire aboutir les réformes nécessaires
au niveau international. Au sein même de
la Communauté européenne, le projet de
règlement sur l’offshore peine à aboutir. La
tentation est grande, pour les États, mais
aussi pour de nombreux autres acteurs,
de sacrifier les intérêts de long terme aux
intérêts énergétiques de court terme.
L’avis préfigurait également le futur débat
sur la transition énergétique en propo-
sant de mettre en place une concertation
approfondie, associant l’ensemble de la
société civile, sur la nécessaire évolution
de notre modèle énergétique et sur l’im-
portance d’un pilotage démocratique et
éclairé de ces questions. ■
Les questions énergétiques dans les secteurs
agricoles, forestiers et de la pêche Conflit entre la demande
exponentielle
de combustibles
et la sobriété énergétique
Énergie : les spécificités de l'Outre-mer
Changement climatique, développement durable –
Les suites des avis du CESE
« Aller vers une économie plus sobre en
ressources naturelles», tel était l’un des
grands objectifs autour desquels se décli-
nait l’avis sur les négociations climatiques
présenté par Céline MESQUIDA le 8 no-
vembre 2011. Quelques semaines avant la
Conférence de Durban, le CESE affirmait
son attachement au processus multilatéral
de négociation de l’ONU et se prononçait
pour une ambition européenne forte.
L’avis relatif à Rio+20 présenté par Fran-
çoise VILAIN le 22 mai 2012 a rappelé l’en-
gagement du CESE en faveur d’un cadre
institutionnel plus efficace pour l’environ-
nement et le développement durable.
Alors que s’ouvrait une nouvelle conférence
à Doha le 26 novembre dernier, l’avenir de
la coopération climatique internationale
restait incertain et ces préconisations gar-
daient toute leur actualité. ■