Document1 Page 2 sur 5 L. Auffant. Aix-Marseille
La France est le pays de l’UE à 15 qui a le plus haut niveau d’inégalités face à la mortalité. En
France, on reçoit beaucoup de soins de généralistes par rapport aux autres pays et les
inégalités sont relativement faibles. Par contre, pour les spécialistes c’est le pays avec les plus
fortes inégalités avec un niveau moyen d’accès plutôt élevé. Pour les soins de prévention (par
exemple mammographie, frottis, vaccination contre la grippe, coloscopie), la France connaît
de fortes inégalités.
Comment expliquer ces inégalités ? Différents types de barrières : informationnelles,
culturelles (rapport au corps, au système de soins), économiques (renoncement à une
complémentaire santé et aux soins).
Les causes des inégalités sont :
Les conditions matérielles de vie (logement, conditions de travail). On a constaté que
cela ne concerne pas seulement les conditions de vie du présent mais aussi les
conditions dans l’enfance pour chaque individu. Les conditions de vie durant l’enfance
ont un impact sur la santé des 50 ans par exemple,
La situation sur le marché du travail,
Les comportements à risque (alcool, tabac, obésité) : les conséquences sont différentes
selon le groupe social,
Les déterminants psycho-sociaux : la susceptibilité aux maladies et la capacité à les
combattre dépend du soutien social reçu ou au contraire de l’isolement, du stress au
travail et dans la société,
Les difficultés d’accès aux soins : fortes inégalités de recours aux soins.
Barrières économiques :
mise en cause du ticket modérateur, des franchises, des forfaits, des dépassements.
6 % de la population n’a pas de complémentaire santé (soit 4 millions de
personnes).
Qui sont ces ménages ? Des ménages pauvres mais pas suffisamment pauvres pour
avoir droit à la CMU. La cause invoquée pour ne pas avoir de complémentaire est
majoritairement le coût, celui-cicomplémentaire représente jusqu’à 8 % du revenu
disponible des ménages.
Quelles politiques préconiser ?
Redistribution (pour combler les barrières économiques),
politiques visant spécifiquement les comportements à risques, amélioration dans
l’accès aux soins préventifs et curatifs.
Claude Leicher (médecin généraliste dans la Drôme, président de MG France, syndicat de
médecins généralistes)
Constat : la double peine des ouvriers.
Non seulement ils vivent moins longtemps mais aussi ils sont en moins bonne santé.
Ce gradient existe tout au long de l’échelle sociale.
Exemples : maternité-enfance. Les comportements et risques sont différents selon les
catégories socioprofessionnelles : l’allaitement, la consommation de tabac pendant la
grossesse, le dépistage du risque de trisomie 21, la mortalité périnatale, la prématurité
et le petit poids à la naissance, le surpoids, l’obésité, les accidents de la vie courante.
Autres exemples : les frottis, les dépistages des cancers du sein.