MA1 - Anthropologie Année 2012-2013
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SOCA-D468 : Anthropologie de la globalisation
ANTHROPOLOGIE DE LA
GLOBALISATION
Titulaire : Mathieu HILGERS
MA1 - Anthropologie Année 2012-2013
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SOCA-D468 : Anthropologie de la globalisation
ANTHROPOLOGIE DE LA GLOBALISATION
Objectifs : outils théoriques, méthodologiques et connaissances empiriques, se
positionner face au processus de globalisation en mobilisant les ressources du
cours.
18/09/2012
Introduction
La globalisation place l’anthropologie face à des défis : comment étudier la
globalisation ? La première question est : qu’est-ce que la globalisation ? C’est un
terme mobilisé dans le langage courant et les médias, la compréhension est donc
rendue difficile. La pluralité du terme tient à son expansion. On peut dégager quatre
aspects caractéristiques que l’on retrouve dans cette littérature qui renvoie à la
notion de globalisation.
(1) Le premier élément est l’aspect systémique et international lié à des dynamiques
économiques et écologiques.
(2) Le deuxième élément est qu’il y a une connectivité croissante entre les individus
et les groupes et cela s’accompagne d’une conscience globale qui est marquée par
une notion d’humanité communément partagée. Autrement dit, la globalisation, dans
une certaine mesure, renvoie au fait que nous sommes tous des êtres humains qui
partageons la même planète. La notion d’humanité est importante.
(3) Le troisième élément est l’environnement. Nous vivons avec des ressources
finies et limitées.
(4) Le dernier aspect sont les états-nations.
Dans toutes ces analyses, on retrouve des thématiques communes :
expansion du capitalisme, la connectivité croissante-conscience globale (penser
global, agir local), c’est un phénomène pluriel marqué par le débat entre l’opposition
entre le processus d’homogénéité et d’hétérogénéité (économique, social,
culturel,).
Le discours de la globalisation
Il est difficile de saisir ce qu’il ressort de la globalisation. L’une des raisons est qu’il
n’y a pas d’accord scientifique, il n’existe pas de définition unilatérale. Que peut-on
faire comme usage de la notion de globalisation si elle apparait tellement floue ? Le
premier usage serait de déconstruire les discours en rapport avec la globalisation.
On peut distinguer trois grands discours associés à la globalisation :
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1. Fanfaronnade du banquier : emphase mise sur la liberté économique qui
serait liée au processus de globalisation ; porté par lui et qui le porte (ex :
chute du mur de Berlin).
2. Lamentation sociale-démocrate : reconnait la description précédente mais ne
pose que des problèmes.
3. La danse des flux et des fragments : la mondialisation reconfigure tout, elle
reconfigure le local et en tous lieux. La globalisation est marquée entre la
déconnexion entre le symbolisme culturel et sa délocalisation. Tout est flux.
Cooper dit que c’est juste mais que ce sont des formules totalisantes qui
correspondent peu au réel (on peut trouver des contre-exemples) et qui ont des
présupposés problématiques. Le fait de poser la globalisation comme strictement
contemporaine sous-entend une perspective téléologique, une logique
uniformisatrice, cela suppose une forme d’unification qui apparait problématique et
qui renvoie à des critiques faites sur la question de la modernisation. Tous ces
mouvements décrits ne sont pas homogènes ni uniformes ; ils sont interrompus,
forts, minimes,
Cette emphase sur le mouvement est aussi problématique. La réalité selon laquelle il
y a moins de mobilité que l’on suppose est quelque chose qu’il fait déconstruire,
comme la mobilité de main-d’œuvre. C’est notre perception de la mobilité qui a
changé. La plupart des études tendent à poser des parties du monde dans l’ombre
alors qu’elles ont un enjeu décisif. Il y a une centralisation des analyses qui sont
faites sur les pays occidentaux. Cela a un impact fort sur la manière dont on se
représente la globalisation.
Il ne faut pas réifier la globalisation, il ne faut pas non plus faire l’impasse sur le
processus historique. Comment faire pour engager une réflexion sur les
phénomènes liés à la globalisation ?
Plan du cours
Nous allons approfondir la question de savoir si ce phénomène de
globalisation est neuf ou non. Faut-il le considérer dans sa perspective historique ou
supposant qu’il y ait une rupture ? Ce sont des débats animés et l’on peut distinguer
deux grandes approches : approche en termes de système-monde initiée par
Wallerstein et par Friedman, et l’approche développée par Castel dans sa trilogie
« La société en réseau ».
On se posera la question du rapport entre globalisation et culture : uniformité et
homogénéité, modèle de convergence ou différence, ?
Le cours sera dirigé vers les questions au cœur de la discipline car il y a une grande
part de l’anthropologie qui cherche à analyser le néolibéralisme (anthropologie du
capitalisme dans sa version néolibérale). On tentera une typographie des différentes
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approches du libéralisme. Nous verrons trois grandes approches : approche qui
cherche à le saisir par un angle culturel, un angle structurel et la notion de
gouvernementalité. On mettra ces approches en débat et l’on suivra un débat en
cours pour le moment (publié dans Social Anthropology).
Selon ce qu’il advient du débat, on approfondira la réflexion sur le cas spécifique de
l’Etat et de la ville dans la globalisation.
Examen : une question sur les conférences liées au cours, une question sur un texte
sur le syllabus de lecture et une question générale.
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Approches globales
I. Approche de l’anthropologie des systèmes
a) Wallerstein
Le principal précurseur de cette approche est Wallerstein. Selon cette
approche, c’est notre représentation du monde qui a changé. Le global est le seul
cadre analytique pertinent pour analyser le monde. L’origine du monde dans lequel
on vit est liée à l’économie capitaliste et à l’élaboration d’un système-monde en
Europe puis en Amérique et à son expansion à la surface du globe ; c’est, en fait,
une économie-monde. Il existe une division du travail répartie à l’échelle du globe
mais aussi des fruits du travail. C’est la division du travail qui unifie cette structure-
monde bien plus qu’une structure politique unitaire. C’est la dimension économique
qui unifie la structure du système-monde.
Ce qui caractérise ce système capitaliste est la priorité faite à l’accumulation illimitée
du capital. Cette accumulation ne peut exister que dans une économie-monde.
L’accumulation illimitée nécessite des marchés vastes ainsi que des états. Le
capitalisme est déjà envisagé comme un système historique et la particularité du
système est envisagée à partir de sa propre expansion.
Le système-monde
Il y a quatre grandes caractéristiques dans ce système-monde. La division
axiale du travail s’organise à partir d’une division entre centre et périphérie. Le centre
a le monopole sur la production de certains produits qui sont diffusés à la périphérie
(ex : on peut trouver du Thaïti douche sur un marché en Afrique). Ces situations de
quasi-monopole dépendent d’états forts. On observe des industries de pointe qui
produisent un bien qu’ils vont diffuser sur le globe pour faire des bénéfices ; une
concurrence s’installe et va conduire à diminuer les coûts de production pour
maintenir les profits et engendre des difficultés pour le centre. C’est pour cette raison
que les centres ne sont pas figés ; on a des mouvements d’extension et de
stagnation.
Le deuxième élément est ce que Wallerstein appelle le revenu des ménages
élargis qui constitue la base de socialisation des individus dans le système-monde.
Ils ont cinq types de revenus : salaire, activité de subsistance, production
marchande, rentes (du capital), revenus de transfert (héritages,). Les ménages
élargis se divisent en ménages prolétaires et en ménages semi-prolétaires (moins de
la moitié du revenu qui provient du salaire). Il y a moins de 50% de la population, à
l’échelle mondiale, qui vit d’un salaire. Cela a différents impacts comme la
survalorisation du salaire : dans nos sociétés, on jouit d’un prestige social quand on
vit grâce à un salaire. Cette stagnation de la salarisation apparaît directement liée à
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