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sont proches. Ce qui signifie que quel que soit le revenu du père, on a autant de chances
d’avoir un faible, moyen ou fort revenu. Par contre en Hongrie, être issu d’un milieu à faible
revenu entraine une forte probabilité d’avoir un faible revenu.
Est-ce que plus d’égalité des chances entraîne plus de croissance économique ? Si il y a
plus d’égalité des chances à tous les échelons de la société, les plus méritants occuperont les
fonctions importantes. Il y aura donc une meilleure allocation des talents dans l’économie, ce
qui favorisera l’innovation et donc la croissance économique.
Pour mesurer l’impact de l’égalité des chances sur la croissance économique, on peut mesurer
l’impact des discriminations vers la croissance économique. La mauvaise allocation des
talents est liée à des problèmes de discriminations selon le genre, selon les minorités
ethniques. Une récente étude a été faite aux Etats-Unis pour mesurer l’impact de la baisse de
la discrimination sur la croissance. Résultat spectaculaire : 15 à 20% de la croissance
s’expliquerait par cela, soit 0,4 point de PIB aux États-Unis. Il y a donc un impact de l’égalité
des chances sur la croissance économique.
Comment obtenir cette égalité des chances ? Quels sont les pays qui ont obtenu une
meilleure égalité des chances ?
Les pays Scandinaves et les Pays-Bas sont les pays qui ont la plus forte égalité des chances et
la plus faible inégalité de résultats.
Quand le revenu du père augmente, quel est l’impact sur le revenu des descendants ? Si l’on
étudie la relation entre les revenus du père et des enfants aux États-Unis, on constate que un
gain de 10% du revenu du père se traduit par un gain de 3,4% du revenu des descendants. Les
pays qui ont une faible transmission de l’avantage initial sont ceux qui sont peu inégalitaires.
En France, les plus faibles hausses de salaires chez les pères ces dernières années, ont entrainé
une réduction de l’inégalité chez les fils en France.
Intervention de Jean Pisani-Ferry
Les liens entre inégalités et croissance sont très complexes car il existe plusieurs types
d’inégalités, plusieurs types de politiques pour lutter contre les inégalités, et plusieurs types
de croissance économique.
Okun : dans les années 60, on pensait qu’une petite perte en efficacité permettait une baisse
des inégalités. La croissance réduit les inégalités (avec le SMIC, l’inflation qui érode les
patrimoines, une plus grande égalité entre les territoires…). Or aujourd’hui, on a une
croissance qui va diviser la société entre niveau de compétences, entre région, entre héritiers
et non héritiers…
Que faut-il accepter ?
L’innovation crée des inégalités (les créateurs de start up). Est-ce une inégalité acceptable ?
On l’accepte si toute la société y gagne (meilleur service, plus de revenus, plus d’utilité,
création d’emplois…). Par contre les inégalités ne sont pas acceptables si elles sont le résultat
d’une captation de rentes de monopole qui ne bénéficie pas à la société dans son ensemble.
Le progrès technique est facteur de croissance mais il a aussi pour caractéristique de détruire
les emplois peu ou moyennement qualifiés. Il est facteur de polarisation. Des personnes qui
avaient une compétence vont la perdre. C’est la question du choix social. Cette croissance fait
des gagnants et des perdants. Elle pose également la question des territoires. La croissance se
fait dans les métropoles qui sont attractives car innovantes. Les perdants sont les villes
moyennes qui perdent leur industrie. Comment diffuser les effets de la croissance