
septembre 2007, Le Ciel - 287
d’oscillations quasi-périodiques observées en
rayons X, accompagnées de variations spec-
trales. L’analyse de ce comportement permet
de déduire la masse du trou noir.
Ainsi, le trou noir de CygnusX-1 a été
mesuré à 8,7 masses solaires et celui d’une
source X de la galaxie NGC 5408 à 2000
masses solaires.
Dans les années 70, il s’est avéré que
Cygnus X-1 abritait le premier candidat trou
noir sérieux. Ce système consiste en une
supergéante bleue accompagnée d’un astre
massif invisible. La masse de celui-ci, inférée
depuis le mouvement orbital, s’élève à environ
dix masses solaires, en bon accord avec la
nouvelle détermination.
La mesure des oscillations quasi-pé-
riodique de NGC 5408 X-1 est également en
relativement bon accord avec celles fournies
par deux autres méthodes. Le sujet est d’im-
portance car la détermination de cette masse
est l’une des meilleures indications concer-
nant l’existence des trous noirs intermédiai-
res qui font la jonction entre les trous noirs
supermassifs et les stellaires. Les scientiques
ne sont pas d’accord sur la manière dont pour-
raient se former de tels trous noirs. Malgré
les nouvelles estimations, certains pensent
d’ailleurs que la masse de NGC 5408 X-1 ne
serait que de 100 masses solaires, à la limite
supérieure des trous noirs stellaires.
Formation de trous noirs
L’étude de quelques amas de galaxies
par l’observatoire X Chandra démontre que
les trous noirs supermassifs se formaient beau-
coup plus rapidement à l’aube de l’univers que
maintenant. Rien de plus normal puisque la
matière première qui les alimentait était plus
abondante.
Trous noirs
Selon la théorie, on devrait parfois ob-
server un trou noir supermassif s’échappant
rapidement de sa galaxie. Ce serait une consé-
quence de l’énorme énergie libérée lors de la
fusion de deux trous noirs. L’absence appa-
rente de tels astres reste inexplicable.
Ondes gravitationnelles : Virgo
entre dans sa phase d’exploitation
scientique
Communiqué CNRS
Le 18 mai 2007, l’interféromètre Virgo
a débuté sa première phase d’exploitation
scientique. Il s’agit d’une étape cruciale dans
la traque aux ondes gravitationnelles. Virgo, le
plus grand détecteur européen (franco-italien),
vient rejoindre les détecteurs LIGO, aux États-
Unis. Ce réseau ultraperformant d’instruments
d’observation aura notamment la capacité
d’observer la coalescence de trous noirs dans
des galaxies éloignées et de fournir des infor-
mations sur la direction de la source.
Les ondes gravitationnelles, prédites par
la théorie de la relativité générale, sont des
déformations de l’espace-temps. Elles sont
produites par des phénomènes astrophysiques
violents dans notre Galaxie et bien au-delà.
Par exemple, les explosions de supernovae
ou la coalescence de deux corps compacts,
tels les trous noirs ou les étoiles à neutrons.
Aujourd’hui, seules des preuves indirectes de
l’émission d’ondes gravitationnelles ont été
observées (et récompensées par le prix Nobel
de physique en 1993). La première observa-
tion directe ouvrira le champ de l’astronomie
gravitationnelle et permettra d’approfondir
notre compréhension de la gravitation et de la
relativité générale.
La première phase d’exploitation scien-
tique de Virgo a commencé le 18 mai 2007.
Virgo fonctionne de jour comme de nuit,
constamment à l’écoute des signaux gravita-
tionnels provenant de l’Univers proche (jus-
qu’à l’amas de galaxies Virgo, d’où son nom).
Virgo est essentiellement un interféromè-
tre laser de Michelson constitué de deux bras
orthogonaux de trois kilomètres de longueur.
La lumière voyage plusieurs fois entre deux
miroirs situés aux bouts de chaque bras, avant
de se combiner avec la lumière en provenance
de l’autre bras pour interférer. Les ondes
gravitationnelles devraient se manifester par
des dilatations et des contractions de la dis-
tance entre les miroirs de chaque bras (et par
un changement de l’interférence), de l’ordre