Mais le réarmement de l’armée autrichienne le conduit à laisser le commandement au maréchal
Soult pour regagner Paris. Il envahit à nouveau l’Autriche où, malgré la mort de Lannes, il finit par
remporter la difficile victoire de Wagram en juillet 1809. Il obtient alors la main de la fille de
l’empereur Marie-Louise. Mais pendant cinq ans, l’Espagne reste agitée et l’armée française s’épuise
à réprimer ses révoltes incessantes. La guerre d’Espagne a remis en cause la suprématie
napoléonienne ainsi que celle de la Grande Armée. Comme l’Empereur l’a reconnu lui-même bien
plus tard à Sainte-Hélène, tous ses ennuis sont venus de cette opération « commencée dans la vilenie
et achevée par un désastre ».
B) La campagne de Russie.
En 1810, l’Europe est française et relativement apaisée, mais la paix est de courte durée. Les
relations franco-russes sont tendues depuis déjà un moment, le tsar mettant entre autres peu
d’empressement à appliquer le blocus contre l’Angleterre. Il n’apprécie en outre pas le fait que
Napoléon occupe le grand-duché de Varsovie et l’empêche de conquérir Constantinople. Après
qu’Alexandre s’est assuré de la « neutralité » de l’Autriche et la Prusse qui ne s’engageront pas, ou
très peu, au coté de Napoléon, la guerre est inévitable. Pour soumettre la Russie, l’Empereur réunit
la plus grande armée qu’on eut jamais vue : 700 000 soldats. A sa tête, il envahit le pays. L’Empereur
est contraint de s’avancer de plus en plus dans les terres, les armées russes fuyant la confrontation et
pratiquant la politique de « la terre brulée » : il entre à Moscou en septembre. Mais les habitants ont
fui en incendiant la ville, et Napoléon doit ordonner la retraite après avoir attendu en vain une
proposition de paix au Kremlin.
L’hiver russe est terrible pour la Grande Armée qui se disloque peu à peu, sous les coups du froid,
de la faim et des cosaques qui la harcèlent sans arrêt. Le 27 novembre 1812 a lieu la traversée de la
Bérézina, plus connue sous le nom de « désastre de la Bérézina ». L’armée française est
complètement détruite et Napoléon regagne Paris : seuls 20 000 hommes repassent le Niémen sur
les 700 000 partis. Les seules troupes qui restent à l’Empereur combattent en Espagne.
C) La bataille des Nations et la campagne de France.
En février 1813, les contours d’une nouvelle coalition se dessinent. C’est la sixième. Le roi de
Prusse appelle à la mobilisation générale de toute l’Allemagne, de nombreux duchés et principautés
le rejoignent dans le camp de l’Angleterre et de la Russie. Napoléon est contraint de se battre sur
deux fronts, en Espagne et en Allemagne. Il perd la bataille de Leipzig le19 octobre 1813, après trois
jours de combats acharnés. On l’appelle aussi bataille des Nations, en référence aux nombre
important de pays qui y étaient engagés.
Contraint de battre en retraite, Napoléon doit désormais défendre le sol national. Lors de la
campagne de France, le pays est envahi par une armée coalisée de 500 000 soldats. C’est là que se
manifeste une fois de plus le talent de Napoléon qui réussit à l’emporter sur les Alliés séparés,
successivement à Champaubert, Montmirail, Vauchamp ou encore Reims ; cela malgré son infériorité
numérique et le manque d’expérience de ses jeunes soldats. Il ne réussit pourtant pas à empêcher
les Alliés de pénétrer dans Paris le 31 mars 1814 après l’abandon de la capitale par Marie-Louise.
Réfugié à Fontainebleau, l’Empereur abdique sur les conseils de ses maréchaux le 6 avril. Les Alliés lui
laissent le petit royaume de l’île d’Elbe pour y finir ses jours. Le 3 mai, le frère de Louis XIV est de
retour à Paris.