Les guerres napoléoniennes. KayanakisAx

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KAYANAKIS
Anne
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DEVOIR D’HISTOIRE N°4
LES GUERRES DE NAPOLEON BONAPARTE
Par guerres napoléoniennes, on entend la série de guerres et de conflits dans lesquels la
France fut impliquée quand Napoléon était au pouvoir (1799-1815). On peut poser plusieurs dates
pour le commencement de ces guerres, selon que l’on considère comme point de départ
chronologique la prise de pouvoir de Napoléon lors du coup d’Etat du 18 brumaire (9 novembre
1799) ou bien la courte période de paix qui suit le traité d’Amiens de 1802. On peut encore
comprendre dans cette période l’étude des guerres menées par Napoléon pour le compte du
Directoire et qui sont le prolongement des guerres de la Révolution Française. Ce qui est certain,
c’est que les guerres napoléoniennes prennent fin avec la défaite française de Waterloo le 18 juin
1815 à la suite de laquelle Napoléon, contraint d’abdiquer, est exilé sur l’île de Sainte-Hélène où il
meurt en 1821. On nomme d’ailleurs parfois la période de guerres continuelles comprise entre le 20
avril 1792 (Déclaration de guerre de la France à l’Autriche) et le 20 juin 1815 (Waterloo) « La Grande
Guerre Française ».
Il s’agit donc de voir comment se décline sur cette brève période le génie militaire de
Bonaparte : d’Austerlitz à Waterloo, il révolutionne le système des armées européennes et étend la
puissance française par delà ses frontières de l’époque. Cependant l’Empire, construit sur ses succès
militaires, succombe de même par les armes ; mais c’est aussi ce qui fonde la légende
napoléonienne.
I)
II)
III)
Un jeune général brillant.
A) Le soldat de la Révolution.
B) La campagne d’Italie.
C) Les expéditions d’Egypte et de Syrie.
D) Le Consulat et la pacification.
Le Grand Empire.
A) La lutte franco-anglaise.
B) L’hégémonie européenne.
C) L’art de la guerre.
Les désastres militaires.
A) La guerre d’Espagne.
B) La campagne de Russie.
C) La bataille des nations et la campagne de France.
D) Les 100 Jours.
I)
Un jeune général brillant.
A) Le soldat de la Révolution.
Napoleone Buonaparte naît le 15 aout 1769 à Ajaccio. Grâce à une bourse accordée par l’Etat, il
est envoyé au collège de Brienne puis admis à l’école militaire de Paris à l’âge de seize ans. Bien que
révolté par la prise des Tuileries, Napoléon est très attaché aux idées révolutionnaires ; c’est un
fervent admirateur de Robespierre. Nommé capitaine en juillet 1792, il est envoyé à Toulon en
septembre de l’année suivante. La ville est aux mains des Anglais et assiégée sans succès depuis trois
mois par l’armée française. Les compétences de Bonaparte en matière d’artillerie permettent à l’état
major de mettre en place la manœuvre qui rend possible la prise de la ville ; il participe lui-même aux
opérations. La ville est libérée en décembre et Bonaparte nommé général de brigade. Grace au siège
de Toulon, son nom commence à être connu dans les milieux politiques et militaires parisiens.
B) La campagne d’Italie.
Nommé le 2 mars 1790 à la tête de l’armée d’Italie, Bonaparte rejoint son affection quelques
jours après son mariage avec Joséphine de Beauharnais. La campagne s’ouvre en avril. Les succès
remportés à Montenotte, Millesimo ou encore Lodi aboutissent à la prise de Milan le 15 mai 1796.
Bonaparte communique son enthousiasme à ses soldats peu nombreux ; ceux-ci le surnomment
familièrement « le petit caporal » et il est très apprécié de ses hommes. Grâce à un jeu d’offensives
et de contre-offensives, Bonaparte remporte plusieurs victoires éclatantes au nord du Pô : la bataille
d’Arcole qui se déroule du 15 au 17 novembre et surtout Rivoli, le 14 janvier 1797. La route de
Vienne est libre et les Autrichiens doivent demander la paix. Maître de la région Bonaparte l’organise
et la gouverne, il met en place des « républiques sœurs » dans toute l’Italie ; il négocie seul le traité
de paix de Campoformio, signé avec l’Autriche le 18 octobre 1797.
C) Les expéditions d’Egypte et de Syrie.
La popularité de Bonaparte est à son comble et le gouvernement du Directoire en vient à la
redouter. Pour mettre un terme à un projet d’invasion de l’Angleterre qu’on lui a alloué et qu’il juge
voué à l’échec, Bonaparte propose la conquête de l’Egypte : par-là, il coupera aux Anglais la route des
Indes. C’est aussi l’occasion de s’éloigner un moment de Paris, capitale où les complots politiques ne
cessent pour l’instant de fleurir. Le général débarque à Alexandrie le 1er juillet 1798 avec 38 000
hommes ; il écrase les Mamelouks lors de la bataille des Pyramides puis se dirige vers Le Caire où il
apprend le désastre d’Aboukir : l’amiral anglais Nelson a entièrement détruit la flotte française.
Prisonnière de sa conquête, l’armée française organise le pays et met en place une
administration ; les nombreux savants qui l’accompagnent mettent ce temps à profit pour travailler.
Mais l’empire ottoman jette contre les français deux armées : malgré les prises de Jaffa et Gaza,
l’armée française échoue à Saint-Jean d’Acre et doit abandonner la Syrie ; elle réussit cependant à
l’emporter à Aboukir le 25 juillet 1799. Inquiet de la situation en France, Bonaparte regagne
secrètement la capitale en abandonnant son armée.
D) Le Consulat et la pacification.
Bonaparte débarque à Fréjus le 9 octobre 1799 et trouve à Paris un gouvernement sans autorité ;
il organise avec Sieyès le coup d’Etat du 19 brumaire et met en place le régime du Consulat.
Bonaparte est Premier Consul, viennent ensuite Cambacérès et Lebrun. Bien que peu avant le coup
d’Etat la situation extérieure de la France se soit améliorée, l’Angleterre et l’Autriche restent
déterminées à lutter contre la Révolution dont, à leurs yeux, le Consulat n’est que le prolongement.
Le premier ministre anglais William Pitt fait approuver sa politique belliqueuse par les Communes
alors que l’Autriche refuse les offres de paix venues de France ; alors même que son pouvoir n’est
pas encore assuré, Bonaparte doit prendre la tête d’une armée pour attaquer les Autrichiens en
Italie. La deuxième campagne d’Italie, bien que courte, est difficile ; mais Bonaparte fait franchir à ses
troupes le Col du Grand-Saint-Bernard encore enneigé et remporte les batailles de Montebello puis
Marengo tandis que de son coté le général Moreau est vainqueur à Oberhausen le 28 juin. La paix de
Lunéville est signée le 9 février 1801 avec l’Autriche et celle d’Amiens le 25 mars 1802 avec
l’Angleterre.
II)
Le Grand Empire.
A) La lutte franco-anglaise.
Bonaparte se fait nommer Napoléon Ier, empereur héréditaire des Français. Il est sacré à NotreDame le 2 décembre 1804. Les Anglais n’apprécient pas les projets ambitieux de Napoléon. Avant
même le sacre, la guerre a repris en 1803 : elle va durer pendant tout l’Empire. En 1804, Napoléon
réunit 1300 petits navires à Boulogne avec l’intention de débarquer en Angleterre. L’opération ne
peut réussir que si l’on échappe à la flotte anglaise. L’amiral français Villeneuve a entrainé avec lui la
flotte espagnole et espère rivaliser avec l’ennemi ; mais les deux pays doivent affronter l’escadre de
l’amiral Nelson à Trafalgar, au large de l’Espagne. Si Nelson trouve la mort au combat, la flotte
franco-espagnole est complètement détruite et Napoléon doit remettre ses projets : l’Angleterre
reste maîtresse sur mer. Elle organise coalition sur coalition contre l’empereur sur le continent,
fournissant l’argent nécessaire à l’équipement des armées de ses alliés. Pour ruiner l’économie
anglaise, Napoléon décrète le blocus continental en interdisant aux pays sous sa domination tout
commerce avec l’Angleterre. Ce au grand dam des élégantes, forcées de se passer de mousseline
anglaise pour leurs tenues.
B) L’hégémonie européenne.
Le 11 avril 1805, le Royaume Uni et la Russie s’accordent pour expulser la France de Suisse et de
Hollande. Ils sont rejoints par l’Autriche après l’annexion de Genève et la proclamation de Napoléon
comme roi d’Italie, puis par Naples et la Suède. C’est la troisième coalition. La Grande Armée fait
volte-face et, de ses campements du nord-est français, fond sur le centre de l’Europe où le maréchal
Ney bat les troupes autrichiennes à Elchingen. L’Empereur est vainqueur en personne d’abord à Ulm
puis à Austerlitz le 2 décembre 1805. L’Autriche demande et signe la paix à Presbourg le 25
décembre. Quelques mois après, le royaume de Naples est occupé et Joseph Bonaparte placé sur
son trône.
L’Angleterre et la Russie poursuivent la lutte seuls. La quatrième coalition leur adjoint la Prusse
après que Napoléon a créé la Confédération du Rhin par laquelle il se déclare protecteur des petits
états d’Allemagne. L’Empereur reçoit un ultimatum de Frédéric-Guillaume de Prusse le sommant de
se retirer d’Allemagne. La Grande Armée est victorieuse à Saalfeld, Weimar, Iéna et Auerstaedt ; les
troupes prussiennes entièrement défaites et Berlin occupée le 27 octobre 1806. Les combats
continuent contre les Russes. L’armée française remporte les batailles d’Eylau puis de Friedland, au
prix de très nombreux morts. A Tilstit, Alexandre 1er et Napoléon font la paix. L’Angleterre reste seule
face à la France et l’Empereur domine l’Europe.
C) L’art de la guerre.
Général de la Révolution, Napoléon n’inventa pas à proprement parler une stratégie nouvelle
mais il sut tirer parti de l’évolution survenue dans l’art de la guerre à partir de 1792. Cela qu’il
s’agisse de l’organisation et du recrutement de l’armée ou bien de la combinaison des armes. La
conscription remplace en effet le volontariat en créant ainsi une armée de métier. Napoléon fonde
sa stratégie sur les commentaires de Guibert sur les campagnes de Frédéric le Grand : « la guerre est
mouvement, elle se gagne avec les jambes des soldats ». Il bénéficia en outre d’une génération de
guerriers : ses soldats étaient des hommes d’expérience, combattant depuis 1792. L’outil militaire
dont disposait l’Empereur, en particulier l’artillerie du système Gribeauval, était le meilleur de son
temps.
En complément de sa stratégie de mouvement, Napoléon avait pour principe de rechercher le
plus vite possible la bataille décisive, rompant en cela avec les traditions antérieures qui faisaient la
part belle aux sièges. Son système est offensif et fondé sur la vitesse. Sa tactique variait ensuite selon
les circonstances, avec cependant une constante : «avoir toujours plus de force que son ennemi sur
le point que l’on attaque, où sur le point qui est attaqué ». Jusqu’à 1809, aucun général ne parvient à
prendre en défaut la méthode de Napoléon. S’il est difficile de définir la stratégie napoléonienne, on
est cependant forcé de constater qu’elle marque un tournant dans l’art militaire : on ne fait plus la
guerre après lui comme avant lui.
III)
Les désastres militaires.
A) La guerre d’Espagne.
La stratégie de Napoléon reste imparable entre 1805 et 1809. Cependant, c’est une simple
« guérilla » qui remet en cause sa domination et va commencer à faire trembler l’Empire tout entier.
La situation espagnole est complexe et Napoléon décide d’exercer sa « médiation ». En réalité, il tend
un piège à la famille royale et réussit à obtenir l’abdication de Charles IV et celle de son fils
Ferdinand. Il place sur le trône son frère Joseph, déplacé de Naples à Madrid. L’annonce de
l’avènement de Joseph déclenche une insurrection générale dans le pays ; il doit se frayer de force un
passage jusqu’à la capitale. Le lendemain de son arrivée, la capitulation déshonorante du général
Dupont à Baylen face à des bribes d’armées espagnoles est annoncée et l’humiliation française
applaudie dans toute l’Europe. En Espagne, la situation reste critique et le pays est à feu et à sang :
embuscades, massacres, incendies font rage. Contraint d’intervenir en personne, l’Empereur prend le
chemin du sud et entre dans Madrid en décembre 1808.
Mais le réarmement de l’armée autrichienne le conduit à laisser le commandement au maréchal
Soult pour regagner Paris. Il envahit à nouveau l’Autriche où, malgré la mort de Lannes, il finit par
remporter la difficile victoire de Wagram en juillet 1809. Il obtient alors la main de la fille de
l’empereur Marie-Louise. Mais pendant cinq ans, l’Espagne reste agitée et l’armée française s’épuise
à réprimer ses révoltes incessantes. La guerre d’Espagne a remis en cause la suprématie
napoléonienne ainsi que celle de la Grande Armée. Comme l’Empereur l’a reconnu lui-même bien
plus tard à Sainte-Hélène, tous ses ennuis sont venus de cette opération « commencée dans la vilenie
et achevée par un désastre ».
B) La campagne de Russie.
En 1810, l’Europe est française et relativement apaisée, mais la paix est de courte durée. Les
relations franco-russes sont tendues depuis déjà un moment, le tsar mettant entre autres peu
d’empressement à appliquer le blocus contre l’Angleterre. Il n’apprécie en outre pas le fait que
Napoléon occupe le grand-duché de Varsovie et l’empêche de conquérir Constantinople. Après
qu’Alexandre s’est assuré de la « neutralité » de l’Autriche et la Prusse qui ne s’engageront pas, ou
très peu, au coté de Napoléon, la guerre est inévitable. Pour soumettre la Russie, l’Empereur réunit
la plus grande armée qu’on eut jamais vue : 700 000 soldats. A sa tête, il envahit le pays. L’Empereur
est contraint de s’avancer de plus en plus dans les terres, les armées russes fuyant la confrontation et
pratiquant la politique de « la terre brulée » : il entre à Moscou en septembre. Mais les habitants ont
fui en incendiant la ville, et Napoléon doit ordonner la retraite après avoir attendu en vain une
proposition de paix au Kremlin.
L’hiver russe est terrible pour la Grande Armée qui se disloque peu à peu, sous les coups du froid,
de la faim et des cosaques qui la harcèlent sans arrêt. Le 27 novembre 1812 a lieu la traversée de la
Bérézina, plus connue sous le nom de « désastre de la Bérézina ». L’armée française est
complètement détruite et Napoléon regagne Paris : seuls 20 000 hommes repassent le Niémen sur
les 700 000 partis. Les seules troupes qui restent à l’Empereur combattent en Espagne.
C) La bataille des Nations et la campagne de France.
En février 1813, les contours d’une nouvelle coalition se dessinent. C’est la sixième. Le roi de
Prusse appelle à la mobilisation générale de toute l’Allemagne, de nombreux duchés et principautés
le rejoignent dans le camp de l’Angleterre et de la Russie. Napoléon est contraint de se battre sur
deux fronts, en Espagne et en Allemagne. Il perd la bataille de Leipzig le19 octobre 1813, après trois
jours de combats acharnés. On l’appelle aussi bataille des Nations, en référence aux nombre
important de pays qui y étaient engagés.
Contraint de battre en retraite, Napoléon doit désormais défendre le sol national. Lors de la
campagne de France, le pays est envahi par une armée coalisée de 500 000 soldats. C’est là que se
manifeste une fois de plus le talent de Napoléon qui réussit à l’emporter sur les Alliés séparés,
successivement à Champaubert, Montmirail, Vauchamp ou encore Reims ; cela malgré son infériorité
numérique et le manque d’expérience de ses jeunes soldats. Il ne réussit pourtant pas à empêcher
les Alliés de pénétrer dans Paris le 31 mars 1814 après l’abandon de la capitale par Marie-Louise.
Réfugié à Fontainebleau, l’Empereur abdique sur les conseils de ses maréchaux le 6 avril. Les Alliés lui
laissent le petit royaume de l’île d’Elbe pour y finir ses jours. Le 3 mai, le frère de Louis XIV est de
retour à Paris.
D) Les Cent-jours.
Louis XVIII est très vite impopulaire : il remplace le drapeau tricolore par l’ancien drapeau blanc,
la prétention de la noblesse revenue à l’Ancien Régime déplait aux bourgeois et aux paysans.
Napoléon, qui s’ennuie à Elbe, débarque Golfe-Juan le 1er mars 1815 et reconquiert son empire sans
un coup de feu. Il est à Paris 20 jours plus tard. Il affirme ne pas vouloir troubler la paix de l’Europe et
vouloir préserver le statu quo né de la campagne de France. Mais les autres pays européens refusent
la présence de l’Empereur à Paris ; la guerre va reprendre.
Une armée anglo-prussienne se dirige vers la France. Afin de devancer l’invasion du pays,
Napoléon attaque le premier ; il rejoint ses 130 000 soldats pour ce qui est son ultime campagne. Il
est victorieux à Ligny le 16 juin. Cependant la bataille de Waterloo lui est fatale : incertaine tout le
jour, la défaite se joue avec l’arrivée sur le champ de bataille des Prussiens du général Blücher. Les
Français sont écrasés et mis en déroute, ce malgré la résistance légendaire du dernier carré des
grenadiers de la garde impériale : « la garde meurt mais ne se rend pas ». Napoléon est contraint à
une nouvelle abdication le 22 juins 1815 ; il est exilé sur l’île de Sainte-Hélène où il meurt 5 ans plus
tard.
La figure de Napoléon est entrée dans l’histoire, tant par son exceptionnelle ascension que par la
fulgurance de sa chute. C’est ainsi que s’est créée la légende napoléonienne: en 1840, les cendres de
l’Empereur sont solennellement ramenées de Sainte-Hélène pour être déposées aux Invalides. En
effet, si l’on ne doit pas oublier ses ambitions et son despotisme, Napoléon s’est cependant illustré
par un génie militaire indéniable.
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