Compte-rendu de la journée

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Projet LIFE+ BioDiVine
Démonstration de la biodiversité dans les paysages viticoles
Compte-rendu
de la Journée de restitution du 5 Novembre 2014
(ISVV, Villenave d’Ornon)
- Matin (9h – 12h) -
Restitution des principaux résultats et acquis
du projet LIFE+ BioDiVine
1 Le programme européen LIFE+ et les objectifs du projet BioDiVine
J. Rochard
Institut Français de la Vigne et du Vin
2
L'évaluation de la biodiversité ordinaire dans les vignobles pilotes : objectifs,
méthodes et résultats
J. Guenser
3
Les actions de conservation de la biodiversité mises en place dans le projet: une
approche destinée à concilier avantages agronomiques et environnementaux
B. Porte
Vitinnov
Institut Français de la Vigne et du Vin
Café
4
La mise en oeuvre des actions de conservation sur les sites pilote : exemple de la
stratégie adoptée sur l'AOC Limoux
5 Les outils de valorisation du programme LIFE+ BioDiVine
C. Forget
Chambre d'agriculture de l'Aude
B. Maillard
EuroQuality
Echanges avec la salle
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
1
Présentation du projet européen LIFE + BioDiVine
Joël Rochard - Institut Français de la Vigne et du Vin
joë[email protected]
Introduction
Le terme « biodiversité », contraction de « diversité biologique » a été introduit au milieu des années
1980 par des naturalistes qui s’inquiétaient de la destruction rapide des milieux naturels et des
espèces qu’ils hébergent. Une sensibilisation progressive des instances internationales a abouti à la
signature en 1992 de la Convention sur la diversité biologique, lors de la conférence de Rio sur le
développement durable.
Dans une approche synthétique, C. Lévèque précise que « la biodiversité est constituée par
l’ensemble des êtres vivants, de leur matériel génétique et des complexes écologiques dont ils font
partie ». La diversité du vivant telle que nous la connaissons aujourd’hui est le fruit d’un long
processus d’évolution à partir des bactéries apparues il y a plus de 3,5 milliards d’années. Par un
mécanisme complexe associant des mutations ou des recombinaisons génétiques et une pression de
sélection, ces microorganismes primitifs ont progressivement évolué. Ils ont ainsi abouti à des
organismes plus complexes, adaptés à leur milieu, notamment les mammifères et l’homme. Cette
longue histoire génétique a été ponctuée d’aléas (variations climatiques, météorites, éruptions
volcaniques) qui ont pu contribuer à réduire de manière importante le nombre d’espèces existantes.
Mais cette érosion génétique naturelle a tendance à s’accélérer sous l’effet des activités de l’homme.
On considère qu’actuellement 17500 espèces ou variétés s’éteignent par an, alors que dans les 600
millions d’années qui ont précédé l’apparition de l’homo erectus, ce rythme était de une à deux par
an, en moyenne.
Comme la plupart des activités agricoles, la viticulture contribue à une domestication du milieu
naturel. Mais, au-delà de l’approche naturaliste, cette activité développée par l’homme est en soi
une source de biodiversité grâce aux paysages qu’elle a façonnés et aux variétés issues des processus
de sélection. Néanmoins, le développement d’une viticulture intensive a contribué à une réduction
de la diversité variétale et parfois à des impacts significatifs sur les écosystèmes associés au vignoble.
Jusqu'à présent l'échelle parcellaire était le plus souvent privilégiée dans le cadre des études portant
en particulier sur la protection du vignoble, la gestion durable de la biodiversité et des sols.
Cependant, une vision globale à l’échelle du territoire s’impose en particulier lorsque le paysage et la
biodiversité sont pris en compte.
L’élaboration d’un produit culturel tel que le vin, parfois à très haute valeur ajoutée, justifie
l’intégration du concept du développement durable tel que défini par la résolution de l’Organisation
Internationale de la Vigne et du Vin (OIV/CST 1/2008), « approche globale à l’échelle des systèmes de
production et de transformation des raisins, associant à la fois la pérennité économique des
structures et des territoires, l’obtention de produits de qualité, la prise en compte des exigences
d’une viticulture de précision, des risques liés à l’environnement, à la sécurité des produits et la santé
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
2
des consommateurs et la valorisation des aspects patrimoniaux, historiques, culturels, écologiques et
paysagers ». Les paysages viticoles dans leur dimension patrimoniale, mais également écologique,
peuvent jouer le rôle de vitrine pour des produits de qualité. Certains territoires viticoles sont
d’ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de paysages culturels en liaison avec
les particularités naturelles, « œuvres conjuguées de l’être humain et de la nature ».
En lien avec ce nouvel enjeu viticole, une réflexion commune entre l’Institut Français de la Vigne et
du Vin (IFV) et Bordeaux Sciences Agro (ex-ENITA de Bordeaux) a été menée afin de finaliser un
projet associant la biodiversité et les autres caractéristiques des paysages viticoles. Sur la base d’un
site de référence (Saumur-Champigny, situé dans la vallée de la Loire), cette réflexion s’est traduite
par le montage d’un projet européen LIFE +.
Dans ce cadre, des collaborations ont été établies dans 3 pays (France, Espagne, Portugal) :



Des instituts techniques : Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) en France, Institut
Català de la Vinya i el Vi (INCAVI) dans le Penedès en Espagne, Associação para o
Desenvolvimento da Viticultura Duriense (ADVID) au Portugal, pour leurs compétences en
recherche appliquée, leur connaissance du monde viticole et des enjeux ainsi que leurs
relations avec les professionnels.
Des organismes affiliés à la recherche : Instituto de Ciencias de la Vid y del Vino (ICVV) dans
la Rioja en Espagne, VITINNOV en France, pour leur approche scientifique et leur maitrise des
méthodologies d’évaluation de la biodiversité.
Un cabinet spécialisé dans le montage de projets européens, la gestion administrative et
financière de projets partenariaux (Euroquality).
L’IFV, structure coordinatrice, et VITINNOV sont les partenaires en charge des différents sites français
et assurent parallèlement le management technique et scientifique du projet.
Le projet LIFE+ BioDiVine
LIFE (L’Instrument Financier pour l’Environnement) est un programme spécifique de la Commission
européenne dont l’objectif est d’accompagner la mise en œuvre des politiques communautaires en
faveur de l’environnement. Ce programme a notamment pour objectif d’améliorer les connaissances
sur l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique et de la législation de
l’Union en matière de nature et de biodiversité, ainsi que pour l’évaluation et le suivi des facteurs,
des pressions et des réactions qui ont des incidences sur la nature et la biodiversité au sein de
l’Union et à l’extérieur. Il repose principalement sur des actions de démonstration relatives à
l’installation et la gestion d’aménagements favorables à la biodiversité à l’échelle d’un territoire.
Le projet LIFE+ BioDiVine initié en 2010 et qui se termine en 2014, vise à concilier pratiques viticoles
et préservation de la biodiversité. Le suivi de 7 vignobles en France, Espagne et Portugal avec des
caractéristiques différentes (climat, topographie, occupation viticole intensive/extensive de l’espace,
niveau de valorisation des vins, ...) permet de tirer des enseignements applicables à la plupart des
vignobles européens et mondiaux vis-à-vis notamment des méthodes d’évaluation ainsi que des
pratiques viticoles favorables à la biodiversité. Les sites de démonstration partenaires du projet
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sont : Appellations du Conseil des Vins de Saint-Emilion, Limoux, Costières de Nîmes, Bourgogne
(Irancy, Pouilly-Fuissé, zone de Paysage de Corton) en France, le Douro au Portugal, la Rioja et le
Penedès en Espagne. Les démarches de la Champagne (partenaire externe) ont également été
associées au projet.
Localisation des sites partenaires du projet LIFE+ BioDiVine
Le côté novateur du projet repose sur une vision concernant notamment la gestion du vignoble à
l’échelle de la parcelle (niveau opérationnel du viticulteur) ainsi qu’une approche plus globale au
niveau du paysage, qui suppose une démarche collective associant à la fois le monde viticole et
l’ensemble des acteurs locaux.
Le projet comporte trois volets opérationnels :
 des actions concrètes de conservation ont été mises en place sur chacun des sites
(enherbements inter-rang, plantation de haies composites, réaménagement ou restauration
des murets, …).
 des évaluations des effets de ces pratiques sur la biodiversité ont été réalisées tout au long
du projet par le biais de protocoles adaptés aux différents compartiments de la biodiversité
(arthropodes, flore, avifaune, mammifères, activité biologique du sol, paysage)
 des actions de communication en liaison avec le caractère démonstratif du projet, destinées
à favoriser l’engagement des professionnels dans des démarches de biodiversité et de faire
connaître ces démarches au grand public.
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4
Conclusion et perspectives
Une recherche appliquée interdisciplinaire sur des questions telles que la biodiversité et la
connectivité des éléments du paysage souligne de nouvelles perspectives à l'échelle territoriale.
Cette approche scientifique de la biodiversité doit progressivement être associée aux cahiers des
charges viticoles, notamment dans le cadre de la production intégrée et biologique. Par ailleurs, la
biodiversité s’intègre également dans une stratégie de gouvernance durable du territoire, dans
l’esprit du « réseau international PAYSAGES VITICOLES » établi par la charte de Fontevraud
(www.chartedefontevraud.org).
A terme, au-delà des sept sites expérimentaux, le projet LIFE+ BioDiVine est un support expérimental
pilote dans l’ensemble des pays européens et mondiaux pour les actions en faveur de la biodiversité,
adaptées à chaque contexte viticole (climat, géologie, pente, type parcellaire, systèmes de conduite,
...). Dans ce cadre, un nouveau projet européen AgroLife (www.agrolife.eu) qui intègre notamment
un secteur viticole de l’île de Chypre, s’inspire des résultats du projet BioDiVine.
L’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin a pris en compte la biodiversité en lien avec les
paysages notamment dans les résolutions définissant le terroir (OIV/VITI 333/2010) : « Concept qui
se réfère à un espace sur lequel se développe un savoir collectif des interactions entre un milieu
physique et biologique identifiable et les pratiques vitivinicoles appliquées, qui confèrent des
caractéristiques distinctives aux produits originaires de cet espace. Le « terroir » inclut des
caractéristiques spécifiques du sol, de la topographie, du climat, du paysage et de la biodiversité.
Parallèlement sur la base du projet LIFE+ BioDiVine et des différentes actions menées dans le monde,
en liaison avec le plan stratégique, une résolution portant notamment sur la méthodologie de
mesures et les différents aménagements adaptés à la diversité des contextes mondiaux, pourrait être
rédigée afin d’aider les professionnels, les pays, les organisations viticoles à mieux intégrer la
biodiversité dans sa dimension globale et fonctionnelle.
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5
L’évaluation de la biodiversité dans le projet LIFE+ BioDiVine
Mise en œuvre et résultats principaux
Josépha Guenser – VITINNOV
[email protected]
ERRATUM : une erreur de calcul était présente dans la version imprimée distribuée aux participants lors de la journée
de restitution (page 13, nombre moyen d’arthropodes). Cette erreur est corrigée dans le présent document.
Introduction
Les études portant sur la biodiversité dans les vignobles pilotes du projet LIFE+ BioDiVine ont pour
objectif d’évaluer l’influence de la complexité du paysage sur la biodiversité ordinaire. En effet, les
actions de conservation encouragées par le projet LIFE+ BioDiVine ont en partie pour but
d’augmenter cette complexité paysagère. La mise en évidence des relations entre le paysage viticole
et sa biodiversité est donc nécessaire pour valider, améliorer ou réorienter les actions de
conservation entreprises dans le cadre du projet.
Par ailleurs, les partenaires de ce projet de démonstration ont choisi de tester des protocoles
accessibles à des non-spécialistes et faciles à mettre en œuvre, dans le but de présenter des
méthodologies potentiellement transférables. Les méthodes présentées dans ce rapport ont été
appliquées sur tous les sites du projet. Les résultats, quant à eux, concernent les sites français.
Méthodes choisies
Les études de biodiversité menées dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine visaient principalement à
estimer l’impact d’actions en faveur de la complexification du paysage sur la biodiversité. Le choix
des méthodes a été réalisé en prenant en compte un certain nombre de contraintes :



La durée du projet (3 ans) paraît réduite au regard du temps nécessaire à certains
aménagements pour se développer et apporter les avantages attendus à la biodiversité qui
leur est associée (par exemple, plantation d’arbres)
Les résultats des mesures devaient être disponibles rapidement
L’étude ne se focalisant pas sur des espèces précises mais sur la biodiversité dite
« ordinaire » (qui est la variabilité de toutes les espèces d’une localité donnée), des
indicateurs quantitatifs étaient nécessaires pour la représenter.
Le choix s’est porté sur plusieurs taxons ou paramètres :

Les arthropodes : c’est l’embranchement des animaux invertébrés qui possèdent un
squelette dit « externe » (insectes, araignées, acariens, cloportes …). Ils sont fréquemment
utilisés dans les études de biodiversité car ils représentent une grande proportion du vivant
en nombre d’espèces identifiées (60 à 80% selon les sources), et leur cycle de
développement rapide les rend potentiellement « sensibles » aux variations de leur
environnement.
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6




La flore
L’avifaune (les oiseaux)
L’activité biologique du sol
Les mammifères
La partie expérimentale du projet LIFE+ BioDiVine avait donc pour objectif d’évaluer les relations
entre paysage et biodiversité. Pour pouvoir observer des tendances dans le temps imparti et
anticiper l’impact des actions proposées dans le projet, deux stratégies expérimentales ont été
développées :


Durant l’année 2011, les mesures de biodiversité ont été effectuées directement dans les
différents habitats constitutifs des appellations viticoles participantes. Ces mesures avaient
pour but de comparer les « niveaux de biodiversité » de ces différents habitats.
Durant les années 2012 et 2013, les mesures ont été effectuées dans des parcelles de vigne
présentant différents types d’environnements paysagers (paysages déjà diversifiés, paysages
de monoculture). L’effet de cet environnement paysager sur la biodiversité a été étudié.
Les arthropodes
Echantillonnage des arthropodes (figure 1)
En 2011, 2012 et 2013, les arthropodes ont été capturés à l’aide de deux types de pièges
complémentaires : un piège combinant attraction chromatique et interception, destiné aux
arthropodes ailés (piège « combi »), et un piège placé au ras du sol collectant les individus rampants
(piège « pitfall »). Cet ensemble de pièges constitue une « station d’échantillonnage ». Les pièges
sont remplis de solution salée (5%) additionnée de quelques gouttes de surfactant. 25 stations
d’échantillonnage ont été placées dans chaque site de démonstration. Les échantillons ont été
collectés chaque semaine pendant dix semaines du mois d’avril au mois de juin, période jugée fiable
pour échantillonner des effectifs représentatifs de l’ensemble des populations présentes sur la zone.
Les arthropodes collectés ont été transférés dans des flacons d’éthanol à 70% en attente d’analyse
au laboratoire.
Pour compléter ce système, un piège à phéromones a été placé à proximité de chaque station
d’échantillonnage de biodiversité (diffuseurs à 2µg de phéromone sexuelle d’Eudémis - Lobesia
botrana). Le nombre de mâles d’Eudémis (Lobesia botrana) a été comptabilisé chaque semaine, sur
la même période que les relevés de biodiversité des arthropodes.
c
a
b
Figure 1 : Une station d’échantillonnage : piège combi (a) + piège pitfall (b)
dans une parcelle de vigne, complétée du piège à Eudémis (c)
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Des problématiques différentes selon l’année d’étude
En 2011, première année du programme, les stations d’échantillonnage ont été localisées
directement à proximité de cinq types d’éléments paysagers dominants dans chaque site de
démonstration (cinq répétitions pour chaque élément) (figure 2), dans le but de comparer les
« niveaux de biodiversité » de ces habitats.
a)
b)
c)
Figure 2 : Exemples de pièges situés dans différents habitats du vignoble :
Lisière de forêt (a), Haie (b), Vigne (c) sur la zone du Conseil des Vins de Saint Emilion
En 2012 et 2013, l’effet du paysage à plus grande échelle a été étudié. Les stations d’échantillonnage
ont été localisées exclusivement dans des parcelles de vigne situées dans des contextes paysagers
variables (figure 3). Les stations d’échantillonnage étaient séparées au minimum d’un kilomètre. Ce
sont ces mêmes localités qui ont été utilisées pour réaliser les relevés de biodiversité
complémentaires : flore des parcelles en 2012, avifaune (oiseaux) en 2012 et 2013.
Figure 3 : Exemple du réseau de stations d’échantillonnage arthropodes, avifaune (2012 et 2013)
et flore (2012) – Costières de Nîmes
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Analyse des échantillons d’arthropodes
La biodiversité des arthropodes a été estimée grâce à une méthode simplifiée appelée Rapid
Biodiversity Assessment (RBA). Cette méthode substitue à la reconnaissance taxonomique des
espèces la notion de Morpho-Type (MT). Un MT est un groupe d’individus de morphologie
homogène (taille, forme, couleurs), qui est apparenté à une espèce et comptabilisé comme telle pour
l’évaluation d’indices de biodiversité comme :


La richesse en MT (RMT) : c’est le nombre de MT dénombrés dans un échantillon donné. La
RMT peut être considérée comme une bonne approximation du nombre d’espèces réelles
dans le cadre d’études comparatives telle que celle présentée ici.
L’abondance : le nombre total d’arthropodes de l’échantillon.
Les relevés floristiques
Les relevés floristiques ont été réalisés en 2012 sur les 25 parcelles de chaque site pilote. La flore de
l’enherbement a été caractérisée par des relevés d’espèces et de leur surface de recouvrement. Pour
pouvoir réaliser ces suivis sur toutes les parcelles du projet, les inventaires ont été effectués sur une
surface de 3 mètres carrés répartis dans l’inter-rang à proximité de la station d’échantillonnage des
arthropodes (figure 4). Seules les parcelles présentant une couverture végétale supérieure à 5% de la
surface ont été considérées pour l’analyse des données.
Figure 4 : Présentation du dispositif d’inventaire floristique (IFV, M. Pedehontaa-Hiaa)
L’Avifaune
Les espèces d’oiseaux présentes sur chaque site pilote ont été inventoriées par une méthode inspirée
de l’Indice Ponctuel d’Abondance, adaptée selon les contraintes du projet BioDiVine. Cette méthode
basée sur des points d’écoute a été appliquée à partir des mêmes stations d’échantillonnage que
celles utilisées pour les mesures « arthropodes » et « flore ». Une session d’écoute (arrivée sur la
parcelle, 10 minutes d’écoute des chants d’oiseaux et notation des espèces entendues) en avril/mai,
et une autre en juin/juillet ont été réalisées sur chaque parcelle d’étude en 2012 et 2013. Dans les
données collectées, on note si l’oiseau est vu ou simplement entendu. Les milieux dans lesquels les
oiseaux sont vus sont également notés.
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Les mammifères
Dix caméras infra-rouge à déclenchement automatique par détection de mouvement (figure 5) ont
été placées dans chaque vignoble, réparties pour moitié au sein de grands ilots de vigne et pour
l’autre moitié à l’interface vigne/milieu naturel. La visualisation des vidéos obtenues a permis de
déterminer les espèces de mammifères fréquentant le vignoble et de comparer la fréquentation en
fonction de l’environnement de la caméra.
Figure 5 : Exemple de caméra placée en lisière de bois
L’activité biologique du sol
Un protocole simplifié a été testé afin de déterminer si la présence d’un enherbement inter-rang
peut favoriser l’activité biologique des sols. Pour la mesurer, des bâtonnets en PVC (nommés « baitlamina », figure 6) présentant 16 cavités remplies d’une composition à base de cellulose ont été
introduits dans le sol de parcelles enherbées et désherbées. Les bâtonnets ont été relevés tous au
même moment après un temps déterminé, et la quantité de cavités vidées de leur contenu en
cellulose (« consommée » par les organismes du sol) a été notée. Plus cette quantité est grande, plus
l’activité de dégradation de la cellulose, et donc par extension l’activité biologique du sol, est grande.
Figure 6 : Bâtonnets utilisés pour mesurer l’activité biologique du sol (Terra Protecta)
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La caractérisation du paysage
Le paysage a été caractérisé autour de chaque station d’échantillonnage, dans un rayon de 500
mètres (figure 7).
Les éléments du paysage ont été digitalisés à une échelle d’affichage de 1/2500. Les éléments
surfaciques, linéaires et ponctuels visibles sur les photos aériennes de l’Institut Géographique
National (BD Ortho, résolution 50cm) ont été digitalisés à l’aide d’ArcGIS 10.0. Les éléments linéaires
ont été convertis en surfaces en y appliquant une largeur standard selon la catégorie. Ainsi, il a été
possible de caractériser l’environnement paysager autour de chaque point par les proportions de
surface des différents éléments constitutifs du paysage.
Figure 7 : Deux pièges et leur environnement paysager saisi sous ArcGIS (Limoux)
Analyses de données
Les études de comparaison ont été réalisées à l’aide d’une ANOVA. Lorsque des différences
significatives sont apparues entre des variables, un test post-hoc de Tuckey a été réalisé.
Les études de mise en relation des paramètres de biodiversité (richesses, abondances) et paysagers
(proportions en éléments urbains, forêts, prairies, garrigues/landes, …) ont été réalisées à l’aide de
Modèles Linéaires Mixtes Généralisés (GLMMs) ou de modèles linéaires mixtes (LMMs). Pour tous les
modèles, l’année et le site ont été définis comme des effets aléatoires afin de prendre en compte les
répétitions des mesures sur un seul et même site. Toutes les variables continues ont été
standardisées avant analyses. Seules les variables significatives et la statistique associée (z et p-value)
sont présentées dans le chapitre résultats. Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel R (R
Project for Statistical Computing release 2.15.2 http://www.r-project.org), avec le package lme4 pour
les LMMs et les GLMMs.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Résultats
En 2011, 85070, 55040, et 78322 arthropodes ont été collectés respectivement sur les appellations
de Saint Emilion, Costières de Nîmes et Limoux, répartis dans les cinq catégories d’habitats
sélectionnés pour chaque site. Leur comparaison permet de relever des différences significatives
pour les paramètres « richesse » et « abondance » en arthropodes de ces différents habitats. La
même tendance est constatée sur tous les sites français du projet : les éléments naturels ou seminaturels sont plus riches que les vignobles ou les autres cultures. L’échelle de valeur de cette
différence oscille entre 20% et 50% de richesse en plus, et entre 50% à 100% d’abondance en plus
dans les habitats semi-naturels comparés au vignoble. A titre d’exemple, nous présentons ici les
niveaux de richesse dans les habitats du Saint Emilionnais (a) et les abondances en Costières de
Nîmes (b) en figure 8. Des lettres identiques regroupent les habitats par richesses ou abondances
comparables, des lettres différentes distinguent des niveaux de richesse ou d’abondance différents.
a)
b)
Figure 8 : Niveaux de richesse dans les différents habitats de Saint Emilion (a),
(“Parc” désigne les parcs situés autour des Châteaux)
et abondances dans ceux sélectionnés sur Costières de Nîmes (b), (2011)
Tous les ordres d’arthropodes suivent également cette tendance. La contribution « directe » des
éléments semi-naturels pour la biodiversité ordinaire est donc très importante, et ce pour les quatre
vignobles étudiés. Cette première phase d’étude a permis d’estimer l’apport en biodiversité des
différents habitats présents sur les appellations en ce qui concerne les arthropodes. Les éléments-clé
à conserver ou améliorer peuvent en conséquence être choisis : l’apport des boisements et forêts est
indéniable et leur conservation est très importante sur les zones viticoles. Il en est de même pour les
prairies herbacées, les friches et les landes. Les haies champêtres présentent un niveau de diversité
intermédiaire et peuvent donc être considérées comme des éléments efficaces pour protéger la
biodiversité : la protection de celles déjà présentes et leur plantation semblent donc pertinentes. Le
cas particulier des parcs de châteaux sur les appellations Saint Emilion, Saint Emilion Grand Cru,
Lussac Saint Emilion et Puisseguin Saint Emilion peut faire réfléchir. En effet, ils pouvaient a priori
être considérés comme de petits ilots de verdure au milieu des vignes. Après une année de mesures
répétées, il s’avère que leur niveau en richesse et abondance d’arthropodes semble plus proche de
celui de la vigne que de celui d’éléments semi-naturels. La question de la gestion de ces espaces
prend donc ici toute son importance : choix des espèces, pression d’entretien par la taille ou la tonte
semblent autant d’éléments sur lesquels il pourrait être possible de travailler pour rendre ces zones
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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plus accueillantes pour la biodiversité locale, d’autant plus que ces parcs sont répartis de manière
assez homogène dans toute la zone d’étude. En Costières de Nîmes, les vergers montrent des
niveaux de richesse et d’abondance également bas. Des actions similaires à celles encouragées par le
programme BioDiVine pourraient être envisagées sur le parcellaire arboricole afin de donner un sens
plus global aux actions de préservation de la biodiversité, qui est un patrimoine commun à tous les
utilisateurs du territoire (agriculteurs, collectivités, résidents, …). Il est également à noter que les
niveaux d’abondances et de richesses en arthropodes du vignoble ne sont pas anecdotiques en
comparaison de ceux des autres éléments du paysage. La quantité et la diversité des arthropodes qui
transitent, qui se nourrissent, se déplacent, se reproduisent dans les parcelles de vignes sont donc
bien réelles. C’est un élément à prendre en compte, notamment dans le choix de produits
phytosanitaires ayant le moins d’impact possible sur les organismes non-cible.
En 2012 et 2013, les stations d’échantillonnage ont été localisées exclusivement en parcelles de
vigne. Entre 22000 et 79000 arthropodes ont été collectés selon le site et l’année. Le détail sur les
valeurs obtenues est donné en tableau 1.
Tableau 1 : Nombre moyen d’arthropodes capturés par point de mesure et par an (10 semaines de suivi)
Moyenne par piège
(± erreur standard)
Bourgogne
Costières de Nîmes
Limoux
Saint Emilion
2012
2013
1408.68
(±265.13)
1787.48
(±591.03)
1666.32
(±542.24)
867.04
(±257.14)
1267.8
(±466.48)
3154.4
(±1090.96)
1973.65
(±612.1)
1190.56
(±289.44)
Les principaux ordres représentés (en nombre d’individus et de MT) sont les suivants : coléoptères
(carabes, coccinelles, cétoines, …), hyménoptères (guêpes, frelons, abeilles, fourmis, …), diptères
(mouches, moustiques, …), hétéroptères (punaises, …) (figure 9).
a)
b)
c)
d)
Figure 9 : Exemples de coléoptère (a), hyménoptère (b), diptère (c), hétéroptère (d)
Au sein de chaque site de démonstration, les valeurs observées étaient très variables d’un point de
mesure à un autre, aussi l’hypothèse de l’influence du paysage environnant (sur un cercle de 400m
de rayon) a été testée.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les valeurs de richesse en arthropodes collectés en 2012 et 2013 sur les sites français et portugais
présentent une relation significative et positive avec les éléments semi-naturels du paysage : plus
leur surface est importante autour de la station d’échantillonnage, plus celle-ci capture une grande
variété d’arthropodes (figure 8).
Bourgogne 2012
Bourgogne 2013
Saint Emilion 2012
Saint Emilion 2013
Limoux 2012
M Limoux 2013
E Costières 2012
V Costières 2013
Figure 8 : Lien entre proportion en habitats semi-naturels dans un rayon de 400m (abscisses) et nombre de MT
(richesse, en ordonnées) comptabilisés (10 semaines de prélèvements).
Cette corrélation montre l’importance de la présence des éléments semi-naturels pour la protection
de la biodiversité à une échelle plus large, celle du paysage. En effet, nous avons vu que la vigne
figure parmi les éléments montrant une biodiversité relativement faible dans le paysage. Ces
résultats tentent à montrer que les parcelles de vigne qui hébergent une grande diversité sont celles
dont l’environnement est varié et présente des surfaces importantes en éléments semi-naturels.
L’association d’éléments semi-naturels aux cultures bénéficie donc à la biodiversité globale du
paysage de façon directe car ils contiennent intrinsèquement une plus forte richesse, et de façon
indirecte en augmentant la richesse dans les cultures. Par conséquent, la diversification du paysage
(par la conservation des éléments semi-naturels existants et leur réintroduction là où des manques
sont constatés) peut être considérée comme un axe prioritaire dans les projets dédiés à la protection
de la nature sur le territoire agricole. Cependant, ces résultats demeurent encore insuffisants pour
étayer ou discuter des référentiels environnementaux en vigueur. Par exemple, la préconisation de
conserver 4% de la surface arable en infrastructures agro écologiques comptabilisées au titre de la
PAC ou dans le système HVE ne peut être ni confortée ni réfutée par ce résultat. Il demeure encore
difficile de situer des limites pour de telles règles généralisées.
En ce qui concerne les observations de Lobesia botrana effectuées sur les cinq sites en 2012 et 2013,
une corrélation significativement négative a été observée entre l’abondance en effectifs de mâles
capturés lors du premier vol et la proportion de forêts dans la zone de 400 mètres autour du point de
mesure (z = -2.413, P = 0,02). Ce résultat doit être nuancé par le fait que certains éléments paysagers
sont souvent corrélés entre eux (puisque les espaces occupés par les forêts ne le sont pas par les
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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vignes et inversement). Il est donc probable que cette corrélation illustre le fait que L. botrana est
moins présente dans les zones où sa ressource principale (la vigne) est moins abondante. Une autre
hypothèse pour expliquer cette corrélation pourrait être un effet direct de la forêt par l’apport
d’auxiliaires potentiels, qui réguleraient mieux L. botrana. Cependant, si la présence des habitats
semi-naturels augmente avec certitude la richesse et l’abondance des arthropodes présents dans les
parcelles à proximité, la part d’auxiliaires favorisée par ces espaces et leur efficacité potentielle en
termes de contrôle biologique ne sont pas démontrées.
Concernant les résultats des inventaires floristiques, les parcelles des sites pilotes ont montré des
richesses allant de 4 à 30 espèces végétales dans les inter-rangs, avec une grande variabilité d’une
parcelle à l’autre (tableau 2).
Tableau 2 : Richesse floristique sur les 25 parcelles des sites Français et Portugais
Bourgogne
Costières de
Nîmes
Douro
Limouxin
SaintEmilionnais
Richesse
moyenne
12
17
19
12
19
Richesse Max.
29
30
30
25
26
Richesse Min.
4
4
11
4
9
Ecart-type
6,45
7,42
5,76
6,83
5,16
Les enherbements naturels maitrisés présentent une diversité floristique significativement
supérieure à celle des parcelles semées. Il semblerait par ailleurs qu’une diversité floristique
importante supporte une diversité en arthropodes plus élevée (Chisq = -15.15 , P < 0.005). Le choix
d’un enherbement naturel maitrisé paraît donc à privilégier d’un point de vue de la flore et de
l’entomofaune, si il est par ailleurs techniquement supportable d’un point de vue agronomique.
Entre 42 et 64 espèces d’oiseaux ont été comptabilisées lors des sessions d’écoute (tableau 3).
Aucune corrélation n’a été établie entre la complexité paysagère et le nombre d’espèces d’oiseaux
comptabilisées sur les points d’écoute. Des analyses prenant en compte les caractéristiques des
espèces (régime alimentaire, capacité de dispersion, milieux fréquentés, …) sont en cours.
Tableau 3 : Nombre d’espèces d’oiseaux comptabilisées en 2012 et 2013 sur les appellations françaises
Site
Richesse totale Richesse totale
2012
2013
Bourgogne
54
42
Costières de Nîmes
52
64
Limoux
64
62
Saint Emilion
52
44
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les mammifères recensés au cours du projet semblent fréquenter autant l’intérieur des ilots de vigne
(souvent de simples passages) que les abords de parcelles pourvus d’éléments arborés (pour la prise
de nourriture, la chasse, ou de simples passages). Parmi les mammifères observés le plus
fréquemment, les chevreuils, renards, lièvres et blaireaux figurent en bonne place. La vigne semble
donc être principalement visitée pour transiter d’un habitat semi-naturel à un autre, la faune gibier
ayant besoin de ressources situées dans les boisements qui sont autant fréquentés.
Les mesures de l’activité biologique des sols n’ont pas permis d’apporter une réponse claire sur
l’effet de l’enherbement intra-parcellaire. En effet, selon les sites de démonstration, tous les cas de
figure (plus d’activité biologique dans l’inter-rang enherbé, dans l’inter-rang désherbé, pas de
différence entre les deux inter-rangs) ont été observés. Une étude plus poussée réalisée sur le site de
Costières de Nîmes en 2014 a associé la méthodologie des Bait-Lamina à d’autres mesures. Cette
étude a permis de constater que la seule utilisation des Bait-Lamina se révèle insuffisante pour
rendre compte du degré d’activité biologique des sols, et que son utilisation doit être couplée à
d’autres méthodes.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Conclusions
Les comparaisons effectuées en début de programme sur les arthropodes ont permis de démontrer
que les éléments semi-naturels présents dans les vignobles sont indispensables pour héberger une
biodiversité supplémentaire. On peut cependant considérer que les parcelles viticoles demeurent des
milieux fréquentés par une diversité d’arthropodes importante. Cela constitue un argument
supplémentaire pour améliorer toujours plus la sélectivité des spécialités phytopharmaceutiques
ainsi que la qualité de pulvérisation, et diminuer autant que possible leur utilisation. La conservation
ou la réintroduction d’éléments semi naturels tels que les prairies, les haies et les boisements est un
axe pertinent à travailler pour la conservation de la biodiversité à l’échelle d’appellations viticoles. En
effet, le programme expérimental mené dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine a permis de
confirmer par des relevés de terrain les éléments théoriques d’écologie selon lesquels des paysages
plus complexes et diversifiés ont plus de potentiel pour accueillir la biodiversité ordinaire.
D’un point de vue des protocoles utilisés, l’acquisition des données relatives aux mammifères et à
l’activité biologique des sols s’est révélée insuffisante pour conclure sur l’efficacité des protocoles
simplifiés : la mise en œuvre de séries de mesures plus complètes semble indispensable pour mieux
évaluer ces aspects de la biodiversité. Toutefois les vidéos de mammifères ont pu être utilisées dans
la communication grand public pour le sensibiliser sur les efforts fournis par la profession viticole
pour travailler sur la biodiversité. Sur les différents taxons étudiés, les arthropodes et la flore des
parcelles se sont révélés efficaces pour mettre en évidence des effets globaux des actions de
diversification du paysage sur leur richesse et leur abondance. Il est toutefois utile de préciser que
parmi les différents protocoles appliqués, ceux relatifs aux arthropodes et aux plantes étaient ceux
qui demandaient le plus de moyens. Par ailleurs, la méthode RBA ne permet pas d’aller plus loin sur
les rôles et fonctions des arthropodes échantillonnés, notamment en termes de contrôle biologique
potentiel par les auxiliaires. La simplification des protocoles jusqu’à la mise au point de solutions
« clé en main » assurant une bonne représentativité de la biodiversité ordinaire et de ses fonctions
reste donc encore à travailler. En ce qui concerne l’analyse des données sur l’avifaune, elle nécessite
d’être abordée pas seulement en termes de nombre d’espèces, mais selon leurs caractéristiques, ce
qui est en cours.
Néanmoins, les actions de diversification du paysage doivent respecter certaines règles pour être
efficaces et permettre aux éléments implantés ou entretenus de jouer pleinement leur rôle.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les actions de conservation du projet LIFE+ BioDiVine
Comment intégrer des mesures favorables à la biodiversité
dans une stratégie de production viticole ?
Benjamin PORTE - Institut Français de la Vigne et du Vin
[email protected]
A l’image de l’ensemble des projets financés par le programme LIFE Nature, le projet LIFE+ BioDiVine
a pour objectif principal la mise en place d’actions concrètes de conservation dédiées à la protection
de la biodiversité.
La sélection des actions de conservation
Parmi les cinq actions sélectionnées pour le projet, deux consistent à encourager le recours à des
pratiques viticoles favorables à la biodiversité (enherbements intra-parcellaires et lutte écoéthologique par confusion sexuelle) et trois ont pour objectif la mise en place d’infrastructures agroécologiques* (plantations de haies composites, installation de murets de pierres sèches ou pierriers,
enherbement et gestion extensive des espaces enherbés non productifs). Le projet étant dédié à la
conservation de la biodiversité globale du territoire viticole, les partenaires ont identifié des actions
de conservation favorables à un large cortège d’espèces. En complément de leur intérêt pour la
biodiversité, ces actions ont été sélectionnées pour leur faculté à être intégrées dans le schéma de
fonctionnement d’une exploitation sans contraintes techniques ou financières majeures pour le
viticulteur afin de ne pas nuire à la viabilité de l’exploitation. Enfin, les cinq mesures identifiées
doivent être adaptées à des critères indépendants de l’exploitation viticole (adaptabilité aux
conditions pédoclimatiques, légitimité au regard du patrimoine historique local, ...). La compatibilité
des actions de conservation avec la stratégie de production des exploitations viticoles et les
caractères patrimonial, géographique et climatique des territoires pilotes est indispensable afin de
garantir leur réussite et leur pérennité.
Les actions de conservation
Enherbement de l’inter-rang de vigne
Cette action consiste à installer et gérer durablement un couvert enherbé dans l’inter-rang de vigne.
Géré convenablement, l’enherbement de la vigne combine des avantages agronomiques (gestion du
taux de matière organique du sol, maitrise de l’érosion, amélioration de la portance du sol, …) et
écologiques (site de reproduction et de nourrissage pour la faune, intégration de la parcelle de vigne
dans une continuité écologique, conditions favorables à la faune du sol, …).
Afin de profiter pleinement de ce double intérêt, les enherbements préconisés dans le cadre du
projet ont été sélectionnés en étroite collaboration avec les semenciers et les viticulteurs
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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partenaires. Deux types d’enherbement ont été implantés en remplacement d’un désherbage
mécanique ou chimique de l’inter-rang : l’enherbement naturel spontané et l’enherbement semé.
L’enherbement naturel maitrisé est une alternative intéressante puisqu’il présente l’avantage d’être
généralement composé d’espèces locales, adaptées aux conditions pédoclimatiques et à
l’entomofaune présente sur le territoire. Cependant, il peut présenter des problèmes liés à une faible
couverture du sol et à un envahissement par des espèces indésirables au vignoble.
Le semis offre la possibilité de sélectionner la composition botanique du couvert végétal et sa
capacité à couvrir le sol (via la sélection d’une densité de semis adéquate). Les semis préconisés dans
le cadre du projet sont sensiblement différents des couverts végétaux généralement utilisés en
viticulture. Dans la plupart des cas, ces derniers se composent d’une ou quelques espèces de
graminées et/ou légumineuses sélectionnées pour leurs avantages strictement agronomiques. Les
semis réalisés durant le projet ont été sélectionnés en priorité pour leur intérêt écologique en
s’assurant que leurs effets non intentionnels sur la vigne soient limités voire très faibles. Ce sont des
enherbements semés, composés de graminées et de légumineuses associées à des espèces dites
« sauvages ». Les mélanges sont composés d’espèces aux cycles de vie différents afin de combiner
différents avantages pour la biodiversité (étalement de la floraison dans le temps, activation de la vie
du sol, augmentation et diversification de la ressource pollinique et nectarifère pour les insectes
pollinisateurs sauvages et domestiques, …).
Enherbements semés (Costières de Nîmes, Saint Emilion)
L’arrêté du 28 novembre 2003 (relatif aux conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à
usage agricole en vue de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs) interdit tout emploi
d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats en vue de
protéger les insectes pollinisateurs. Les traitements sont donc interdits durant toute la période de
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floraison et de production d’exsudats par tous les peuplements végétaux présents sur la zone
agricole (culture en place et couvert enherbé associé).
La présence d’un enherbement fleuri dans l’inter-rang de vigne est donc difficilement compatible
avec ces restrictions d’usage relatives à la protection des pollinisateurs. Deux solutions existent et
permettent la mise en place de ces enherbements dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine :
 Le recours à la lutte par confusion sexuelle, alternative aux traitements insecticides
compatible avec l’arrêté « abeilles ».
 L’emploi d’insecticides portant l’une des trois mentions « abeilles » uniquement après avoir
vérifié l’absence d’abeilles dans la parcelle : lorsque les conditions sont défavorables aux
pollinisateurs (temps couvert, températures inférieures à 12°C), le soir ou le matin. Un
traitement en soirée est recommandé afin de maximiser la durée entre le traitement et la
visite des pollinisateurs.
Plantation de haies composites
Eléments historiques du paysage agricole, les haies fournissent plusieurs services agronomiques
parmi lesquels les plus importants sont la protection des sols contre l’érosion et le ruissellement,
l’effet brise-vent et la régulation thermique, la protection de la qualité des eaux en limitant les
dérives des produits phytosanitaires. D’un point de vue écologique, les haies, sous réserve d’être
composées d’espèces adaptées et gérées de manière convenable, représentent d’importants
réservoirs de biodiversité et constituent des habitats et des sites de reproduction pour plusieurs
taxons (insectes, oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, …). Les haies peuvent également
constituer des outils de valorisation paysagère participant à la promotion de l’exploitation et du
travail du viticulteur.
Afin d’optimiser la qualité écologique de la haie, son emplacement, sa composition botanique et son
mode de gestion sont trois critères d’importance primordiale dont ont tenu compte les viticulteurs
partenaires du projet.
A proximité de l’entrée du Domaine comme outil de valorisation, perpendiculairement aux vents
dominants pour un effet coupe-vent efficace (recherché en costières de Nîmes par exemple), le long
des courbes de niveau pour lutter contre l’érosion, entre deux infrastructures agro-écologiques
existantes pour favoriser la connectivité écologique, … la position de la haie sur l’exploitation doit
être particulièrement réfléchie au regard des intérêts recherchés par le viticulteur.
Des espèces d’arbres et d’arbustes locales, de phénologies différentes (précoces, intermédiaires et
tardives), caduques et persistantes ont été sélectionnées afin de bénéficier à un large cortège
d’espèces faunistiques tout au long de la saison.
Une fois plantée, la haie doit être entretenue de manière extensive pour lui permettre d’exprimer
pleinement son potentiel agro-écologique. Une gestion raisonnée et adaptée (dates d’intervention,
matériel utilisé, …) est alors indispensable pour garantir sa pérennité et maximiser les bénéfices
rendus à la biodiversité. Dans la majorité des cas, les haies plantées en milieu viticole sont
maintenues sur un port buissonnant afin de renforcer leur densité et limiter leur développement en
hauteur et en largeur.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Haies composites (Saint-Emilion, Limoux, Costières de Nîmes)
Installation de murets de pierres sèches ou de pierriers*
A l’image des haies, les édifices en pierres sèches sont traditionnellement associés au paysage
agricole. Ils sont les témoins d’une activité ancestrale et constituent aujourd’hui des éléments
d’intérêt patrimonial auxquels on attribue une utilité écologique.
En zone de coteaux, les murets de soutènement stabilisent les sols et facilitent l’infiltration des eaux
dans le respect du paysage traditionnel local. Ils sont des éléments essentiels des terrasses agricoles
permettant d’augmenter la surface cultivable sur ces zones de pentes. Le caractère réfractaire des
pierres sèches permet d’atténuer les variations de température entre le jour et la nuit en restituant
la nuit la chaleur accumulée durant la journée.
Les pierriers et murets de pierres sèches constituent des micro-habitats riches en biodiversité
(invertébrés, amphibiens, reptiles, …). Ces microsystèmes servent de support à une végétation
spécifique (plantes pionnières) et participent ainsi à augmenter la diversité végétale du territoire
viticole. Les interstices et cavités qu’ils renferment constituent des abris et des sites de reproduction
disponibles pour un large cortège d’espèces. Le territoire viticole offrant à la faune locale davantage
de ressources alimentaires que de refuges, la présence de murets et de pierriers s’avère
particulièrement bénéfique.
Une centaine de mètres de muret de pierres sèches ou de pierrier a été mise en place sur chacun des
sites pilotes du projet LIFE+ BioDiVine. Bien que la quantité de mètres linéaires de muret/pierrier mis
en place ne soit pas significative à l’échelle d’une appellation viticole de plusieurs centaines ou
milliers d’hectares, l’intérêt d’une telle action réside principalement dans son caractère
promotionnel. En effet, dans plusieurs sites du projet, l’installation d’un muret/pierrier a été réalisée
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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dans le but de promouvoir le petit patrimoine bâti et plus largement, la mise en place
d’infrastructures agro-écologiques.
En Costières de Nîmes, cent mètres de pierriers ont été installés sur le Domaine du Lycée agricole de
Rodilhan. Ce pierrier est accessible par les élèves de l’établissement et les visiteurs. Le Lycée prévoit
d’installer un panneau d’information destiné à expliquer les avantages d’une telle action afin de
sensibiliser le public à l’installation et la gestion durable des infrastructures agro-écologiques. En
Bourgogne (Aloxe-Corton), une journée de formation a été organisée dans le but d’enseigner les
techniques nécessaires à la construction d’un muret de pierres sèches aux vignerons participants.
La portée démonstrative et pédagogique des démarches liées à l’installation de murets sur les sites
pilotes du projet contribue à sensibiliser les professionnels du secteur et le grand public à la
conservation de la biodiversité inféodée au paysage viticole par la mise en place d’actions simples, à
une échelle individuelle ou collective.
Journée de formation de construction de murets de pierres sèches / Pierrier (Bourgogne, Costières de Nîmes)
Lutte éco-éthologique par confusion sexuelle
La quatrième action de conservation du projet consiste à encourager la lutte éco-éthologique par
confusion sexuelle. La confusion sexuelle est une méthode de lutte alternative à la lutte chimique
dédiée au contrôle des deux principales espèces de tordeuses de la vigne, Eudémis (Lobesia botrana)
et Cochylis (Eupoecilia ambiguella). Son principe consiste à perturber la reproduction des
lépidoptères ravageurs en diffusant dans l’atmosphère des phéromones synthétiques similaires à
celles libérées par les femelles pour attirer les mâles. Ces phéromones synthétiques sont diffusées en
très grande quantité à l’aide de diffuseurs installés dans le vignoble. Les mâles sont alors incapables
de localiser les femelles, ce qui résulte en une réduction considérable des taux d’accouplement et
par conséquent, du développement des populations de larves et de leurs potentiels dégâts sur la
vigne. Aujourd’hui, il existe des spécialités de phéromone autorisées pour le contrôle de l’Eudémis et
de la Cochylis mais aucune n’est homologuée pour le contrôle d’espèces de tordeuses plus rares
telles que la Pyrale de la vigne (Sparganothis pilleriana) ou l’Eulia (Argyrotaenia lungjiana).
C’est une méthode de lutte qui présente plusieurs avantages agronomiques et environnementaux :
-
-
n’a pas d’effet létal sur le ravageur cible ni d’impact sur la biodiversité y inclus les ennemis
naturels des ravageurs de la vigne, et ne favorise donc pas l’attaque d’autres ravageurs
(acariens phytophages par exemple).
évite les risques de résidus phytosanitaires dans les baies et les sols.
réduit les risques d’exposition du viticulteur aux composés de synthèse.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Néanmoins, les vignerons doivent respecter des précautions de mise en place et de suivi de la
protection rigoureuses afin de garantir l’efficacité de la méthode. La lutte par confusion sexuelle doit
être mise en place sur une surface minimale de 10 hectares, la plus compacte et homogène possible.
Dans les vignobles au parcellaire de petite taille ou morcelé, la technique nécessite alors que les
vignerons mettent en place une stratégie de lutte collective. Au-delà de la taille et de la configuration
du parcellaire, la date de pose, le nombre de diffuseurs et la protection des bordures sont des
critères particulièrement importants à prendre en compte pour l’installation de la lutte par confusion
sexuelle.
Une fois les diffuseurs posés, il est indispensable d’assurer un suivi rapproché des populations de
ravageurs à chaque génération (piégeages et comptages) pour s’assurer de l’efficacité de la méthode
et déclencher un traitement insecticide complémentaire si nécessaire, la technique ne pouvant
garantir une protection efficace en cas de forte pression.
La lutte par confusion sexuelle présente des effets cumulatifs au fil du temps car elle permet de
raréfier les populations de ravageurs d'année en année. La méthode sera donc plus efficace si elle est
mise en place selon une stratégie à long terme. Les fournisseurs de diffuseurs et les techniciens
viticoles proposent un accompagnement aux viticulteurs leur permettant de suivre une
méthodologie adaptée à leur situation pour garantir une protection rigoureuse et efficace.
A ce jour, la lutte par confusion sexuelle est encore deux fois plus coûteuse que la lutte chimique
(170€/ha en moyenne) mais le prix des diffuseurs de phéromones est en constante diminution. Dans
le cadre du projet LIFE+ BioDiVine, les vignerons partenaires ont bénéficié d’un soutien financier de
la Commission européenne. A l’image de ce projet, plusieurs initiatives existent afin de permettre
aux viticulteurs de disposer d’une aide financière et technique destinée à faciliter la transition vers
une stratégie de protection du vignoble plus favorable à la biodiversité et l’environnement.
Pose collective de diffuseurs de phéromones sexuelles (Saint-Emilion)
Enherbement et gestion extensive des espaces enherbés non productifs
La biodiversité des agrosystèmes est en partie déterminée par la richesse des espèces végétales qui
s’y trouvent. L’une des clés de la conservation de la biodiversité dans le paysage viticole réside alors
dans la protection d’une diversité végétale élevée, utile au développement de nombreux taxons
(arthropodes, mammifères, oiseaux, …). Dans le but de contribuer au maintien et à l’amélioration de
la diversité botanique de l’agrosystème viticole, l’une des actions de conservation du projet LIFE+
BioDiVine consiste à améliorer la richesse botanique des espaces enherbés non productifs du
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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territoire viticole tels que les espaces interparcellaires (bords de parcelles, talus, fossés), les parcelles
en repos du sol, les jachères et les friches herbacées.
La plupart de ces espaces se compose d’espèces végétales peu diversifiées, aux caractéristiques et
fonctions agro-écologiques proches et peu ou pas complémentaires. Par exemple, un espace
essentiellement dominé par des graminées telles que le ray-grass anglais (Lolium rigidum) et les
fétuques (Festuca spp.) présente une couverture du sol développée qui assure une portance et une
résistance au tassement efficaces. Cependant, les avantages écologiques de ce type de couvert
végétal sont limités. La faible qualité écologique de ces habitats est le résultat d’une conduite
intensive, souvent non adaptée au développement d’une flore diversifiée.
L’objectif de cette action de conservation consiste à encourager sur ces espaces, le développement
d’espèces végétales locales aux caractéristiques (période de floraison, cycle de vie, …) et fonctions
(décompaction du sol, fixation d’azote atmosphérique, production de pollen/nectar, …) différentes et
complémentaires. Pour ce faire, une stratégie associant des semis d’espèces herbacées d’intérêt
agro-écologique et des méthodes de gestion de ces espaces favorables à la biodiversité a été
développée en partenariat avec les viticulteurs partenaires.
La gestion préconisée dans le cadre de cette action implique une réduction du nombre
d’interventions culturales (absence ou réduction du nombre de labour(s)/tonte(s), limitation des
passages de machines viticoles et des dérives phytosanitaires, …). Une telle conduite facilite
notamment l’implantation d’espèces moins tolérantes aux perturbations (espèces vivaces par
exemple) et encourage le développement spontané d’une flore locale diversifiée. En complément,
l’adaptation des dates d’intervention du viticulteur aux cycles de développement des espèces leur
permet de s’installer durablement (auto-ensemencement des espèces annuelles) et d’optimiser leur
fonction de refuge et de site de nourrissage.
L’évolution de la composition botanique de ces espaces se réalise sur un pas de temps relativement
long car elle est conditionnée par les processus naturels de dispersion des espèces. La diversification
du couvert enherbé peut être accélérée par l’intermédiaire d’un semis composé d’espèces d’intérêt
agro-écologique adaptées aux conditions pédoclimatiques locales. Ce semis s’avère utile afin de
répondre à un objectif spécifique d’ordre agronomique (lutte contre les nématodes dans une
perspective de replantation, apport d’azote, …) ou écologique (activation de la biodiversité du sol,
favoriser les pollinisateurs, …). Une gestion adaptée est alors recommandée afin de garantir le
développement des espèces semées et l’installation d’autres espèces locales au détriment des
espèces jugées indésirables.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Espaces non productifs semés et/ou gérés extensivement
(Saint Emilion, Limoux, Bourgogne, Costières de Nîmes)
Les travaux de caractérisation paysagère menés dans le cadre du projet BioDiVine indiquent que les
espaces enherbés non productifs occupent des surfaces conséquentes (figure ci-dessous : exemple
de l’AOC Costières de Nîmes) et se distribuent uniformément sur le territoire viticole. Une gestion
garantissant l’expression de leur plein potentiel écologique s’avère donc particulièrement utile en
vue d’optimiser les avantages rendus à la biodiversité à l’échelle de la parcelle et du territoire.
Pourcentages d’occupation du sol sur l’AOC Costières de Nîmes (2000 hectares caractérisés)
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Résultats des actions de conservation mises en place sur les 7 sites de démonstration du projet
Action de conservation
St Emilion
Limoux
C. de Nîmes
La Grajera
Bourgogne
Penedes
Alto Douro
Enherbement de l'inter-rang (ha)
36
72
29
33
7
60
97
Plantation de haies composites (m)
2820
3560
3250
3271
1382
3000
3605
Installation de murets de pierres
sèches ou pierriers (m)
Pas de chantier
identifié sur la durée
du projet
Travaux de
restauration des
cabanes de vignes
déjà en cours
100
592
Lutte éco-éthologique par confusion
sexuelle (ha)
26
65
78
1
Mise en place
annulée car Zone de
Lutte Obligatoire
Flavescence Dorée
30
46
Enherbement et gestion extensive des
espaces enherbés non productifs (ha)
8,5
8,5
10
6
1,5
20
17,5
100
(outil pédagogique)
50
124
(formations)
Optimiser la qualité écologique des infrastructures agro-écologiques
Sauf cas exceptionnel, les infrastructures agro-écologiques présentes sur les exploitations viticoles
occupent une surface supérieure au seuil de 5% de la surface arable fixé par les directives de l’OILB
(Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée contre les Animaux et les Plantes
Nuisibles) et repris dans les obligations de la PAC 2015-2020. Bien qu’indispensables, ces
préconisations ont pourtant une portée limitée, principalement car elles ne prennent pas en compte
les caractéristiques des infrastructures agro-écologiques : composition, structure, mode de gestion,
intégration dans un réseau écologique plus large, présence d’espèces protégées, … Or, ces critères
déterminent la qualité écologique de ces espaces qui permet d’évaluer leur réel intérêt pour la
biodiversité qui leur est associée. L’enjeu réside alors dans le maintien de ces surfaces mais surtout
dans l’amélioration de leur plus-value écologique et ce, à une échelle supérieure à celle de
l’exploitation. Le maintien et l’installation des infrastructures agro-écologiques promues dans le
cadre du projet LIFE+ BioDiVine tiennent compte de cette nécessité. Des pratiques relatives à une
gestion écologique* et différenciée*, capables d’être intégrées dans le système de fonctionnement
de l’exploitation ont été encouragées. Les ingénieurs, techniciens et vignerons partenaires du projet
ont travaillé ensemble sur la sélection d’actions de conservation et de modes de conduite
permettant de concilier des avantages agronomiques, écologiques, paysagers et patrimoniaux.
A l’image des actions présentées précédemment, des mesures concrètes et efficaces peuvent être
intégrées dans la stratégie et le calendrier de production viticole, démontrant qu’il est possible de
faire évoluer les pratiques viticoles en faveur de l’environnement sans nécessiter de refonte
complète des systèmes d’exploitation.
Les acquis techniques relatifs à l’installation et la conduite des actions de conservation sont compilés
dans des fiches techniques qui seront disponibles à l’issue du projet (fin 2014). Ces guides sont
destinés à fournir un support technique relatif à la mise en place et la gestion raisonnée de ces
actions de conservation en accord avec la stratégie de production viticole.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les infrastructures agro-écologiques comme outils de communication et de valorisation
Les efforts scientifiques et techniques actuels sont dédiés à l’évaluation de la fonctionnalité des
infrastructures agro-écologiques, autrement dit, à la quantification du service rendu par ces
éléments paysagers à la production viticole (régulation naturelle des ravageurs, préservation du taux
de matière organique dans les sols, …). Dans l’attente de réponses concrètes à ce sujet et d’avancées
techniques transférables à la profession, les vignerons peuvent tirer d’autres avantages de leur
engagement dans la protection et la gestion durable de ces habitats. Au-delà de leur intérêt agroécologique, les espaces non productifs de l’exploitation sont également des outils de valorisation et
de promotion du travail des viticulteurs. Ils informent les visiteurs et les consommateurs sur les
mesures entreprises en faveur de la protection de la biodiversité et du patrimoine local. Ce sont les
témoins visibles du verdissement des pratiques viticoles dont les professionnels peuvent se servir
pour faire valoir leur engagement dans une démarche de production respectueuse de
l’environnement.
La notion de vignoble « propre » est aujourd’hui encore rattachée à un paysage de vigne désherbée
et des bords de parcelles tondus régulièrement. Les actions favorables à la biodiversité telles que
celles préconisées dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine encouragent le retour à des méthodes de
gestion extensive qui vont à l’inverse de cette image de vignoble « bien entretenu » (retard de
fauche, maintien des arbres morts et des tas de pierres, …). Il est alors nécessaire pour les viticulteurs
de communiquer sur les intérêts de telles pratiques afin d’éviter que leurs actions ne soient
assimilées à une négligence ou un manque de rigueur quant à l’entretien et la gestion de leur
parcellaire. Une stratégie de communication efficace garantit ainsi aux viticulteurs la mise en valeur
des efforts entrepris en faveur de la biodiversité et peut leur permettre indirectement d’en tirer des
bénéfices à moyen ou long terme.
De telles actions n’auront de réelle efficacité sur le plan écologique, agronomique et économique
que si elles sont entreprises à large échelle, au-delà des limites de l’exploitation et même de l’activité
viticole. Plusieurs projets partenariaux destinés à encourager la valorisation des espaces non
productifs du territoire et le recours à des pratiques alternatives à la lutte chimique voient le jour.
Ces approches collectives de gestion territoriale menées au sein d’espaces partagés et mobilisant
l’ensemble des acteurs du territoire permettront de pérenniser efficacement les démarches initiées
dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
27
Glossaire (*) :
-
-
-
Infrastructures agro-écologiques (IAE): ces Zones Ecologiques Réservoirs (ZER) constituent
des habitats semi-naturels gérés de manière extensive et qui ne reçoivent aucun intrant
chimique ni fertilisant. Ce sont les haies, les bandes enherbées, les fossés, les arbres isolés les
mares, les murets, les friches herbacées ou arbustives, les bosquets résiduels, … présents sur
le territoire agricole.
Pierriers : amoncellement de pierres sèches organisées de façon linéaire ou conique. Il ne
requiert pas de compétence particulière pour sa mise en place.
Gestion écologique : mode de conduite qui repose sur les processus naturels d’évolution des
habitats. Elle a pour objectif de protéger la biodiversité inféodée à ces espaces et de garantir
leur bon état écologique.
Gestion différenciée : la gestion différenciée consiste à ne pas appliquer la même stratégie
de gestion (intensité, fréquence et mode de gestion) sur les différents espaces de
l’exploitation. La gestion différenciée est mise en place en combinant différents modes
d’entretien des espaces (taille, tonte, fauche, pâturage, date, hauteur et fréquence
d’intervention, …) en tenant compte des caractéristiques agronomiques et écologiques
(emplacement sur l’exploitation et dans le réseau écologique local, qualité écologique,
topographie, …) et de l’utilisation de chacun de ces espaces par le viticulteur ou le public
(fréquence de passage des engins viticoles, vulnérabilité aux dérives phytosanitaires,
proximité avec un sentier de randonnée, …).
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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La mise en œuvre des actions de conservation sur les sites pilotes
Exemple de la stratégie adoptée sur l'AOC Limoux
Céline FORGET – Chambre d’Agriculture de l’Aude
cé[email protected]
Le Syndicat du Cru Limoux a transmis l’animation des actions de conservation à la Chambre
d’Agriculture de l’Aude. La technicienne qui intervient exclusivement sur toute la zone d’appellation
travaille en lien très étroit avec les viticulteurs des différentes structures économiques (caves
coopératives, caves particulières, négociants, distributeurs phytosanitaires). Elle expertise et
conseille sur l’ensemble des actions de développement viticole.
Il a été décidé de diffuser très largement l’opération BioDiVine lors des rencontres terrain par le biais
des autres techniciens qui occupent le territoire (techniciens coopératives et distributeurs
phytosanitaires), lors des formations relatives à la biodiversité engagées auprès du Syndicat du Cru
en 2011 et sur diffusion de documents de travail.
Des bulletins techniques d’information ont été édité pour s’inscrire sur les différentes actions de
conservation proposé par le projet LIFE+ BioDiVine (rappel annuel sur les engagements relatifs à
l’installation d’enherbements intra et extra parcellaires, l’implantation des haies, la mise en place de
la confusion sexuelle).
Avant la mise en place des actions, « un catalogue des fournitures » pouvant être financées a été
créé. Le choix des espèces à semer a été référencé en fonction des études techniques réalisées par la
Chambre d’Agriculture de l’Aude. Ce catalogue rappelle les conditions d’engagement et valide le
projet de chaque viticulteur. L’implantation de haies a également été validée en faisant appel au
Conseil Général de l’Aude qui a fourni gratuitement des plants sous conditions d’accompagnement
technique d’un technicien expert. Le choix des implantations est fonction des espèces produites qui
sont adaptées au contexte pédoclimatique local. Enfin, la rénovation et la création des cabanes en
pierres sèches ont été encadrées par « l’association des cabanes entre Magrie et Cournanel ». Une
animatrice privée (Mme Serse Anne) a encadré des formations sur la conservation du petit bâti
(cabane, murets).
Illustrations des actions de conservation mises en place sur l’AOC Limoux
(Enherbement inter-rang, cabane de pierres sèches, pose de diffuseurs à phéromone sexuelle, réception des
végétaux avant les plantations de haies composites)
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Ce projet a permis de dynamiser les actions de conservation déjà engagées dans le secteur depuis
plus de 15 ans. Il a permis de mettre en place un début d’animation sur le territoire Limouxin et de
renforcer la sensibilisation et la communication auprès des vignerons et du grand public.
Au total, sur l’appellation, 4,5 km de haies ont été plantés, 72 ha de vignes enherbés (un inter-rang
sur deux), 14 ha de parcelles au repos semés (avant replantation) et 28 ha de vigne placés sous
confusion sexuelle pendant 3 ans.
Le Syndicat du Cru souhaite poursuivre les actions de conservation en proposant dès 2015 un projet
agroenvironnemental et climatique (mesures MAEC) à l’échelle du territoire en collaboration avec la
Chambre d’Agriculture de l’Aude et les différentes structures économiques.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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La stratégie de valorisation du projet LIFE + BioDiVine
Enjeux, outils et résultats
Barthelemy MAILLARD – Euroquality
[email protected]
La communication et la valorisation sont des éléments importants dans la réussite de tout projet
territorial. Lorsque ce projet prend une dimension européenne et nécessite l'implication de
nombreuses parties prenantes à l'échelle locale, alors la communication et la valorisation deviennent
des facteurs de succès incontournables.
Le projet LIFE+ BioDiVine s'inscrit dans cette logique. En effet, regroupant pas moins de 7 sites de
démonstration répartis entre la France (Bourgogne, Costières de Nîmes, Limoux et Saint-Emilion),
l'Espagne (La Rioja, Penedès) et le Portugal (Alto Douro), ce projet requiert une stratégie de
communication et de valorisation à deux échelles:

Echelle européenne
Cet axe stratégique est important pour les partenaires du projet car il permet de bénéficier
du soutien communautaire pour promouvoir et diffuser le savoir-faire de chacun des
partenaires, mais également de mettre en avant les partenaires locaux et les différentes
appellations participant au projet. Cette échelle européenne peut ainsi faire naître de
nouveaux réseaux, faciliter la réplication ou le transfert d'expérience ou encore faire
émerger de nouvelles thématiques de recherche et développement. Au-delà de ces enjeux
stratégiques, la promotion de la biodiversité dans les vignobles doit également servir à
changer l'image de la viticulture auprès du grand public et prouver la volonté des acteurs de
la filière de développer des modes de production plus durables.

Echelle locale
Cet axe est indispensable puisque la réussite du projet LIFE+ BioDiVine repose
principalement sur l'implication des partenaires locaux et des vignerons dans la mise en
œuvre des actions de conservation et de suivi de la biodiversité. Ainsi, il est primordial de
mettre en place des canaux de communication efficaces afin que les messages puissent être
entendus et compris par tous les acteurs locaux.
En fonction de l'échelle ou du public visé, des outils particuliers ont été utilisés afin de transmettre
des messages spécifiques. Ces outils de communication ont été sélectionnés pour leur
complémentarité en vue de mettre en avant l'intérêt des viticulteurs pour la biodiversité et participer
à la valorisation de l'image de la filière auprès de différents publics.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les outils généraux
Les partenaires du projet LIFE+ BioDiVine ont développé de nombreux outils de dissémination, et ce
dès le début du projet. Certains outils généraux ont été définis dès les premiers mois afin de
sensibiliser un large public.
Le site internet
En ligne depuis le mois de novembre 2010, le site internet du
projet (http://www.biodivine.eu) est disponible en quatre
langues: français, anglais, espagnol et portugais. Le but principal
de cet outil est d'offrir une vitrine internationale pour le projet,
en y présentant ses enjeux, ses partenaires ou encore ses
résultats. Des newsletters y sont régulièrement publiées,
informant les lecteurs des avancées du projet et des nouvelles
liées à la viticulture durable et la biodiversité.
Cet outil s'adresse donc au public du monde entier. Au mois de
septembre 2014, le site comptait près de 10 000 visiteurs.
Les brochures et posters
En complément du site internet, une brochure et un poster ont été créés dès le début du projet afin
de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux du projet. Disponibles en 5 langues (français, anglais,
portugais, espagnol et catalan), ces documents ont été exhibés et distribués lors des présentations
du projet au niveau local et européen. Ils présentent des informations générales sur le projet et ses
objectifs et permet de toucher à la fois les viticulteurs, les scientifiques, les pouvoirs institutionnels et
le grand public.
Les panneaux d'information
Afin de permettre un affichage local et présenter aux riverains
des sites de démonstration la problématique de la biodiversité
sur le territoire viticole, 9 panneaux d'information ont été créés
et installés sur les différents sites de démonstration. Ils
permettent de valoriser l'engagement des appellations
partenaires et de leurs adhérents dans la démarche BioDiVine.
Les outils spécifiques destinés aux professionnels
Grâce au projet LIFE+ BioDiVine, un certain nombre d'enseignements ont pu être tirés concernant la
préservation de la biodiversité du vignoble. Des aspects pratiques et techniques ont notamment pu
être testés et validés. Les principaux acquis du projet ont été partagés avec les vignerons afin de leur
fournir des supports techniques destinés à les orienter dans la mise en place d’actions favorables à
une meilleure prise en compte de la biodiversité dans leur activité.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Les guides techniques
Chaque partenaire gestionnaire de site a réalisé un guide technique adapté à l'appellation engagée
dans le projet LIFE+ BioDiVine. Ces guides présentent une partie commune sur la gestion de la
biodiversité au vignoble en général puis une dizaine de fiches pratiques. Ces fiches détaillent les
avantages et les inconvénients de chacune des actions de conservation développées durant le projet.
Elles contiennent des préconisations relatives à la mise en place, la gestion raisonnée et le coût de
ces actions. Ces guides seront disponibles à la fin de l'année 2014.
Un outil web interactif
Un outil web interactif sera également accessible directement depuis le site internet dédié au projet
LIFE+ BioDiVine d'ici la fin de l'année 2014. Fruit d'une réflexion menée par l'ensemble des
partenaires et des résultats obtenus dans les trois pays participants au projet, cet outil permettra à
un utilisateur de visualiser une parcelle de vigne
dans son environnement paysager et d'identifier
les éléments du territoire favorables à la
biodiversité. Trois niveaux d'échelle seront
présentés (paysage, exploitation et parcelle) afin
de comprendre l'intérêt de chaque élément dans
son environnement. Cela permettra également de
souligner les relations entre ces éléments et leur
agencement à l'échelle paysagère.
Les campagnes de communication et valorisation
En complément des outils
présentés
ci-dessus,
les
partenaires du projet LIFE+
BioDiVine
ont
été
particulièrement actifs pour
largement
disséminer
le
projet et ses résultats au
niveau
local
comme
européen. Ces campagnes ont
visé
les
vignerons,
la
communauté
scientifique
mais aussi le grand public.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Publication d'articles et participation à des manifestations scientifiques et techniques
De nombreux articles ont été publiés en France, en Espagne et au Portugal à propos du projet LIFE+
BioDiVine, tous disponibles sur le site internet du projet. Plus de 30 articles traitant exclusivement du
projet ont été publiés dans des journaux régionaux, spécialisés ou des sites internet. Tous ces articles
mettent systématiquement en avant au moins une des appellations participant au projet, permettant
ainsi de valoriser l'engagement des régions viticoles pour la biodiversité.
Une vingtaine d'articles scientifiques ont également été publiés afin de présenter au monde de la
recherche les résultats des expérimentations menées par les partenaires du projet LIFE+ BioDiVine.
En plus de ces articles, le projet a également été présenté à plusieurs reprises lors de congrès
scientifiques nationaux et internationaux. Ainsi, les partenaires ont disséminé les résultats du projet
lors de 8 congrès internationaux et plus de 30 réunions nationales ou locales. Le nombre total de
personnes touchées par ces présentations est estimé à plus de 5.500.
Organisation de journées portes ouvertes
Au cours de la deuxième partie du projet, chaque partenaire
gestionnaire de site a organisé une ou deux journée(s) portes
ouvertes sur les vignobles participant au projet. A cette
occasion, près de 1500 personnes (vignerons et grand public)
ont pu découvrir les actions de conservation mises en place
dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine et prendre conscience
des enjeux liés à la préservation de la biodiversité dans les
vignes.
Organisation d'ateliers techniques
D'autres manifestations, dédiées aux vignerons et au personnel
technique, ont également été organisées sur chacun des 7 sites de
démonstration. Ces "ateliers techniques" ont rassemblé une
vingtaine de techniciens par site autour de thématiques liées à la
biodiversité et sur les techniques de réintroduction d'éléments
paysagers au sein d'un vignoble.
Organisation de journées nationales de restitution finale
Une journée de restitution finale a également été organisée dans chacun des trois pays participants
au projet. Ces réunions rassemblent les professionnels de la viticulture et les gestionnaires de la
nature qui souhaitent prendre connaissance des différents résultats obtenus par le projet en France
et à l'étranger, et échanger autour des bonnes pratiques et des exemples concrets de mise en œuvre.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Conclusions
En résumé, l'opportunité de collaboration européenne offerte par le projet LIFE+ BioDiVine a permis
à ses parties prenantes une valorisation importante tant à l'échelle européenne que nationale et
locale au travers de différents outils développés depuis 2010. Ces outils ont servi de support à une
campagne de valorisation qui a eu d'importantes retombées au niveau local, avec l'organisation de
différents évènements de terrain qui ont permis aux techniciens, vignerons, scientifiques et grand
public d'appréhender la problématique de la biodiversité au vignoble au travers de cas et exemples
pratiques.
Les différents messages ont été reçus de manière très positive par les différentes audiences ciblées.
Ainsi, grâce au projet, l'engagement des appellations - et de leurs vignerons - en faveur d'une
viticulture durable a été largement promu, par le biais d’une approche dédiée spécifiquement à la
biodiversité. Il appartient désormais à chacune des parties prenantes du projet de s'en approprier les
résultats afin de présenter la viticulture au grand public sous un angle positif et innovant.
Les outils de valorisation, et notamment les outils spécifiques (guides techniques et outil web
interactif) resteront disponibles sur le site internet du projet LIFE+ BioDiVine sur le long terme, afin
de permettre au plus grand nombre de viticulteurs de se former à la problématique et de rejoindre la
démarche BioDiVine, pour poursuivre l'effort global d'amélioration des performances
environnementales de la viticulture et de son image.
5 Novembre 2014 – ISVV, Villenave d’Ornon
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Questions/réponses – Echanges avec la salle
Intervenants :
Joël Rochard, Josépha Guenser, Benjamin Porte, Céline Forget, Barthélémy Maillard, Thierry Coulon.
+ Philippe Raymond / Responsable du Service Technique du Conseil des Vins de Saint-Emilion :
Présentation du Conseil des Vins de Saint Emilion et de son implication dynamique dans différentes
démarches de valorisation du terroir et de protection de l’environnement :
- création de l’association Tulipe et du programme « Paysage et Biodiversité », mise en place
d’études paysagères, puis
- partenaire local et co-financeur du projet LIFE+ BioDiVine, paysages du Saint Emilionnais inscrits
au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999,
+ Claire Pernet / Responsable Développement Durable au Bureau Interprofessionnel des Vins de
Bourgogne :
Le BIVB est lui aussi engagé dans la voie du développement durable, sur chacun de ses 3 piliers
(économique, social et environnemental).
En 2012, il lance son Plan d’actions Développement Durable de la filière des vins de Bourgogne et la
stratégie Amplitude 2015 qui a pour ambition de positionner la filière comme une « référence
mondiale des grands vins nés d’une viticulture durable ».
Le projet LIFE+ BioDiVine s’inscrit dans l’un des sept axes du Plan de Développement Durable de la
filière viti-vinicole de Bourgogne : « Mise en œuvre de pratiques viti-vinicoles respectueuses de
l’environnement ».

En vue de motiver le plus grand nombre, la question qui intéresse les viticulteurs concerne la
biodiversité fonctionnelle. C’est sur ce point que les producteurs pourront être convaincus de
changer leurs pratiques. Qu’en-est-il des travaux menés sur cette thématique ?
J. Guenser : A ce stade, les études scientifiques n’ont pas encore permis de démontrer une relation
de cause à effet entre les préconisations d’aménagement du parcellaire viticole et la réduction des
ravageurs. Il faut néanmoins aussi valoriser tous les autres services rendus par les aménagements
proposés (préservation de la biodiversité ordinaire dans sa globalité, épuration de l’air, de l’eau,
protection de zones urbaines, image du vignoble).
B. Porte : Les études relatives à la biodiversité fonctionnelle en viticulture portent principalement sur
le service de régulation naturelle des ravageurs de la vigne. A ce jour, les travaux ont permis 1)
d’identifier les principaux individus participant à la régulation des ravageurs de la vigne (prédateurs
et parasitoïdes) et 2) de quantifier leur fonction de régulation exercée sur les ravageurs. Des résultats
encourageants ont été obtenus concernant la régulation naturelle des acariens phytophages par les
acariens prédateurs et celle de la cicadelle verte (Empoasca vitis) par un micro-hyménoptère
(Anagrus atomus). L’évaluation des taux de régulation naturelle des vers de grappe et de la cicadelle
de la Flavescence dorée (Scaphoideus titanus) par les parasitoïdes et prédateurs donnent des
résultats moins satisfaisants d’un point de vue agronomique.
Des travaux sont en cours afin de renforcer les connaissances relatives à la régulation naturelle des
ravageurs de la vigne par les parasitoïdes et les prédateurs et l’effet de l’environnement paysager sur
ces processus de régulation (lutte biologique par conservation). Les efforts scientifiques se penchent
actuellement sur l’évaluation de la régulation naturelle des ravageurs par plusieurs groupes
d’auxiliaires (insectes parasitoïdes/prédateurs, oiseaux insectivores et chiroptères).
Dans l’attente de résultats plus avancés quant à la régulation naturelle des ravageurs de la vigne, les
mesures de protection de la biodiversité ordinaire s’avèrent nécessaires pour maintenir des paysages
viticoles diversifiés. Ces actions peuvent bénéficier indirectement aux vignerons. En effet, la mise en
place d’infrastructures agro-écologiques a pour objectif de préserver la biodiversité globale associée
au paysage viticole permettant de renforcer l’équilibre agro-écologique du vignoble (plus grande
résistance/résilience aux phénomènes climatiques, à l’attaque de bio-agresseurs, …).
NDLR : Exemples de projets en cours sur la thématique :
-
-
CASDAR
BioControl
(fiche
de
synthèse
disponible
sur
http://www.vinopole.com/uploads/tx_vinoexperimentation/fiche_de_synthese_Projet_Biod
iversite_fonctionnelle.pdf ),
Projet européen QUESSA (http://www.quessa.eu/).
CASDAR Muscari (début en 2015),
+ Lien vers le portail de la protection intégrée des cultures, filière « viticulture » (EcophytoPIC
Viticulture): http://viticulture.ecophytopic.fr/viticulture
T. Coulon : L’identification des principaux acteurs de la régulation naturelle des ravageurs de la vigne
a été réalisée et consignée dans un ouvrage collectif « La faune auxiliaire des vignobles de France »
(éditions France Agricole). C’est une première étape : on connaît aujourd’hui les espèces présentes
au vignoble et leur rôle. Ce qui manque encore, c’est la traduction de ces connaissances en outil
d’aide à la décision pour piloter la protection du vignoble en optimisant les processus de régulation
naturelle des bio-agresseurs.

Les mesures proposées figurent-elles au cahier des charges des ODG en vigueur en Bourgogne et
Saint-Emilion ?
C. Pernet : Il existe certaines appellations en Bourgogne pour lesquelles la prise en compte
d’éléments paysagers tels que le petit patrimoine bâti est inscrite au cahier des charges. Mais, cela
reste exceptionnel.
Note : Une intervention sur ce sujet est programmée l’après-midi avec Jacques Gautier de l’INAO.

Commentaire sur l’animation et l’incitation à adopter de nouvelles pratiques (C. Forget) :
L’animation d’une démarche telle que celle lancée dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine nécessite
une personne ressource sur le terrain pour mettre en place les activités, créer et animer la
dynamique avec les viticulteurs et garantir sa pérennité. Des aides financières seraient également
nécessaires afin de promouvoir les pratiques proposées, même si elles ne couvrent pas 100% des
coûts.
J. Rochard : Il faut ressusciter une approche collective sur l’aménagement, les mesures de traitement
et le suivi parasitaire.

Commentaire sur la faisabilité technique : Certaines mesures proposées (notamment
l’enherbement et son contrôle) semblent mettre de côté le problème des abeilles et ne pas
prendre en compte leur disparition et la réduction concomitante du nombre d’apiculteurs.
J. Guenser : L’enherbement doit être maîtrisé lorsqu’il est installé dans la parcelle de vigne qui est
sujette à des traitements phytosanitaires. En parallèle, des mesures favorables à tous les
pollinisateurs peuvent néanmoins être mises en œuvre sur des parcelles arrachées « en repos du
sol », pas traitées. L’attention se focalise beaucoup sur les surfaces parcellaires alors que des
surfaces alentours pourraient être exploitées pour favoriser les pollinisateurs, par exemple grâce à
des tontes moins fréquentes et/ou plus étalées dans le temps permettant d’optimiser la floraison.
Pour résumer, la valorisation des espaces interstitiels est un aspect clé de la prise en compte des
pollinisateurs sur le territoire viticole.
C. Forget : Dans le Limouxin, des actions spécifiques sont menées conjointement entre viticulteurs et
apiculteurs. Quelques ruches sont installées aux abords des vignes, et les pratiques adoptées font
l’objet d’une analyse et d’une conciliation.

Le principal problème ne porte-t-il pas sur l’évaluation de ces mesures, peu ou pas existante
(qualité du miel produit aux abords des vignes, ...) ?
Membre du public : Des analyses ont été réalisées sur des miels provenant de territoires viticoles.
Peu (concentrations nettement inférieures aux seuils) ou pas de résidus de produits phytosanitaires
n’ont été trouvé dans ces échantillons. Par contre, ces échantillons contenaient des doses
conséquentes de résidus issus du cuivre utilisés en viticulture.
B. Porte : La diminution des populations de pollinisateurs provient essentiellement de l’utilisation
intensive des produits phytosanitaires (principalement insecticides). Au regard de l’arrêté
« abeilles », il est obligatoire, en période de floraison, d’utiliser des insecticides homologués
(mention « abeilles ») et ce, en l’absence d’abeilles dans la parcelle soit, tôt le matin ou tard le soir.
Cela est difficilement compatible avec le schéma de fonctionnement de l’exploitation. La lutte par
confusion sexuelle représente donc une alternative crédible permettant de protéger le vignoble
contre les tordeuses de la grappe tout en préservant les pollinisateurs.

Dans une perspective de standardisation et donc d’évolution de la réglementation, il sera
nécessaire de dupliquer les mesures mises en place dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine, et de
définir plus précisément quels sont les types d’indicateurs qui peuvent couvrir l’ensemble des
activités et des paramètres (biodiversité, résidus, produits phytosanitaires, ...). Certains indicateurs
proposés dans le cadre du projet apparaissent pertinents et pourraient être retenus. En revanche,
la complexité des protocoles appliqués pose problème. Quand seront développés les protocoles
simplifiés ?
Comment étendre le suivi de la biodiversité vers la prise en compte les parasites émergents, liés
notamment au réchauffement climatique, tels que la drosophile (Drosophila suzukii) ?
Une difficulté majeure vient également de la superposition des réglementations et des outils (et de
leurs incompatibilités potentielles), qui nécessite de discuter avec les services de l’état pour
compléter les dispositifs en place (par exemple, la méthode de la confusion sexuelle est rendue
moins intéressante dans les périmètres de lutte obligatoire contre la flavescence dorée).
B. Porte : En effet, il n’est pas recommandé d’installer la lutte biologique par confusion sexuelle dans
des zones de lutte obligatoire contre la Flavescence dorée. Dans le cadre du projet LIFE+ BioDiVine, la
lutte biologique par confusion sexuelle n’a d’ailleurs pas été mise en place en Bourgogne. Dans ces
zones, d’autres mesures favorables à une meilleure prise en compte de la biodiversité doivent être
envisagées. Dans cette optique, l’un des principaux axes de travail s’oriente vers la réduction des
intrants phytopharmaceutiques à travers le développement de substances actives plus sélectives et
de technologies de pulvérisation plus performantes et mieux maîtrisées.
Le développement d’indicateurs et d’outils d’(auto)diagnostic apparaît nécessaire afin d’encourager
la transition vers des pratiques viticoles plus durables en permettant à la profession de s’approprier
des outils simples d’évaluation de la biodiversité (ou de l’effet de leurs pratiques sur celle-ci).
Cependant, avant de solliciter les professionnels dans une démarche d’auto-évaluation agroécologique et/ou environnementale de leur parcellaire, il convient d’identifier des protocoles simples
d’utilisation (pour être transférables à la profession) et fiables (acquisition de données
représentatives).
J. Rochard : Plus largement, Il serait nécessaire d’intégrer les mesures de biodiversité dans la prise en
compte des effets du changement climatique sur les parasites. D’autres initiatives abordent ces
aspects, comme par exemple un autre projet LIFE (ADVICLIM) impliquant le CNRS en Bretagne, et
visant à prendre en compte les mesures météorologiques, avec l’implication de plusieurs
observatoires internationaux.

Commentaire d’un producteur/apiculteur à Lussac Saint-Emilion : aucune trace de pesticide n’est
détectée dans le miel, en revanche les abeilles elles-mêmes présentent des traces de cuivre et de
zinc. Les abeilles sont donc bien présentes dans les vignes et ne se cantonnent absolument pas aux
abords des parcelles.
T. Coulon : En effet, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les produits et préparations à base de
cuivre pourraient être intégrés dans la liste des traitements à remplacer par des solutions
alternatives. Il va de soi que les programmes de réduction des produits phytosanitaires sont une
priorité pour la filière viticole.

Quelle suite sera donnée au projet LIFE+ BioDiVine ? Comment se rattacher à des projets sur la
thématique ?
J. Rochard : Le projet LIFE+ BioDiVine prend fin en décembre 2014. L’objectif est de maintenir la
dynamique initiée, très forte sur la durée du financement, en continuant de promouvoir l’adoption
de pratiques innovantes.
J. Guenser : Pour contribuer à la démarche, toutes les personnes intéressées sont invitées à rejoindre
le Réseau Mixte Technologique (RMT) « Biodiversité et Agriculture » nouvellement créé, qui est un
espace d’échange autour de ces thématiques (pas seulement dans le domaine viticole). Cela peut
faciliter l’accès aux résultats des différents projets en cours et le montage de nouveaux projets.
NDLR : Contact RMT « Biodiversité
[email protected]
et
Agriculture »
:
Hélène
GROSS
(Animatrice),
B. Porte : Aucun projet financé n’a été construit à ce jour pour pérenniser le projet LIFE+ BioDiVine
après fin Décembre 2014. A ce stade, il est indispensable de focaliser les efforts techniques et
scientifiques sur les fonctions de la biodiversité utiles au viticulteur (services écosystémiques) et
poursuivre la communication sur les bienfaits de la biodiversité auprès des viticulteurs en vue
d’encourager le plus grand nombre à réviser peu à peu ses pratiques. Dans ce but, outre les
institutions et organismes du monde agricole, il serait judicieux de se rapprocher des structures et
associations de protection de la Nature afin de bénéficier de compétences complémentaires et
multiplier les synergies.
B. Maillard : De réelles opportunités de financement existent pour concrétiser de nouveaux projets
innovants de démonstration tels que LIFE+ BioDiVine, sur des thématiques très larges, y compris sur
des sujets transversaux.

Commentaire sur la prise en compte des aspects environnementaux dans les pratiques vitivinicoles : Le Parc Naturel du Pilat, qui inclut plusieurs appellations, a collaboré avec trois
domaines viticoles sensibles aux enjeux environnementaux. Le thème de la biodiversité a permis
d’aborder plus largement l’évolution des pratiques, avec un effet d’entraînement sur d’autres
problématiques environnementales (l’érosion des sols, la consommation énergétique, la gestion
des déchets).
J. Guenser : Effectivement, lors des échanges avec les viticulteurs, le thème de la biodiversité est
généralement « une porte d’entrée » permettant d’aborder des thématiques environnementales
plus larges. Certaines exploitations en revanche ont déjà engagé une réflexion et travaillé sur leur
impact environnemental (énergie, déchets etc.) et décident de s’intéresser à la biodiversité pour
compléter cette réflexion.
C. Forget : Toutefois, il faut souvent utiliser une porte d’entrée « viticole et agronomique » en
priorité avant d’aborder les questions environnementales.
J. Rochard : Parfois une dynamique collective se met en place sur un thème spécifique (par exemple,
l’érosion des sols), permettant par la suite le développement d’actions sur un ensemble de thèmes.

La biodiversité inclut les parasites. Ne faut-il pas travailler en même temps sur la biologie des
parasites émergents et sur l’amélioration des modèles parasitaires, pour mieux traiter, au moment
opportun?
T. Coulon : La diffusion des informations repose généralement sur des résultats fournis par les
modèles existants, qui sont surtout qualitatifs. La question est de savoir si de nouveaux modèles plus
puissants sont nécessaires. Dans la réalité, peu de chercheurs travaillent sur ces questions, et les
modèles utilisés datent au moins d’une dizaine d’années. Plutôt que d’améliorer les modèles
biologiques, la tendance actuelle consiste plutôt à ramener les prévisions à une échelle plus
territoriale, pour permettre des prévisions plus fines.

Le projet LIFE+ BioDiVine aborde-t-il la question de l’activité biologique des sols, qui constitue un
aspect important de la nutrition puis de la production de la vigne ?
B. Porte : Dans le cadre du projet, l’activité biologique des sols a été mesurée au moyen de
protocoles simples avec comme perspective d’identifier des méthodes de mesures potentiellement
transférables aux viticulteurs qui souhaitent s’engager dans des démarches d’auto-évaluation de la
qualité biologique de leurs sols.
L’effet du mode de gestion du sol (désherbage chimique ou mécanique vs enherbement) a été évalué
dans le cadre du projet, principalement lors d’une étude menée en 2014 en Costières de Nîmes. Les
résultats ont permis de mettre en évidence un effet de la présence et du type d’enherbement
(naturel ou semé) sur l’activité biologique des sols. Mais le projet a abordé le sujet de manière
succincte, ne permettant pas de mettre en évidence une relation de cause à effet, même si un
certain nombre d’effets bénéfiques sont connus (par exemple, la production d’exsudats par les
légumineuses stimule la colonisation par des bactéries fixatrices d’azote).
T. Coulon : Plusieurs groupes de recherche (et notamment l’Unité Génosol – UMR Agroécologie –
INRA Dijon) axent leurs travaux sur l’activité biologique des sols, et notamment sur l’adaptation et la
transférabilité des techniques d’analyse de cette activité (exemple du projet CASDAR AgrInnov).
- Après-Midi (13h30 – 17h) -
La prise en compte de la biodiversité dans une stratégie de
production vitivinicole
1ère partie : Les outils mis à disposition des acteurs de la filère viticole
M.A. Simmonneau
6 Le programme "Biodiversité" de Saumur-Champigny
7
"Biodiv&eau" : un outil destiné à l'évaluation et à la protection de la biodiversité
dans les exploitations viticoles
Syndicat des Producteurs de SaumurChampigny
C. Sainglas
Conservatoire d'Espaces Naturels L-R /
Fédération Héraultaise des IGP
2ème partie : Retours d'expérience concrets
N. Jeannot
8 L'exemple de la Chapelle de Novilis (34)
Chapelle de Novilis
9 L'exemple de la Cave Univitis et du Château les Vergnes (33)
S. Labat
Cave Univitis et Château les Vergnes
3ème partie : La biodiversité dans les dispositions règlementaires et les systèmes de certifications
10
Les évolutions législatives relatives à l'intégration de mesures environnementales Jacques Gautier
Institut National de l'Origine et de la
dans les outils de gestion des appellations d'origine contrôlée
Qualité
11
La prise en compte de la biodiversité dans les principales démarches de
certification environnementale
Echanges avec la salle
Y. Montmartin
Chambre d'agriculture de la Gironde
1ère partie : Exemples d'outils à disposition des acteurs de la filière
pour une meilleure gestion de la biodiversité
10 ans de biodiversité dans l’AOC Saumur-Champigny
Marie-Anne Simonneau – Syndicat des Producteurs de Saumur-Champigny
[email protected]
Résumé :
A l’initiative du Syndicat des producteurs de Saumur-Champigny, un projet collaboratif regroupant
les viticulteurs, des acteurs de la recherche, des organismes techniques a été mis en place en 2004.
Ce projet a pour objectif de mettre en relation le paysage, les ravageurs de la vigne et la biodiversité.
Un réseau de surveillance des bio-agresseurs est suivi depuis 2005 (pièges à Eudémis et Cochylis), à
des emplacements présentant des propriétés paysagères distinctes. Un travail sur la biodiversité a
complété cette approche agronomique avec la mise en place d’une étude sur les arthropodes et la
participation au programme BioDiVine en tant que site de référence. En parallèle, des actions
d’aménagements de zones écologiques réservoirs ont été initiées, d’abord sur la base du volontariat
des viticulteurs, puis par la mise en place d’un plan d’aménagement global animé très activement par
le Syndicat. En effet il s’est agi de repérer les zones potentiellement aménageables et d’aller
sensibiliser les groupes de viticulteurs concernés pour agir collectivement. La complémentarité de
ces deux approches s’est avérée payante avec la participation de 70 vignerons, pour 20km de haies
plantées. Cette dynamique a également permis de créer des animations et des actions de
valorisation auprès du grand public, comme les « moments partagés » par exemple. Même si
certaines questions restent encore sans réponse, cet engouement a apporté des éléments très
positifs sur l’appellation que ce soit au niveau des nombreux partenariats crées, de la dynamique
engagée, ou de l’image du vignoble.
Biodiv&eau : outil destiné à l'évaluation et à la protection de la
biodiversité dans les exploitations viticoles
Carole Sainglas – Conservatoire d’Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon / Fédération Héraultaise
des IGP.
[email protected]
Résumé :
Biodiv&Eau est un outil d’auto-évaluation de la biodiversité et de la qualité de l’eau réalisé par le
viticulteur sur son exploitation viticole. Une fois formé à l’utilisation de l’outil, le vigneron peut
réaliser seul le diagnostic écologique de son exploitation (partie terrain) à l’aide de grilles
d’évaluation de la qualité des infrastructures agro-écologiques et de l’intensité des pratiques viticoles
eu égard à la protection de la ressource en eau. A partir des résultats terrain de l’autodiagnostic, le
viticulteur passe à la phase informatique où il va retranscrire ses données sous cartographie (logiciel
libre). Une fois ce travail terminé, les structures accompagnatrices (Chambre d’agriculture et CEN LR) identifient un plan d’action destiné à adapter les pratiques viticoles et/ou mettre en place des
aménagements spécifiques favorables à la protection de la biodiversité et de la qualité de l’eau.
Créé en 2012, l’autodiagnostic Biodiv&Eau a depuis été réalisé chez 85 vignerons partenaires répartis
sur 4 IGP de l’Hérault. L’outil permet donc de sensibiliser les viticulteurs à la gestion durable du
vignoble et de générer une dynamique collective à l’échelle territoriale.
2ème partie : Retours d'expérience
L’exemple de Chapelle de Novilis
Nathalie Jeannot – Viticultrice
[email protected]
Résumé :
Chapelle de Novilis est une jeune cave particulière créée en 2011, sur un domaine viticole de
25 hectares située à Maraussan (34) sur le territoire de l’IGP Coteaux d’Ensérune. Convaincus que la
gestion durable de la biodiversité relève de la responsabilité de tous, Nathalie Jeannot et Laurent
Pegolotti ont commencé par demander à une association spécialisée en écologie (les Ecologistes de
l’Euzière) un bilan écologique de leur exploitation. Ils sont à présent en 3ème année de conversion
vers l’Agriculture Biologique. Depuis 2013, ils sont engagés dans l’autodiagnostic Biodiv&Eau. L’état
de conservation des infrastructures agro-écologiques de l’exploitation étant évalué comme
« défavorable », de nouvelles mesures ont été ajoutées au plan d’action existant en veillant à
préserver la viabilité économique de l’exploitation.
Au total, Chapelle de Novilis a entrepris plusieurs actions d’intérêt agro-écologique : optimisation des
traitements par l’observation hebdomadaire des parcelles, enherbements d’inter-rangs de vigne,
plantation et restauration de haies, entretien de prairies, lutte contre les espèces envahissantes. A
travers son engagement en faveur de la biodiversité et de la protection de l’eau, Chapelle de Novilis
bénéficie aujourd’hui d’une image d’entreprise respectueuse de l’environnement
L’exemple du Château Les Vergnes
Serge Labat - Cave Univitis et Château les Vergnes
[email protected]
Résumé :
Château les Vergnes est une exploitation de 140 ha proche de Sainte Foy la Grande. Elle appartient
au groupe Univitis. Les travaux engagés sur le château les Vergnes ont commencé avec la volonté
d’en savoir plus sur la biodiversité fonctionnelle afin de réduire les intrants. Le pilier économique de
la durabilité était en effet considéré comme indissociable de l’approche biodiversité mise en place
sur le domaine. Une collaboration avec divers organismes (recherche, ONG, entreprises) a permis
d’engager une réflexion sur des changements de pratiques adaptés. Si les attentes en termes de
fonctionnalité perceptible de la biodiversité au vignoble ne sont pas comblées, les changements de
pratiques appliqués (tonte alternée, fauches tardives, plantations de haies, …) et la prise en compte
de ce sujet au sein de l’exploitation et de la cave a eu de nombreuses retombées positives. On peut
notamment citer des économies directes de carburant et une meilleure organisation des calendriers
de travail grâce à la tonte alternée, la valorisation des employés à tous niveaux (ouvriers du domaine,
commerciaux de la cave), une réflexion sur un packaging plus écologique, des ventes augmentées
chez certains distributeurs grâce à la création d’un logo pour communiquer sur la démarche, ou
encore l’intérêt des VRP, ou de la presse, qui visitent le domaine. L’initiation de cette réflexion, la
création des partenariats, et la mise en œuvre des actions est donc couronnée par un succès sur le
plan humain, ainsi qu’en termes de viabilité économique et de reconnaissance par les
consommateurs.
3ème partie : La biodiversité dans les dispositions règlementaires et
les systèmes de certifications
Les dispositions de la loi d’avenir agricole du 14 octobre 2014 et
l’évolution des outils de gestion des AOC relatifs à l’environnement
et au maintien de la biodiversité
Jacques Gautier – Institut National des Appellations d’Origine
[email protected]
Résumé :
La loi d’avenir agricole du 14 octobre 2014 donne la possibilité aux Organismes de Défense et de
Gestion d’intégrer dans leurs cahiers des charges des mesures visant à préserver le terroir et
l’ensemble de ses composantes, y inclus la biodiversité. Ces mesures seront décidées collectivement
au sein des ODG, leur intégration au cahier des charges de l’AOC sous forme de dispositions
obligatoires devant être entérinée par l’INAO.
Le groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE) mis en place dans le cadre de la loi
d'avenir agricole est un outil structurant destiné à accompagner les collectifs d’agriculteurs qui
s’engagent en faveur du maintien et/ou du développement de pratiques visant une triple
performance économique, environnementale et sociale. Toutes les formes de regroupement
d’agriculteurs pourront prétendre à l’obtention du statut de GIEE et notamment les organismes de
défense et de gestion (ODG) des AOC et IGP viticoles. Les GIEE bénéficieront notamment de
l’attribution préférentielle de certaines aides.
La prise en compte de la biodiversité dans les normes et
certifications environnementales
Yann Montmartin – Chambre d’Agriculture de Gironde
[email protected]
Résumé :
Plusieurs normes ou certifications sont disponibles aujourd’hui concernant le volet environnemental
des entreprises viti-vinicoles. Elles permettent de valoriser l’environnement, voire la durabilité de
l’entreprise dans sa globalité, la biodiversité étant l’un des paramètres pris en compte. Il existe
plusieurs démarches, différentes par leur fonctionnement et leurs objectifs.
Trois systèmes de certification sont présentés ici : La certification environnementale issue du grenelle
de l’environnement qui comporte trois niveaux, la certification bio qui est une certification attribuée
au produit, et la norme internationale ISO 14001. Si les méthodes diffèrent, l’ensemble des
certifications permet une prise en compte de la biodiversité par l’identification de pratiques et/ou de
zones sur l’exploitation qui lui sont favorables. Les habitats et les espèces protégées sont pris en
compte et les mesures associées mises en œuvre (par exemple dans le cas de sites Natura 2000).
Questions/réponses - Echanges avec la salle
Intervenants :
Marie-Anne Simonneau, Carole Sainglas, Nathalie Jeannot, Serge Labat, Jacques Gautier, Yann
Montmartin, Benjamin Porte.

Le protocole d’autodiagnostic Biodiv&eau est-il applicable ou adaptable pour des exploitations très
petites (2 à 3 ha) avec des parcelles morcelées (10 ares en moyenne) ? La participation au
programme est-elle gratuite ?
C. Sainglas : Quelles que soient la taille et la configuration de l’exploitation, il apparaît toujours
intéressant que le viticulteur réalise ce diagnostic individuellement. Pour des domaines de petite
taille et/ou très morcelés, les préconisations doivent en revanche être considérées sur un territoire
plus large (à l’échelle d’un coteau, par exemple). L’approche proposée est développée dans un but
non-lucratif, le transfert est donc facile à opérer. L’étude est gratuite pour les exploitants (ils doivent
réaliser eux-mêmes les mesures) et des aides financières sont prévues pour les aménagements.
L’entretien reste à la charge de l’exploitant.
N. Jeannot : Il est recommandé de bloquer une journée entière pour réaliser la totalité de
l’autodiagnostic (pour 15 ha). L’accompagnement par une association ou un organisme spécialisé est
vivement conseillé, car les mesures doivent être adaptées au terroir et à la configuration (par
exemple, l’implantation de haies n’est pas bénéfique dans tous les terroirs et ne doit pas être mise
en œuvre systématiquement).

Quelle est la perception des syndicats vis-à-vis des aménagements proposés pour favoriser la
biodiversité ? Observe-t-on une suspicion vis-à-vis des actions potentielles de contrôle du respect
du cahier des charges lorsque les mesures sont mises en place (comme à Saumur-Champigny) ?
M-A. Simonneau : Les aménagements réalisés à Saumur-Champigny ont été mis en place en
concertation avec tous les acteurs. Le succès de l’initiative repose sur la pédagogie et l’information
diffusée en amont.

Le « zéro herbicide » (dans l’inter-rang) est très répandu en Aquitaine ; l’intégration dans les
cahiers des charges des ODG d’une mesure portant sur ce point pourrait-elle inciter à généraliser
cette pratique?
J. Gautier : Cela semble envisageable, la principale difficulté étant de définir à quelle échelle une telle
mesure s’appliquerait (terroir, appellation…). Les règles figurant dans les cahiers des charges
émanent des ODG, et nous avons vu que la nouvelle loi d’orientation agricole leur donne la
possibilité d’inclure des éléments relatifs à la préservation du terroir. C’est donc potentiellement
envisageable. Dans tous les cas, il est préférable de travailler en amont au respect de ces règles
environnementales sans utiliser la contrainte mais la sensibilisation. L’inscription au cahier des
charges devrait être un moyen de les formaliser et de les soumettre à contrôle une fois largement
mises en application par la majorité des vignerons.

Les certifications correspondent-elles à des réalités écologiques de terrain ?
Y. Montmartin : Concernant le secteur viticole, il n’y a pas de réelle cohérence car les certifications
englobent l’ensemble des filières agricoles. La certification HVE (Haute Valeur Environnementale)
seule (et l’option B en particulier) ne rend pas vraiment compte d’une performance relative à la
protection de la biodiversité. L’option A est plus cohérente de ce point de vue. L’option B n’est pas
adaptée à la vigne, d’où l’intérêt d’obtenir un classement en niveau 2 auparavant. Le système de
certification permet néanmoins des comparaisons entre appellations ou entre domaines.
Note : L’Agriculture Biologique (AB) est la seule certification « produit » présentée par Y.
Montmartin, les autres sont des certifications d’exploitation.

Commentaire sur le Plan de Compétitivité en Aquitaine
Les taux d’aides accordées ne sont pas suffisamment discriminants. Des priorités devraient être
définies pour encourager davantage les pratiques éco-innovantes. Par exemple, l’équipement d’une
exploitation avec une cuve d’engrais double paroi entre dans le plan de compétitivité, mais devrait
être moins prioritaire que des mesures se traduisant par des pratiques plus respectueuses de
l’environnement.

Quelle est la principale motivation des viticulteurs qui procèdent à l’autodiagnostic de leur
exploitation ? S’agit-il uniquement d’un engagement citoyen ?
C. Sainglas : Pour certains, en plus de la motivation philosophique, la démarche conduit à une
valorisation à but commercial, permettant de se distinguer de la concurrence. Une autre source de
motivation non négligeable est l’influence des confrères et agriculteurs voisins, générant une
véritable émulation et la propagation d’une approche collective à l’échelle d’une appellation ou d’un
terroir.
N. Jeannot : Pour la viticulture seule, l’intérêt est moins net car l’intérêt principal est de vendre le
raisin. Les structures qui commercialisent le produit final sont plus sensibles à l’approche
environnementale, qui peut être valorisée dans un but commercial. Parmi les exploitants, certains
freins liés aux habitudes persistent (par exemple, pulvérisation de glyphosates sur des zones non
exploitées).
B. Porte : Cela renvoie à l’évolution de la vision et de la notion de « vignoble propre ». La définition
donnée à ce terme n’est plus la même qu’il y a 20 ans (vignoble très entretenu, bien tondu). Ce qui
peut apparaître comme une négligence à l’heure actuelle sur les abords de parcelle est en fait
vertueux pour des zones non cultivées ou à faible enjeu technique et économique.
Liste des participants
Nom
Prénom
Organisme
Adresse e-mail
AUDIER
THIERRY
CAP QUALITE
[email protected]
AVRAMOVA
MARTA
ISVV
BALLOUHEY
FRANÇOIS
CHAMBRE AGRICULTURE DORDOGNE
[email protected]
BARON
SYLVAIN
JOUFFRAY-DRILLAUD
[email protected]
BARTHE
MURIEL
CIVB
[email protected]
BIDOU
NADEGE
SOUFFLET VIGNE
[email protected]
BONGARD
PATRICK
CHÂTEAUX & DOMAINES CASTEL
[email protected]
BONOMELLI
ALEXANDRA
CIVC
[email protected]
BOUTEMY
GHISLAIN
CHÂTEAU HAUT LAGRANGE
[email protected]
BOYER
LAUREEN
SANS EMPLOI
[email protected]
BROSSE
EMMANUEL
RAISONNANCE GROUPE ISIDORE
[email protected]
CAPARELLO
ANTONELLA
SCEA CHATEAU CALON SEGUR
[email protected]
CARRÉ
JOFFREY
HENNESSY
[email protected]
CHAMPAILLER
CAROLINE
PARC NATUREL RÉGIONAL DU PILAT
[email protected]
CHATENET
OLIVIER
LES VIGNOBLES CHATENET
[email protected]
CORDONNIER
JEAN-BAPTISTE
CHÂTEAUX ANTHONIC ET DUTRUCH GD POUJEAUX
[email protected]
COULON
THIERRY
IFV
[email protected]
CRABANAC
HENRI
EPL DE PÉRIGORD
[email protected]
DELMARRE
PATRICK
ETABLISSEMENTS TOUZAN
[email protected]
DESPATURES
JEAN-BERNARD
CHÂTEAUX ANTHONIC ET DUTRUCH GD POUJEAUX
[email protected]
DUCOM
LIONEL
REVUE LE PAYSAN VIGNERON
[email protected]
DUFFAU
LÉA
CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA CHARENTE
[email protected]
DUFOUR
MARIE-CATHERINE
IFV
[email protected]
DURAND
CHRISTIAN
EXPLOITANT VITICULTEUR
[email protected]
ELIA
NATACHA
CHAMBRE AGRICULTURE GIRONDE
[email protected]
FAGES
DORIAN
CHATEAU LATOUR
[email protected]
FAU
JEAN
SYNDICAT DES VINS AOC LIMOUX
[email protected]
FENOUILLET
GERARD
SAS CHATEAU FERRIERE
[email protected]
GENIN
HELENE
SCV CHATEAU LATOUR
[email protected]
GERARDIN
JEAN CHRISTOPHE
CA 16
[email protected]
GERBEAU
RICHARD
DOMAINE JEAN MARTELL
[email protected]
GIFFARD
BRICE
BDXSAGRO
[email protected]
GIL
FRÉDÉRIC
GDON DU LIBOURNAIS
[email protected]
GIRARD
MAGDALENA
CHAMBRE D'AGRICULTURE 17
[email protected]
GODEFROY
PÉNÉLOPE
SC CHÂTEAU SIAURAC AND CO
[email protected]
GOINERE
COLETTE
LA VIGNE
[email protected]
GORDIEN
MARIE
ODG COTES DE BOURG
[email protected]
GOURBAT-RAIMBAULT
SOPHIE
HENNESSY
[email protected]
GRANDJEAN
LYDIE
VIGNERONS DE PUISSEGUIN LUSSAC SAINT EMILION
[email protected]
GREAU
MICHEL
DJM
[email protected]
GRENET
PATRICK
CHATEAU LARRIVET-HAUT-BRION
[email protected]
GUILBAULT
PASCAL
CA33
[email protected]
JOULIA-GUIGNARD
VALÉRIE
BASF FRANCE DIVISION AGRO
[email protected]
LABADIE
FLORENT
MERITHALLE
[email protected]
LAFOSSE
DAVID
CHÂTEAU BEYCHEVELLE
[email protected]
LANGEVIN
AUDE
PATTEBLANCHE
[email protected]
LANGLADE
PIERRE
INAO
[email protected]
LAROCHE
GUISLAINE
SMICVAL
[email protected]
LAVEAU
ETIENNE
CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA GIRONDE
[email protected]
LE CLANCHE
ROXANE
LES VIGNERONS DE BUZET
MAGOT
CARINE
LES VIGNERONS DE BUZET
[email protected]
MARRASSÉ
ELODIE
SCA CHÂTEAU GUIRAUD
[email protected]
MONTANGON
RODOLPHE
CA33
[email protected]
MOREAUD
VICTOR
CHATEAU CORMEIL FIGEAC
[email protected]
MORILLON
PAUL-MARIE
CHATELIER VITICULTURE
[email protected]
MOTA
MATTEO
CHANGINS
[email protected]
MOTUT
JULIEN
CAVE DE RAUZAN
[email protected]
NOEL-FOURNIER
DANIEL
AGRA BIO PRESSE
[email protected]
PENICAUT
PIERRE
FAVART
[email protected]
PERNET
SABRINA
SC CHATEAU PALMER
[email protected]
PEYROT
STEPHANIE
EURALIS
[email protected]
PEYVERGUES
PASCAL
VIGNOBLES PEYVERGUES
[email protected]
PHILIP
PASCAL
CHATEAU CLARKE
[email protected]
PINEAU
BERNARD
DOMAINE JEAN MARTELL
[email protected]
PINSON
DAVID
DUPONT SOLUTIONS
[email protected]
PORCHER
ÉMILIE
CALON SÉGUR
[email protected]
PUEL
STELLA
CHATEAU BARDINS
[email protected]
RAMONDOU
ELSA
VITIVISTA
[email protected]
RENAUD
EDDY
ARBRES ET PAYSAGES 33
[email protected]
RETAUD
PATRICE
CHAMBRE RÉGIONALE POITOU-CHARENTES
[email protected]
REULET
VALENTIN
SYNGENTA
[email protected]
REULET
PHILIPPE
DRAAF/SRAL
[email protected]
ROBERT
GILLES
SYNGENTA FRANCE
[email protected]
ROSSIGNOL
CAMILLE
CHÂTEAU FERRIÈRE
SILVESTRINI
JEROME
SCEA VIGNOBLES SILVESTRINI
[email protected]
TALON
JEAN LOUIS
BORDEAUX VIGNE EXPERT
[email protected]
TERRIER
CHRISTOPHE
FDCETA
[email protected]
TISSEIRE
MARLÈNE
SYNDICAT DES VINS AOC LIMOUX
[email protected]
VANRENTERGHEM
RICHARD
RVS CONSULTANTS
[email protected]
VERPY
ANTOINE
[email protected]
WALKER
JULIE
GDON DU LIBOURNAIS
CONSERVATOIRE D'ESPACES NATURELS
D'AQUITAINE
[email protected]
Remerciements
Ce projet a pu être réalisé avec le soutien financier de la Commission Européenne et du Programme
LIFE.
Nous tenons à remercier vivement l’ensemble des partenaires impliqués dans le projet LIFE+
BioDiVine :

Les viticulteurs engagés dans les différentes actions du projet.

Les partenaires du projet et leurs équipes : Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV),
Cellule de transfert VITINNOV, Associação para o Desenvolvimento da Viticultura Duriense
(ADVID), Instituto de Ciencias de la Vid y del Vino (ICVV), Diputaciὀ Barcelona (DIBA), Institut
Català de la Vinya i el Vi (INCAVI), EuroQuality.

Les partenaires locaux et co-financeurs : Conseil des Vins de Saint Emilion (CVSE), Chambre
d’Agriculture de l’Aude (CA 11), Syndicat du Cru Limoux, Bureau Interprofessionnel des Vins
de Bourgogne (BIVB), Syndicat des Vignerons de Costières de Nîmes.

Les partenaires associés : Syndicat des Producteurs de Saumur-Champigny, Conseil
Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC)

Les fournisseurs et prestataires: semenciers, pépiniéristes, distributeurs, …

Les partenaires techniques : conseillers viticoles, gestionnaires de la Nature, collectivités,
associations, …

Les étudiants-stagiaires chargés des travaux d’évaluation de la biodiversité.

Le bureau d’études ASTRALE GEIE – Oréade Brêche pour son appui technique et administratif
dans la gestion du projet.

Les intervenants et les participants à la journée de restitution du projet.

L’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin) pour son accueil lors de la journée de
restitution.
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