COMPTE RENDU DU CONGRES ECVO-ESVO-DOK

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COMPTE RENDU DU CONGRES ECVO-ESVO-DOK
MUNICH-Allemagne
10-13 JUIN 2004
Environ 250 personnes assistaient au superbe congrès européen de Munich. L’organisation
était parfaite, tant dans la salle qu’aux pauses ou au plantureux buffet du midi !!
Les conférences étaient de qualité et les français très bien représentés. Nous formions
d’ailleurs la délégation étrangère la plus importante : 19 représentants ( dont le Prof Regnier,
Dr Verneuil, Dr Rosolen, Dr De Geyer, Dr Dean, Dr Simon, Prof Clerc, Dr Chahory, Dr
Jegou, Dr Laforge, Dr Roze, Dr Chaudieu) devant 17 italiens, 11 danois, 11 anglais, 13
autrichiens, 10 américains et 18 autres pays . En tout 25 pays étaient représentés. Le succès de
ce congrès ne cesse d’augmenter au fil des années : 80 personnes seulement en 2000 pour plus
de 250 cette année. Combien serons-nous l’an prochain à Porto au Portugal ? Et l’année
suivante à Bruges, en Belgique ?
Je vous propose un résumé des conférences de ces journées.
ADENITE DE LA GLANDE ZYGOMATIQUE (MUCOCOELE)
I. Allgoewer, Praticienne à Berlin, Allemagne
Une étude a porté sur 10 chiens, de toutes races, 7ans de moyenne d’age, présentant comme
signe clinique : exophtalmie (sauf 1), gonflement orbitaire, protrusion de la membrane nict, et
douleur à l’ouverture de la bouche. Le diagnostic de mucocoele de la glande zygomatique a
été porté après échographie orbitaire, RMN et ponction à l’aiguille. Les résultats montrent
qu’un traitement médical seul permet une rémission dans tous les cas. La chirurgie ne semble
donc pas indispensable. Cet traitement comprend des AINS et des antibiotiques large spectre
par voie générale ainsi qu’un lavage rétrograde du conduit de la glande zygomatique avec de
l’acétylcystéine (Mucomyst ND). NDLR :Les doses nécessaires n’ont pas été indiquées.
TECHNIQUE CHIRURGICALE DE CORRECTION D’ENTROPION COMPLEXE
(MACROBLEPHARON ASSOCIE)
H.Grubendorf, praticien à Bramsche, Allemagne
Cette technique s’applique à tous les yeux dits « en diamant », résultant d’une ouverture
palpébrale trop large (macroblepharon).
Une incision horizontale (peau et tissu sous-cutané) est pratiquée au canthus externe allant de
l’angle du canthus jusqu’à 2 cm au delà du ligament orbitaire. Puis une portion de paupière
supérieure et de paupière inférieure est réséquée en partant du canthus externe. La longueur à
réséquer dépend de l’importance du macroblépharon. Les deux bords palpébraux sont alors
suturés par un fil irrésorbable dec 3.0 directement sur le ligament orbitaire, créant ainsi un
nouveau canthus, de taille normale. L’excès de peau de part et d’autre de l’incision
horizontale est réséquée en triangle puis l’incision est suturée. Une technique de Holz-Celsius
sur la paupière inférieure peut compléter la technique si nécessaire.
BIOPSIE DE LA MEMBRANE NICTITANTE CHEZ LES CHIENS PRESENTANT UNE
INSUFFISANCE LACRYMALE DE LA PHASE AQUEUSE
G. de Geyer, praticien à Angers, France
Une étude a été menée sur 34 chiens présentant une insuffisance lacrymale de la phase
aqueuse. Une biopsie « punch » de 4 mm de diamètre a été effectuée sur la face interne de la
membrane nictitante en regard de la branche descendante du cartilage. La biopsie comprend la
conjonctive, les conduits de la glande lacrymale et le cartilage. Les résultats
histopathologiques montrent une conjonctivite (majorité des cas), une adénite lymphocytaire
(1/3 des cas) et une absence de tissu glandulaire dans 11% des cas. Cette technique permet
d’évaluer la gravité des lésions associées à une KCS, de poser un diagnostic précoce
d’insuffisance lacrymale avant que la KCS ne se développe ou de diagnostiquer une anomalie
d’ouverture des conduits glandulaires.
INTERET DE L’ACIDE AMINOCAPROIQUE DANS LE TRAITEMENT DES ULCERES
RECURRENTS CHEZ LE CHIEN
A.Regnier, Professeur de l’unité d’ophtalmologie de l’ENVT, Toulouse, France
Vice-Président de la SFEROV
Une étude a porté sur 44 chiens présentant un ulcère récurrent depuis plus de 10 jours. Une
dé- épithélialisation à l’aide d’un coton tige a été effectuée sur chaque œil atteint. Puis un
premier groupe de 28 chiens (34 yeux) a reçu une goutte 3x/j d’acide epsilon aminocaproïque
(EACA) (Hexalense ®). Une deuxième groupe de 16 chiens (17 yeux) a reçu une goutte de
gentamicine. 41,2% des chiens du groupe 1 ont montré un cicatrisation cornéenne en 8 jours,
et 29,4% ont cicatrisé durant la deuxième semaine de traitement comparativement à 11,8% et
11,8% pour le deuxième groupe. Cette étude montre l’intérêt de l’utilisation de l’EACA dans
le traitement des ulcères récurrents du chien et confirme indirectement le rôle du système
d’activation du plasminogène dans cette affection.
KERATITE ULCEREUSE BILATERALE CHEZ UN HUSKY
U. Heim, praticienne à Fuerth, Allemagne
Une femelle husky de 5 ans est suivie depuis 3 ans et demi pour des ulcères récidivants,
profonds, en périphérie cornéenne affectant les 2 yeux. Malgré des traitements classiques et
des recouvrements par la membrane nictitante, l’affection revient régulièrement. Une biopsie
de la conjonctive et de la cornée montre alors une infiltration lympho-plasmocytaire de ces
tissus. Seul un traitement à base de corticoïdes (dexamethasone) en usage topique se révèle
efficace et l’origine dys-immunitaire de l’affection semble la plus probable.
KERATOMALACIE STROMALE SUR 2 CHATS PERSAN
H. Laforge, praticien à Paris, France
2 chats persan, mâles, sont présentés pour érosions épithéliales évoluant en 5 jours en une
lyse totale de la cornée, malgré un traitement classique (anticollagénases et antibiotiques en
topique).
Les prises de sang (Biochimie, NF) sont normales, les PCR (Herpès, FIV, Chlamydia) sont
négatives. L’histologie d’une cornée révèle un œdème stromal profond avec une kératite
bulleuse et une kératomalacie. Le traitement a consisté en une kératectomie superficielle
associée à un recouvrement par la membrane nictitante. 2 semaines après la chirurgie, les
cornées étaient cicatrisées. L’étiologie de cette affection reste inconnue.
LE FOND D’ŒIL DES OISEAUX
R.Korbell, institute for avian diseases, University Ludwig Maximilian Munich,
Oberschleissheim, Allemagne
L’ophtalmologie des oiseaux s’est largement développée depuis 20 ans et est devenue une
part essentielle de la médecine aviaire. Bien plus que chez les mammifères, les affections
oculaires chez les oiseaux sont de véritables « fenêtres » sur l’organisme et peuvent se révéler
pathognomoniques de certaines affections.
Sur les 10 745 oiseaux examinés à l’institut, la prévalence des affections oculaires est de 7,6%
en général : 26% chez les accipitriformes, 20% chez les strigiformes (chouettes, hiboux…) et
20% chez les falconiformes (faucons, aigles, buses…). Le fond d’œil est atteint dans 22% des
cas et bien plus souvent chez les rapaces sauvages (67%). Les oiseaux de fauconnerie
montrent des affections du segment postérieur dues Salmonella spp, Mycobacterium avium,
Toxoplasmose et à d’autres affections générales. Alors que 88% des affections du fond d’œil
chez les rapaces sauvages sont dues à des traumatismes. Le principal symptôme en est une
hémorragie vitréenne SANS lésions du segment antérieur de l’œil. L’examen du fond d’œil
est donc un geste indispensable devant un trouble du système nerveux central suite à un
traumatisme chez ces espèces sauvages. Une hémorragie au niveau de l’oreille est
généralement accompagnée d’hémorragie du fond d’œil et de trouble visuel. Rechercher aussi
les traces d’hématomes au niveau de la membrane nictitante et au niveau des narines.
Sur 12 000 oiseaux, plus de 32% d’oiseaux ayant subi un traumatisme présentaient une
hémorragie vitréenne provenant du pecten. La résorption de l’hémorragie peut prendre
plusieurs mois.
Contrairement aux espèces sauvages, la cécité n’est pas une indication pour l’euthanasie chez
les psittacinés et les oiseaux domestiques du moment que leur environnement en cage reste
stable.
L’œil est le principal organe des sens chez les oiseaux et il est hautement spécialisé selon les
conditions de vie. L’acuité visuelle est 2 à 8 fois plus élevée que chez les mammifères, le
champ visuel est de 360° ou plus, le spectre visuel est beaucoup plus large que chez l’homme
et s’étend de l’UV à l’infra rouge. Chez les oiseaux diurnes, la présence de cônes sensibles
aux ultra violets joue un rôle très important dans les communications inter et intra-spécifiques
basées sur la réflexion du plumage aux UV, sur la réflexion des UV sur la peau des fruits
murs, sur les phénomènes de camouflages, sur l’orientation etc ….
L’examen des oiseaux se fait comme pour les mammifères, sachant néanmoins que l’iris étant
un muscle strié, il est impossible d’obtenir une dilatation pupillaire avec nos produits
habituels. La d-tubocurarine, qui passe très peu la barrière cornéenne, doit être injectée
directement en chambre antérieure pour que l’effet mydriatique s’instaure avec tous les
risques que cela implique (hémorragies, passage systémique…). Une autre technique utilisée
est l’anesthésie par perfusion du sac aérien (APA) qui consiste en une perfusion rétrograde du
système des sac aériens avec un mélange isoflurane-N2O. Pour plus de détails sur cette
technique, me demander une copie du proceeding…
Quelques particularités du fond d’œil des oiseaux :
- Rétine avasculaire (anangiotique)
- Rétine sans fovea, ou avec une ou 2 fovea
- Cônes sensibles aux UV chez les oiseaux diurnes
- Présences de cônes et bâtonnets
- Pas de tapis
- Epithélium pigmenté très pigmenté chez les diurnes et très peu pigmenté chez les
nocturnes (vaisseaux choroïdiens visibles)
- Présence d’une structure très pigmentée, d’origine choroïdienne et faisant protrusion
dans le vitré : le PECTEN
- Papille presque invisible, recouverte en partie par le pecten et apparaissant comme une
ligne blanche à la base du pecten
- Aspects variables du pecten : conique, plissé en général
- Plus de 32 rôles supposés pour le pecten : rôle nutritif pour le vitré et la rétine.
Régulateur de température ou de pression. Il est irrigué par un seul vaisseaux
choroïdien.
Examen du fond d’œil : équipement nécessaire :
- Source de lumière focalisée (type finoff transilluminator de chez Heine) qui permet de
visualiser la fond d’oeil
- Ophtalmoscope indirect avec des lentilles de 30 D (pour les grands rapaces), 40 D ou
60 D pour les petits rapaces, 78 D pour les grands psittacidés (becs crochus type
perroquets et perruches) et les pigeons, 90 D pour les perruches ondulées et les types
canaries (moineaux…)
- ERG et angiographie sont aussi pratiqués
En conclusion l’examen du fond d’œil des oiseaux est riche d’enseignement et doit être
pratiqué en même temps qu’un examen général.
MANIFESTATIONS OCULAIRES DE L’EHRLICHIOSE CANINE : ETUDE
RETROSPECTIVE DE 90 CAS EN GRECE
A.Komenou, Aristotle University of Thessaloniki, Grèce
Le symptôme principal de l’ehrlichiose oculaire canine est l’uvéite antérieure bilatérale.
Cependant un grand nombre d’autre symptômes oculaires peuvent exister : ulcère cornéen,
sclérite nécrotique, glaucome secondaire, conjonctivite, blépharite, cataracte, luxation du
cristallin, kératocone, cellulite orbitaire. La réponse au traitement (doxycycline) est en général
excellente.
AFFECTION DES GLANDES LACRYMALES PRINCIPALE ET ACCESSOIRES CHEZ
LES CHIENS ATTEINTS DE LEISHMANIOSE
C.Naranjo, Universitat Autonoma de Barcelona, Espagne
Une étude antérieure a montré que 2,8% des chiens atteints de leishmaniose présentaient une
KCS. L’étude actuelle a pour but de montrer les lésions histopathologiques des différents
glandes lacrymales et de détecter le parasite dans ces glandes. Les résultats montrent que la
KCS est due à une forte inflammation au niveau des conduits excréteurs empêchant la
sécrétion lacrymale normale. La présence de parasites dans les tissus prélevés (real time PCR)
ne peut être interprétée car les prélèvements n’étaient pas assez purs (présence de tissus non
glandulaire).
MYCOSE GENERALISEE DUE À Trichosporon asahii SUR UN BERGER ALLEMAND
I.Allgoewer, praticienne à Berlin, Allemagne
Trichosporon spp est rarement à l’origine d’affection chez l’homme ou les animaux (
mammites chez les vaches). Un berger allemand de 4 ans présente une panuvéite sévère avec
glaucome secondaire sur un œil et une uvéite postérieure avec exsudats sous-rétinien sur
l’autre œil. Une lymphadénopathie généralisée est associée. L’état général se dégradant
rapidement sans qu’un diagnostic soit posé, l’euthanasie est réalisée. L’analyse
histopathologique montre l’envahissement de plusieurs organes par des granulomes fongiques
(ganglions, rate, thymus, muscle cardiaque et rein). Il n’y a aucune structure fongique au
niveau des structures oculaires. C’est le premier cas décrit d’affection généralisée à
Trichosporon asahii chez le chien.
TRAITEMENT DE LA KERATITE HERPETIQUE FELINE PAR L’INTERFERON
OMEGA EN INSTILLATION TOPIQUE : ETUDE PRELIMINAIRE
M.Verneuil, praticien au Muy, France
Trésorier de la SFEROV
Une étude menée par le laboratoire Virbac en collaboration avec différents vétérinaires
français a porté sur 20 chats présentant une kératite ulcéreuse d’origine herpétique (FHV-1
confirmée par PCR). Différents paramètres cliniques furent analysés et quantifiés selon une
grille de points : blépharite, hyperhémie conjonctivale, écoulement oculaire, œdème cornéen,
néovascularisation cornéenne et ulcération cornéenne. Une solution de 0,5ml d’interferon
omega (Virbagène ) mélangé à 9,5ml de Nacl 0,9% est instillée 5 fois par jour pendant 20
jours. Chez certains patients, il est associé un collyre à base de gentamycine (Soligental ).
Les résultats montrent une amélioration des symptômes de 32%, 50% et 70% aux jours 6,13
et 20 respectivement. 55% des chats présentaient une PCR positives au FHV-1 au 20ème jour.
Une étude avec lot test devrait être conduite prochainement.
TEST DE DEUX NOUVEAUX TONOMETRES CHEZ LE CHIEN : LE PT 100  ET LE
TONOVET
C. Gorig, University of Utrecht, Hollande
Les résultats de cette étude montrent que l’usage du PT 100  est déconseillé chez le chien
(encombrant et peu commode d’emploi) alors que le TonoVet  se révèle fiable et pratique
d’emploi.
COMPARAISON ENTRE LA TONOMETRIE DYNAMIQUE ET PAR APPLANATION
CHEZ LE CHIEN
M.Leiva, Universitat Autonoma de Barcelona, Barcelone, Espagne
L’utilisation du ICare  tonomètre comparé au Tonopen XL  se révèle rapide, bien toléré
chez les chiens et ne nécessite pas d’anesthésie topique. Ses mesures sont légèrement
inférieures à celles mesurées avec le Tonopen.
EFFET DE L’INSTILLATION TOPIQUE DE BIMATOPROST 0,03% SUR LE CHAT
NORMOTENSIF.
A.Regnier, Professeur de l’unité d’ophtalmologie de l’ENVT, Toulouse, France
Vice-Président de la SFEROV
Le Bimatoprost est chimiquement relié à la Prostamide F. L’étude porte sur ses effets sur la
PIO de 9 chats européens et sur ses effets secondaires éventuels. Les résultats montrent que
l’instillation de Bimatoprost ne modifie pas la PIO mais entraîne un myosis marqué d’origine
inconnue. Les tissus intra-oculaires hydrolysent le bimatoprost en 17phenyl PGF2alpha,
agoniste des récepteurs FP. Hors chez le chat, il n’existe pas de recepteur FP mais des
récepteurs EP1, ce qui explique l’inefficacité du Bimatoprost dans cette race.
ETUDE COMPARATIVE ENTRE L’HYDROXYETHYLAMIDON 6% ET LE
MANNITOL 20% SUR LA PRESSION INTRAOCULAIRE DU CHIEN NORMOTENSIF
S. Volopich, Université Vétérinaire de Vienne, Vienne, Autriche
Les résultats de cette étude montrent que l’intensité de la baisse de la PIO est identique entre
les 2 produits mais la durée d’action est plus longue avec le mannitol.
Hydroyethylamidon : Elohes, Heafusine, Hesteril
GLAUCOME CONGENITAL ET MICROPHAKIE CHEZ LE CHAT SIAMOIS
G.J.McLellan, Iowa State University, Ames, USA
Une femelle siamoise de 9 mois montre une subluxation du cristallin gauche avec
microphakie, spherophakie et élongation des corps ciliaires. La PIO est élevée sur les 2 yeux
(34 et 28mmHg) associée à un angle étroit et une dysplasie du ligament pectiné. Une chirurgie
d’extraction du cristallin gauche est réalisée et un traitement Dorzolamide collyre instauré sur
les 2 yeux. 8 mois plus tard, malgré l’ajout de b-bloquant, de pilocarpine et de travaprost
collyre, la PIO a augmenté et une buphtalmie bilatérale s’est instaurée. La mise en place d’une
valve dans la chambre antérieure des 2 yeux reste sans effets. 1 an plus tard, l’œil gauche est
aveugle mais le droit reste visuel.
Un glaucome congénital associé à une microphakie pourrait être une affection transmise
génétiquement car diagnostiquée sur une sœur de ce chat et 2 proches parents.
ETUDE RETROSPECTIVE EVALUANT LE PRONOSTIC CHIRURGICAL SUR LES
CHIENS PRESENTANT UNE LUXATION ANTERIEURE DU CRISTALLIN DEPUIS
PLUS D’UN MOIS
M.Roze, praticien à Marseille, France
Le résultat de l’étude menée sur 27 yeux de chiens présentant une luxation antérieure du
cristallin depuis plus d’un mois montre que la durée de la luxation n’est pas un critère de base
pour le pronostic chirurgical et qu’un cas sur deux montre un bon résultat post-chirurgical.
UTILISATION DE LA CICLOSPORINE EN TRAITEMENT PERIOPERATOIRE DE LA
CHIRURGIE DE CATARACTE CHEZ LE CHIEN
J.Linek, praticien à Hambourg, Allemagne
Le but de cette étude est de montrer l’efficacité de la Ciclosporine A dans le traitement de
l’uvéite phacoinduite lors de la chirurgie de la cataracte. Une dose de 5mg/kg de Ciclosporine
A (Atopica) par voie orale est administrée aux chiens la veille de la chirurgie, le jour même
puis pendant 13 jours. Une traitement topique après la chirurgie consiste en des instillations
de gentamycine pendant 10j et d’acetate de prednisolone en doses décroissantes sur 11
semaines.
Les résultats montrent une nette diminution de l’inflammation post-opératoire chez les chiens
prenant de la Ciclosporine (43 yeux) par rapport aux chiens n’en prenant pas (34 yeux).
Aucune inflammation n’est survenue chez les chiens une fois la Ciclosporine arrêtée.
CATARACTE CHEZ LA MORUE D’ELEVAGE EN NORVEGE
E.Bjerkas, Norwegian School of Veterinary Science, Norvège
La présence de bulles de gaz et l’infection à Aeromonas constituent les 2 principales maladies
oculaires connues jusqu’à présent chez la morue d’élevage. Mais depuis peu, il est observé
l’apparition de nombreuses cataractes dans ces élevages. Contrairement au saumons,
l’histidine ne semble pas le facteur déclenchant de la maladie. Celle-ci résulterait d’un
ensemble plurifactoriel des conditions d‘élevage : température de l’eau, traitement de l’eau et
nourriture. Des études sont en cours.
LIPOFUSCINOSE CEROIDE CHEZ DEUX TERRIERS TIBETAINS ET UN NIZINNY
R.Brahm, praticien à Dortmund, Allemagne
La NCL est une maladie de stockage caractérisée par l’accumulation de lipofuschine dans
l’organisme. C’est une maladie autosomale récessive connue chez le Setter Anglais, le Colley
et le Terrier Tibétain. Quelques cas sporadiques ont été décrits chez le Dalmatien, le Nizinny
et d’autres races.
Le but de cette étude est de décrire les différents symptômes oculaires et de développer une
technique de diagnostic.
Les principaux symptômes sont des troubles cognitif, sensoriel et moteur. Seul un chien
présentait des lésions du fond d’œil : des spots marrons sur le tapis et des spots non pigmentés
sur la zone non tapétale, une atténuation de la vascularisation rétinienne et une modification
de la réflexion tapétale. Les réponses rétiniennes en ERG étaient diminuées de 80%. Une
biopsie de la conjonctive palpébrale sur 2 chiens montre des inclusions lysosomiales
caractéristiques et semble être un examen simple pour confirmer le diagnostic sur un animal
vivant.
ETUDE HISTOPATHOLOGIQUE DE LA RETINE ATTEINTE D’ATROPHIE
RETINIENNE PROGRESSIVE DE TYPE 2 LIEE A L’X (XLPRA2) : UN MODELE
CANIN POUR LA RETINITE PIGMENTAIRE LIEE A L’X D’APPARITION PRECOCE
W.A.Beltran, Cornell University, Ithaca, NY,USA
L’étude a porté sur 21 chiens (9 males, 8 femelles homozygotes, 4 femelles
porteuses).L’anomalie de développement des photorécepteurs est visible dès l’âge de 27 jours
par une anomalie d’alignement de leurs segments externes suivie par leur désorientation et
leur désorganisation.. A l’âge de 6 mois, la couche nucléaire externe n’avait plus que la moitié
de son épaisseur. La maladie était plus avancée en périphérie de la rétine. Les femelles
porteuses présentaient à la fois une diminution de l’épaisseur de la couche nucléaire externe
mais aussi des zones de dégénérescence sévère rétinienne. En conclusion la XLPRA2 peut
constituer un modèle pour la rétinite pigmentaire XLRP qui est morphologiquement
caractérisée par une anomalie de développement des photorécepteurs suivie d’une
dégénérescence progressive.
ETUDE SUR LES EFFETS A LONG TERME D’UNE THERAPIE GENIQUE CHEZ DES
CHIENS BRIARD ATTEINT DE DYSTROPHIE RETINIENNE DE TYPE RPE65
K.Narfstrom, College of Veterinary Medicine Missouri Columbia, USA
Des études récentes sur un large groupe de chiens atteints de RPE65 et une cécité précoce ont
montré une nette amélioration visuelle suite à une thérapie génique consistant en l’injection
sous-rétinienne d’un adénovirus recombinant. Un suivi sur 2 ans et demi montre une
amélioration visuelle persistante sur les yeux traités. Les inclusions lipidiques dans
l’épithélium pigmentaire ont presque complètement disparues dans la zone d’injection. La
maladie progresse néanmoins macroscopiquement ce qui demande le développement d’un
matériel viral plus spécifique. 75% des yeux traités montrent des signes d’inflammation
chronique qui nécessite l’amélioration de la technique d’injection. Les résultats sont
néanmoins très encourageants.
APPROCHE GENETIQUE DE L’ARP CHEZ LE COCKER ANGLAIS
G.Chaudieu, praticien à Chamalières, France.
Une étude a porté sur l’examen ophtalmologique de 361 Cocker anglais adultes. Un pedigree
de 95 chiens, dont 16 affectés d’ARP fut constitué pour une recherche génétique. Le locus de
la prcd-PRA du caniche ayant été identifié sur le chromosome 9 (CFA9), une recherche fut
d’abord orienté sur ce chromosome puis sur 4 autres chromosomes (CFA1, CFA7, CFA12,
CFA20). Les résultats préliminaires excluent les régions du CFA1, CFA7 et CFA20 mais ne
sont pas terminées sur les CFA9 et CFA12. D’autres prélèvements sur d’autres cockers seront
nécessaires pour affiner la recherche et définir le locus, le gène et la mutation en cause dans
cette affection.
LES ERG PHOTOPIQUES DE L’HOMME ET DU COCHON D’INDE SONT PRESQUES
IDENTIQUES
S.Rosolen, praticien à Asnières, France
En se fondant sur l’analyse de l’amplitude, de la fréquence et de la morphologie de l’ERG,
l’ERG des cônes du Cochon d’Inde représente le meilleur modèle d’ERG de l’homme
comparé à la souris ou au rat. Cette assertion est conforté par la possibilité de provoquer chez
le Cochon d’Inde des réponses ERG pathologiques identiques à celle de l’homme après
injection intra-vitréenne d’agents pharmaceutiques. Seule l’adaptation lumineuse de la rétine
chez l’homme semble ne pas être similaire chez le Cochon d’Inde et représente une nouvelle
voie de recherche sur ce mécanisme.
LE FLICKER EN ERG : QUE TESTONS-NOUS ?
S.Rosolen, praticien à Asnières, France
Des ERGs ont été réalisés chez des espèces diurnes et des espèces nocturnes dans des
conditions photopiques et scotopiques. Les résultats obtenus montrent qu'il y a corrélation
entre le ratio fonctionnel cônes/bâtonnets estimé par l’onde b de l’ERG
photopique/scotopique et le ratio anatomique cônes/batonnets connu chez les espèces testées.
Il n’en
est pas de même avec le stimulus de type flicker (test du fonctionnement des cônes). Chez
toutes les espèces, l’amplitude des ondes mesurées avec un stimulus haute fréquence
(30.3 HZ) est inférieure à celle mesurée avec un stimulus de basse fréquence (1.3 HZ) sauf
chez le chien et le chat.
L’explication est encore incertaine : est-ce lié à la présence du tapis? Est-ce lié à l’épithélium
pigmenté ? est-ce lié à la vascularisation sanguine rétinienne spécifique ? des recherches sont
en cours.
INTERET DE L’ANGIOGRAPHIE FLUOROSCEINIQUE DANS LES AFFECTIONS DE
LA CHOROIDE
M.Simon, Paris
Plusieurs affections choroïdiennes sont explorées en angiographie montrant l’intérêt de cette
technique dans les affections du fond d’oeil. Dans l’atrophie rétinienne peripapillaire, une
ischémie choroïdienne est notée avec une hypofluorescence peripapillaire. Dans les cicatrices
de choriorétinite, l’aspect angiographique montre une zone ischémique. Une inflammation de
la choriocapillaire n’est visible qu’en angiographie : zones d’hyperfluorescence dans la zone
non tapétale. Le diagnostic de décollement séreux de l’épithélium pigmenté est impossible
sans cette technique d’examen complémentaire.
Un programme complémentaire sur le fond d’œil était proposé le jeudi.
INTERPRETATION DES LESIONS DU FOND D’ŒIL
M.G.Davidson, North Carolina State University, Raleigh, USA
Davidson passa en revue les atteintes des différentes structures du fond d’œil :
Au niveau de la rétine sensorielle :
Un amincissement de la rétine sensorielle est caractérisé par une hypereflexion tapétale :
causée par une atrophie, une dégénérescence ou une hypoplasie. Difficile à voir dans la zone
non tapétale.
A l’inverse, un épaississement de la rétine sensorielle est caractérisé par une hyporeflexion. Il
peut être causé par une dysplasie, une inflammation avec infiltrat cellulaire, un processus
tumoral. Dans la zone non tapétale, l’épaississement est caractérisé par des lésions
blanchâtres à bords flous. Des zones d’hyporeflexion peuvent aussi signifier un décollement
rétinien.
Au niveau de l’épithélium pigmenté (EP):
Une atrophie de l’EP accompagne généralement les atrophies rétiniennes et se manifeste dans
la zone non tapétale par des zones dépigmentées. Une prolifération pigmentaire de l’EP est
visible dans les inflammations (mélanine) ou les maladies métaboliques (lipofuschinose).
Au niveau des vaisseaux rétiniens :
Un engorgement des vaisseaux est souvent associé à l’inflammation et aux problème
vasculaires (HTA, syndrôme d’hyperviscosité, polycythémie) ainsi qu’à une hyporeflexion
tapétale et des hémorragies rétiniennes.
Une atténuation de la vascularisation accompagne les atrophies rétiniennes, les glaucomes,
l’anémie ou l’occlusion artérielle ou veineuse.
Au niveau du tapis :
Il est affecté secondairement par les affection rétiniennes ou choroïdiennes. Une inflammation
peut causer des zones noirâtres ou au contraire décolorées. L’hypoplasie choroïdienne de
l’AOC est liée à une malformation congénitale du tapis.
Au niveau de la choroïde :
Un épaississement choroïdien (inflammation ou processus tumoral) se manifeste par des
zones en surélévations, brunes sur le tapis associées à un épaississement de la rétine
sensorielle et des signes d’inflammation.
Une amincissement choroïdien (hypoplasie ou atrophie) se manifeste par une décoloration du
tapis, et des modifications sur la vascularisation (AOC).
Au niveau du nerf optique :
Un petit NO peut être du à une hypoplasie, un glaucome (cupping du NO), une atrophie (NO
apparaissant noirâtre).
A l’inverse, un NO plus large que la normale peut être causé par une myelinisation excessive,
une névrite optique, un colobome, un processus tumoral (lymphosarcome).
DYSPLASIE RETINIENNE
M.H.Boeve, University of Utrecht, Pays-Bas
Uni ou bilatérale, les dysplasies rétiniennes peuvent être classées en 3 groupes :
- Focales ou multifocales : plis ou rosettes disséminés dans la zone tapétale avec une
prédilection pour la zone centrale du fond d’œil, dorsalement au nerf optique.
Héréditaires avec transmission autosomale récessive chez de nombreuse races
(Labradors, American Cocker Spaniel et English Springer spaniel…).
- Géographiques : lésions irrégulières, en fer à cheval, dans la zone centrale du tapis.
Elles associent une hypereflexion tapétale avec des zones plus pigmentées.
Transmission autosomale récessive Cavalier King Charles, Golden retriever, English
springer spaniel et Whippet .
- Complètes : avec décollement de rétine total. Labradors (transmission dominante à
pénétrance incomplète)
Le plus souvent génétiques, elle peuvent aussi être acquises (origine alimentaire, toxique,
infectieuse (herpès virus canin, adénovirus canin, Typhus félin et FelV) ou traumatique) ou
associée à d’autres anomalies non oculaires.
Il est recommandé un examen du fond d’œil à l’âge de 6-8 semaines.
ANOMALIE DE L’ŒIL DU COLLEY
E.Bjerkas, Norwegian School of Veterinary Science, Oslo, Norvège
Après un rappel de l’affection : dysplasie choriorétinienne, colobome et complications, le Dr
Bjerkas souligna l’importance de l’examen des yeux des colleys et dérivés avant l’âge de 8
semaines. Des études récentes tendent à montrer que le colobome et la dysplasie ne sont pas à
transmission commune autosomale récessive mais seraient à transmission polygénique. Il
apparaît ainsi qu’une sélection basée sur la présence du colobome uniquement augmenterait la
prévalence de la dysplasie choriorétinienne. De plus, les animaux porteurs du gène du
colobome auraient des portées plus petites que les autres. Des études complémentaires sont en
cours.
Le programme de sélection en Norvège recommande que les animaux présentant une
dysplasie choriorétinienne seule soient reproduits avec contrôles réguliers alors que les
animaux affectés de colobome ou de complications secondaires (DR et hémorragies intraoculaires) soient retirés de la reproduction.
PRA ET DYSTROPHIE DE L’EPITHELIUM PIGMENTAIRE
B.Spiess, Université de Zurich, Suisse
Sous le terme de PRA (progressive Retina Atrophy), sont classées des affections héréditaires
touchant différentes couches de la rétine : dysplasies des photorécepteurs, atrophie
progressive de la rétine, dystrophie de l’épithélium pigmentaire et dysplasie de l’épithélium
pigmentaire.
Dysplasies des photorécepteurs :
Dysplasie des cônes et des bâtonnets décrit chez le Setter irlandais (RCD1), le Colley
(RCD2)et le Norvwegian Elkhound entre autres et Dysplasie des cônes chez l’alaskan
malamute. Transmission autosomale recessive.
ARP :
Bien connue chez de nombreuses races. Autosomale récessive sauf chez les Siberian Husky et
le Samoyède où elle est liée à l’X.
Dystrophie de l’épithélium pigmentaire :
Décrite chez le labrador sous le nom initial d’atrophie centrale de la rétine mais présente dans
de nombreuses autres races. La transmission semble se faire sous le mode autosomal
dominant (sauf chez le Briard (RPE65)où elle est récessive).
Dysplasie de l’EP :
Chez le Montagne des Pyrénées, transmission autosomale récessive.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DES AFFECTIONS HEREDITAIRES DU SEGMENT
POSTERIEUR
M.G.Davidson, North Carolina State University, Raleigh, USA
Les affections héréditaires répondent à certains critères : race, âge d’apparition, localisation
spécifique. Souvent bilatérales et symétriques, retrouvées sur les frères/soeurs ou ascendants.
Elles doivent être différenciées des affections acquises et notamment des inflammations. Par
exemple, la dégénérescence rétinienne post-inflammatoire est distinguée de l’atrophie
rétinienne par divers critères : lésions focales ou multifocales, asymétrie des lésions, présence
de lésions tapétales à centre noir (séquelle de chorio-rétinite). De même un hyperéflexion
tapétale liée à une ARP doit être différenciée d’un glaucome ou de SARD.
La distinction entre dysplasie rétinienne et plis rétiniens (différence de vitesse de
développement entre la rétine et la choroïde) se fait après un deuxième examen quelques
semaines plus tard.
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