Les Amis de Circée 2
engagements dans l’optique de la satisfaction des besoins humains et dans les limites des
ressources de la planète. L’EDD conduit, de fait, à une réflexion sur les valeurs, à la prise de
conscience des responsabilités individuelles et collectives et à la nécessaire solidarité intra et
intergénérationnelle et entre les territoires. Elle nécessite questionnement et
décloisonnement pour dépasser les controverses conceptuelles, qui, loin s’en faut, ne
relèvent pas toutes de l’EDD.
L’EDD occupe une place grandissante dans une façon nouvelle de considérer la transmission
des connaissances, des valeurs et des compétences. En effet, si le Développement Durable
doit conduire à de nouvelles décisions économiques et écologiques et introduire des
changements juridiques et institutionnels en faveur du bien commun, il doit aussi s’appuyer
sur une grande participation du public et encourager les changements de pratiques et de
nouveaux comportements individuels.
L’Education au Développement Durable est un concept dynamique qui repose sur une vision
de l’éducation capable de rendre les individus de tous âges suffisamment responsables pour
assumer eux-mêmes l’édification d’un avenir viable.
En milieu scolaire, l’Education au Développement Durable ne peut être considérée comme
une discipline nouvelle, ni se limiter à ajouter une dose de Développement Durable dans les
programmes scolaires. Elle fait appel à des méthodes et à des approches nouvelles.
Hors l’école, l’objectif central reste inchangé, à savoir, donner à chacun la capacité d’œuvrer
à l’amélioration de son environnement et des rapports sociaux, ce qui implique
nécessairement engagement et participation.
L’EDD représente aujourd’hui une nouvelle composante de la formation civique, un enjeu de
réelle importance qui ne peut que susciter des interrogations sur nos pratiques éducatives et
pédagogiques.
La pédagogie étant une façon de s’adresser à l’autre, de transmettre savoirs et valeurs pour
développer des compétences, comment alors envisager la transmission des savoirs et des
notions liées à l’environnement et au développement durable (complexité, globalité,
systémie, observation), comment organiser la transmission des méthodes (scientifiques,
d’investigation, d’expérimentation) comment assurer la transmission de valeurs partagées
vers plus de solidarité, de tolérance, d’autonomie et de responsabilité ?
Autant de questions que devront se poser les acteurs concernés dans chacun des pays
souhaitant relever ce défi.
Cela signifie-t-il une seule école pour une seule planète ? Une éducation mondialisée? La
convergence vers un type d’école unique ? L’agrégation autour d’un modèle importé d’un
pays pris comme point de repère ? Ne serait-ce pas plutôt le cheminement des acteurs de
chacun des pays composant cette humanité vers une éducation partagée ? Une éducation
dont ils définiraient conjointement les valeurs et les objectifs prioritaires pour répondre aux
besoins environnementaux, sociaux et économiques locaux en tenant compte des
spécificités culturelles pour en décliner localement les processus de mise en œuvre ?