Infections bactériennes des voies aéro-digestives supérieures I. Flore oropharyngé 8 II. Infections ORL Rhinopharyngites : virales +++ Complications : surinfections bactériennes Sinusite aiguë / otite moyenne aiguë (OMA) « Angine » : Amygdalites (Tonsilite) – Pharyngites Virales > 50% Bactériennes : Streptocoque du groupe A 9 Quantité : 10 -10 bactérie / mL de salive. Microbiote complexe, bactéries prédominantes - Cocci à gram positif : Streptococcus sp - Cocci gram négatif : Neisseria spp. - Bacille à Gram positif : Corynebacterium spp. - Bacilles à Gram négatif : Haemophilus spp. - Anaérobies Bacilles à Gram positif : Actinomyces spp. Lactobacillus spp. Cocci à Gram négatif : Villonella spp. Bacilles à Gram négatif Prevotella spp. Fusobacterium spp. Diversité des espèces commensales (Laryngites : virales ++++) Streptocoques Adhésion et prolifération : plaque dentaire Rôle pathologique : Formation de tarte Carie dentaire (streptococcus mutans) Parodontite : Actinomyces odontolyticus ? Parvimonas micra ? Parvimonas micra ? fore naso-pharyngée : Vestibule : « gite » de S. aureus type cutané S. pyogenes Familles de Streptococcaceae Cocci à Gram positif en chainette (« en collier de perle ») Habitat : muqueuses aéro-digestives (hommes, mammifères) Caractères bactériologiques : Exigence nutritionnelle culture sur gélose au sang Aérobie – anaérobie préférentielle Distinction selon l’hémolyse : Complète β bactérie pyogène Partielle α non hémolytique (image verdâtre) bactéries qui ne sont pas tous forcément pathogène Sauf pneumocoque Classification antigénique de Lancefield : Polyoside C (paroi) Groupe A/C/G : bêta-hémolytique Streptocoque alpha-Hémolytiques : non groupable (principalement floreoropharyngé) généralités facteurs de virulences : complications post-streptococciques Diagnostic : TDR ! Traitement - - protéine M - capsule (ac hyaluronique) adhésion et résistance phagocytose - hyaluronidase - streptokinase Dissémination - streptolysine O : hémolysine - streptodormase : nucléase - - Sensibilité : Pénicillines environ 100% Macrolides : résistance acquise, 4,3% en 2012 Traitement de référence : Historiquement Péni G/V Amoxicilline Allergies : Pénicillines / Bêta-lactamines S. pyogenes : principal strepto bêtahémolytique (bactérie pyogène modèle) - Réservoir strictement humain - Angine/pharyngite - Epidémiologie Angine bactérienne << virale Enfant > adulte (pic entre 4 et 15 ans) complication locale : phlegmon amygdalien sinusites, otite, mastoïdite,… - manifestations immunologiques : 1 à 6 semaines variants alléliques (emm) de la protéine M (>100 sérotypes) rhumatisme articulaire aigu (RAA) : analogie myosine cardiomyocyte : antigène synoviale Glomérulonéphrite poststreptococcique : Analogie antigène de la membrane glomérulaire - - Fiable, rapide, facile Test immunochromatographique (ICT) Bonne sensibilité En pratique devrait être réalisé devant toute angine Enfant de plus de 3 ans (pas d’angine avant) 1 Angine ulcéro-nécrotique - - Diphtérie Angine de Vincent Syndrome de Lemierre Terrain : mauvais état bucco-dentaire Clinique : Odynophagie, haleine fétide, Unilatéral Signes généraux modérés Bactériologie : Association fuso-spirochétienne : fusobactérium spp Bactérie spiralée (Borellia Vincent) Diagnostic : examen direct !! Traitement : Péni V/A 10 j Imidazolé (allergie) - Complication de l’angine de Vincent Thrombophlébite septique de la veine jugulaire Embolies septiques, infarctus pulmonaire Septicémie à F. necrophorum (ou autre bactérie anaérobie stricte) Traitement : pénicilline + inhibiteurs ou imidazolés - Angine pseudomembraneuse Corynebacterium diphteriae « bacille diphtérique ». Toxi-infection systémique Infection localisée Dissémination toxinique Corynébactéries Corynebacterium diphteriae - - Gram positif : Aéro-anaérobies, Non sporulés Habitat : commensaux cutanéomuqueux (animaux) Genre comprenant : des espèces pathogènes (C. Diphteriae, C. ulcerans, C. jeikeium) Des espèces commensales : Cutanées, Urogénitale, Oropharyngé Réservoir strictement humain contage via les sécrétions oropharyngées - Incubation en 2 à 5 jours, initialement angine banale - Infection localisée à l’oropharynx : Fausse membranes adhérentes et extensives (voile et luette) - Adénomégalie cervicales : bull neck ou cou proconsulaire - Complication locale : atteinte laryngée : croup diphtérique, toux aboyante, dyspnée, dysphonie Toxine diphtérique Complications toxiniques Epidémiologie / diagnostic Traitement - Atteintes neurologiques : - Syndrome malin tardif de Grenet et Mezart : paralysie périphérique ascendante - Paralysie vélopalatine (troubles de la phonation et de la déglutition) - Troubles de l’accommodation Epidémiologie - Infection quasi-disparue depuis la vaccination obligatoire (1983) - Cas importée de zones d’endémie : Europe de l’est, Russie (C. diphteriae tox+) - Déclaration obligatoire Traitement - Sensibilité aux antibiotiques - sensibilité réduite à la pénicilline G - 100% sont sensibles aux aminopénicilliles - sensibilité réduite aux céphalosporines - 95% sensibles aux macrolides - - - Gène tox apporté par le bactériophage bêta Conversion lysogénique : intégration du génome du phage souche toxinogène Toxine pantrope : exotoxine protéique Destruction de l’épithélium « fausse membrane » Dissémination sanguine Atteinte cardiaque : myocardite Atteinte neurologique périphérique (polynévrite) Atteinte rénale : insuffisance rénale réversible Atteinte cardiaque : - Myocardite aiguë fréquente ème et précoce, vers les 6-8 jours - ECG troubles du rythme - Risque : insuffisance cardiaque - Syndrome malin secondaire de Marfan Diagnostic - Suspicion clinique - Diagnostic bactériologique : Culture orientée sur gélose au sang et milieux spécifiques (Tinsdale, H2S+ ; Loeffler) Recherche du gène tox sur la souche isolée : PCR expertise du CNR et labos spécialisés - Les souches toxinogène de la diphtérie font partie des souches du surveillés du bioterrorisme Sérothérapie antidiphtérique - En urgence avant la confirmation du caractère tox+ - Inefficace une fois la toxine fixée sur ses cibles Vaccination : Anatoxine Obligatoire chez l’enfant 2 Haemophilus influenzae Généralités - gram négatif Exigeant (culture sur milieux spécifiques) - Facteur V : NAD - Facteur X : hémine - Gélose au sang cuit/ hémoglobine supplémentée - Capnophile : besoin de CO2 pour être cultivé Physiopathologies Commensal oropharyngé, pouvoir pathogène respiratoire (« opportuniste ») : - Conjonctivite : primodescription par Koch Weeks - VADS : OMA, sinusite - Broncho-pneumonie Autres espèces : commensales (H. parainfluenzae, H. haemolyticus,…) - - - Relation hôtepathogène : commensale Déséquilibre vers l’opportunisme : surinfection Rôle favorisant du tabac : BPCO Facteurs de virulence - - Sensibilité aux antibiotiques Adhésine, IgA protéase : colonisation Capsule : Résistance à la phagocytose Résistance à la lyse par le complément Sérotypage (a à f) Souches invasives Vaccination conjuguée Hib - Sensible à la plupart des antibiotiques (bêta-lactamines, fluoroquinolones, sulfamides) - Résistances naturelles : Lincosamides Acticité médiocre des macrolides OMA !! Résistance acquise : bêta-lactamines Acquisition d’une pénicillinase plasmidique (environ 33% des souches) Sensibilité diminué à l’amoxicilline : mutation PLP3 Résistance au co-amoxiclav (BLPACR) Moraxella catarrhalis - Otites Sinusites Otites moyennes aiguës - - Epiglottite Infection de l’épiglotte Liée au sérotype b d’ Haemophilus influenzae Très rare (vaccination) Clinique : dyspnée laryngée ++ Urgence infectieuse en pédiatrie : risque de détresse respiratoire aiguë Gram négatif sous-genre : Moraxella sg. Branhamella catarrhalis Commensal oropharyngé, pouvoir pathogène longuement discuté ! Opportunisme respiratoire (surinfections) : OMA, sinusite, BPCO+++, Bronchites Sensibilité aux antibiotiques M. catarrhalis : Bêta-lactamines : sensible à l’amoxicilline Résistance naturelle : licosamides, triméthoprime Résistance acquise : bêta-lactamases Pénicilline A, céphalosporines de première et deuxième générations Activité restauré par les inhibiteurs (IBL) OMA purulente surinfection bactérienne Complication : mastoïdite Epidémiologie Complique une rhinopharyngite chez le nourrisson (rare chez l’adulte) Pathogènes respiratoires à portage oropharyngé : S. pneumoniae, H. influenzae, M. Catarrhalis Bactériologie: si perforation spontanée / paracentèse Otites externes - - Associées aux baignades Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa Complication : otite maligne (ostéite) chez le diabétique ATB locaux +/systémique (P. aeruginosa) cf. infections ID - - - La sinusite aiguë purulente Bactérienne, surinfection secondaire (sinusite maxillaire) Moins fréquemment sinusite frontale, sinusite sphénoïdale, éthmoïdienne : grave Complications : pansinusite, empyème. Ethmoïde - Chez l’enfant Complication : cellulite orbitaire Epidémiologie : S. pneumoniae, H. influenzae, S. aureus, M. catarrhalis, anaérobies (Prevotella spp.) - - Traitement : uniquement en cas d’échec du traitement symptomatique après 48h Bactériologie : prélèvement (plus du méat) en cas d’échec Traitement En pratique la majorité des infections ORL sont virales !! Angine : si TDR+ Rhinopharyngites 3 Seulement les complications, OMA et sinusite aiguë maxillaire Première intention : Amoxicilline En cas d’allergie aux pénicillines : Cefopodoxime (C3G orale)/ Céfuroxime (C2G orale) Pristinamycine – sulfaméthoxazole – triméthoprime 4