Présentation générale des principaux éléments de la période. Le

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Présentation générale des principaux éléments de la période.
Christine Parant
Fort d’une popularité acquise par ses victoires militaires, le général Bonaparte prend le pouvoir le 18
Brumaire an VIII (9 novembre 1799) par un coup d’Etat mettant fin à dix années de Révolution.
Le Consulat
La constitution de l’an X en 1802 renforce le pouvoir de Bonaparte en le proclamant Consul à vie. Le
Consulat met en place la charpente de la France moderne. De nouvelles structures administratives sont mises
en place (préfets nommés à la tête des départements) permettant un meilleur contrôle de l’Etat dans les
provinces. La rédaction du Code civil commencée sous le Révolution est finalisée et donne une forme
institutionnelle aux principes de la Révolution. La paix religieuse est signée par le Concordat,
l’enseignement est réformé et organisé par l’Etat (création des grandes écoles et des Universités). Grand
organisateur Napoléon conserve l’héritage de la Révolution.
Le premier Empire
Par la nouvelle Constitution du 18 mai 1804, Napoléon se fait nommer Empereur. Ayant une vision très
autoritaire du pouvoir, le pays est comme mis sous tutelle. La liberté de la presse est réduite. Par le
Concordat et le système des Universités, Napoléon s’est attribué le gouvernement des esprits. La police est
omniprésente, les complots déjoués. Une nouvelle hiérarchie est instaurée avec la noblesse d’Empire fondée
sur le mérite personnel.
Le pays grâce à la paix intérieure devient prospère. L’agriculture se développe, de nouvelles cultures sont
introduites évitant la jachère et la culture de la pomme de terre s’étend. Les paysans vivent mieux grâce à la
suppression de la Dîme et à l’accès à la propriété.
L’industrie se développe grâce à l’invention de nouvelles machines (machine à tisser) ; L’industrie de
l’armement se perfectionne devenant la meilleure en Europe. Paris est rénové par une politique
d’assainissement et la construction de bâtiments néo-classiques.
Dans tout le pays, les voies de communication sont restaurées et développées, les marais sont asséchés.
La guerre à l’extérieur
Parallèlement à cette période de prospérité Napoléon poursuit une politique d’expansion. La guerre contre
l’Angleterre, recommencée dès 1803 remplit toute l’histoire de l’Empire. Par ses ambitions et ses
empiètements Napoléon fournit lui-même des alliés à l’Angleterre. Il doit ainsi lutter contre des coalitions
sans cesse renouvelées. Trafalgar (1805) donne aux Anglais la maitrise absolue des mers, mais sur terre
grâce à son génie et à la Grande Armée, Napoléon remporte d’éclatantes victoires.
La troisième coalition (Autriche, Russie) est brisée à Austerlitz (1805), la quatrième coalition (Prusse
Russie) à Iéna (1806) et à Friedland(1807) .Maître de l’Italie et de l’Allemagne, Napoléon paraît comme le
nouvel Empereur d’Occident.
Pour fermer le continent aux Anglais, il conclut à Tilsitt(1807) l’alliance Franco-Russe mettant en place le
blocus continental. Mais le blocus l’entraine à de nouvelles conquêtes et cette politique d’annexion, de
domination et d’exploitation finit par exaspérer les peuples.
L’Espagne donnée à Joseph Bonaparte lutte avec acharnement pour son indépendance, l’Autriche en profite
alors pour former la cinquième coalition qui est brisée à Wagram en 1809.
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Le Grand Empire Napoléonien arrive alors à son apogée, son avenir même parait assuré par le mariage avec
Marie-Louise d’Autriche(1810) et la naissance du roi de Rome(1811)
Mais les tensions avec la Russie reprennent et la campagne de Russie est un désastre. La sixième coalition
(1813) réunissant la Prusse, l’Autriche et la Russie bat Napoléon à Leipzig. Contraint de battre en retraire,
l’Empereur ne peut empêcher l’armée coalisée d’entrer dans Paris. Il abdique le 6 avril 1814.
La Restauration (1814-1830)
Louis XVIII restauré par les alliés signe le traité de Paris qui ramène les frontières de la France aux limites
de 1792 et négocie le retrait des troupes étrangères. Une Charte Constitutionnelle est promulguée (juin 1814)
établissant une monarchie constitutionnelle entérinant les principes et les avantages acquis de la Révolution.
Mais dès mars 1815, profitant des fautes accumulées par les Bourbon, Napoléon débarque de l’île d’Elbe et
fait à Paris une entrée triomphale. Triomphe de courte durée, surnommé les Cents Jours (mars-juin 1815)
Après le désastre de Waterloo (18 juin 1815) Napoléon est livré aux Anglais qui l’internent à Sainte Hélène.
Louis XVIII restauré doit alors signer un second traité de Paris beaucoup plus dur que le premier.
(novembre 1815). La France perd les enclaves du nord-est et la Savoie, elle doit payer une forte indemnité
de guerre et rendre les œuvres d’art razziés durant les campagnes Napoléonienne.
Au Congrès de Vienne (novembre 1814-juin 1815) Angleterre, Autriche, Prusse et Russie décident du sort
de l’Europe et s’allient pour lutter efficacement contre toute menace de Révolution.
Pendant les 15 ans de la Restauration, la France a vécu sous le régime de la Charte de 1814, sage compromis
entre l’autorité royale et les intérêts de la France nouvelle. Mais les Cent Jours ont réveillé les dissensions
entre les partis. Certains ultraroyalistes s’opposent à la Charte et veulent un retour radical à l’Ancien régime.
A l’inverse l’opposition libérale ou jacobine empêche le roi de gouverner. Il tente une politique de
réconciliation nationale, en contenant la pression des ultraroyalistes conduite par son frère le Comte d’Artois
mais ne peut éviter « la Terreur Blanche » (1815). Il dissout la chambre introuvable (1816) et s’efforce de
mener une politique libérale par l’intermédiaire de son ministre Decazes. Mais l’assassinat du Duc de Berry,
fils du Comte d’Artois, oblige Louis XVIII à écarter Decazes au profit des ultras (le Duc de Richelieu et
Villèle).dont la politique réactionnaire se poursuivra quand le Comte d’Artois succédera à Louis XVIII en
1824.
Charles X conserve à la tête du gouvernement le comte de Villèle, déjà Président du Conseil sous le
précédent règne. Mais il oblige ce modéré à appliquer sa politique. Dès le 24 mars 1825, il fait voter le
«milliard des émigrés» pour indemniser la noblesse spoliée par la Révolution et le 15 avril 1825 fait voter
une loi sur le sacrilège qui punit de mort tout profanateur des objets de culte. Il remet au goût du jour la
cérémonie du sacre à Reims. Le succès électoral des libéraux(1827) l’oblige à appeler Martignac (1828)
Confronté à une opposition grandissante, Charles X nomme à la tête du gouvernement, le 8 août 1829, son
ami le prince Jules de Polignac, ultra parmi les ultras. L’opposition libérale réplique par « l’adresse des
députés » (mars 1830) qui réaffirme leurs droits. Le roi renvoie la Chambre et devant le nouveau succés des
libéraux signe quatre ordonnances (25juillet 1830) suspendant la liberté de la presse, dissolvant la Chambre
et restreignant le droit de vote. Cela provoque l’insurrection Parisienne des 27, 28, 29 juillet 1830.
La Révolution des Trois Glorieuses a raison du dernier Bourbon qui abdique le 29 juillet 1830 en faveur de
son petit fils le duc de Bordeaux et nomme son cousin Louis Philippe d’Orléans lieutenant général du
royaume. Celui-ci est nommé « roi de français » par la Chambre des Députés le 7 août 1830 après révision
de la Charte de 1814.
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La Monarchie de Juillet (1830-1848)
Issue d’un soulèvement populaire, l’avènement de Louis Philippe Ier soulève l’hostilité des Cours
Européennes et le mécontentement de la noblesse et des légitimistes.
Une nouvelle Chartes est signée en 1830, elle permet la stabilité du régime pendant vingt ans et le
développement d’une politique libérale. Le roi bénéficie du soutien de la bourgeoisie mais le régime est
critiqué pour son conservatisme. Hormis les guerres de colonisation, Louis Philippe poursuit une politique
pacifiste.
Le conservatisme du roi l’oblige à rompre avec les partis libéraux et républicains. La mort de l’héritier du
trône, la crise économique, agricole et financière des années 1846-1847 accentue les mécontentements et
suscite la « campagne des banquets » républicains organisée dans le pays par une opposition privée de droits
d’expression politique. L’interdiction d’un banquet prévu à Paris provoque la révolution de février 1848.
Refusant de « verser le sang des français », alors que Thiers souhaitait écraser la révolution parisienne, il
abdique en faveur de son petit fils le comte de Paris, mais la II° république est proclamée.
La II° République (1848-1852)
La II° République n’apporte pas de réponses aux difficultés économiques et sociales ; Une nouvelle
constitution (novembre 1848) prévoit l’élection au suffrage universel d’une Assemblée et d’un Président de
la République élu pour quatre ans non rééligible. Le parti de l’Ordre conservateur et catholique soutient la
candidature de Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, pensant pouvoir le manipuler. Louis
Napoléon Bonaparte est élu Président de la République le 10 décembre 1848
C’est le parti de l’Ordre qui gouverne alors prenant des mesures favorables à l’Eglise catholique. Mais
l’échéance de fin de mandat arrivant et la constitution ne lui permettant pas d’être réélu, Louis Napoléon se
sachant populaire parmi les français fomente le coup d’Etat du 2 décembre 1851 suivi d’un plébiscite
remporté haut la main le légitimant.
Le II Empire (1852-1870)
Louis Napoléon Bonaparte veut rétablir l’Empire. Le 7 novembre 1852, le sénatus consulte rétablit la dignité
impériale et le fait empereur sous le nom de Napoléon III.
Débutant par un régime autoritaire, le II Empire prend en 1859 après sa victoire en Italie une tournure plus
libérale le rapprochant d’une monarchie constitutionnelle.
La société française se transforme sous le Second Empire plus vite qu'en aucune autre période de son
Histoire. C'est à ce moment qu'elle accomplit sa révolution industrielle. L'empereur signe un traité de libreéchange avec le Royaume-Uni. Il institue aussi une union monétaire qui englobe jusqu'à la Première Guerre
mondiale de nombreux pays. Il accorde le droit de grève aux ouvriers et relance l'instruction publique.
Aux élections de 1869 l’opposition fait une percée remarquable, Napoléon III appelle alors Emile Ollivier,
un républicain, au gouvernement. En parallèle il organise un plébiscite approuvant les réformes libérales
mais aussi les prérogatives impériales. Devant le succès de ce référendum, la constitution du 21 mai 1870 se
met en place.
La politique extérieure de Napoléon III est empreinte du rêve Napoléonien. Plusieurs guerres coloniales
permettent de tripler les possessions françaises. Mais l'empereur, imbu de principes humanitaires et désireux
de faire prévaloir en Europe le «principe des nationalités» (une nation, un pays), mène par ailleurs une
diplomatie brouillonne. Il s'engage avec les Anglais dans la guerre de Crimée, secourt les chrétiens d'Orient
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puis subit de graves déconvenues au Mexique comme en Italie. Affaibli par la maladie et poussé de l'avant
par l'opinion publique, il engage une guerre désastreuse contre la Prusse et les autres États allemands le 19
juillet 1870. La France perd la guerre en quelques semaines, Napoléon III est fait prisonnier à Sedan. Il ne
peut empêcher la proclamation de la III république par Léon Gambetta le 4 septembre 1870.
Longtemps discrédité pour son caractère autoritaire et sa fin désastreuse Napoléon III laisse en 1870 un pays
moderne au niveau économique et social bien installé.
Le XIX est un siècle de profonds changements.
Depuis l’invention de la machine à vapeur en 1769, les innovations techniques se sont multipliées tout au
long du XIX siècle entrainant de profondes mutations dans le domaine économique et social. La
mécanisation trouve ses premières utilisations dans le développement de la machine à tisser et dans
l’extraction du charbon. La locomotive inventée en 1813 se développe en France à partir de 1848. Le
commerce maritime trouve un nouveau dynamisme avec la multiplication des bateaux à vapeur et
l’ouverture du canal de Suez (1869).
Les ateliers artisanaux traditionnels sont peu à peu remplacés par de grandes usines ou travaillent des
dizaines, des centaines voire des milliers d’ouvriers soumis à une discipline de fer. Cette nouvelle classe
sociale vit dans la plus grande pauvreté. Des protections sociales se mettent progressivement en place sous
l’impulsion des catholiques : le repos dominical en 1814, la création de secours mutuel en 1825,
l’interdiction du travail des enfants de moins de 8 ans en 1841, le droit de grève en 1869 ; Il faut attendre
1882 pour avoir la mise en place d’une véritable législation sociale qui trouvera sa pleine mesure au cours
du XX° siècle.
Si la révolution industrielle de la France se fait de façon plus lente que dans les autres pays européens, c’est
à l’époque du Second Empire sous l’impulsion de Napoléon III que les grandes évolutions sont amorcées
aussi bien dans le domaine social que dans le domaine de la recherche technologique permettant innovations
et perfectionnement de l’outil industriel.
Chronologie.
1799 : Le coup d’Etat du 18 Brumaire par Bonaparte marque la fin de la Révolution Française et le début du
Consulat.
1804 : Sacre de Napoléon et début du Ier Empire.
1812 : La Bérézina marque le début de la chute de Napoléon
1814 : Abdication de Napoléon - restauration de Louis XVIII- Promulgation de la Charte constitutionnelle
1815 : Les Cents Jours- Restauration. Louis XVIII tente une politique de conciliation.
1824 : Charles X remplace son frère sur le trône et gouverne avec les « ultras »
1830 : Les Trois Glorieuses, Charles X abdique, Louis Philippe Ier est proclamé « roi des Français »
1848 : Février : Révolution, abdication de Louis Philippe et proclamation de la II République.
1848 : 10 décembre : Election de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la République.
1851 : Coup d’Etat le 2 décembre de Louis Napoléon Bonaparte.
1852 : Proclamation du Second Empire
1870 : La France déclare la guerre à la Prusse (19 juillet), l’Empereur est fait prisonnier (1er septembre), la
III République est proclamée le 4 septembre.
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Biographies des principaux personnages de l’époque :
Talleyrand (1754-1838)
Aîné d'une famille de la haute aristocratie, le prince Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, était évêque
d’Autun en 1789. Député actif aux Etats Généraux, premier évêque constitutionnel il fut excommunié en
1791. Il passa en Angleterre la période de la Terreur, puis revint en 1796 des Etats-Unis.
Grâce à Madame de Staël, il devint ministre des Affaires Etrangères sous le Directoire jusqu’en 1799.
Il soutient le coup d’Etat du 18 Brumaire, Napoléon lui confie alors à nouveau les Affaires Etrangères
jusqu’en 1808. Partisan de la paix avec l'Autriche, Talleyrand pend alors de la distance avec l’Empereur, il
offre à Erfurt ses services à l’Autriche et à la Russie.
Il est le principal auteur de la Restauration des Bourbons dont il fut le ministre jusqu’en septembre 1815. Il
sera aussi un des acteurs de la Révolution de juillet et ambassadeur de Louis Philippe.
Au pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, Talleyrand a servi 9 régimes et prêté 13 serments ! D’une
perspicacité exceptionnelle il est un visionnaire politique hors pair. Partisan de la paix et des relations
commerciales, partisan de l’équilibre entre les Nations Européennes, sa politique fut de maintenir la stabilité
dans la relation entre les Etats Européens, condition nécessaire de la paix durable en Europe. Né au siècle
des Lumières, il a vu la France passer de l’Ancien Régime aux prémices de la Révolution Industrielle.
Napoléon Bonaparte (Napoléon 1er) (1769- 1821)
Naît à Ajaccio dans une famille de 8 enfants, il obtient une bourse du roi et en 1784 est admis à l’école
royale militaire de Paris. A la suite du siège de Toulon (décembre 1793) il est nommé général de brigade
dans l’armée d’Italie au printemps 1794. Puis il réprime le soulèvement royaliste d’octobre 1795, et devient
commandant en chef de l’armée de l’intérieur. En 1796 il épouse Joséphine, veuve du général de
Beauharnais, et est nommé commandant de l’armée d’Italie où il mène une campagne victorieuse (17961797) faisant de lui un héros national. Sa popularité inquiète le Directoire qui lui confie le commandement
de l’expédition d’Egypte (1798-1799).
De retour en France il organise le coup d’Etat du 18 Brumaire qui met fin au Directoire. Devenu Premier
Consul, il entreprend après 10 années de Révolution, la réorganisation administrative, économique et
judiciaire du pays. Il signe avec le pape un Concordat et parvient à faire la paix avec l’Autriche et
l’Angleterre. Consul à vie (1802) il fait face à une nouvelle menace de guerre avec les Anglais et à un
complot royaliste.
Il se fait proclamer Empereur le 2 décembre 1804, établissant ainsi une monarchie héréditaire et une
noblesse impériale. Mais la guerre accapare l’essentiel de son règne. Après son échec contre les Anglais
(Trafalgar 1805), il démantèle les 3ème et 4ème coalitions (Austerlitz, Iéna, Friedland)). Au lendemain de la
paix avec la Russie (traité de Tilsit), l’Empire atteint son apogée et compte 132 départements. Mais le
Blocus Continental contre l’Angleterre replonge l’Empereur dans la guerre qui touche désormais l’Espagne,
envahie par Napoléon (1808-1814). A nouveau vainqueur de l’Autriche (Wagram 1809), Napoléon cherche
à faire la paix, répudie Joséphine et épouse en 1810 Marie Louise de Habsbourg-Lorraine, dont il a un fils, le
roi de Rome. La désastreuse retraite de Russie provoque sa chute après la bataille de Leipzig (1813) et
l’invasion de la France. Exilé à l’île d’Elbe, il s’en évade pour Cent-Jours sanctionnés par la bataille de
Waterloo(1815). Il doit abdiquer de nouveau et est interné à l’Ile de Sainte Hélène où il meurt en 1821.
Louis XVIII (1755-1824)
Petit fils de Louis XV, frère de Louis XVI, c’est sous le nom de comte de Provence qu’il émigre en juin
1791 et rejoint son autre frère le Comte d’Artois, à Coblence. De 1791 à 1815, il n'en finira pas de courir
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l'Europe d'un exil à l'autre (Vérone, Blankenburg,...), entouré d'une petite cour de courtisans. Il prend le titre
de régent après la mort de Louis XVI puis celui de roi après celle de Louis XVII.
En 1814, à la chute de Napoléon 1er, il monte sur le trône sous le nom de Louis XVIII. Le roi tente, non
sans mérite, de réconcilier la France de la Révolution et celle de l'Ancien Régime. Il met en chantier un
projet de monarchie constitutionnelle définie dans une «Charte constitutionnelle» que lui-même octroie au
peuple français. Mais le retour de l'ex-empereur de l'île d'Elbe l'oblige à se réfugier à Gand et ruine ses
efforts de conciliation.
Après l'intermède des «Cent jours» de Napoléon 1er, qui s'achève à Waterloo, le roi quitte son exil et tente
de mener une politique de réconciliation nationale en contenant la pression des ultraroyalistes conduite par
son frère le comte d’Artois. Il ne peut éviter la « Terreur blanche » (1815), et s’efforce de pratiquer une
politique libérale par l’intermédiaire de son ministre Decazes. Mais l’assassinat en 1820 du Duc de Berry
oblige Louis XVIII à écarter Decazes au profit des ultras dont la politique réactionnaire se poursuivra sous le
règne de Charles X en 1824
Charles X 1757-1836
Plus jeune frère de Louis XVI, le comte d'Artois (61 ans) succède à Louis XVIII le 16 septembre 1824 sous
le nom de Charles X. Son avènement, dix ans après la chute de Napoléon 1er, semble assurer le triomphe
des ultraroyalistes, désireux de restaurer l'Ancien Régime et d'effacer 1789 !
Le roi conserve à la tête du gouvernement le comte de Villèle, déjà Président du Conseil sous le précédent
règne mais l’oblige à appliquer sa politique. Dès le 24 mars 1825, il fait voter le «milliard des émigrés» pour
indemniser la noblesse spoliée par la Révolution et le 15 avril 1825 fait voter une loi sur le sacrilège qui
punit de mort tout profanateur des objets de culte. Il remet au goût du jour la cérémonie du sacre à Reims.
Confronté à une opposition grandissante, Charles X nomme à la tête du gouvernement, le 8 août 1829, son
ami le prince Jules de Polignac, ultra parmi les ultras. Et pour détourner l'attention de l'opinion, il lance une
expédition contre Alger ! En vain, la Révolution des Trois Glorieuses a raison du dernier Bourbon, il
abdique le 29 juillet 1830 en faveur de son petit fils le duc de Bordeaux. Réfugié en Ecosse puis en Autriche,
il y meurt du choléra en 1836.
Louis-Philippe 1773-1850
Fils de Philippe d’Orléans (dit Philippe Egalité), il grandit dans un milieu influencé par les idées
révolutionnaires. Actif au Club des Jacobins lors de la Révolution, il se distingue auprès de Dumouriez dans
l’armée révolutionnaire. Il se rattache à cette faction libérale de l‘Ancien Régime qui avait conduit la
Révolution à ses débuts. Proscrit après la trahison de Dumouriez, tenu en suspicion par les émigrés, il vit en
exil de façon précaire. Passant de pays en pays, il épouse Marie Amélie de Bourbon en 1809. Rentré en
France en 1814, durant le règne de Louis XVIII, il est rétablit dans sa fortune et dans ses titres. Sous la
Restauration il s’oppose à la politique ultra royaliste de Charles X et s’entoure de libéraux. Lorsqu’éclate la
Révolution de juillet, il est tout désigné pour assurer le pouvoir. Il devient « roi des Français » le 7 août
1830.
S’il a bénéficié d’une relative paix extérieure, le règne de Louis Philippe Ier a pourtant eu à équilibrer des
rapports de force antagonistes, d’autant plus exacerbés que le « roi citoyen » a débuté sa vie politique dans
une atmosphère de révolution. En tant que dernier « roi de Français », Louis Philippe a su gouverner la
France avec une certaine intelligence, issue sans doute de la maturité d’un roi qui, avant d’accéder au trône a
pu vivre en tant qu’homme simple et par là s’est forgé de solides connaissances du monde et de la royauté.
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Louis-Napoléon Bonaparte, Napoléon III (1808- 1873)
Fils de Louis Bonaparte et d’Hortense de Beauharnais, élevé en Suisse puis emprisonné au Fort de Ham
pour avoir à deux reprise tenté de prendre le pouvoir (1836, 1840), il s’évade en 1846 puis séjourne à
Londres jusqu’en 1848. Elu Président de la République avec le soutien du parti de l’Ordre qui pense pouvoir
le manipuler à sa guise, il renvoie l’Assemblée après le coup d’Etat du 2 décembre 1851 et restaure l’Empire
un an après. Sous son règne la France connaît un profond essor économique et un certain nombre de succès
diplomatiques. Recourant à la pratique du plébiscite, le régime évolue de l’autoritarisme vers un certain
libéralisme. Mais sa défaite contre la Prusse entraîne sa chute le 4 septembre 1870. Napoléon III se réfugie
en Angleterre où il meurt peu après.
Présentation des principaux courants artistiques du XIXème siècle
Au rythme des évènements politiques qui donnent à la France sept régimes politiques en un siècle, la vie
artistique foisonne de courants d’idées, de mouvements artistiques dans tous les domaines : littérature,
peinture, sculpture, architecture, musique, mobilier allant du néoclassicisme au romantisme et du
romantisme au réalisme de la fin du siècle.
Le néoclassicisme triomphe sous l’Empire
A la fin du XVIII°, les fouilles de Pompéi et d'Herculanum remettent à la mode le goût de l'antique et
donnent naissance au néoclassicisme. D'abord sensible en architecture, ce mouvement se répand en France
entre 1750 et 1830 imposant une esthétique et des « canons » de beauté aux artistes : l'équilibre, la clarté et
la pureté des lignes, la platitude de la surface, la construction géométrique des corps. Il préconise un retour à
la simplicité de l'antique après le baroque et les excès du rococo du siècle précédent.
L’art néoclassique est l’art de l’imitation parfaite, et celui du goût de la perfection. L'artiste ne se contente
pas seulement de reproduire des modèles, mais il synthétise le travail de ses prédécesseurs en y apportant sa
touche personnelle, et ce pour atteindre l'excellence dans chacune de ses œuvres.
Ce style fut accueilli favorablement par les différents régimes français du XIX° parce qu’il représentait de
manière symbolique la démocratie de la Grèce antique, la République Romaine, ou l’Empire romain.
La peinture néoclassique
La priorité des artistes est de peindre l’histoire
Jacques-Louis David (1748-1825) est l'auteur de puissantes et vastes compositions historiques, comme Le
Serment des Horaces, dans lequel les personnages sont empruntés à la statuaire grecque. Il est aussi
portraitiste. Dans son atelier, viennent se former de futurs grands peintres néoclassiques, tels François
Gérard (1770-1837), portraitiste officiel de Napoléon Ier puis de Louis XVIII, Antoine-Jean Gros (17711835) qui peindra Bonaparte au pont d'Arcole et la Bataille d'Eylau, et surtout Jean-Auguste Ingres (17801867) dont les œuvres conjuguent le classicisme, la sculpture antique et les arabesques sinueuses : Thétis
implorant Jupiter et La Baigneuse.
Architecture et sculpture néoclassiques
Héritière de l'architecture classique, elle puise son inspiration dans le style et les éléments architecturaux
gréco-romains : colonnes, frontons, portiques, et prône les proportions harmonieuses.
Au début du XIX°, l'architecture se met au service de l’Empire. Napoléon veut faire de Paris la nouvelle
Rome : les arcs de triomphe sont un éloge à l'Empire et à la Grande Armée.
- L'Arc de Triomphe du Carrousel édifié en hommage à la Grande Armée de Napoléon Ier entre 1807 et
1809 est dessiné par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine
L'Arc de Triomphe de l'Etoile est construit en 1806 par Héricart de Thury, Louis-Robert Goust et Huyot
pour marquer le point de départ d'une avenue triomphale.
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La Madeleine prévu à l'origine par Napoléon pour être un temple à la gloire de la Grande Armée, deviendra
une église en 1845.
Les autres bâtiments du style néoclassiques sont la rue de Rivoli (Percier et Fontaine), la Colonne Vendôme,
la ville de La Roche-sur-Yon, le Panthéon (Jacques-Germain Soufflot), Outre Percier et Fontaine, Claude
Nicolas Ledoux et Etienne-Louis Boullée furent aussi deux grands représentants du néoclassicisme
architectural français du XIX°.
Mobilier
Le style Empire, hérité du style Directoire, se caractérise par une soumission absolue à l'art antique. Le
mobilier adopte des lignes droites à angles vifs, et veut exprimer le faste et la grandeur du régime impérial.
Des ornements en bronze dorés sont omniprésents tous empruntés à l’art romain, à l’art égyptien ou à la
mythologie.
Conscient de l'utilité de l'art comme forme de propagande, l'empereur met en place un ambitieux programme
pour l'art et la décoration, nommant Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine architectes et
décorateurs officiels. Leur Recueil de décorations intérieures influença la plupart des ébénistes européens.
L'empereur fit décorer le château de Fontainebleau en 1804, puis Versailles, Rambouillet, Compiègne.
Le château de Malmaison et le Palais de Saint-Cloud
Le style Empire est la dernière expression du néoclassicisme ce style disparait avec l'émergence du
romantisme.
Le romantisme
Son épanouissement correspond à la période de la Restauration et de la Monarchie de Juillet.
Présent dans toutes les expressions artistiques ce mouvement naît de la découverte du « moi ». Il libère les
passions, la sensibilité et l’éternelle insatisfaction. L’individu prime et la sensibilité l’emporte peu à peu sur
la raison. Le romantisme donne la première place à l’émotion, au sentiment, à la mélancolie et à
l’individualisme exalté par le « moi ». Il cherche à s'évader du réel, à se dépayser en se tournant vers la
culture du Moyen-âge et de l'Orient.
La littérature romantique
Trouvant son origine dans la littérature, le romantisme veut changer la manière de penser, de sentir, d'écrire.
Le maître-mot de ce courant est la liberté, c'est-à-dire le rejet des règles, et une volonté de mêler tous les
genres. Préférant l'imagination et la sensibilité à la raison classique, le romantisme se manifeste par le
lyrisme personnel.
Ce mouvement s’illustre parfaitement dans les récits autobiographiques. (en 1848, Chateaubriand publie
ses Mémoires d'outre-tombe) qui permettent la confession intime et l’expression d’un narcissisme profond
pour explorer le mal de vivre : Chateaubriand : René 1802, Madame de Staël ; Corinne 1807, Benjamin
Constant : Adolphe 1816, Musset : La Confession d'un enfant du siècle 1836.
Dans le roman historique, les écrivains cultivent nostalgie et pittoresque, mêlant des réalités historiques à
des personnages et imaginés. Balzac : Les Chouans 1829, Vigny : Cinq-Mars 1828, Hugo : Notre-Dame de
Paris 1831, Dumas père : Les Trois Mousquetaires 1844, Féval : Le Bossu 1858.
Mais le romantisme trouve dans la poésie lyrique les thèmes romantiques par excellence : la fuite du temps,
l'amour de la patrie, l'inquiétude passionnelle ou religieuse (Lamartine Méditations poétiques, Vigny Les
Destinées, Hugo Les feuilles d'automne, Musset Les Nuits).
Le romantisme rejette les règles de la tragédie classique tout devient sujet pour la poésie et peut désormais
s'exprimer en prose ou en vers. Le drame romantique emprunte ses sujets à l'histoire des XVI° et XVII° :
Hugo : Ruy Blas, Hernani, Cromwell ; Musset : On ne badine pas avec l'amour, Lorenzaccio,
Vigny : Chatterton.
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La peinture romantique
Le romantisme est marqué par un goût prononcé pour la nature et pour tout ce qui crée et attire la
mélancolie. Il se caractérise par le contraste entre les lignes fines et épaisses, un grand jeu de clair-obscur,
beaucoup de désordre dans la composition, une sorte de tourbillon sensuel de couleurs et de lumière autour
d'un personnage qu'on ne saurait identifier sans le titre. La peinture romantique c'est avant tout l'art de sentir.
- Théodore Géricault (1791-1824) présente en 1819 Le Radeau de la Méduse.
- Eugène Delacroix (1799-1863), chef de file des romantiques peint La Liberté guidant le peuple et Les
Barricades. Son inspiration est souvent très orientaliste. Il utilise de savants dégradés de couleurs.
Musique romantique (du XIX° et le début du XX°)
Les sonorités inventées par les musiciens romantiques sont particulièrement colorées et évocatrices Portée
au plus haut degré par Beethoven, la symphonie en devient la forme la plus prestigieuse. De nombreux
compositeurs s’y attachent (Franz Schubert, Félix Mendelssohn-Bartholdy, Robert Schumann, Johannes
Brahms, Hector Berlioz).
Le lied est une musique vocale accompagnée au piano forte, dont le chant est tiré de poèmes romantiques.
(Schubert, Schumann)
Inauguré par Beethoven, le concerto permet à des compositeurs, tels Chopin ou Liszt, de révéler leur
virtuosité au violon ou au piano.
Au XIX°, le romantisme gagne aussi l'opéra, Paris qui en est le foyer. Les œuvres de Meyerbeer, et Faust
de Charles Gounod en marque l’apogée. Après 1850, Georges Bizet révolutionne l'opéra avec Carmen.
En France les deux grands maîtres de la musique romantique sont Chopin et Hector Berlioz.
Le réalisme :
Né du romantisme, le réalisme se révolte bientôt contre lui : l'idéal romantique déformait parfois la vérité
pour des raisons esthétiques ou sentimentales, et par goût du rêve, du mystère, du fantastique, de
l'imagination. En relation avec le positivisme et le scientisme, cette nouvelle école professe le respect des
faits matériels, l'étude des hommes d'après leurs comportements.
Le premier domaine d'élection du réalisme est le roman qui connaît un grand essor en cette fin du XIX°.
Balzac fait du romancier un historien du présent, il se passionne pour l'étude des mœurs, allant des scènes de
la vie privée aux scènes de la vie de province, et de la vie parisienne : Le Père Goriot, Eugénie Grandet, Le
Lys dans la vallée, Illusions perdues, Le Médecin de campagne.
Flaubert s’attache à produire un effet de réel, en peignant avec un souci constant du détail et de la
vraisemblance, les décors, les personnages et les faits de la société. Stendhal parle du roman comme d'un
miroir, il se situe entre romantisme et réalisme avec Le Rouge et le Noir 1830, La Chartreuse de Parme
1839.
En peinture, le souci d'authenticité et les scènes de la vie quotidienne deviennent pour les artistes le sujet et
la source de recherches créatrices Honoré Daumier (1808-1879) Jean-François Millet (1814-1879)
Les Glaneuses en 1957. Gustave Courbet (1819-1877) : L'atelier du peintre.
Le Parnasse se fait jour contre l’effusion du romantisme. Ce mouvement veut recentrer la poésie sur le
travail formel du poète et développe la théorie de l’art pou l’art ; Héritière de Théophile Gauthier, cette école
est représentée par Leconte de Lisle (1818-1894) avec Poèmes antiques, poèmes barbares, et Théodore de
Banville (1823-1891) avec Odettes, Odes funambulesques.
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