4
institutionnelles, tant le dirigisme étatique est omniprésent ; mais aussi sur des
logiques économiques et financières, tant ce levier contribuera à entretenir les
principales dynamiques enclenchées par les pouvoirs publics6.
Les politiques publiques bien conçues participent de cette démarche
objectivée, car s’agissant de l’action dans le domaine administratif, donc hors
marché, les actions séparées des différents acteurs ne conduisent pas à
l’optimum. Le problème de la faible performance du secteur public industriel
n`est pas forcément dans sa nature, mais dans ses modes de gestion. La
privatisation n’est pas non plus la forme de gestion devant conduire au
développement durable et global dans toutes les situations. Pour l’un comme
pour l’autre, des conditions objectives sont nécessaires pour leurs succès. Ces
conditions relèvent de la capacité managériale de l’Etat à définir et à conduire des
politiques publiques reposant sur un savoir et une autorité légitime. Le
management des politiques publiques constituerait une de ces nouvelles
approches. Mais doit-on gérer un pays comme on gère une entreprise ?7
Le concept d’État stratège est ainsi devenu une référence, très largement
mobilisée dans des discours d’horizons divers, pour initier la réforme de l’État, le
mettre en capacité d’agir de manière efficace et même efficiente, pour déployer
une démarche porteuse d’avenir. Il préconise de croiser les réflexions sur la
situation d’aujourd’hui et préciser ce que pourrait être une nouvelle conception de
l’État stratège. Il s’agit ainsi de tirer les leçons des expériences reconnues, sur la base
d’un diagnostic partagé et sans complaisance, en mobilisant les connaissances
d’experts, praticiens et scientifiques, relevant de domaines de compétences variés,
pour déboucher sur des préconisations
L’objet de notre séminaire est de prendre la mesure du niveau et de la
qualité des choix et politiques publiques à travers leur analyse minutieuse. A
l’instar de l’ouvrage8 de la Commission scientifique «Économie publique » du
CIRIEC-France, il convient de partir des objectifs qui sont assignés à l’État
stratège, de s’intéresser au mode d’organisation, puis aux modalités de mise en
œuvre de l’action d’un État national en même temps très inséré dans un contexte
régional et international contraignant, et, amené à décliner son action de manière
particulière dans différents secteurs d’activité. Il s’agira d’analyser les
prérogatives et la portée de l’action de l’État à travers une démarche rétrospective
afin de poser les jalons de la démarche prospective d’un Etat qui se veut stratège.
S’y trouvent notamment précisées les orientations à donner dans le champ des
politiques de mutation du système productif, d’investissement, de cohésion
sociale et territoriale, enfin d’emploi et de chômage.9 « L’Etat stratège doit
combiner intelligemment la régulation des activités économiques et sociales, la
production des services collectifs et la planification du développement10 » en
fonction de la démarche prospective envisagée.
6 Ahmed Zaïd M. & Bance Ph., 2015, What public governance with respect to public enterprises in rent
economy, Annals of Public and Cooperative Economics, Vol. 86, Issue 4, pp. 657-681, Wiley Blackwell.
7 Belmihoub Md Chérif, op. cit.
8 Bance Ph. (ss direct.), 2016, « Quel modèle d’État stratège en France ? », CIRIEC-France
9 Bance Ph. (ss direct.), 2016, op. cit.
10 Bance Ph. et Fournier J., in Bance Ph. (ss direct.), 2016, op. cit. p. 419