Notes Femelle

Système génital féminin
Version du 26/08/2015
Charles Nicaise
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Chapitre 10
Système Génital Féminin

Système génital féminin
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10 Le système génital femelle
10.1 Fonctions et organisation générale
Le système génital femelle est responsable de :
- la production des gamètes femelles = ovules
- l’accueil des gamètes mâles en vue de la fécondation
- fournir un environnement propice à la fécondation
- fournir un environnement propice à l’implantation et au développement
d’un embryon au cours de la grossesse
- l’expulsion du fœtus au terme de la grossesse (38-40 semaines chez l’espèce
humaine)
- la production des hormones sexuelles femelles
L'appareil génital féminin regroupe un ensemble d'organes situés dans la cavité
pelvienne :
- les ovaires : lieu de production des gamètes et des hormones femelles
- les trompes de Fallope : tube musculaire lieu de la fécondation
- l'utérus : lieu de la nidation et du développement de l’embryon
- le vagin : lieu du dépôt des gamètes mâles lors de la copulation
- les organes génitaux externes : le Mont de Vénus, la vulve qui comprend le
vestibule, les petites lèvres, les grandes lèvres et le clitoris.
Fonctions de l’appareil génital féminin.
A la différence de nombreux autres mammifères, la femme ovule à intervalles
réguliers (tous les 28 jours en moyenne) tout au long de l’année en période génitale1 ;
c’est le cycle ovarien. Puisque les tissus d’autres espèces ne reflètent pas avec
1 De la puberté à la ménopause (soit approximativement de 15 à 50 ans).

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exactitude les transformations observées chez l’espèce humaine, seuls les tissus
humains seront décrits dans ce chapitre.
10.2 Les ovaires
10.2.1 Fonctions
Les ovaires sont deux petits organes pairs ovoïdes, de 4 cm de long sur 1,5 cm
d'épaisseur, situés latéralement à gauche et à droite dans la cavité pelvienne. De la
puberté à la ménopause, ils assurent deux fonctions essentielles :
- la production d'ovocytes matures (=ovules), fonction assimilée à une fonction
exocrine
- la sécrétion d'hormones stéroïdes (oestrogènes et
progestérone), fonction endocrine.
Pendant cette période, l’ovaire est soumis au stimulus
hormonal hypophysaire FSH et LH de manière cyclique; il
subit dès lors une évolution cyclique appelée cycle ovarien.
Chez la femme, il dure 28 jours et se divise en 3 phases :
- la phase folliculaire ou folliculogénèse (J1 à J13)
pendant laquelle plusieurs ovocytes maturent
- l’ovulation (J14) qui conduit à l’ovulation d’un
ovocyte fécondable
- la phase lutéale (J15 à J28) qui prépare l’utérus à
la nidation, via la sécrétion d’oestrogènes et de
progestérone
Le cycle ovarien. 1 : la phase folliculaire (folliculogénèse). 2 : ovulation. 3 : phase lutéale. Alors que
la FSH et LH hypophysaires agissent sur l’ovaire pour permettre la folliculogénèse, l’ovaire se met à
sécréter des quantités significatives d’oestrogènes et de progestérone qui vont influencer l’endomètre,
les trompes de Fallope et le col utérin.
La durée et la
survenue de
chaque phase est
sujet à variations
interindividuelles.
Sont renseignées
les moyennes
calculées sur un
cycle ovarien de
28 jours.

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10.2.2 Structure macroscopique
L'ovaire est rattaché au ligament large par un repli péritonéal, le mésovarium
qui permet le passage de vaisseaux et de nerfs au niveau du hile ovarien. L’ovaire
n’est pas un organe encapsulé. A la place, il est recouvert de l’épithélium ovarien,
cubique ou cylindrique bas simple. Bien qu’il soit aussi appelé épithélium germinatif,
il n’est pas à l’origine de la gamétogénèse. La surface des cellules épithéliales porte
des microvillosités et des cils. Sous l’épithélium, une membrane basale associée à des
fibres de collagène forme l’albuginée et donne la teinte blanchâtre à l'ovaire à l'état
frais.
Une coupe sagittale de l’ovaire permet de le diviser en 3 parties : le hile, la
médullaire et le cortex.
10.2.3 Structure histologique
La zone médullaire est formée de tissu conjonctif fibreux dans lequel circulent
les vaisseaux sanguins, les vaisseaux lymphatiques et les nerfs; on note la présence
d'artères spiralées appelées artères hélicines. Dans la médullaire et le hile, il subsiste
les vestiges embryologiques du canal de Wolff et des amas de cellules du hile =
cellules de Berger2.
La zone corticale comprend l’épithélium germinatif, l’albuginée, et sous celle-ci
un stroma cortical riche en cellules (fibroblastes, myofibroblastes) et pauvre en
collagène entourant des follicules ovariens gamètogènes. Les follicules ovariens à
différents stades de maturation contiennent chacun un ovocyte. Il existe aussi des
formes de dégénérescence des follicules ovariens représentées par les corps fibreux.
Le stroma cortical est composé d’amas denses de cellules fibroblastiques en
forme de fuseaux. Le cytoplasme des cellules stromales est riche en ribosomes,
microfilaments, mitochondries, vésicules de pinocytose et vacuoles lipidiques (car
synthèse de stéroïdes). Des fibres de collagène et de réticuline s’interposent entre les
cellules stromales3. La cellularité du stroma et la quantité de lipides intracellulaires
dépendent de l’imprégnation hormonale. Particulièrement visible au moment de la
grossesse, une augmentation drastique des réserves lipidiques dans les cellules
stromales correspond à la lutéinisation (voir 10.2.6).
Le stroma ovarien a 2 fonctions principales :
- il fournit un support structurel aux follicules ovariens en développement (cf
cellules des thèques)
- il a la capacité de produire les hormones stéroïdes (voir10.2.6)
2 Les cellules du hile sont équivalentes aux cellules interstitielles testiculaires (cellules de Leydig).
Elles sont ovalaires, avec un cytoplasme granuleux éosinophile contenant des pigments bruns de
lipofuscine. Parfois, elles contiennent des cristalloïdes de Reinke.
3 Au cours du vieillissement, le cortex ovarien accumule des fibres de collagène et à la ménopause la
fibrose est presque généralisée.
La double fonction ovarienne exocrine et endocrine, s'exerce au sein d'une même
unité fonctionnelle morphologique : le follicule ovarien.

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10.2.4 La folliculogénèse
10.2.4.1 Définition
C’est l’ensemble des processus par lesquels un follicule primordial se développe
en follicule de de Graaf pour atteindre l’ovulation (<0.1%) ou régresse par apoptose
(99.9%). On distingue donc deux types de follicules : les follicules évolutifs ou
gamétogènes dont un seul par cycle atteindra la maturité et pondra un ovule et les
follicules involutifs, les "non élus", qui dégénèreront.
La folliculogénèse est un processus continu, de la puberté à la ménopause et a
lieu au sein du cortex ovarien.
Au sein de l’ovaire adulte, il existe différents types de follicules évolutifs
correspondant à des stades de maturation progressive qui au cours du cycle ovarien
sont chronologiquement :
1. le follicule primordial
2. le follicule primaire
3. le follicule secondaire
4. le follicule tertiaire antral
5. le follicule tertiraire mûr ou follicule de de Graaf
Stades de la folliculogénèse.
Il est important de noter que chaque follicule, du stade primordial à la phase pré-
ovulatoire, contient un ovocyte de premier ordre ou ovocyte I bloqué au stade
prophase de la méiose I (stade diplotène/diacynèse) et toujours diploïde. Voici
quelques éléments d’embryologie et de reproduction permettant de comprendre la
méiose chez la femme :