COURS N1 / N2 APNEE PHYSIOLOGIE 1) Adaptation du corps humain 1-1) Cardiovasculaire 1-2) Vasoconstriction périphérique 1-3) Bloodshift RESPIRATION 2) La mécanique ventilatoire 2-1) Présentation 2-2) Volumes pulmonaires 2-3) Notion d’espace mort anatomique 2-4) Comment bien respirer 2-5) Exercices respiratoires préparatoires à une apnée 1) Adaptation du corps humain Le corps humain présente des caractéristiques d'adaptation au milieu marin, rappel de son origine aquatique. Ainsi certains réflexes, que l'on retrouve chez les mammifères marins, peuvent êtres développés par l'entraînement. 1-1) Cardiovasculaire La bradycardie est un ralentissement cardiaque dû à un phénomène réflexe. Elle débute dès les premières secondes de l’immersion en apnée et atteint son intensité maximale à partir de la 20ème seconde d’immersion. Le rythme cardiaque est commandé par le nerf vagal. Le nerf trijumeau qui innerve tout le visage transmettrait ce réflexe. Dès l’immersion, celui-ci ralentit le rythme de 20 % sans entraînement. L’entraînement amplifie cette réponse qui est sans rapport avec la profondeur. 2 facteurs interviennent : - la température de l’eau : la bradycardie est d’autant plus marquée que la température de l’eau est basse, - le contact de l’eau avec la peau : thermorécepteurs cutanés abondants au niveau de la face 1-2) Vasoconstriction périphérique La vasoconstriction périphérique est liée à l’immersion et à la température de l’eau. Plus la différence de température est importante entre l'eau et l'air, plus le réflexe est important. Tous les vertébrés connaissent ce réflexe. Les vaisseaux sanguins périphériques diminuent de diamètre, ainsi le sang est refoulé vers les organes vitaux comme le cœur, le cerveau et les reins. Ces organes sont en effet primordiaux et, sans oxygène, le cœur et le cerveau sont lésés de manière irréversible. 1-3) Bloodshift À trente mètres sous l’eau, les poumons atteignent un volume de 1,5 litres (volume résiduel moyen) contre 5 ou 6 litres en surface (volume moyen chez un individu mâle). Or, la cage thoracique ne peut pas se comprimer de façon illimitée. Il en résulte une dépression relative à l'intérieur de la cage thoracique. Cette dépression tend à être comblée par l’afflux de sang provenant des organes périphériques (membres inférieurs et supérieurs, région abdominale). Ce phénomène appelé bloodshift (ou érection pulmonaire) permet d’augmenter la résistance de la cage thoracique à la pression extérieure et évite les déchirements des muscles ou des tissus. Présent chez les mammifères marins, c’est une adaptation aux grandes profondeurs. Chez l'Homme, cela nécessite une lente adaptation par l'approche progressive de profondeurs croissantes (surtout lors de l'atteinte de profondeur ou le volume résiduel est atteint). Le risque majeur de la progression en profondeur lié à ces conditions physiologiques particulières est l'œdème aigu du poumon (dit OAP). 2) La mécanique ventilatoire 2-1) Présentation Le diaphragme est le principal muscle de la ventilation. Lors d'une inspiration, il s’abaisse, alors que les muscles releveurs des côtes (dont les intercostaux externes) se contractent. La solidarité de l'ensemble crée une augmentation de volume de la cage thoracique, ce qui fait baisser la pression dans les poumons où l'air s'engouffre, aspiré par dépression. C'est une phase active. A l'inverse, lors d'une expiration, les muscles des côtes et le diaphragme se relâchent. La baisse du volume thoracique entraîne une augmentation de pression qui expulse l'air vers l'extérieur. Cette phase est passive pour un individu au repos. Elle devient active par la contraction des abdominaux et des muscles qui abaissent les côtes (dont les intercostaux internes). 2-2) Volumes pulmonaires ² 2-3) Notion d’espace mort anatomique 2-4) Comment bien respirer Il est important de bien savoir respirer. Chacun de nous possède un potentiel respiratoire plus ou moins bien exploité. A savoir que nous n'utilisons qu'un faible pourcentage de notre capacité respiratoire. Chez un adulte en bonne santé, le rythme respiratoire est d’environ 15 à 20 respirations par minute. Les 3 temps de la respiration : 1er temps: RESPIRATION ABDOMINALE Elle est destinée à remplir la partie inférieure des poumons à la hauteur du diaphragme. Il va s'agir pour nous de pousser les muscles abdominaux en avant, tout en laissant naturellement pénétrer l'air dans cette région. L'expiration se fera par la contraction des muscles de cette partie, ce qui produira un mouvement inverse à celui de l'inspiration. 2e temps: RESPIRATION THORACIQUE Remplir la partie médiane des poumons à la hauteur des côtes. Vous devez écarter les côtes comme par un mouvement de soufflet tout en laissant pénétrer l'air. L'expiration sera l'effet du mouvement inverse. 3e temps: RESPIRATION SUPÉRIEURE Destinée à oxygéner la partie supérieure des poumons. Vous laissez pénétrer l'air en gonflant le haut de la cage thoracique. Les clavicules se soulèveront légèrement sans que vous fassiez un effort dans ce sens. L'expiration sera l'inverse. Lors de la phase de préparation ventilatoire, l’expiration doit être du double de temps de l’inspiration. On ne force jamais sur l’expiration qui doit rester passive. Respirer calmement et de façon naturelle. Lors de la dernière inspiration avant l’apnée, celle ci doit être lente et durer plusieurs secondes en ouvrant bien la bouche. La ventilation au tuba en position horizontale est préférable (visage dans l’eau). Mais le tuba augmente l’espace mort et le porter peut être une gène lors de l’apnée dynamique. La ventilation sur le dos en surface est très relaxante mais l’on ne bénéficie pas de la bradycardie faciale. La technique de la carpe: manœuvre de pompage respiratoire (« l’air est avalé ») destinée à augmenter le volume d’air comprimé dans les poumons. Cette technique est réservée aux apnéistes confirmés. Inconvénient et risque: La carpe augmente le rythme cardiaque: l’abaissement du rythme cardiaque pendant l’apnée est plus long à se réaliser. De plus, des décollements de la plèvre nécessitant une intervention chirurgicale sont apparus chez certains sujets. Ne jamais pratiquer l’hyperventilation (voir le 1er cours sur les accidents). 2-5) Exercices respiratoires préparatoires à une apnée: A terre (faire plusieurs séries): I – Respiration 2 temps: - 5“ inspiration, 5“ expiration idem sur 10“ II - Respiration cycle carré (4 temps): - 5“ inspiration, 5“ apnée poumons pleins, 5“ expiration, 5“ apnée poumons vides idem sur 10“ 8“ inspiration, 4“ apnée poumons pleins, 16“ expiration, 4“ apnée poumons vides III – Faire une expiration très longue en prononçant le son O en rentrant le ventre IV – Allongé sur le dos, les mains sur le ventre, on perçoit le mouvement respiratoire Dans l’eau : I - Statique poumons vides: 15“ poumons vides, R30“ surface 30“ , R45“ 45“ , R1’ 1’ et + II - Statique expiration continue: 1’ expiration continue, R1’30 surface 1’15 , R1’30 1’30 III – Dynamique sans palmes : Phoque (l’ascenseur): expirer lentement jusqu’à toucher le sol avec ses pieds, puis se pousser en surface, respirer 1 ou 2 fois puis expirer … Avec des variantes: 25m avec 1 ou 2 pas au fond, 25m en feuille morte ou en rampant, 25m en dauphin (en poumons pleins) IV - Se tracter sous la ligne d’eau uniquement à la force des bras: poumons pleins ou expiration continue ou poumons vides V – Dynamique avec palmes: en comptant le nombre d’inspirations de récupération en surface: 10x 25m apnée poumons pleins, récup 10 inspirations en surf, puis 9, 8, 7, 6, 7, 8, 9, 10