Dangers et risques associés
aux agents infectieu
x
Les risques chez les pompiers
Michèle Tremblay, DRSP de Montréal-Centre
Chantal Bertrand, CLSC du Centre-de-la-Madeleine
Chantal Beaulieu, CSST – D.R. Longueui
l
Claire Marien, APSSA
P
TABLE DES MATIÈRES
1. PROBLÉMATIQUE........................................................................................................................3
1.1 M
ISE EN SITUATION
.......................................................................................................................3
1.2 S
OMMAIRE DE LA LITTÉRATURE DES INFECTIONS CHEZ LES POMPIERS
..............................................4
1.3 A
GENTS PATHOGÈNES TRANSMISSIBLES PAR CONTACT
:
VOIE SANGUINE
........................................4
1.3.1 Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le sang.......4
1.3.2 Expositions professionnelles rapportées............................................................................7
1.3.3 Fréquence des infections chez les pompiers........................................................................7
1.3.4 Avis de vaccination contre l’hépatite B déjà émis ..............................................................8
1.4 A
UTRES AGENTS INFECTIEUX
...................................................................................................10
1.4.1 Tétanos.............................................................................................................................10
1.4.2 Poux, gale.........................................................................................................................11
1.4.3 Autres infections (virale, bactérienne, mycotique)...............................................................11
2. DESCRIPTION ET ÉTAT DU GROUPE CIBLÉ ..........................................................................13
2.1 P
OMPIERS
..................................................................................................................................13
2.1.1 Permanents ......................................................................................................................13
2.1.2 À temps partiel..................................................................................................................13
2.2 P
ERCEPTION DU MILIEU
(
TRAVAILLEURS
/
EMPLOYEURS
) ...............................................................14
2.2.1 Perception des employeurs..............................................................................................14
2.2.2 Perception des pompiers..................................................................................................14
3. FRÉQUENCE ET COÛT DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES..............................................16
4. RECOMMANDATIONS................................................................................................................17
4.1 V
ACCINATION EN PRÉ
-
EXPOSITION CONTRE LE
VHB .......................................................................17
4.2 V
ACCINATION EN PRÉ
-
EXPOSITION CONTRE LE TÉTANOS
.................................................................18
5. BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................................19
LES RISQUES CHEZ LES POMPIERS
1. PROBLÉMATIQUE
1.1 Mise en situation
Les pompiers ont de fréquents contacts avec le public. Sur les lieux d'un incendie, ils
peuvent être appelés à administrer les premiers soins à une personne blessée (intervenants
d’urgence).
Lors de l'utilisation des pinces et ciseaux de décarcération, les pompiers peuvent avoir à
toucher ou déplacer des personnes blessées. Ils peuvent avoir à ce moment là des contacts
avec du sang ou d'autres liquides biologiques.
Les pompiers peuvent se blesser ou se couper durant leur travail.
Il est donc extrêmement pertinent de bien identifier les principaux agents infectieux et
d'évaluer leur importance dans le cadre du travail de pompier.
De façon résumée et synthétique, les agents biologiques peuvent être ainsi divisés :
agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via le sang ou les
liquides biologiques visiblement teintés de sang, soit : le virus de l’hépatite B, le virus
de l’hépatite C et le virus de l’immunodéficience humaine. Tel qu'il sera discuté plus en
détail, ce sont ces agents qui constituent des risques pour les pompiers;
agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via la voie
fécale/orale: ces pathogènes (ex. : hépatite A, salmonellose) ne constituent pas un
risque professionnel pour les pompiers;
agents infectieux qui se transmettent par contact avec de la terre : ces pathogènes
(ex. : tétanos) peuvent constituer un risque professionnel pour les pompiers;
agents infectieux transmis par voie aérienne : ex. :tuberculose: compte tenu du type
de contact avec la population, ce pathogène ne constitue pas un risque professionnel
pour les pompiers. En effet, sauf dans des situations exceptionnelles, la durée de
contact avec cet agent pathogène est trop courte pour occasionner un risque
professionnel. À titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était
contagieux, Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées
voisines du passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures (Isler, 2001);
agents infectieux transmis par contact direct cutané (ex. : gale, pédiculose); le risque
professionnel est peu important;
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers 3
agents infectieux transmis par des animaux (zoonoses : ex.: rage); le risque
professionnel est peu important à cause de la rareté des contacts.
1.2 Sommaire de la littérature des infections chez les pompiers
La littérature scientifique qui traite des risques biologiques chez les pompiers porte presque
exclusivement sur les pathogènes transmissibles par le sang : virus de l’hépatite B, virus de
l’hépatite C, virus de l’immunodéficience humaine. C'est pourquoi ces agents biologiques
seront traités en détail.
Le ratio du nombre de décès observés chez les pompiers sur le nombre de décès attendus
dans la catégorie des maladies infectieuses et parasitaires (CIM 210-239) est toujours dans
les études très inférieur à 1, et ce, de façon statistiquement significative (Demers et autres,
1992; Feuer et autres, 1986, Baris D et autres, 2001). Ceci signifie donc que les infections
ne sont pas une cause de mortalité professionnelle importante chez les pompiers.
1.3 Agents pathogènes transmissibles par contact : voie sanguine
1.3.1 Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le
sang
(Virus de l’hépatite B, virus de l’hépatite C et virus de l’immunodéficience humaine).
Cette probabilité est fonction de la fréquence d’infection dans la clientèle desservie par les
pompiers, des tâches particulières effectuées par les pompiers et l’utilisation des mesures
de prévention.
1.3.1.1 Épidémiologie dans la population générale
Hépatite B
On estime, en 2000, qu'environ 0.5 % de la population canadienne (0,6 % pour le Québec)
est infectée par le virus de l'hépatite B et peut le transmettre. Ces taux sont assez stables
depuis le début des années 1990, au niveau canadien et au niveau du Québec.
Entre 1994 et 1998 cependant, le nombre de cas d’hépatites B déclarés tend à diminuer de
façon constante (1895 cas en 1994 vs 1292 en 1998). La même tendance se retrouve à
Montréal, région socio-sanitaire qui compte les nombres les plus élevés (730 cas en 1998)
et en même temps, les plus hauts taux d’hépatite B du Québec (MSSS, 2001).
Hépatite C
La prévalence de l'infection dans le monde se situerait autour de 3 %. Cependant, on estime
que moins de 1 % de la population canadienne est infectée ou a été infectée par le VHC.
Dans l'ensemble, la majorité des cas se retrouvent chez les 30 à 49 ans (post-transfusion).
Les nouveaux cas d'hépatite C surviennent surtout chez des personnes de 20 à 39 ans qui
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers 4
utilisent des drogues par injection. Actuellement, l’utilisation de drogues injectables est
responsable de 63 % des nouveaux cas d’hépatite C (Zou S et Tepper M, 2001).
Au Québec, on estime que de 40 000 à 50 000 personnes seraient infectées par le VHC.
La prévalence se situerait près de 5,5/1 000 (0,55 %) et les hommes seraient infectés deux
fois plus souvent que les femmes. À Montréal, la prévalence est plus élevée et serait autour
de 15/1 000 (1,5 %) (Cox J et autres, 2001).
Infection par le VIH
Au Canada, plus de 17 000 personnes ont été infectées entre 1979 (découverte de
l’infection) et le début de l’an 2000.
Onze personnes au Canada seraient nouvellement infectées chaque jour et une au Québec.
L’infection par le VIH continue cependant de progresser, touchant de plus en plus les
utilisateurs de drogues par injection et les personnes hétérosexuelles. Au Canada, au début
de 1999, plus de 46 000 personnes avaient été détectées VIH+ par des tests sanguins
(Santé Canada, 2000).
Au Québec, à la fin de 1996, on estimé que près de 14 000 adultes étaient infectés par le
VIH. Le taux de prévalence (nombre de personnes ayant l’infection à un moment donné) est
donc de 2,2 par 1 000 adultes (1 adulte sur 500). À Montréal, région la plus touchée, ce
taux serait d’environ 6,4 par 1 000 adultes (1 adulte sur 200) (MSSS, 2000a)
Les principales populations touchées par l’infection au Québec sont (MSSS, 2000a) :
hommes homo et bisexuels : ils représentent plus de 60 % de tous les cas
d’infection. Dans cette population cependant, le nombre de nouveaux cas par an
diminue depuis 1986;
personnes originaires de pays où la transmission hétérosexuelle prédomine
(pays endémiques pour le VIH) : elles ont constitué, principalement les
personnes originaires d’Haïti, la majorité des cas de sida déclarés jusqu’en 1984;
depuis l’augmentation annuelle de leur nombre demeure assez stable;
utilisateurs de drogues injectables (UDI). Cette population a commencé à être
infectée depuis 1985 et a augmenté depuis de façon très importante. Ils
représentent 21 % des personnes infectées au Québec et près de 45 % des
nouvelles personnes infectées en 1996 sont des UDI. Des estimations récentes
(Santé Canada, 2000) démontrent que 34 % des nouveaux cas d’infection au
VIH au Canada sont attribuables à l’utilisation des drogues injectables (cocaïne
et héroïne surtout). La progression de l’infection dans ce groupe est donc la plus
importante et prend des proportions inquiétantes;
population hétérosexuelle, enfants nés de mères infectées, personnes ayant
acquis l’infection à la suite de transfusion de sang et de produits sanguins.
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