Comment lutter contre
la renouée du Japon?
Qu’est-ce que la renouée du Japon ?
La renouée du Japon (Fallopia japonica) est une plante
originaire de l’est de l’Asie (Chine, Taïwan, Japon). Introduite
au milieu du 19ème siècle en Europe à des fins ornementales,
mellifères et agricoles, cette plante a rapidement colonisé le
nord de l’Europe occidentale.
Cette expansion remarquable s’explique principalement par
un système de croissance rapide et des conditions de
développement très variées.
La renouée du Japon est une plante vivace dont les parties
aériennes meurent chaque année aux premières gelées. Les
parties souterraines (rhizomes) passent l’hiver au repos puis
alimentent de nouveaux bourgeons au printemps suivant.
La renouée du Japon s’accommode quelque soit la nature du
sol, l’exposition, le climat et l’altitude : elle s’installe à peu près
partout. On la trouve de manière plus abondante dans les zones
remaniées par l’homme, les milieux ouverts et le long des cours
d’eau.
Comment la reconnaître ?
massifs pouvant aller jusqu’ à 4 m de haut
feuilles vertes brièvement pétiolées, ovales et tronquées à la
base, grandes comme une main
tiges creuses (rappelant le bambou), vigoureuses,
souples, vertes, mouchetées de rouge sombre puis étalées
horizontalement au sommet
fleurs blanches à blanchâtres apparaissant en fin d’été, petites
et groupées en épi
Comment se propage-t-elle ?
Bien qu’en France ses graines soient stériles, pour se développer démesurément et coloniser de nouveaux
milieux, la renouée du Japon use de différentes stratégies, telles que :
la reproduction végétative par formation et progression de rhizomes dans le sol : les rhizomes sont les tiges
souterraines vivaces qui poussent horizontalement et émettent chaque année de nouvelles tiges aériennes et de
nouvelles racines. La propagation d’un rhizome peut atteindre 4 mètres par an, donnant naissance à de nombreux
plants et rhizomes.
la reproduction par bouturage : très vigoureuse, 1 gramme de tige ou de rhizome de renouée peut donner
naissance à un nouveau plant, puis un nouveau massif. Il est donc impératif de veiller à ce que ne soient pas
disséminés de fragments de renouée par le vent, les cours d’eau, les roues des engins ou le transport de terre ou de
débris contaminés.
la reproduction par oppression : son feuillage dense prive de lumière les autres plantes présentes, et ses racines
sécrètent des toxines qui empêchent le développement de nouvelles espèces aux alentours.
Massif de renouée du Japon
Nézel
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Quels impacts sur le milieu ?
La propagation rapide de la plante induit de nombreux méfaits :
• déstabilisation des berges (phénomènes érosifs amplifiés),
• banalisation du milieu (appauvrissement de la diversité floristique),
• dégâts sur les ouvrages enterrés (réseaux et canalisations déchaussés par les racines).
Comment agir ?
L’enlèvement de tous les rhizomes présents dans le sol est illusoire,
la meilleure solution est la prévention pour empêcher toute nouvelle colonisation.
Quelques techniques permettent d’affaiblir la plante :
Précautions particulières :
les tiges et fragments arrachés
ou fauchés doivent être
brûlés sur site. Ne laisser aucun fragment
dériver dans le cours d’eau afin d’éviter
l’implantation de nouveaux foyers en aval.
Plus le massif est important, plus l’intervention sera longue (pouvant prendre plusieurs années) et fastidieuse (moyens
humains importants). Ainsi, il convient de traiter soigneusement et régulièrement chaque nouveau foyer.
Mesure d’accompagnement possible : en l’absence de concurrence lumineuse la renouée du Japon se développe
de « façon optimale ». Ainsi, la plantation ou le bouturage d’essences locales à croissance rapide (saules par exemple)
permet, à moyen terme, de limiter l’afflux lumineux sur le massif de renouée, diminuant ainsi sa propagation.
Pour toutes questions ou informations complémentaires
vous pouvez contacter les techniciens de rivières du COBAHMA-EPTB Mauldre :
06.80.88.20.12 ou 06.74.89.92.32
!
> L’arrachage manuel
Il consiste à tirer sur la tige récemment sortie de terre.
Cette technique est à privilégier sur des zones récemment
infectées et sur les plants en première année végétative, car
leur enracinement est encore peu profond.
Surface traitée : petite à moyenne
Période d’intervention : avril ou mai
> Le pâturage
Le pâturage par des ovins et des caprins produit de
bons résultats. Cependant, l’appétence étant faible, les
animaux ne mangeront les renouées qu’en dernier choix. Le
pâturage doit se faire pendant plusieurs années consécutives
pour avoir un impact positif. Il y a cependant risque de
bouturage si l’animal délaisse un bout de tige. Cette méthode
doit donc être assortie d’une surveillance.
Surface traitée : grande
Période d’intervention : d’avril à octobre
> La fauche
Elle consiste à faucher le massif, en dessous
des premiers nœuds lorsque les plantes atteignent
1m de hauteur. Il faut alors répéter la fauche
fréquemment, au cours de la saison de végétation
pour épuiser la plante. La coupe doit être nette.
Le meilleur instrument est la faux ou, à défaut, la
débroussailleuse à lames qui provoque une coupe
plus franche qu’une débroussailleuse à fil. Les
épareuses sont à proscrire car elles déchiquettent la
tige, et peuvent projeter des fragments à plusieurs
mètres.
Surface traitée : petite à grande
Période d’intervention : d’avril à octobre, 6 à 8
fauches sont nécessaires et pendant plusieurs
années
À ne pas faire
Outre le fait qu’il est interdit d’utiliser des pesticides, et donc des produits désherbants, à moins de 5 mètres d’un cours
d’eau ou d’un plan d’eau, le traitement de la renouée par produits chimiques est inefficace : les racines descendent à plus
de 10 mètres de profondeur en formant un tissu très dense, ce qui lui permet de résister aux produits et de rester vivace en
sous-sol. La recolonisation de la plante est toujours constatée.
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EPTB Mauldre
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A
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MA
Massif de renouée
Bazoches-sur-Guyonne
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Qu’est-ce que la jussie ?
La jussie est une plante aquatique vivace,
d’origine américaine, aux longues tiges
horizontales avec des fleurs jaune vif à 5 pétales.
Elle se développe dans les eaux stagnantes ou
faiblement courantes : plans d’eau (jusqu’à 3 m
de profondeur), parties lentes des cours d’eau,
fossés, atterrissements et zones humides. Elle
colonise les lieux bien éclairés. Ainsi, l’absence de
végétation sur les berges d’un cours d’eau est un
facteur favorable à son implantation.
En France on distingue 2 espèces de jussies envahissantes
Dynamique de propagation
La jussie se développe le plus souvent depuis la berge, à l’interface sol/eau, et avance ensuite sur l’eau grâce
à de longues tiges flottantes : les stolons. À croissance rapide, c’est une plante qui peut doubler sa masse en deux
semaines et recouvrir la surface d’une rivière ou d’un étang en formant un herbier dense et inextricable. Un simple
bouturage suffit à son enracinement. Ainsi, chaque fragment de tige comportant un nœud peut bouturer et
former très rapidement un nouvel herbier de jussie.
Depuis 2007, les jussies envahissantes sont interdites de commercialisation, de transport et
d’introduction dans le milieu naturel volontairement ou involontairement (arrêté ministériel
du 2 mai 2007).
> Ludwigia peploïdes
(petites fleurs)
• Feuilles ovales allongées
de 8 à 10 cm de longueur
• Fleurs de 2 à 3 cm de
diamètre avec pétales
non joints.
> Ludwigia grandiflora
(grandes fleurs)
• Feuilles allongées plus ou
moins poilues d’environ 2 cm
de large et 10 cm de long
• Les fleurs atteignent un
diamètre de 3 à 6 cm
avec des pétales qui se
chevauchent.
!
Comment lutter contre
la jussie?
Ludwigia grandiflora
Aulnay-sur-Mauldre
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Quel impact sur le milieu ?
Impacts sur les espèces :
1> Quand la jussie se développe, elle entre en compétition avec
les espèces présentes et prend leur place.
2> Lorsque les herbiers se décomposent, ils génèrent un déficit
en oxygène qui limite ou empêche la vie aquatique, créant des
zones mortes.
3> La baisse de luminosité induite par l’étalement des herbiers sur
la surface de l’eau provoque une diminution de la biodiversité
(mortalité des plantes aquatiques et des poissons).
4> Les herbiers de grande superficie constituent une
gêne pour l’écoulement de l’eau et accélèrent le comblement
des étangs par piégeage des sédiments et accumulation de
matière organique morte.
Impacts sur les activités humaines :
1> L’obstruction des écoulements peut entraîner la formation
d’embâcles (amas de branches et de déchets coincés en travers
d’un cours d’eau, gênant son écoulement normal).
2> La présence d’herbiers importants gêne les activités de
pêche, et de sports nautiques.
3> Par l’altération de l’activité biologique du cours d’eau, la qualité
de la rivière est affectée,ce qui peut compromettre l’arrosage de
potagers par exemple.
Comment agir ?
L’arrachage manuel est la seule action curative efficace.
Il doit être réalisé tôt dans la saison (fin juin/début juillet) à l’émergence de la plante.
La forte capacité de bouturage de la jussie nécessite de prendre beaucoup de précautions lors de son arrachage
(installation de filets par exemple).
Le COBHAMA-EPTB Mauldre peut vous orienter dans vos actions et encadrer des opérations de lutte
contre la jussie.
Pour toutes questions ou informations complémentaires
vous pouvez contacter les techniciens de rivières du COBAHMA-EPTB Mauldre :
06.80.88.20.12 ou 06.74.89.92.32
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EPTB Mauldre
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Herbier de jussie envahissant
le Maldroit à Thiverval Grignon
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