
Projet Régional MENA-DELP
RELEVER LES DEFIS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE A TRAVERS L’ADAPTATION ET L’ATTENUATION
Juillet 2015 2
1 Contexte de l’étude
Les pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient présentent une multitude de paysages et de
milieux diversifiés avec une grande richesse en termes de biodiversité faunistique et
floristique. Ils renferment de nombreux types d'écosystèmes: forestiers, pastoraux, oasiens,
désertiques, côtiers, montagneux, insulaires, et voire même des zones humides.
Ces écosystèmes sont particulièrement menacés par plusieurs facteurs anthropiques et
climatiques, et ne peuvent souvent plus assurer les services indispensables au développement
socio-économique de ces zones et notamment des populations fortement dépendantes de
leurs ressources naturelles. Ces menaces sont d’autant plus intenses dans les régions arides
représentatives de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), qui souffrent du
manque d’eau et de terres arables, et où les impacts de la dégradation des ressources
naturelles et des changements climatiques induisent des problèmes socio-économiques
importants et affectant les moyens de subsistance des populations. Ces dernières sont donc
les premières touchées par les effets combinés de la désertification et des changements
climatiques, et doivent faire face à des pertes économiques considérables et dont les
répercussions sociales sont cruciales.
Les projections climatiques indiquent une élévation continue de la température moyenne, une
diminution des précipitations annuelles ainsi que l’augmentation de la fréquence et de
l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes (risques de sécheresse ou
d’inondations). Le changement climatique pourrait influencer la croissance des arbres, la
fréquence et l’intensité des incendies, ainsi que l’incidence des ravageurs forestiers, et pourrait
déclencher un cercle vicieux de dégradation des terres et des forêts qui affectera durablement
les moyens de subsistance.
Face à ces phénomènes, les forêts et les autres terres boisées jouent un rôle vital dans le
maintien de l’équilibre écologique et l’amélioration des moyens d’existence des populations
en zones arides. Cependant, l’absence d’une bonne compréhension et d’informations précises
fait que l’importance de ces zones est parfois sous-estimée. Force est de constater que les
forêts ou écosystèmes forestiers ne sont pas la première chose qui vient à l’esprit lorsque l’on
pense aux zones arides et de ce fait, les activités de gestion durable et de conservation qui les
concernent au niveau des zones arides n’attirent pas suffisamment de ressources techniques
et d’investissements financiers. Pourtant, près de 18 pour cent des terres émergées en zones
arides sont recouverts de forêts (FAO, mars 2015), et les multiples rôles qu’elles jouent, les
forêts sont peut-être encore plus importantes en zones arides qu’ailleurs. En effet elles :
Renferment une biodiversité adaptée à des conditions écologiques extrêmes ;
Fournissent des biens et services écosystémiques d’une importance vitale ;
Constituent un tampon contre la sécheresse et la désertification ;
Offrent un dispositif de sécurité contre la pauvreté ;
Représentent un capital naturel pour l’atténuation du changement climatique et
l’adaptation à ses effets.
En termes d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets, elles
fournissent des biens et services écosystémiques fondamentaux. Les forêts des zones arides
peuvent aider les populations à s’adapter aux conditions difficiles qui règnent sous un climat
en évolution. En outre, le carbone stocké dans ces écosystèmes, s’il était correctement géré,
pourrait contribuer à atténuer le changement climatique, constituant ainsi un important puits
de carbone dans la région.