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FICHE PAYS
- 2 - © 2015 – UBIFRANCE
En juin 2013, l’appui de l’armée aux millions d’Égyptiens manifestant contre le règne des FM et qui a abouti à l’éviction
de Mohamad Morsi, a été considéré par certains comme un coup d’état militaire, provoquant ainsi une certaine tension
dans les relations avec les États-Unis, dont les critiques à l’égard du Caire ont diminué depuis. Pour une grande majorité
d’Égyptiens, les événements du 30 juin 2013 constituaient comme une « seconde révolution ». L’armée égyptienne,
outre sa place prédominante sur la scène politique, bénéficie également de solides positions sur le plan économique.
Politique extérieure : pays arabe le plus peuplé et stratégiquement le mieux placé (Méditerrannée, Afrique, Moyen-
Orient, Canal de Suez, frontière avec Israël, etc.), l’Égypte apparaît comme un poids lourd régional, non seulement sur
le plan politique et militaire mais également économique. La zone d’influence de l’Égypte est triple : le monde arabe,
l’Afrique et la Méditerranée. L’Égypte a mis un terme aux litiges frontaliers depuis la signature d’un traité de paix avec
Israël en 1978 et malgré un certain froid dans ses relations avec États-Unis suite aux événements de juin-juillet 2013,
elle continue à bénéficier d’une importante aide financière de Washington.
Données économiques
Généralités
La croissance du PIB a atteint 3,6 % au quatrième trimestre 2013-2014 (avril-juin), contre 1,5 % sur la même période de
l’année passée et 2,5 % au trimestre précédent (janvier-mars).
La croissance du trimestre a principalement été tirée par la consommation (à 77,5 %), et dans une moindre mesure par
la consommation publique. En revanche, le solde des échanges extérieurs a contribué négativement à l’économie du
pays. La faible croissance s’accompagne d’une forte inflation, en légère baisse néanmoins en 2013-2014 : 8,2 % pour
l’IPC, contre 9,75 % en 2012-2013, avec une décélération à partir d’octobre 2014, due à la baisse des coûts du pétrole et
des importations de produits alimentaires.
Son PIB (3 314 USD par habitant) fait de l’Égypte un pays à « revenu intermédiaire », comparable au Maroc, mais loin
derrière la Tunisie (environ 4 300 USD), l’Algérie (5 600 USD) ou le Liban (10 000 USD).
Ses indicateurs sociaux restent défavorables : environ un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le
taux d’alphabétisation est encore faible mais en amélioration (environ 74 %).
Malgré sa situation instable, l’Égypte possède toujours des atouts : sa force démographique car la population est
importante, jeune (31 % de la population a moins de 15 ans), et dynamique (2,4 % d’accroissement naturel), et son
économie diversifiée (46 % du PIB est issu des services, 29 % de l’industrie et 15 % de l’agriculture). Les rentrées en
devises (tourisme, hydrocarbures, Canal de Suez) ont considérablement diminué ces quatre dernières années en raison
de la crise, en attendant la reprise économique qui dépend de l’issue de la période de transition et tout d’abord, du
rétablissement de la sécurité et de la stabilité.
Stratégie de développement : le tournant de 2004
L’Égypte est membre de l’OMC depuis sa création en 1995. Elle a passé des accords tarifaires notamment avec l’UE,
l’AELA, les pays membres de la Ligue arabe, les pays d’Afrique de l’Est, les pays du Mercosur, le Maroc, la Tunisie et la
Jordanie. Ainsi, entre 2004 et 2008, le taux moyen pondéré des droits de douane est passé de 14,9 % à 5,6 %.
L’accord d’association avec l’UE a été signé en 2001 dans le cadre du processus de Barcelone et du Partenariat euro-
méditerranéen, lancés en 1995, et est en vigueur depuis juin 2004. L’accord tend au libre-échange entre l’UE et l’Égypte
avec une période de mise en place sur quinze ans.
Ces accords ont exposé l’Égypte à une concurrence internationale accrue, et l’ont contrainte à revoir sa stratégie de
développement. Les réformes entamées en 2004 visaient à rendre l’économie égyptienne plus compétitive en tirant
parti de sa position géographique et de ses avantages comparatifs en infrastructures, coût de main-d’œuvre et en
langue (le dialecte égyptien est compris dans tout le monde arabe), afin de favoriser les investissements étrangers et le
développement de l’offre locale. Avant les troubles post-révolution de janvier 2011, l’Égypte était classée parmi les
10 pays se réformant le plus rapidement (Banque mondiale, 2008, 2009 et 2010).
Les mesures phares de ce programme :
privatisation de plus de 150 entreprises depuis 2004 ;
refonte et simplification du système fiscal (taux unique d’imposition sur les bénéfices à 20 %, instauration d’une
taxe foncière et d’une TVA unique encore en projet, incitations fiscales ciblées) ;