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sont évidemment liés à la politique et aux orientations économiques. A la longue, ces
orientations ont donné lieu à une révolution démontrant un dysfonctionnement qui mérite
d’être étudié pour repérer les limites et les dépasser.
a. Le modèle socialiste destourien (1962-1969)
Le socialisme était adopté en 1962 ; le néo destour promulgue le régime du parti unique en
mars 1963. Toutes les décisions économiques, sociales et politiques incombent à l’Etat seul.
Le rôle de tout autre acteur est alors volontairement anéanti limitant ainsi les initiatives
privées, et absorbant la société civile dans le cadre institutionnel du parti.
Suites aux recommandations de Ben Salah, l’expérience de collectivisation a été entreprise.
Le secteur public a alors cannibalisé le privé en agriculture, commerce, industrie, secteur
bancaire, transport, électricité et mines. Suite à des années de sécheresse, à l’arrêt des aides
financières de la France, la situation économique se détériore et l’expérience de
collectivisation est vouée à l’échec. Le rapport de la banque mondiale montre le déficit des
entreprises publiques tunisiennes. Elle a été abandonnée le 2 Septembre 1969. Hedi Nouira est
alors engagé comme premier ministre. Celui-ci croit en l’importance du rôle que devrait jouer
le secteur privé et tente de redynamiser l’économie.
Le développement régional à cette époque a connu des programmes de développement rural
intégrés, des politiques de réformes structurelles, des pôles de développement qui restent peu
efficaces étant donné que les grands projets d’investissement ou d’infrastructure étaient
destinés à la zone côtière, tous les programmes de remise à niveau de l’intérieur restent vains.
b. Le capitalisme (1970-1986)
La nouvelle orientation proposée par Hedi Nouira fut l’économie de marché et la propriété
privée exactement à l’opposé du collectivisme. La période allant de 1970 à 1981 était
marquée par un essor du secteur privé et de l’emploi manufacturier résultant en une
croissance moyenne de 8.4% par an. La production agricole et le tourisme ont aussi contribué
à cette croissance. Et la crise pétrolière de 1973 et de 1979 a eu des effets positifs avec la
hausse du prix du pétrole et du phosphate. Cependant, les subventions de l’Etat pour certains
produits étaient conservées. L’interventionnisme de l’Etat dans le secteur financier ainsi que
le protectionnisme étaient maintenus. La classe moyenne s’est élargie en cette période.