évidentes mais qui s’avéraient supposer le cinquième postulat sous la forme d’un de ces
nombreux énoncés équivalents.
C’est seulement vers 1820-1830 que quelques mathématiciens aboutissent à l’idée de
prouver le cinquième postulat par l’absurde, c’est-à-dire de fonder une géométrie sur la
négation du cinquième postulat afin de parvenir à une contradiction, mais à leur grande
surprise il n’atteignirent aucune contradiction. Ils découvrirent une géométrie tout à fait
cohérente, la géométrie non-euclidienne.
Les fondateurs :
C’est Nicolaï Ivanovitch Lobachevsky (1793-1855), professeur russe de mathématique et
d'astronomie à l'université de Kazan, puis recteur de cette dernière, qui commence à faire
connaître en premier, dès 1826, sa « Géométrie imaginaire » dans un communiqué :
L'exposition succincte des principes de la géométrie, puis c’est en 1829 dans un exposé
intitulé : Les fondations de la géométrie qu’il développe la géométrie non-euclidienne.
En même temps, indépendamment, Janos Bolyai (1802-1860), fils d’un professeur
hongrois de mathématiques, physique et chimie, publiait en 1832 un opuscule : la science
absolument vraie de l'espace que son père fit imprimer en appendice d'un de ses propres
ouvrages, sur sa découverte de la géométrie non-euclidienne. Le « prince des
mathématiciens » allemand Karl Friedrich Gauss (1777-1855), ami du père de Janos Bolyai,
avait également découvert l’existence d’une géométrie non-euclidienne à la même époque
mais n’avait rien publié heureux d’apprendre que cette fatigue lui avait été épargnée par le fils
de son ami.
Les géométries non-euclidiennes :
Par la négation ou la modification du « postulat des parallèles » on obtient les géométries
non-euclidiennes :
Si on le retire au profit de l'affirmation que deux droites parallèles sont sécantes à l'infini
on obtient la géométrie projective.
Si on le remplace par l'impossibilité, au contraire, de tracer une parallèle à une droite, on
obtient par exemple la géométrie de la sphère (surface à courbure constante positive).
Enfin, si on pose maintenant que par un point extérieur à une droite on peut mener une
infinité de parallèles à cette droite, on obtient la géométrie de Lobatchevski, dite aussi
hyperbolique dont une représentation est la géométrie de la
pseudosphère (surface à courbure constante négative).
C’est l’Italien Eugenio Beltrami (1835-1900), professeur à
l’université de Bologne, puis de Pise, de Rome et de Pavie, qui fut le
premier à trouver une surface où la géométrie de Lobachevsky
s’applique sans contradiction, la pseudosphère. La
pseudosphère est un modèle partiel, elle ne représente pas
tout le plan non-euclidien. Sur cette surface les parallèles
sont représentés par les méridiens.
Pseudosphère en carton construite
par Beltrami (conservée à l’Université de Pavie)
Les modèles :
La découverte de la géométrie non-euclidienne a donné naissance à la
modélisation. Car la géométrie de Lobachevski n’était plus une
représentation de l’espace sensible. C’est pour cela que les
mathématiciens ont dû inventer des modèles, c’est-à-dire des
interprétations euclidiennes de l’espace non-euclidien.
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