Kroumirie et Mogods, au Nord Ouest de la Tunisie. La Kroumirie est la région la plus couverte par les forêts
naturelles de feuillus et notamment de chêne-liège (Quercus suber) et de chêne- zeen (Quercus canariensis). Les
superficies du Chêne-liège sont estimées à 70208 ha en peuplement pur et 13000 ha en peuplement mélangé
avec le Chêne-zeen (IFPN, 2003). Elle est aussi la région la plus arrosée du Pays et appartient, selon la
classification d’Emberger, aux étages bioclimatiques humide inférieur et humide supérieur. Certaines stations
alticoles peuvent atteindre 1500 mm/an.
Toutefois, la pluviométrie est très mal répartie tout le long de l’année avec comme caractéristique principale,
comme c’est le cas dans toutes les régions à climat méditerranéen, cet antagonisme entre une saison estivale
sèche qui peut s’étaler sur une période de 3 à 5 mois (Selmi, 1985 ; Hasnaoui, 1992 ; Ksontini, 1996), et une
autre, hivernale très humide, entraînant l’apparition d’hydromorphie temporaire au niveau du sol et provoquant
des transports solides qui peuvent être très importants dans le cas où le terrain est pas ou peu couvert. Malgré
ces irrégularités climatiques, cette région constitue un véritable réservoir de biodiversité avec l’existence de plus
de 800 espèces végétales et de plusieurs espèces animales (Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Batraciens).
Les quantités d’eau qui tombent, associées au manteau forestier qui couvre cette région, constituent des facteurs
essentiels de l’installation des populations locales qui se fait, presque toujours à proximité des sources d’eau et
des ruisseaux (Mendili, 1986). Ces habitants vont exploiter le milieu naturel pour le bois de chauffe, le
pastoralisme et les cultures vivrières dans les clairières (Hasnaoui, 1995). La Kroumirie constitue aussi le
château d’eau de la Tunisie grâce au réseau de barrages construits ou en cours de l’être. Cette eau est
acheminée, par conduites, vers les régions du Grand Tunis, le Cap Bon et le Sahel, et sert dans les usages
domestiques et d’irrigation.
Les écosystèmes forestiers des régions en question sont de plus en plus menacés, d’une part, sous l’effet
de la pression socio-économique, et notamment après l’avènement de la révolution, mais surtout à
cause des aléas climatiques. Ainsi après chaque accident climatique majeur (sécheresse, canicule, excès d’eau),
on a constaté une recrudescence de la mortalité des chênes et la dégradation de l’état sanitaire des peuplements.
Parmi les causes, l’aléa climatique, la sécheresse en particulier, a été avancée comme une des causes probables
du dépérissement de la chênaie (Hasnaoui, 1992 ; Ben jemaa et Hasnaoui,1996 ; Hasnaoui, 2008). Par ailleurs,
la régénération naturelle par semis des chênaies rencontre des difficultés énormes et ce, non pas pour des
raisons biologiques (la fructification ainsi que la germination des glands se passent d’une manière satisfaisante),
mais plutôt à cause, entre autres, du surpâturage et de ces irrégularités climatiques (Selmi, 1985, Hasnaoui,
1992 et 1998).
Des études approfondies du bilan hydrique de ces écosystèmes et des mécanismes écophysiologiques de gestion
et d’allocation des réserves carbonées par ces espèces, permettront de comprendre le lien fonctionnel entre le
bilan hydrique et la productivité de ces écosystèmes.
Nous pensons, que toute étude de diagnostic de l’état actuel et de pronostic du devenir écologique de ces
écosystèmes et les éventuelles propositions de solutions de gestion des ressources naturelles et de
conduites sylvicoles pour s’adapter aux changements climatiques futurs n’est possible qu’après une bonne
compréhension du fonctionnement de ces écosystèmes.
Mots clés :
Changements
globaux, Ecosystèmes
forestiers Pression
anthropique
Dynamique
régressive,
modélisation
2.2 Travaux pertinents accomplis ou en cours dans le cadre de cette problématique
2.2.1 A l’étranger
Donner un bref historique des recherches menées à l’étranger autour de la même problématique et portant sur la même thématique
envisagée dans la proposition en soulignant l’apport de ces recherches ( notamment sur le plan méthodologique ) , les possibilités
d’adaptation à la Tunisie ( méthodes et résultats )
Pour les propositions faites dans le cadre de recherches régionales ( en réseau, UE, organismes internationaux … ) préciser en quoi
les recherches antérieures faites dans le domaine ne font pas double emploi pour la Tunisie .
Préciser en quoi la proposition de recherche est en cohérence avec ce qui précède .