La familledes Reoviridae,genre Orbivirus comprendentre autreles
virusdelafièvre catarrhaleovine (FCO), de la maladipizootique
hémorragiquedes cervidés (EHD)etdelapestquine. Cestrois
Orbivirusd’importancevétérinaire ontpourparticularitéd’êtretransmis
entrehôtes vertébrés parlapiqûredemoucherons hématophagesdu
genre Culicoides (Diptera:Ceratopogonidae). L’histoire de cesvirus est
pleine de surprises comme le montrel’émergencedusérotype8dela
FCOenEurope en 2006.
La FCOaéd’aborddécrite en AfriqueduSud s1876après
l’introductiondemoutons mérinos en provenanced’Europe. Sa
présencen’est connue quesur le continentafricain jusqu’en 1943,
année où ellefut confireàChypre. Ensuitec’est auxEtats-Unisque
dessignevocateursont étérapporsen1948, menantàl’isolement
du virusdelaFCO en 1952 (Cox,1954).LaFCO apar la suit
découverte en Australie(1977)etauBsil en 1978 (Cunha 1990).
Alorsque se posait dans lesannées 1950 la questiondelapropagation
de la FCO, il s’est doncaquecevirus étaitpsent, la plupartdu
temps, de manière silencieuse (diteenzootique) sur tous lescontinents
dans unezoneallantde4nord à3suddelatitude(Walton2004).
Dans cesrégions tropicales et subtropicales, la présenceduvirus est
conditionnéepar la présencedeses principalesespèces vectrices. Il
existe 24 sérotypesidentifiés àcejourdeFCO avec unerépartition
ographique propre, un niveau de pathogénicitévariableetune
immunitéspécifique (i.e.une absencedeprotectioncroieentre
sérotypes).
En métropole, la FCOest apparue tout d’abordenCorse en 2000
(Bluetongue virusBTV-2)enprovenancevraisemblablementde
Sardaigne.Les foyersdel’hexagone dus au sérotype8sonteux apparus
en 2006.Dans lesdépartements ultramarins, la FCOaétectée à
la unionen1979(Barré et al. 1985). La dateexacted’introductionde
la FCOenGuadeloupen’est pasconnuemais dessérologiespositives
onidentifiéesen2006(Naves&Giroud 2006).
L’EHDest moinsconnue en Franceque la FCO. Ce virusinfecte
principalementles ruminantssauvages (CerfdeVirginie, Odocoileus
virginianus,Cerfmulet Odocoileus hemionus). Cependant, certaines
souches peuventinduire dessignescliniques chez lesbovinscomme
le virusIbaraki ou la souche EHD-318(identifiée cemmentcomme
appartenant au sérotype 6, Anthony et al. 2009)apparue en Alrie
en 2006.Cette maladieest enzootiqueaux États-Unis où elle
découverte maisaussi en Afriquesubsaharienne,enAsie du Sud-Est
et en Australie(Sailleau et al. 2010). En Francemétropolitaineaucun
cas clinique ni sérologie d’EHDV n’tectéjusqu’à présent. L’EHD
découverteàlaRéunionen2003(Bréard et al. 2004)àlasuite
d’unpizootieimportantechez lesbovinsetenGuadeloupeen2010.
La pestquine, troisme orbivirose animaled’importancemajeure, est
enzootiqueenAfriquesubsaharienne.Néanmoins, elleconstitueune
menace sérieuse pour lequinseuropéenscommel’ont démontréles
incursions épizootiques de 1966 et de 1989 dans la péninsuleirique.
Cettemaladie n’ajamais étéconstaeenFrancemétropolitaineou
dans lesDOM-TOM maiscommeles vecteurspotentielssontpsents,
tout au moinsàlaRéunioncommeenCorse et dans le Var, le risque
existe si le virusdelapestquineest introduit dans l’île.
Bien quelapsencedelaFCO dans lesDOM soit connue depuis
plusieursdécenniesetlapsencedel’EHD depuisquelquesannées,
lesconnaissances sur l’épidémiologiedeces maladies dans lesDOM
sontassez fragmentaires. Pour comparer l’épidémiologiedes orbivirus
en Guadeloupe et àlaRéunion, lesquatredéterminantsprincipaux
de l’épidémiologiedes maladies vectorielles sontudiés:animaux –
environnement–espèces vectricesdeCulicoides –virus.
su
La GuadeloupeetlaRéunion sont deux départements
d’Outre-mer dans lesquels la fièvre catarrhaleovine
estenzootique. Depuis2010, il démontréqu’une
autre arbovirose transmise pardes Culicoides,lamaladie
épizootiquehémorragique descervisest aussi présente
dans ces îles.Cet articlepsenteles particularisde
l’épidémiologie de cesmaladies en distinguant lesquatre
terminants principauxdel’épidémiologie desmaladies
vectorielles:animaux/environnement/espèces vectrices de
Culicoides/virus.Ces comparaisons montrentlapertinence
de la notion de «pathosystème »qui illustreles différences
observéespourune même maladie dans descontextes
épidémiologiques différents.
Mots clés
Orbivirus, DOM-TOM, union, Guadeloupe, épidémiologie,
pathosystème
Abstract
Comparative Epidemiology of OrbivirusesinGuadeloupe
(FrenchWestIndies)and ReunionIsland (Indian Ocean)
Guadeloupe and Reunionare twoFrenchoverseas
territories whereBluetongue is enzootic.Since 2010,ithas
been demonstratedthatanother arbovirustransmitted
by
Culicoides
,Epizootichaemorrhagic disease of deer,
is also presentinthese islands. This articledescribes the
unique epidemiological characteristicsofthese diseasesby
distinguishingthefourmaindeterminantsoftheepidemiology
of vector-bornediseases: animals/environment/vector
species of
Culicoides
/virus. Thesecomparisons show the
relevance of theconcept of the“pathosystem”which
illustratesthe differencesobservedfor thesamedisease in
differentepidemiological settings.
Keywords
Orbivirus, French overseas territories,Reunion Island,
Guadeloupe,epidemiology,pathosystem
Épidémiologie comparée
desorbivirus en
Guadeloupe
et àla
union
GuillaumeGerbier(1) (guillaume.gerbier@agriculture.gouv.fr), Corinne Sailleau(2), Emmanuel Bréard(2), CyrilViarouge(2),Alexandra Desprat(2),
LaurentLasne(3), Loic Gouyet(4), Amélie Desvars(5), ThierryBaldet(6),Fabienne Biteau(7), Jean-ClaudeDelécolle(8), ClaireGarros(6),
François Roger(9), Stéphan Zientara(2)
(1)Directiondel’alimentation,del’agriculture et de la fotdeGuadeloupe
(2)Anses, Laboratoire de santéanimale, UMR1161Virologie Inra-Anses-Enva, Maisons-Alfort,France
(3)Directiondel’alimentation,del’agriculture et de la fotdelaRéunion
(4)Directiondel’alimentation,del’agriculture et de la fotdeMartinique
(5)Centredecoopérationinternationaleenrecherche agronomique pour le veloppement(Cirad), UMRCMAEE, Saint-Denis,Réunion
(6)Centredecoopérationinternationaleenrecherche agronomique pour le veloppement(Cirad), UMRCMAEE, Montpellier,France
(7)Directiondel’alimentation,del’agriculture et de la fotdeMayotte
(8)UniversitédeStrasbourg,Institut de parasitologie et de pathologie tropicales
(9)Centredecoopérationinternationaleenrecherche agronomique pour le veloppement(Cirad), UMRAGIRs,Montpelliercedex, France
Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationn
o43/Scial DOM-TOM 39
Animaux
Lesruminantspsents dans lesdeuxdépartements onapportés
par lesnavigateurseuropéens quilaissaientdes animauxredevenir
sauvages afin de ficier de viande àleurretour. Ainsi, la race
bovine créoleguadeloupéenne acommeoriginedes bovins ibériques
amenéspar lespremierscolons espagnols et portugais.Des tissages
ulrieurs onteulieuavecdes bovins d’Afriquedel’Ouest.Par la
suite, desbovinsissus descoloniesanglaises d’Amérique du Nord,
de bovins européensetdans unemoindremesuredezébus indiens
onimpors. En Guadeloupe,ontrouvepeu d’ovinsetune forte
population de caprinsderaces boers et créole. ÀlaRéunion, l’élevage
bovinreposeessentiellementsur desraceseuropéennescommela
LimousineoulaBlonded’AquitainepourlaviandeetlaPrim’holstein
pour le lait (sourceODEADOM). Comme en Guadeloupe,l’élevage
caprin yest fortementdéveloppé(racesboeretcole) maisilyapeu
de moutons.Lasensibilitéconnue desovins àlaFCO pourrait d’ailleurs
expliquer le faible veloppementdecette filièredans cesdeules.
Lesorigines différentesdes bovins et desovins pourraient expliquer les
différences d’expressioncliniquedans lesdeuxrégions.
Impactdel’infection
En Guadeloupe,aucunsigne clinique de FCOoud’EHD n’ajusqu’ici
étérappor.Quelquessuspicions onportées. Il s’agissait en
néral d’ecthyma. ÀlaRéunionpar contre,les épisodescliniques sont
régulierscommeen2003(Sailleau et al.,2005) ou en 2009 (Sailleau
et al.,2010).Les bovins et lesovins ontalors ététouchés avec un
tableauclinique typique deslésions de FCO. Il est difficile d’expliquer
cettevariation d’expressionclinique entreles deux îles:sensibilité
supérieurederaces de ruminantsd’origineeuropéenne,pathonicité
dessérotypes circulants,climat,compétenceetcapacivectorielle
entrentenconsidération.
Environnement
La unionetlaGuadeloupesontsites dans la zone tropicale,
écozoneAfro-tropique pour la union, écozoneNéo-tropiquepour
lesdépartements françaisd’Amérique.Ces zonessontcaracries par
la présencedeforêtstropicalesetsubtropicales humidesousèches,
et de mangroves(Olson et Dinerstein1998). Le sol de cesdeules
est en partie ou totalementd’originevolcaniquecequi peut avoir
uneinfluencesur leshabitatslarvairesdes Culicoides vecteurs. En
néral,les populations de Culicoides atteignentunpic d’abondance
en findesaison despluies/débutdesaison sèche.Comme le climat
est tropical et quelatempératureetl’hygrométrie sontfavorables
toutel’année, il n’existe pasdepériode d’inactividespopulations
comme pendantl’hiver dans lesrégions tempérées(notion de «vector
free-perioavec possible passagedel’hiver de femelles dans les
timents d’élevages -overwintering). Ce climat particulierpeut
influencer la dynamiquedes vecteursetleur capaciàmultiplier
et transmettrelevirus.Ilexisteune plagedetempératureoptimale
pour la surviedes adultes, la dueducycle gonotrophique(lai
entredeuxrepas de sang)etledéveloppement desstadeslarvaires.
Parailleurs, lesfortespcipitations tropicales peuventlessiverles
habitatslarvaires, ce quiexpliquelepic d’abondancequand cesgîtes
sontstabilisés en findesaison despluies. La compétencevectorielle(1)
desespèces impliqes dans la transmissionest influencée par les
facteursbiotiques, essentiellementlatempérature. Unetempérature
élevée tend àfavoriser la multiplication du virusdans l’insectevecteur
et augmentelaproportiond’insectesinfectants pour uneespèce
donnée (Paweska et al. 2002). Àl’inverse, en altitudeoùlatempérature
diminue, la période d’incubation extrinsèque(2) augmente,diminuant
la capacivectorielle(3).Endàde1C, la plicationduvirus chez
l’insectecompétent est interrompue.Enoutre,àlaRéunion, au-delà
de 1250 md’altitudeles insectes vecteurssontrares.Aussi sur cette
île, unepartiedel’élevagesitau-dede cettealtitudeest moins
àrisquedeFCO ou d’EHD.
Lesespèces du genre Culicoides àl’île de La union
En 1959,lapsencedeC. imicola (alors identifiésous un synonyme
C. pallidipennis Carter, Ingram &Macfie, 1920)est identifiée pour
la premre fois sur l’île(Clastrier,1959).En1979, Barré et al. (1985)
diagnostiquent lespremierscas cliniquesdeFCO (sérotype2et4).
Un suivi entomologique dans leszones desfoyers permet alorsde
confirmer la présencedeC.imicola et d’identifier C.grahamii (Austen,
1909). En 2007,devantlanécessitéd’approfondir lesconnaissances
sur la diversitéetladynamique desespèces de Culicoides d’intérêt
rinaire àl’île de la union, un inventaire entomologique a
étéréalidans 41 sites levages,centres équestres) partis sur
l’ensembledel’île (Desvars, 2005).
Àcejour, cinq espèces de Culicoides oncapturéesetidentifiées
sur l’îledelaRéunion: pour le sous-genreAvaritia C. bolitinos,
C. grahamii,C. imicola,etC. kibatiensis (Goetghebuer,1935);pourle
sous-genreOecacta C. enderleini (CornetetBrunhes, 1994). Cette
étude apermis de recenser pour la premre fois sur l’îledelaRéunion
C. bolitinos,C. enderleini et C. kibatiensis.Culicoides imicola est
abondant sur l’ensembledel’île du littoral jusqu’à700 md’altitude
alorsque l’aire d’abondancedeC. bolitinos est supérieurejusqu’à
1250 md’altitude. L’altitude,tsmarquée sur l’îleappartcommeun
facteur terminantpourexpliquer la distributionspatialedes espèces.
La faible diversitéspécifique peut surprendrecar l’îledelaRéunion
présente unegrandediversitéd’habitats. Cettefaiblediversitéest
aussi connue pour la famille des Culicidae (moustiques)représentée
parseulement12espèces pour quatre genres sur l’île(Paupy, 2000)
et égalementtrouvée àl’île Maurice(Meiswinkel,communication
personnelle) où seulementtroisespèces de Culicoides sontpsentes
(C.bolitinos,C.enderleini et C.imicola). Leshypotsesavanes pour
expliquer cettefaiblediversitésontles âges ologiquesrécents de
celes, leur isolementgéographique, et leur colonisation centepar
despopulations humaines. C. imicola et C. bolitinos sontlargement
distribssur le continentafricain et fortementassocsaux élevages
de bovins et auxchevaux. Il est probable queleur introductionsur l’île
de la unionsoit liéeàl’importation de bovins depuislecontinent
africain ou depuisl’Indelorsdel’installationdes populations humaines.
En revanche, C. grahamii et C. kibatiensis sontbeaucoupmoins
abondantessur le continentafricain (Meiswinkel, communication
personnelle), C. grahamii est connue comme uneespèceanthropophile
en Afriquedel’ouest et centrale (Itoua et al., 1987), et àl’écologie
larvaire associée auxbananiers.Son introductionsur l’îledela
unionpourraitreassoceaux échangescommerciauxdefruits
ou d’esclavesentre le continentetl’île au XVIIIesiècle.
Espèces vectrices
Les Culicoides (Diptera:Ceratopogonidae) sontdes petitsmoucherons
hématophagespsentant unetsgrandediversité(plus de 1400
espèces dans le monde,classéesdans unetrentainedesous-genres),
largementrépartis sur l’ensembleduglobe,etàlabiocologiemal
connue (Mellor et al. 2000). La biodiversitédifre selon lesrégions
biogéographiquesavecune typologiebiendélimitée:les espèces
impliqes dans la transmissiondelaFCO et de l’EHDàlaRéunionet
(1)
Compétence vectorielle
:dans un environnement donné,aptitudeintrinsèque d’un arthropodevecteur àacquérir, multiplier et transmettre un agentinfectieux,elle
est terminée par desfacteursgénétiques propres auxespèces et auxpopulations.
(2)
riode d’incubationextrinsèque
:tempsentre l’acquisitiondupathone par le vecteur lors d’un repasdesanginfectieux (vecteur infecté) et la présencedupathone
dans lesglandes salivaires(vecteur infectant).Cetempsest dépendant desconditions climatiquesetvariableselon lespathonesetles espèces.
(3)
Capacivectorielle
:lacapacivectorielled’une population de vecteursreprésente le nombredepiqûres potentielles qu’unhôteinfectantest susceptiblede
nérer par l’intermédiaire de la population vectrice par unitédetemps. Elle mesurelepotentiel de transmissiond’unpathone.Les paramètresqui contribuentau
calcul varient avec le temps, l’espèceduvecteur et le pathogène.Lacapacivectorielleest finie avecune formulemathématique,donttous lesparamètressont
théoriquementmesurables.
40 Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationn
o43/Scial DOM-TOM
en Guadeloupe sont doncdifrentes (Figure1).ÀlaRéunion, les
espèces vectricespsentessont C. imicola (Kieffer,1913) et C. bolitinos
(Meiswinkel, 1989), espèces de la région afro-tropicaleetreconnues
comme lesvecteursasresponsables de la transmissiondelaFCO,
de la pestquineetdel’EHD (Venter et al. 1998, 2000,2006et
2009;Paweska et al. 2005).EnGuadeloupe, untude entomologique
détailléeresteàmettreenplace mais despgeagesréalisés en 2006
àMarie-Galante (Delécolle,communicationpersonnelle)etdans l’arc
caraïbe(Greiner et al. 1993)montrententre autres la présencede
C. insignis (Luz,1913) et de C. pusillus (Luz,1913),toutesdeuxespèces
o-tropicales.Levirus de la FCOaéisolédeC.insignis en Amérique
centrale et dans la Carbe (Mo et al. 1994)etl’espèceaémontrée
compétente dans le suddelaFloride (Tanya et al. 1992). L’implication
de C. pusillus dans la transmissiondelaFCO est fortementsuspece
(Homan et al. 1990). Plus largement, un suivientomologique de deux
ans dans l’arccarbe et en Amérique centrale apermis de collecter
44 espèces de Culicoides parmi lesquelles 90 %des captures ont
étéidentifiée comme appartenant à C. pusillus.Culicoides insignis et
C. pusillus sontsympatriquessur l’ensembledelarégionAmérique
centrale et du sud, avec présencedeC. insignis dans le suddelaFloride.
Ànoter au final, la présencedeC. furens (Poey1953) –nom en créole
yen-yen–qui peut constituer unenuisanceconsidérableaucpuscule
dans deszones littorales localies de la Guadeloupe.
Virus
Leszonestropicales sontclassiquementdécritescomme deszones
d’enzootiedeFCO.Ceciserévèleexactpour la unionetlaGuadeloupe.
Parexemple, en 2006,quasiment100 %des bovins guadeloupéens
testés étaientséropositifs (Naves et Giroud 2006). En 2008,une étude
sérologique réalisée parlelaboratoire de l’OnderstepoortVeterinary
Institute(OVI, AfriqueduSud) sur unecentainedebovinsréunionnais,
amontréque 95 %des animautaient positifsenELISA FCO(Lasne,
communicationpersonnelle).
Commentidentifier dessouchesvirales en présencedeplusieurs
souches?
La sérologie parElisa permet de confirmer uneinfectionpar un
virusFCO maispas d’identifier le sérotype. De plus,enpsencede
co-infections parplusieursvirus de la FCO, il est difficile d’interpréter
desrésultats de séroneutralisation.Ilfautdoncrecouriraudiagnostic
virologiquepar amplificationgénique parRT-PCR, inoculation
intra-veineuse sur œufembryonné. Cela suppose d’avoir un virus
«cultivabl.Pourcela, il fautsoit avoir uneforte quantide virus
(cas desanimaux présentant dessignescliniques),soitpleverles
animauxaudébutdel’infection(entre10et20jpost-infection) avant
queles anticorpsneutralisantsoienteffectifs.Ladeuxième possibilité
n’est envisageableque lors de l’introductiondans unle d’animaux
indemnesdelamaladie quiservent alorsderévélateur.Cedernier
protocole utilisé en Martinique en 2006 sur unevingtainede
bovins puis en Guadeloupe en 2010 sur unedizaine de bovins.Malgré
le faible nombred’animaux prélevés, cela a, par exemple, permis
d’isoler trois souches de FCOetune souched’EHD en Guadeloupe
(cf. plus bas).
Du fait desréactions croisées, il n’est pasfacile de présenterun
bilan dessérotypes identifiés,nid’avoir un sultat tranché.Le
schémad’Erasmus (1985) montrantles relations antigéniques entre
sérotypes utilipour synttiser cesinformations.Lerésumé
desinformations disponiblespourlaRéunion (Figure2) illustre
cette difficuld’interprétation desrésultats d’analyse. but2003,
plusieurstroupeaux de bovins ontrouvés infectés parlevirus de
l’EHD(Bréard et al. 2004). Dans lesmois quisuivent,lesérotype3du
virusdelaFCO identifiédans un troupeau de 57 moutons de
race Mérinos,psentant lessympmescliniquesdelaFCO (Bassinla
Paix,côteest)(Bréard et al. 2005).Deuxsouches onformellement
identifiéespar l’Anses(BTV-2et-3) carlevirus isolé. Si le seuil
de positivide 1/80 (représentant la dilution du sérum) est choisi,
Figure3.Proximitéantigéniqueentre rotypesdeFCO
(traitsnoirs gras:relation forte, traitsnoirs fins:relation
moyenne, traitsnoirs pointils:relation faible) et rotypes
de FCO identifiés en Guadeloupe(cercles).
Source:Anses
6
14
1712
22
11
19
74
818
15 219
5
13
10
20
16
Isolement viral 21
23
3
6
14
1712
22
11
19
74
818
15 219
5
13
10
20
16
SN >80
SN >40
Isolement viral 21
23
3
Figure2.Proximitéantigéniqueentre rotypesdeFCO
(traitsnoirs gras:relation forte, traitsnoirs fins:relation
moyenne, traitsnoirs pointillés:relation faible) et rotypes
de FCO identifiés àlaRéunion(Cercles, SN:séroneutralisation,
40 et 80 seuil de dilution de la SN).
Source:Lasne et Gerdes 2009communicationpersonnelle,
Sailleau et al., 2005 et 2010
Culicoides insignis
Culicoides imicola
Culicoides pusillus
Culicoides bolitinos
Figure1.Photographies desprincipales espèces
vectrices de
Culicoides
en GuadeloupeetàlaRéunion
Source:J.-C.Decolle
Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationn
o43/Scial DOM-TOM 41
neuf sérotypes circuleraientBTV 2, 3, 9, 10,12, 13,14, 15,16. Si on
abaisse ce seuilà1/40, 14 sérotypes (idem +BTV-1,5,20, 21,23)
circuleraient. Lesdones disponiblespourlaGuadeloupe (Figure3)
sontplusrestreintes maisconstituent unepremièredétermination
dessérotypes présents.Troissérotypes au moinscirculeraient
en Guadeloupe(BTV3,5et17).Ànoter queleBTV3delaRéunion
est différentdecelui de la Guadeloupe (sourceAnses).
D’après Della-Porta(cipar Gibbs et al. 1992), lestroiszones
ographiquesdécritespar WirthetDyce(1985)expliqueraientpar
ailleurs devolutions différentesdes virusdelaFCO (notionde
topotype,cf. Balasuriya2008). Lesvirus de la unionseraientdonc
àrapprocher desvirus du continentafricain.PourlaGuadeloupe,
l’hypothèse de Della-Portadoit être affiecar letudesmenéesen
Amérique centrale et dans la Carbe (cf. Gibbs et al. 1992 notamment)
montrentque la zone Amériquesdoit être scineendeuxavec
l’Amérique du Nord(région néarctique)d’une partoùlevecteur
principalest C. variipennisvar.sonorensis et,d’autre part,l’Amérique
centrale,l’Amérique du SudetlaCarbe (régionnéo-tropicale)
le vecteur principalest C. insignis.Les sérotypes de la FCOdétectés
en Guadeloupedoivent dontrerapprochés de ceuxd’Amérique
centrale et du Sud. Untude phylogénétiqueaémenée sur
lessérotypes de FCOmartiniquais (Maclachlan et al. 2007)mais pas
encorepourceuxdeGuadeloupe.
Le sérotype17(BTV-17)sembltrefquentdans l’arccarbe.
Le sérotype5(BTV-5) est nouveau pour lesAmériques (Tableau1).
De façon intéressante, lessouches présentesenMartinique et
en Guadeloupenesontpas lesmêmes. Il n’est cependant paspossible
de conclure àune elledifrenceentre lesdeulesdans la mesure
lechantillons étudiés sontencorelimités.Ilest doncprobable
qued’autressouches présentesn’aient paidentifiéesàcejour.
Concernant l’EHD, le sérotype6aétectépar l’Ansesen2010
en Martinique et en Guadeloupe sur desbovinsnouvellement
introduits. Or ce virusest totalementnouveau dans la zone.Cerésultat
est àrapprocher d’untude américainerécente (Allison et al. 2010)
quiadémontréqu’unesouchepsente autats-Unis(Indiana,
Illinois)pourraitrelefruit d’unerecombinaison entreune souche
EHDV sérotype 2etunsérotype 6. Ce sérotype 6exotiquepour
letats-Unis pourrait bien être d’originecaribéenne.Une souche
égalementdesérotype6mais différente de la souche antillaiseaé
identifiée àlaRéunionlorsdel’épizootiede2009(source Anses).Ceci
est àrapprocher de la découverteen2007del’EHD àl’île Maurice
quifaitpartiecomme la uniondel’archipeldes Mascareignes
(Jori et al. 2011).
Conclusion
Lesorbivirus desdépartements fraais d’outre-mer ontaufina
petudiés.Ilrestedoncdenombreux thèmesderecherche àexplorer.
Le nombredesérotypespsents resteencoreàpciser,les raisons
de l’absencedesignescliniques également. Se pose aussilaquestion
de la dated’introductiondes différents virus. Uneintroductionts
ancienne implique, apriori,une situation enzootiqueetl’absencede
signescliniques.Àl’inverse, l’introductiond’unnouveau sérotypedans
unepopulation naïve vis-à-vis de ce sérotypepourraitreàl’origine
de l’apparitiondesignescliniques. Ceci pourrait expliquer lesfoyers
de FCOde1979àlaRéunion(Barré et al. 1985). Unecomparaison de
la virulencedes souchesseraigalementinstructive.
D’après Homan (1985), lespaysfrontaliers de la Carbe constituent
un système virus-vecteur-environnementàpart. On peut par
extrapolationdéfinir différents systèmespathologiquesvectorielsou
«patho-sysmeographiquementidentifiables.LaGuadeloupe
appartientaupatho-sysme C. insignis/sérotypesAmérique du
Sud-Carbes, la unionaupatho-sysme C. imicola-C. bolitinos/
sérotypes africains. En Amérique du Nord, on identifie C. sonorensis
associéaux sérotypes nord-américains, en Europe du Sud C. imicola
avecles sérotypesmaghrébinsetméditerranéensetpourfinir cet
inventaire non exhaustif C. obsoletus,C. dewulfi,C. chiopterus,avec
le sérotype8enEurope du Nordetcentrale (Figure4).
Finalement, il n’est sans doute pasopportun d’extrapoler lessituations
desDOM àcelledel’hexagone.Néanmoins, mieuxcomprendre le
comportementdelaFCO sous sa formeenzootiquedans lesdeux
patho-sysmesauxquelsils appartiennent, mieuxcomprendre
l’évolution de la virulencedes souches, pourrait permettred’anticiper
lespolitiquesdegestionetdecontrôledes sérotypes circulanten
métropolesiles viruspsents devenaientenzootiques.Cecipourrait
permettrenotammentdetester desprotocolesdesuivi de la circulation
virale ou de l’introductiondenouveauxsérotypes.
Tableau 1. rotypesdefvrecatarrhaleovine identifiés dans la gionCaraïbe
Sérotype FCO 12345678910 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Guadeloupe XX X
Martinique XXXX XX XX XX
Amérique centrale(5) XX
a
XXX XX X
USA(Floride*)(1) X* X* XX*X*
Brésil(2) XX XXXX
Colombie(2) XX X
Guyana(2) XX
Surinam(2) XXX
Guyane(3)
(1)Ostlund 2004,(2) Lager2004, (3)Lancelot 1989,(4) Homan 1985,(5) Thompson 1991.
*Costa Rica,Guatemala, Trinidad (Balasuriya, 2008).
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