Séance 1
Marie Mauzé « Boas, les Kwagul et le potlatch »
Les Kwagul méridionaux, peuple de chasseurs pêcheurs cueilleurs établi sur la cote est de l’ile de
Vancouver et sur le littoral continental en face de l’ile. Langue le kwakwala. Economie
traditionnelle fondée sur le stockage des biens consommables, avec production d’un surplus en
biens consommables et de prestige, captés et accumulés par les chefs. Population répartie en une
20n de tribus, chacune correspond à un regroupement local= village d’hiver.
Le numayn, terme indigène et retenu par Boas pour qualifier ces regroupements : « ceux qui sont de
la même sorte ». Numayn est un groupe de parenté se réclamant d’un ancêtre fondateur commun
par un groupe de descendance patrilinéaire. Les descendants directs forment la noblesse, les autres
sont des acteurs sociaux communs. C’est aussi un lieu, une unité de résidence, un quartier du village
d’hiver. C’est aussi une unité économique : un domaine foncier constitué de sites de pêches, terrains
de chasse, et lieux de cueillette.
Unité cérémonielle : chaque numayn détient des richesses non matérielles : blasons, noms attachés à
des positions hiérarchiques, des danses,…
Tous, les nobles et les gens du commun se partagent de manière très inégalitaire les biens matériels.
Seuls les nobles, se partagent le patrimoine symbolique du groupe, selon des droits héréditaires.
Ex : les noms, associés à des privilèges, sont détenus par un nombre limité de noble et transmis de
générations en générations. Ainsi que par l’alliance, c.a.d un gendre peut devenir propriétaire du
nom transmis par le Numayn de son épouse, pour pouvoir le transmettre à ses enfants.
Dans cette société strictement hiérarchisé, les différences de statut entre les membres de la
noblesse se définissent en termes de biens symboliques.
Ex modèle général : l’accession à la fonction de chef de Numayn. L’intéressé, le numayn invitant,
distribue des biens aux chefs de numayn invités (des autres Numayn de la tribu, ou d’une tribu
voisine) qui sont souvent des partenaires d’alliance, alliés.
Les statuts et privilèges attachés à un numayn, sont acquis en fonction de la position
généalogique, mécanismes de la filiation et de l’alliance (peu de marges de manœuvre), puis
font l’objet d’une validation publique par une distribution de biens vers un autre groupe de
même importance. Cette distribution a aussi fonction d’affirmation de l’unité et de l’identité
du Numayn, ainsi que d’intégration au groupe de la personne qui distribue.
A l’origine du Potlatch une idée de base : pour qu’un évènement quelconque de la vie individuelle
ou collective acquiert une valeur sociale, il faut qu’il soit ratifié collectivement, c’est une validation
sociale de l’événement célébrée. Dès lors le cadeau (les richesses reçues) par l’invité est la
rétribution d’un service rendu, en même temps qu’invités et invitants réactualisent ensemble les
règles de fonctionnement du Numayn.
C’est seulement lorsqu’il y a compétition à une même fonction, que le potlatch devient lieu de
rivalité/tensions. Les distributions servent alors à écraser, voire humilier un adversaire.
« Il y a don une forme générale du Potlatch et de multiples actualisations de cette forme, que l’on
peut hiérarchiser entre elles en fonction de l’enjeu de la manifestation. »
Double articulation du Potlatch : accumulation/distribution des biens. Organisation verticale et
horizontale. Système profondément hiérarchisé et inégalitaire.
Augmentation du prestige pour le donateur, diminution pour le donataire.
2 types de biens :
Consommation courante /alimentaire: quantité de subsistance conservée, le surplus est capté de
Échange et pouvoir Page 2 sur 16