
TROISIÈME BUREAU    DOSSIER 2005 
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 FAIRE DECOUVRIR LE THEATRE D’AUJOURD’HUI 
 
 
Troisième bureau, un collectif artistique 
 
Nous avons créé voici cinq ans Troisième bureau, collectif artistique pluridisciplinaire, 
pour favoriser la diffusion des nouvelles écritures théâtrales et ouvrir un espace de 
dialogue et de réflexion avec le public, défendant l’idée que le théâtre, c’est avant 
toute chose, un auteur, un texte, des acteurs, l’assistance, et une démarche 
collective. Dès l’origine, nous avons conçu notre projet dans un lien direct et 
permanent avec le public. Nous avons associé ce public, ”l’assistance”, à notre 
recherche, nos réflexions, nos questionnements, avec l’envie de refonder 
”l’assemblée théâtrale” – acteurs/spectateurs – autour du texte de théâtre, qu’il soit lu 
ou représenté. 
 
Défendre un théâtre résolument contemporain 
 Le comité de lecture de "Troisième Bureau" réunit 
des comédiens, des écrivains, des professionnels du 
livre, des universitaires, des scénographes pour 
défendre un théâtre résolument contemporain de 
celles et ceux qui l'écrivent, le mettent en scène, le 
jouent, le lisent, le regardent. Un théâtre critique, 
objecteur, offensif, conscient des tâches que lui 
assigne une époque simultanément en proie à 
l'infantilisation consensuelle, au cynisme néo-libéral et 
au carnage économique. 
Pour préparer cette saison, nous avons lu de très 
nombreuses pièces venues d’Albanie, Bosnie-
Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie et 
Monténégro, Kosovo, Slovénie… ou écrites par des 
auteurs vivant à l’étranger (voir bibliographie p.8 et 9).  
Chaque texte est lu par au moins deux lecteurs. Le 
comité se réunit régulièrement pour discuter et 
analyser les pièces collectées auprès des auteurs, des 
traducteurs, des éditeurs et d’autres comités. C’est à 
partir de ce travail de réflexion que se fait le choix des 
textes qui seront présentés au festival ”Regards 
croisés”, lors des Rendez-vous du comité et des 
Rencontres d’octobre ou travaillés avec les élèves du 
CNR et des comités de lecture lycéens. 
 
 
 
2004/2008 ”Balkan-Baltique” 
 près les nouvelles dramaturgies autrichiennes 
(2001), françaises (2002), algériennes (2003), 
irlandaises (2004), nous souhaitons ouvrir nos 
regards et nos réflexions à cette partie de l’Europe qui 
s’étend ”des Balkans à la Baltique”.   
Vaste région qui, depuis de nombreuses 
décennies, est au cœur des grands bouleversements 
politiques que connaît l’Europe, ne serait-ce qu’à 
considérer la période de l’immédiat après guerre à nos 
jours et plus particulièrement ces quinze dernières 
années. Vaste voyage qui, durant ces quatre années 
que nous lui consacrerons, nous permettra de 
découvrir la nouvelle écriture théâtrale européenne, de 
mieux connaître, et faire connaître au travers de ces 
écritures dramatiques, les questionnements de ces 
sociétés et de développer de multiples échanges avec 
les hommes et les femmes de ces différents pays, tout 
à la fois dans et aux portes de l’Europe. 
Nous débutons ce parcours théâtral par le Sud-est 
européen, avec des textes d’auteurs vivant en Bosnie-
Herzégovine, en Croatie, en Serbie et Monténégro, 
avant de poursuivre l’an prochain avec la Grèce, 
l’Albanie, la Turquie, la Roumanie et la Bulgarie. 
Mosaïque complexe d’histoires, de cultures, de 
langues, d’où parviennent, depuis plus de dix ans, des 
images et des récits de guerres interethniques, de 
massacres, de violences insupportables, générant 
dans notre société incompréhension, interrogation, 
compassion, voire rejet, et où règne aujourd’hui encore 
une paix plus que précaire.  
Pour entreprendre ce voyage auquel nous 
convions publics et professionnels, nous avons 
travaillé avec des ”chercheurs” du théâtre, guidés par 
l'amour irraisonné de l'inconnu, qui ont permis de lever 
un coin de voile sur les écritures de ces pays. Il faut 
saluer l’important travail mené par Marianne Clévy et 
Dominique Dolmieu, accompagnés de Milos Lazin et 
de l’ensemble des traducteurs qui, à l'initiative de la 
Maison Antoine-Vitez, ont rédigé le cahier ”de 
l'Adriatique à la mer Noire” consacré aux dramaturgies 
des Balkans.  
Il nous appartient, artisans du théâtre, de prendre 
des initiatives ”aventureuses” pour provoquer 
l’échange et la confrontation et sortir de notre jardin 
hexagonal, où l’on manifeste de l’intérêt aux auteurs 
”vivants” qu’après leur mort. Et constater comme 
Jacques Lacarrière que ”en lisant ces textes, si forts, 
insolites, et merveilleusement insolents, nous n’avons 
cessé de nous dire en pensant à tous ces auteurs : 
leur histoire collective est une série de catastrophes, 
leurs espérances un défilé d’abîme, leurs loisirs une 
suite de soûleries mais ils ont quelque chose à dire, 
déclamer, dénoncer, moquer, crier, défier. Leurs 
désespoirs, leurs drames, certes, ne sont pas 
nouveaux sous le soleil – surtout celui de ces pays – 
mais ils sont traduits dans une langue si expressive, 
neuve et nue, que leur message est on ne peut plus 
clair : si le mensonge du monde est dans les coulisses 
de l’histoire, la vérité de l’homme est sur la scène.” 
 Bernard Garnier
 
 
Contacts : Bernard G
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