Compte-rendu de la Conférence scientifique canadienne sur l

publicité
Compte-rendu de la Conférence scientifique
canadienne sur l’agriculture biologique
et des réunions stratégiques de la Grappe
scientifique
Winnipeg, Manitoba
February 21-23, 2012
English version also available
Table des Matières
Fertilité, qualité et santé des sols ....................................................................................................... 4
Déterminants des populations de champignons mycorhiziens à arbuscules dans les champs de blé
canadiens........................................................................................................................................... 5
Réserves de phosphore dans le sol et capacité de sorption dans les systèmes de gestion biologique
et non biologique à long terme ........................................................................................................... 6
Comparaison et sélection de microorganismes solubilisateurs du phosphore aptes à stimuler la
croissance de semis de pommier ....................................................................................................... 7
Progrès de la caractérisation des colonies de mycorhizes à arbuscules du sol et des racines et rôle
de ces colonies dans l'agriculture durable .......................................................................................... 8
Diversité des champignons mycorhiziens à arbuscules dans les sols cultivés des Prairies
canadiennes ....................................................................................................................................... 9
Modifier les stratégies de gestion des engrais verts pour synchroniser l'apport et l'absorption d'azote
par les végétaux dans des rotations de blé de printemps ................................................................. 10
Productivité, santé et bien-être des animaux d’élevage ................................................................. 11
Mesures du bien-être des vaches laitières sur des fermes biologiques et conventionnelles du sud de
l’Ontario............................................................................................................................................ 12
Identification des agents pathogènes et taux d’incidence des mastites sur des fermes biologiques et
conventionnelles du sud de l’Ontario ................................................................................................ 13
Production en serre ........................................................................................................................... 14
La grappe des activités de recherche en serriculture biologique : une vue d’ensemble .................... 15
Comparaison de deux systèmes de refroidissement et de déshumidification dans une production en
serre biologique semi-fermée ........................................................................................................... 16
La production en serre de tomates biologiques dans un système fermé........................................... 17
Télédétection de l’azote et de la teneur en eau sur les transplants de laitue Boston en serre .......... 18
Le biocharbon combiné à des engrais pour les plants en pots : ses effets sur la croissance et la
colonisation par Pythium .................................................................................................................. 19
Plantes ornementales en pots: production sous fertilisation biologique. ........................................... 20
Enrichissement des marais artificiels avec le biocharbon pour améliorer leur efficacité et réduire les
émissions de N2O............................................................................................................................. 21
Évaluation environnementale d’une culture intégrée de tomates biologiques en serre sous conditions
nordiques comparée à une culture conventionnelle .......................................................................... 22
La fertilisation biologique et ses effets sur le développement des transplants de poivrons ............... 23
Production biologique de transplants de légumes et d’herbes .......................................................... 24
Tomates biologiques cultivées en serre sous éclairage d’appoint..................................................... 25
Une approche biologique passive pour éliminer les agents pathogènes des végétaux des effluents
d’une serre biologique ...................................................................................................................... 26
L’utilisation de bioréacteurs passifs pour éliminer simultanément NO3, SO4 et les agents pathogènes
des plantes des effluents des serres biologiques ............................................................................. 27
2
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Systèmes de culture céréaliers ........................................................................................................ 28
Analyse multicritères de la rotation biologique Glenlea : les dix-neuf premières années .................. 29
Développement de cultivars de blé : sélection pour l'adaptation aux systèmes de production
biologiques ....................................................................................................................................... 30
Utilisation de paillis pour réduire le travail du sol en production céréalière biologique dans l'Ouest
canadien .......................................................................................................................................... 31
Des cultures de couverture céréalières pour lutter contre les adventices du pois des champs
biologique en début de saison .......................................................................................................... 32
Comparaison des machines d'interruption des cultures de couverture sans travail du sol ................ 33
Amélioration de la lutte contre les mauvaises herbes grâce à l'intégration de stratégies culturales et
mécaniques dans les systèmes de production biologiques............................................................... 34
Fruits et légumes cultivés en champ ............................................................................................... 35
Production de fraises biologiques sous tunnel : les impacts de la gestion de la fertilisation sur trois
cultivars ............................................................................................................................................ 36
Gestion de la fertilité lors de l’établissement de cassis biologique (Ribes nigrum L.) ........................ 37
Stratégies de gestion pour le contrôle du puceron rose du pommier, Dysaphis plantaginaea
(Passerini) (Homoptera: Aphididae) dans les vergers biologiques de la Colombie-Britannique ........ 38
Évaluation de la carotte (Daucus carota) et du poireau (Allium porrum) comme cultures compagnes
biologiques : peuvent-elles être mutuellement bénéfiques?.............................................................. 39
La Grappe scientifique biologique du Canada, Activité D.1: La gestion des agroécosystèmes pour le
contrôle des nuisibles dans une production de légumes biologiques. ............................................... 40
Production de framboises biologiques sous tunnels ......................................................................... 41
Pratiques de gestion des sols des vergers affectant la productivité de jeunes pommiers biologiques
Honeycrisp ....................................................................................................................................... 42
Premières observations sur le potentiel d’attraction des bandes de fleurs sur les insectes bénéfiques
......................................................................................................................................................... 43
3
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fertilité, qualité et santé des sols
4
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fertilité, qualité et santé des sols
Déterminants des populations de champignons mycorhiziens à arbuscules dans les champs de
blé canadiens
M. Dai1,2,3, C. Hamel1*, Y. He1, H. Wang1, M. St-Arnaud4, C. Grant5, N. Lupwayi6, H. Janzen6,
S. S. Malhi7, X. Yang2 et Z. Zhou3
1. Centre de recherche sur l’agriculture des Prairies semi-arides d'AAC à Swift Current (SK)
2. Faculté d'horticulture et d'architecture paysagère de l'Université du Sud-Ouest à Chongqing
3. Laboratoire clé de sciences horticoles pour les régions montagneuses du Sud à Chongqing
4. Ressources en terres d'AAC à Saskatoon (SK)
5. Centre de recherche de Brandon d'AAC à Brandon (MB)
6. Centre de recherche de Lethbridge d'AAC à Lethbridge (MB)
7. Centre de recherche de Melfort d'AAC à Melfort (SK)
* [email protected]
Contexte : Les agents pathogènes ont longtemps attiré l'attention des chercheurs et les données
probantes révélant l'importance de microorganismes bénéfiques pour la production durable d'aliments
s'accumulent. Les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) forment un groupe taxinomique de
microorganismes endogés qui contribuent de manière invisible à la santé de la plupart des espèces
végétales, y compris le blé. Ces champignons microscopiques mobilisent naturellement les minéraux
du sol pour que ceux-ci deviennent assimilables par les plantes et protègent les racines des attaques
d'agents pathogènes. Malgré le rôle notable des CMA dans la nutrition des plantes, les pratiques
agronomiques ne tiennent pas compte des ressources de CMA spontanément présentes dans les sols
des champs cultivés, car il n'existe pas de moyens pratiques pour évaluer la « santé » d'une colonie de
CMA. Nous projetons de combler cette grande lacune en développant des indicateurs de la contribution
des CMA à la nutrition du blé dans des champs de culture commerciale. Nous avons entrepris de
déterminer des indicateurs pratiques de l'abondance relative des CMA, qui pourraient révéler les
endroits où les CMA alimentent particulièrement bien le blé d'une part et les endroits où des
interventions agronomiques sont requises d'autre part.
Vue d’ensemble du projet : Les colonies de CMA présentes dans la terre de 172 champs de blé
répartis sur le territoire canadien ont été décrites à l'aide de techniques ultramodernes d'analyse
métagénomique. Les analyses ont révélé que la grande majorité de ces CMA appartenaient à des
espèces non répertoriées. Les podzols semblent les sols les plus favorables aux CMA. En effet, ils
contiennent de deux à trois fois plus de séquences d'ADN de CMA et une fois et demie à deux fois plus
d'espèces de CMA que les sols de prairie (brunizems), parmi lesquels les terres noires (tchernozioms)
étaient les plus colonisées. La répartition des espèces de CMA sur le territoire s'expliquait au mieux en
se référant à la fertilité des sols. La prolifération de la plupart des CMA était atténuée en présence de
fortes teneurs en calcium. L'abondance d'azote dans le sol était également un facteur clé de cette
répartition. Les données relatives à la texture du sol et à la matière organique dérivées de la Base
nationale de données sur les sols, les données météorologiques d'Environnement Canada et la fertilité
phosphatée des sols mesurée ont pu être utilisées pour modéliser la répartition de trois des
cinq souches principales de CMA recensées par l'étude. Étonnamment, la répartition des CMA dans
les champs de blé analysés ne dépendait pas de la culture précédente ni de la régie biologique ou
non biologique appliquée par l'exploitation agricole.
Conclusions : L'étude démontre la possibilité d'utiliser des modèles mathématiques pour évaluer la
santé de colonies de champignons bénéfiques endogés, ces colonies étant importantes,
quoiqu'invisibles à l'œil nu. Les bases de données nationales sur les sols et le climat et les méthodes
courantes d'analyse de sol ont pu être utilisées pour développer des outils informatiques d'aide à la
décision rentables afin de soutenir un mode de production de blé efficient et basé sur des principes
écologiques.
Remerciements : Merci à Western Ag Innovations Inc., la Commission canadienne du blé, Cultivons
l'avenir et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
5
Fertilité, qualité et santé des sols
Réserves de phosphore dans le sol et capacité de sorption dans les systèmes de gestion
biologique et non biologique à long terme
T. Fraser1*, D. Lynch2, M. Entz3 et K. Dunfield1
1. École des sciences de l’environnement de l’Université de Guelph (ON) NIG 2W1
2. Département des sciences végétales et animales du Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse à Truro (N.-É.) B2N 5E3
3. Département de phytologie de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB) R3T 2N2
* [email protected]
Contexte : Des pénuries de phosphore à grande échelle ont été signalées dans des sols cultivés sous régie
biologique au Canada, bien que souvent, les rendements n'en pâtissent pas. Étant donné que plus de 80 % du
phosphore du sol peut demeurer indisponible pour les plantes, les analyses de sols actuelles relatives au
phosphore, peuvent quantifier de manière inexacte le phosphore disponible dans les systèmes de production
biologique.
250
-1
PSorbed
adsorbéP(mg.kg
(mg kg-1) )
Vue d’ensemble du projet ; La présente étude vise à étudier les
200
différences de réserves de phosphore et de capacité de sorption du
phosphore dans le sol au cours d'une rotation à long terme incluant des
150
plantes fourragères et une céréale (lin-luzerne-luzerne-blé) et à comparer
les régimes de culture biologique, biologique avec amendement de fumier
100
(apport unique) et non biologique, ainsi que le retour à l'état de prairie
Classique
Conventional
naturelle. À Glenlea au Manitoba en mai 2011, des échantillons de terre (0Organic
Biologique
50
Biologique
+ fumier
15 cm; n = 20) ont été prélevés dans les parcelles expérimentales de
Organic
- Manure
Restored
Prairie
Retour en prairie
gestion et de rotation culturale à long terme « Glenlea » pendant la phase
0
de culture du blé. Après 20 ans, la sorption du phosphore (capacité de
0.0
1.0
2.0
3.0
Solution P (mg L-1)
rétention du phosphore par le sol) en régie biologique est meilleure qu'en
-50
Figure 1 : Isothermes de la sorption de P
agriculture classique, mais inférieure à celle de la prairie (Fig. 1), bien que
les écarts ne soient pas statistiquement significatifs (p < 0,05). Le
fractionnement séquentiel du phosphore selon la méthode de Hedley a révélé des concentrations
significativement inférieures dans les fractions de phosphore labile et modérément labile avec les traitements
biologiques comparé aux traitements témoin (prairie) et non biologique (Fig. 2). Cela est particulièrement vrai
dans les fractions inorganiques (Pi), par rapport aux fractions organiques (Po). Sur le plan fonctionnel, ces
fractions ont été définies avec une disponibilité décroissante pour l'absorption par les plantes comme suit : 1) P-Pi
-1
sur résine, échangeable en solution; 2) Pi et Po extrait au NaHCO3 à 0,5 mol.L , adsorbé sur les minéraux du sol
-1
et une partie du P microbien; (3) Pi et Po extrait au NaOH à 0,1 mol.L , associé à des oxyhydroxydes de fer et
-1
d'aluminium; 4) Pi et Po extrait au NaOH à 0,1 mol.L après ultrasonication, ce qui déloge P des surfaces internes
-1
dans les agrégats; 5) Pi sur apatite extrait au HCl à 1 mol.L et une partie du P occlus.
140
P inorganique (Pi)
Organique
Organique,
- fumier
Classique
Prairie
)
1
-
120
100
a a
a
a
a
60
a
40
20
a
b b b
80
P concentr ation (m g kg
P organique (Po)
c
bc
b
b
c bc
b
a
c c
b b b
c bc
a
a a a a
ab a
0
P-Pi résine
Pi NaHCO3
Pi NaOH
Pi NaOHs
Pi HCl
Po NaHCO3
Po NaOH
Po NaOHs
Figure 2 : Concentrations en phosphore obtenues par extraction séquentielle. Les valeurs sont des moyennes par traitement (n = 3); les
mêmes lettres dans les fractions représentent l'absence de différence significative à p < 0,05, comme le détermine le test de Tukey.
Conclusion : Le remplacement du phosphore dans les systèmes biologiques à long terme est essentiel au
maintien des rendements, sachant que les réserves de phosphore labile et modérément labile peuvent être
vidées, particulièrement si le foin est enlevé, ce qui est le cas dans la séquence de rotation de l'étude.
L'application unique de fumier ne semble pas avoir permis de remplacer le phosphore; une seconde application a
été effectuée à l'automne 2011.
Remerciements : L’Initiative des grappes agroscientifiques canadiennes, Cultivons l'avenir d'Agriculture et
Agroalimentaire Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada.
6
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fertilité, qualité et santé des sols
Comparaison et sélection de microorganismes solubilisateurs du phosphore aptes à stimuler la
croissance de semis de pommier
M. Thurston1*, L. Nelson1 et G. Neilsen2
1. Département de biologie de l'Université de la Colombie-Britannique, campus d'Okanagan à Kelowna (C.-B.)
2. Centre de recherches agroalimentaires du Pacifique d'AAC à Summerland (C.-B.)
* [email protected]
Contexte : Les problèmes de replantation sont épineux dans les vergers du monde entier et des
stratégies biologiques de remédiation sont requises. Améliorer la nutrition en phosphore (P) pour
favoriser la croissance racinaire et l'implantation des semis d'arbre fait partie de ces stratégies. Les
effets stimulants du phosphore sur les racines et la précocité des fruits sont bien établis en pomiculture.
Cependant, les options pour apporter du phosphore aux pommiers demeurent peu nombreuses pour
les producteurs biologiques. Les intrants phosphorés les plus communs sont les phosphates naturels
insolubles (roche phosphatée) et la farine d'os. Les sources de phosphore soluble disponibles pour la
production biologique sont limitées; les méthodes qui accroissent la solubilité de l'élément dans le sol
sont donc en demande.
Vue d’ensemble du projet : Dans la présente étude, parmi 101 isolats bactériens recueillis sur des
racines de pois, lentilles et pois chiches cultivés en Saskatchewan, des isolats ont été sélectionnés
pour leurs propriétés de solubilisation du phosphore dans un milieu de culture incluant du phosphate de
calcium insoluble. La solubilisation du phosphore a été observée dans le cas de 34 isolats, pour
lesquels la zone limpide résultant de la solubilisation du phosphate insoluble autour de l'isolat a été
mesurée.
6-8
2-28
1-8
6-63
3-32
6-114
2-96
1-132
2-18
1-18
2-106
2-23
5-24
2-9
2-57
Zone limpide (mm)
Les 12 isolats ayant les meilleures propriétés de solubilisation ont été mis à l'épreuve sur trois milieux
de culture solides : un milieu contenant du phosphate de calcium, un milieu de culture
Pikovskaya (PVK) et un PVK modifié
30
contenant du bleu de bromophénol.
25
Bien que tous les isolats aient
20
15
solubilisé le phosphore dans tous les
Blue PVK
10
milieux, la quantité solubilisée par
PVK
5
chaque souche variait selon le milieu.
0
Ca3(PO4)2
Sur les 15 isolats à l'épreuve, dix
(67 %)
appartenaient
à
Isolat
Pseudomonas spp., trois (20 %) à
Rhanella spp., un à Serratia sp. et un
à Klebseilla sp.
Les isolats étaient cultivés dans un milieu liquide, où une chute marquée du pH de la solution a été
observée. Six isolats sélectionnés lors des expériences in vitro ci-dessus ont été inoculés à des semis
de pommier cultivés dans des sacs de croissance contenant 0,1 g de phosphates naturels pendant
quatre semaines. Ces semis ont ensuite été comparés à des semis de pommier non inoculés mis en
présence de K2HPO4, source de phosphore soluble.
Conclusions : Des effets significatifs du traitement ont été observés au niveau de la longueur et de la
surface totales et du nombre d'apex des racines produites par les semis de pommier lors des essais en
sac de croissance. La solubilisation du phosphate par des rhizobactéries spécifiques favorisant la
croissance des plantes (RFCP) stimulerait l'absorption du phosphore par les jeunes pommiers et
offrirait aux producteurs de fruits de verger biologiques la possibilité d'améliorer la performance des
semis d'arbres dans la pépinière domestique et dans des blocs fruitiers replantés.
Remerciements : Merci à la province de la Colombie-Britannique, à travers son ministère de
l'Enseignement supérieur, à la Grappe scientifique biologique du Canada et à Novozymes Canada pour
l'aide financière apportée au projet.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
7
Fertilité, qualité et santé des sols
Progrès de la caractérisation des colonies de mycorhizes à arbuscules du sol et des racines et
rôle de ces colonies dans l'agriculture durable
C. Micali1*, M. Nadimi1, C. Hamel2, M. Hijri1 et M. St-Arnaud1
1. Centre sur la biodiversité de l'Institut de recherche en biologie végétale de l'Université de Montréal et
Jardin botanique de Montréal à Montréal (QC)
2. Centre de recherche sur l’agriculture des Prairies semi-arides d'AAC à Swift Current (SK)
* [email protected]
Contexte : Les nouvelles connaissances sur les colonies de microorganismes associées aux plantes
indiquent que ces colonies déterminent significativement l'environnement vital des plantes, influent sur
les paramètres de croissance et de productivité et sont des composants clés à considérer dans
l'agriculture moderne. Les relations symbiotiques entre plantes, bactéries et champignons
(particulièrement les champignons mycorhiziens à arbuscules ou « CMA ») offrent à la plante
partenaire des avantages tels qu'un accès accru aux nutriments et à l'eau et une protection renforcée
contre les agents pathogènes. Dans le sens du progrès vers une agriculture durable basée sur une
utilisation optimale des ressources, il est nécessaire de déterminer les composants exacts de la flore
microbienne du sol et des racines et les mécanismes qui participent aux effets bénéfiques observés
chez les plantes. Quelles sont les espèces et les caractéristiques fonctionnelles des colonies de
microorganismes qui jouent un rôle dans la productivité végétale? Comment nos pratiques peuventelles favoriser ces caractéristiques dans les champs?
Vue d’ensemble du projet : Le projet vise à caractériser la colonie de CMA associée aux racines et
au sol à la fois quantitativement (biomasse fongique) et qualitativement (composition taxinomique)
dans l'espace et le temps au cours de la saison de croissance. Il vise également à déterminer les
corrélations avec la productivité culturale (du blé) dans un environnement agricole saskatchewannais.
Nous avons conçu un outil moléculaire capable de peser la biomasse fongique dans aussi peu que
200 mg de terre fraîche ou de tissu racinaire. Cet outil s'intéresse à une région conservée présente
exclusivement dans le génome mitochondrial de nombreuses espèces de CMA (région absente du
génome des autres espèces fongiques). Par conséquent, la méthode est propre au groupe fongique
étudié. L'ADN total est extrait de l'échantillon et soumis à une amplification en chaîne par
polymérase (ACP) en temps réel, qui quantifie en continu le produit d'amplification. La quantité d'ADN
cible mesurée dans l'échantillon est proportionnelle à la quantité de biomasse fongique présente. Des
courbes d'étalonnage pour la biomasse et la quantité d'ADN cible ont été établies pour plusieurs
espèces de CMA. De plus, l'outil a été validé au cours d'expériences in vitro sur cinq espèces
différentes de CMA, ainsi qu'au cours d'expériences de colonisation de plants de poireaux sous serre.
La biomasse et la diversité des espèces de CMA sont également étudiées au niveau de racines de blé
et au niveau du sol dans le cadre d'une expérience au champ comprenant quatre régimes de
fertilisation distincts.
Conclusions : Les méthodes d'extraction de l'ADN ont été optimisées et des marqueurs moléculaires
ont été conçus afin de quantifier la biomasse de CMA dans le sol et les racines. La technique de l'étude
permet de détecter aussi peu que 1 à 5 spores de CMA ou moins de 5 ng d'ADN dans 500 mg de terre
ou de racines et d'estimer la biomasse fongique d'un échantillon en une semaine ou moins. Cette
technique est sensible à la viabilité et à l'activité métabolique des champignons. Par conséquent, elle
peut fournir des renseignements essentiels sur l'état de la symbiose avec la plante dans un échantillon
de racine particulier, ainsi que de l'information en temps réel sur la biomasse fongique dans le sol.
L'outil, combiné à la caractérisation des colonies de CMA, devrait être utilisé afin de mesurer l'ampleur
de la contribution des CMA à la croissance des plantes dans le contexte de propriétés physicochimiques et de régimes de fertilisation précis et de dériver des outils de prévision pour des gestions
culturales à venir.
Remerciements : Western Ag Innovations Inc., Commission canadienne du blé, AAC, Cultivons
l’avenir, CRSNG, Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FQRNT), Fondation
canadienne pour l’innovation.
8
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fertilité, qualité et santé des sols
Diversité des champignons mycorhiziens à arbuscules dans les sols cultivés des Prairies
canadiennes
C. Hamel1*, E. Furrazola Gomez2, Y. Torres-Arias2 et W. Eilers3
1. Centre de recherche sur l’agriculture des Prairies semi-arides d'AAC à Swift Current (SK)
2. Institut d'écologie et de systématique de La Havane à Cuba
3. Ressources en terres d'AAC à Saskatoon (SK)
* [email protected]
Contexte : Les risques associés au changement climatique suscitent des questionnements sur nos
modes de vie et notre alimentation. De plus, l'inefficacité des plantes de grande culture à extraire les
nutriments du sol est une préoccupation majeure. En effet, les engrais azotés résiduels nourrissent les
bactéries dénitrifiantes du sol et engendrent des émissions de
protoxyde d'azote (N2O), puissant gaz à effet de serre. Quant aux
engrais phosphatés, ils sont utilisés en telles quantités qu'ils polluent
les cours d'eau et vident les réserves mondiales de phosphates,
dont la capacité est maintenant restreinte à quelques décennies.
Dans ce contexte, la production végétale biologique apparaît comme
un modèle de développement pour les pratiques agronomiques
durables basées sur des principes écologiques. Selon ces principes,
Le CMA Glomus irregulare est
les plantes cultivées constituent un écosystème où cohabitent
commun dans les sols cultivés des
Prairies canadiennes.
végétaux et composants microbiens, au sein desquels les
champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) ont évolué pour
devenir un véritable instrument d'extraction des nutriments du sol.
Description sommaire du projet : L'un des principaux objectifs du projet A2 de la Grappe scientifique
biologique consiste à modéliser la contribution des CMA à la nutrition du blé dans les sols cultivés des
Prairies canadiennes. Dans un premier temps, la diversité des CMA vivant dans les sols des Prairies a
été décrite en précisant l'environnement pédologique dans lequel les champignons ont été trouvés et
des champs ont été analysés dans les principales écozones des Prairies. Il est rapidement apparu que
les méthodes de métagénomique utilisées pour décrire cette diversité, bien qu'elles soient à la pointe
de la biotechnologie, ne révéleraient pas l'identité des espèces de CMA présentes dans les Prairies. La
diversité recensée dans la région étudiée débordait considérablement de l'information sur les CMA
contenue dans GenBank, inventaire de toutes les séquences d'ADN disponibles dans le domaine
public, et la grande majorité des séquences de CMA trouvées dans les sols du projet n'a pas pu être
identifiée. Étant donné que les CMA ne croissent qu'en symbiose avec les racines de plantes vivantes,
des cultures-piège ont été mises en œuvre en faisant pousser des plantes dans les champs de l'étude.
Des spores ont été prélevées en tamisant la terre et par centrifugation en gradient afin d'identifier les
espèces de CMA d'après leur morphologie. Parmi 38 échantillons de terre, deux échantillons n'ont pas
présenté de croissance des CMA, mais 29 espèces ont été récupérées à partir des autres échantillons.
Les espèces les plus courantes étaient Glomus irregulare, Glomus claroideum et Glomus
monosporum. Les autres espèces identifiées étaient Diversispora spurca, Entrophosphora infrequens,
Glomus clarum, Glomus cubense, Glomus eburneum, Glomus etunicatum, Glomus fasciculatum,
Glomus geosporum, Glomus intraradices, Glomus luteum, Glomus microaggregatum, Glomus
mosseae, Glomus viscosum, Kuklospora kentinensis et Paraglomus occultum. Onze morphotypes
appartenant aux genres Glomus (9) et Pacispora (2) n'ont pas pu être identifiés au niveau de l'espèce.
Il est intéressant de noter qu'une espèce du genre Peridiospora, initialement rattaché aux CMA, a été
trouvée dans une culture-piège.
Conclusions : L'étude présente l'un des très rares rapports – et le plus important – sur la diversité des
CMA dans les Prairies canadiennes. Il fut découvert que Les CMA constituent un nouvel outil pour une
production alimentaire durable.
Remerciements : Merci à Western Ag Innovations Inc., la Commission canadienne du blé, Cultivons
l'avenir et Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
9
Fertilité, qualité et santé des sols
Modifier les stratégies de gestion des engrais verts pour synchroniser l'apport et l'absorption
d'azote par les végétaux dans des rotations de blé de printemps
B. Wallace1,2*, D. Lynch2, D. Burton3 et A. Bedard-Haughn1
1. Département des sciences du sol de l'Université de la Saskatchewan, 51 Campus Drive, Saskatoon (SK)
2. Département des sciences végétales et animales du Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse à Truro (N.-S.)
3. Département des sciences de l'environnement du Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse à Truro (N.-S.)
* [email protected]
Contexte : La synchronisation de l'absorption d'azote (N) par les plantes cultivées et de l'apport d'azote par
le sol en production de blé (Triticum aestivum L.) biologique dépend du moment et de la saison
d'incorporation de l'engrais vert. L'incorporation automnale du trèfle des prés (Trifolium pretense L.)
comporte le risque d'une perte d'azote dans l'environnement pendant l'hiver, mais l'incorporation printanière
peut retarder la date d'ensemencement de la culture suivante. Des apports modérés de fumier ou d'engrais
à base de nitrate d'ammonium (< 70 kg de N.ha-1) au printemps peuvent être conjugués au retournement du
sol en automne pour garantir les rendements grainiers souhaités, cependant ils sont susceptibles d'excéder
la demande d'azote de la culture et de causer le lessivage de nitrates (NO3-), ainsi que des émissions de
protoxyde d'azote (N2O). L'objectif de la présente étude est d'évaluer l'effet de quatre stratégies de gestion
de l'engrais vert sur l'absorption d'azote par la culture et la perte d'azote dans l'environnement à travers une
rotation de trois ans incluant du trèfle des prés (deux ans) et du blé de printemps (trois ans) à Truro en
Nouvelle-Écosse.
Description sommaire du projet : Les traitements
plante
entière
(blé)
de N
Whole plant
wheat
yield
&et
N absorption
uptake
sont les suivants : 1) incorporation automnale précoce Rendement
+ engrais azoté (70 kg de N.ha-1), 2) incorporation
Rend.
plante
N du Harvest
sol après
Whole
PlantAbsorption
Crop N Post
automnale tardive, 3) enlèvement du trèfle épigé
entière
N
récolte
(0-30m)
cm)
Yield deUptake
Soil
N (0-30
comme foin et incorporation automnale tardive des
Mg ha-1 kg ha-1
kg ha-1
résidus + fumier au printemps (70 kg de N.ha-1) et
Traitements
Treatments
4) incorporation printanière. La biomasse de la plante
early ++fert
))
4.0
121
18.3
7070
Précoce
fert.(N(N
entière (blé) au moment du pic d'absorption de l'azote
latetardif
fall
3.4
90
15.8
Automnal
était supérieure avec le premier traitement (4 Mg.ha-1) roots only + manure (N )
3.5
92
14.6
70 70)
-1
Racines seules + fumier (N
comparé au quatrième (2,8 Mg.ha ) et l'absorption
spring
2.8
74
18.6
-1
Printemps
d'azote était respectivement de 121 et 74 kg.ha . La
concentration en azote minéralisable (Nmin) dans le
sol (de 0 à 30 cm de profondeur) après la récolte variait entre 14,6 et 18,6 kg.ha-1, mais n'était pas différente
d'un traitement à l'autre. Les concentrations en nitrates dans les eaux drainées étaient en moyenne de 6,1 à
8,7 mg.L-1 de novembre 2010 à juin 2011, sans que les traitements n'aient eu d'effet.
Conclusions : Il est évident que le moment d'incorporation du trèfle des prés et les suppléments d'azote
peuvent modifier significativement les rendements globaux de récolte et l'apport d'azote par le sol. Les
conditions froides et humides du printemps ont eu un grand impact sur la dynamique saisonnière de l'azote
du traitement printanier, alors que les deux traitements automnaux tardifs ont donné des résultats presque
identiques, même avec l'enlèvement du trèfle épigé et l'application de fumier en quantité modérée. Les
concentrations d'azote dans la zone des racines après la récolte étaient très faibles avec tous les
traitements, y compris l'ajout modéré (70 kg de N.ha-1) de suppléments d'azote, toutefois l'apport d'azote par
le sol et le rendement en biomasse de plante entière étaient plus faibles avec le traitement printanier. Les
recherches en cours s'intéressent aux émissions de protoxyde d'azote et au lessivage des nitrates associés
aux traitements étudiés pendant tout l'hiver.
Remerciements : Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes, Cultivons l’avenir, Agriculture et
Agroalimentaire Canada, Programme des chaires de recherche du Canada, Projet Eau Bleue RBC de la Banque
Royale du Canada, Programme de développement technologique du ministère de l’Agriculture de la NouvelleÉcosse, Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse, Centre d’agriculture biologique du Canada et Université de
la Saskatchewan.
10
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Productivité, santé et bien-être des animaux d’élevage
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
11
Productivité, santé et bien-être des animaux d’élevage
Mesures du bien-être des vaches laitières sur des fermes biologiques et conventionnelles du
sud de l’Ontario
A. L. Tucker*, L. Levison, R. Bergeron et T. J. DeVries
Department of Animal & Poultry Science, Université de Guelph, Guelph, ON.
* [email protected]
Contexte:
Évaluer le bien-être animal peut constituer la première étape de détection des faiblesses au niveau de
la santé et de la gestion des troupeaux et véritablement rassurer les consommateurs quant au
traitement humain accordé aux animaux. En approfondissant ces pratiques spécifiques de gestion qui,
preuves à l’appui, affectent le bien-être animal tant à l’intérieur qu’à travers différents systèmes, des
outils ciblés et raffinés peuvent être développés pour améliorer le bien-être animal.
Vue d’ensemble du projet:
Un projet de la Grappe scientifique biologique (GSB) est présentement en cours dans le sud de
l’Ontario afin d’étalonner les fermes laitières utilisant divers types de logement et appliquant diverses
pratiques de gestion. Les objectifs clés sont d’évaluer la santé et le bien-être des vaches en lactation et
d’examiner les liens entre le logement et les pratiques de gestion.
Un total de 59 fermes ont été visitées entre mars et mai 2011. Parmi ces fermes participantes, 41
étaient sous régie conventionnelle (12 fournissant l’accès au pâturage aux vaches en lactation, 29 sans
accès au pâturage) et 18 fermes étaient sous régie biologique. Les systèmes de logement incluaient la
stalle entravée (N=35), la stabulation libre (N=18) et les étables sur litière accumulée (N=6).Quinze
vaches ont été examinées sur chaque ferme (5 vaches les plus récemment fraîches, 10 vaches
choisies au hasard) pour l’évaluation de leur état corporel (note 1-5, 1=maigre, 5=gras), les lésions du
jarret (5 zones évaluées, échelle de notes : 0-20, 0=aucune lésion, 2=peau endommagée/plaie >10
cm2) et propreté (3 zones évaluées, échelle de note :1-12, 1=propre, pas de déjections, 4 : malpropre,
croûtes de déjections) (N=885). Un modèle mixte d’analyse de variance (SASc Proc Mixed) a été utilisé
pour examiner comment les facteurs au niveau de la ferme (accès au pâturage, statut biologique,
système de logement, etc.) et ceux liés aux vaches (DIM, données de lactation, espèce) influençaient
chaque variable obtenue. Les notes d’état corporel étaient plus basses dans les troupeaux sous régie
biologique par rapport à la régie conventionnelle (2.27 ± 0.11 vs 2.53 ± 0.11, P<0.001) et aussi pour les
vaches en mi-lactation (P<0.001). Les notes d’évaluation des lésions étaient plus élevées chez les
troupeaux conventionnels (3.20 ± 0.14 vs 2.03 ± 0.28, P<0.001) et en stalle entravée par rapport au
logement en logettes (3.00 ± 0.19 vs 2.23 ± 0.21, P<0.01). Les lésions étaient aussi prédominantes
chez les vaches en lactation hautement productives (P<0.0001). Les notes de propreté étaient plus
élevées (une moins bonne hygiène) dans les troupeaux biologiques que dans les troupeaux sous régie
conventionnelle (7.56 ± 0.27 vs 6.18 ± 0.15, P<0.0001), et en logette plutôt qu’en stalle entravée (7.49
± 0.22 vs 6.25 ± 0.18, P<0.0001). Les associations entre ces indicateurs de bien-être et la quantité et la
durée du pâturage, la gestion de la litière et la conception des stalles seront bientôt disponibles.
Conclusions:
Cette recherche aidera l’industrie laitière à vérifier les pratiques clés qui influencent le bien-être des
vaches dans divers systèmes de gestion et aidera au développement de pratiques améliorées à la
ferme.
Remerciements: Nous remercions Agriculture et Agroalimentaire Canada, Cultivons l’avenir et
Organic Meadow pour leur soutien financier à l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes.
Nous remercions également CanWest DHI pour l’accès à l’information sur les troupeaux laitiers.
12
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Productivité, santé et bien-être des animaux d’élevage
Identification des agents pathogènes et taux d’incidence des mastites sur des fermes
biologiques et conventionnelles du sud de l’Ontario
L. Levison1*, A. L. Tucker1, R. Bergeron1, H. W. Barkema2 et T. J. DeVries1
1. Département des sciences animales et de la volaille, Université de Guelph, 50 Stone Road East, Guelph, ON.
2. Département de production et santé animale, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Calgary, 3280
Hospital Drive NW, Calgary, AB.
* [email protected]
Contexte : La mastite est très préoccupante pour l’industrie laitière, car elle engendre des pertes de
production pour les producteurs, ainsi qu’une diminution de la qualité du lait et du bien-être de la vache.
La gestion de la mastite peut être difficile sur toutes les fermes de tous genres; le défi peut être plus
important pour les producteurs laitiers biologiques qui ne peuvent pas bénéficier de traitements
médicamenteux. Il est profitable d’identifier les agents pathogènes communs qui causent la mastite afin
que les stratégies de gestion soient conçues pour optimiser la prévention de l’infection intramammaire
(IMI).
Vue d’ensemble du projet : Une projet de la Grappe scientifique biologique est en cours sur 59
fermes (18 fermes biologiques, 12 conventionnelles avec pâturage pour les vaches en lactation et 29
conventionnelles sans pâturage) dans le sud de l’Ontario pour surveiller les éléments clés des
systèmes de logement, pratiques de gestion du producteur, de la santé et du bien-être des vaches en
lactation et investiguer les variations en composition du lait.
L’un des objectifs spécifiques du projet est de collecter
et analyser des échantillons de mastite clinique
identifiée par le producteur dans le but d’identifier le taux
d’incidence et les types d’agents pathogènes
prédominants. Un protocole d’échantillonnage clair a été
développé et révisé avec tous les producteurs au
moment de la visite initiale à la ferme, pour standardiser
la définition des cas et les techniques d’échantillonnage.
La mastite clinique a été définie comme tout
changement à l’apparence normale du lait (par exemple
des flocons, caillots, du sang ou une consistance
aqueuse) pour un quartier ou plus. Il était demandé aux
producteurs de noter l’identification de la vache, la date
de la collecte de l’échantillon, le quartier affecté et la
note allouée à la mastite pour indiquer la sévérité de
l’infection. Un seul échantillon a été prélevé pour chaque
quartier infecté. La collecte des échantillons a débuté en
Figure 1
mars 2011 et s’est poursuivie pendant un an. Au cours
des 25 premières semaines de l’étude, 458 échantillons de mastite clinique avaient été soumis. Une
identification claire de l’agent pathogène a été possible pour 71 % des échantillons, desquels
seulement 69 % ont été rapportés comme affichant une croissance bactérienne suffisante pour causer
une IMI. Les types d’agents pathogènes identifiés jusqu’à présent sont décrits dans la figure 1.
Conclusion : Cette recherche vise à identifier les agents pathogènes communs et les pratiques de
gestion associées impliquées dans les infections mammaires; cette information aidera les producteurs
laitiers à sélectionner les stratégies de gestion les plus appropriées afin de maintenir la production et le
bien-être des vaches.
Remerciements : Nous remercions l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes, Cultivons l’avenir,
Agriculture et Agroalimentaire Canada, et Organic Meadow pour leur soutien financier à ce projet par le biais de
la Grappe scientifique biologique. Nous remercions également CanWest DHI pour l’accès à l’information sur les
troupeaux laitiers et les classeurs de lait de DFO pour leur aide dans l’échantillonnage des réservoirs de lait.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
13
Production en serre
14
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
La grappe des activités de recherche en serriculture biologique : une vue d’ensemble
M. Dorais
Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
[email protected]
Contexte: La production végétale en serre est un segment très important de l’industrie agricole canadienne
avec une valeur à la ferme de 2 millions de dollars et une surface en serre de 2000 ha. Le principal
avantage lié à la production en serre en comparaison des autres systèmes agricoles est la capacité de
contrôler la croissance tout au long de l’année, assurant ainsi un rendement de très grande qualité de même
qu’un approvisionnement stable pour les réseaux de distribution et les consommateurs. Cependant, les
systèmes de production en serre sont très énergivores et sont responsables d’émissions importantes dans
l’environnement. À la différence de la production hydroponique, les décisions relatives à la fertilisation dans
les systèmes biologiques basés sur le sol doivent être prises en tenant compte des facteurs suivants : le
stockage, l’efficience de l’utilisation, la résistance à la maladie et le bien-être des microorganismes du sol
qui aident à « nourrir » les plantes. Cependant, compte tenu des propriétés physico-chimiques du sol, de la
fertilisation et de la gestion de l’irrigation, nous avons observé que les producteurs biologiques peuvent
aussi contribuer aux importantes émissions de nutriments dans les eaux souterraines. Ce phénomène est
particulièrement évident dans les sols poreux quand l’approvisionnement en éléments nutritifs et le taux de
minéralisation ne correspondent pas aux besoins de la plante en eau et en nutriments.
Vue d’ensemble du projet : Dans le but d’améliorer la durabilité et le rendement des systèmes protégés de
production végétale biologique, des activités de recherche ont été menées dans le cadre de la Grappe
scientifique biologique du Canada en collaboration avec 10 partenaires de l’industrie : Les Serres Nouvelles
Cultures, Sagami, Les Serres Jardins-Nature, L’Abri végétal, Les Productions Horticoles Demers, Les
Serres Frank Zyromski, La Jardinerie Fortier, Les Serres Lefort, Les Fraises de l’île d’Orléans, Les
Tourbières Berger. Les recherches ont été faites dans 9 sites expérimentaux commerciaux (13 modèles
expérimentaux randomisés et répétés) et 7 institutions de recherche (AAC à Ste-Foy, AAC à St-Jean-surRichelieu, Centre de recherche en horticulture de l’Université Laval, École polytechnique de l’Université de
Montréal, USSA Université suédoise des sciences agricoles, IRTA-Cabrils, CABC-Collège d’agriculture de
Nouvelle-Écosse), ont impliqué 9 scientifiques d’AAC, 8 chercheurs universitaires, 4 chercheurs
internationaux, un chercheur en études postdoctorales, 29 étudiants de premier cycle et de cycles
supérieurs, 16 collaborateurs industriels en R&D et 5 consultants.
Conclusions : Les recherches ont démontré que les milieux humides artificiels peuvent constituer une
solution de remplacement peu coûteuse et durable pour les producteurs en réduisant le contenu en azote
(58-80%), P (62-100%), SO4 (10-98%), Cl (30-87%) et Na (44-54%) des eaux usées des serres, de même
que les agents pathogènes des végétaux tels que Pythium ultimum et Fusarium oxysporum. Les conditions
environnementales optimales ont été définies pour les milieux humides traitant des charges élevées de
nutriments. De plus, l’effet suppresseur de l’utilisation des eaux traitées contre ces agents pathogènes a été
observé. Des résultats similaires ont été observés lors de l’utilisation de bioréacteurs passifs. D’autre part, le
rendement et la qualité des tomates cultivées en larges contenants (70-100 L de sol par m2) avec ou sans
éclairage d’appoint étaient similaires à ceux des cultures conventionnelles. Aucun effet négatif n’a été
observé après la recirculation. De même, des transplants de grande qualité et des plantes ornementales en
pots cultivées sous régie biologique ont été produits. Plusieurs essais de fertilisation ont été effectués pour
différentes espèces en vue de définir le régime optimal. Les impacts environnementaux du système de
culture biologique des tomates ont aussi été comparés à ceux des systèmes conventionnels dans le but
d’utiliser ce profil environnemental comme point de départ pour améliorer la durabilité des systèmes actuels
soi-disant durables.
Remerciements: Cette recherche a été financée par la Grappe scientifique biologique du Canada, qui à
son tour était financée par le programme des Initiatives des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et les partenaires de
l’industrie, soit Les Serres Nouvelles Cultures, Sagami, Les Serres Jardins-Nature, L’Abri végétal, Les
Productions Horticoles Demers, Les Serres Frank Zyromski, La Jardinerie Fortier, Les Serres Lefort, Les
Fraises de l’île d’Orléans, Les Tourbières Berger.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
15
Production en serre
Comparaison de deux systèmes de refroidissement et de déshumidification dans une
production en serre biologique semi-fermée
M. Vallières1*, M. Dorais2, D. de Halleux1 et M.-H. Rondeau3
1. Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
3. Serres Jardins-Nature, New-Richmond, QC.
* [email protected]
Contexte : Deux méthodes non traditionnelles de refroidissement et de déshumidification ont été
testées pour contrôler l’excès d’humidité et les températures élevées en serre semi-fermée en utilisant
des prélèvements d’eau froide depuis une nappe d’eau saturée. Les principaux objectifs étaient de
réduire l’humidité de l’air de la serre en limitant les échanges d’air avec le climat extérieur et
d’augmenter les niveaux de dioxyde de carbone pour stimuler la photosynthèse. La première méthode
évaluée consistait en un ventilo-convecteur à eau glacée où la serre est refroidie par le biais d’un
serpentin sur lequel se condense la vapeur d’eau. La seconde méthode à l’étude était un rideau de
gouttelettes d’eau froide installé au dessus des rangs des cultures, qui force la condensation de l’air
chaud et humide sur le rideau de gouttelettes d’eau froide et génère un libre mouvement de convection
de l’air à l’intérieur de la serre. Ces deux méthodes ont été comparées aux méthodes traditionnelles de
déshumidification et refroidissement.
Vue d’ensemble du projet : La capacité totale de refroidissement était variable suivant les conditions
de base des systèmes (la température et l’humidité relative (HR) de l’air de la serre et la température
de la nappe d’eau). La capacité de refroidissement variait de 125 à 600 W m-2. La capacité la plus
basse était observée lorsque la température de l’eau de la nappe était de 12°C et que les conditions
climatiques de la serre égalaient 18°C et 85% HR. La capacité de refroidissement maximale a été
observée lorsque la température de la nappe égalait 6°C et que les conditions climatiques de la serre
se chiffraient à 31°C et 80% HR. Dans le but d’évaluer l’impact du système sur le climat de la serre,
une comparaison entre 3 journées types avec des conditions de température similaires a été réalisée.
La technologie du rideau de gouttelettes, du ventilo-convecteur et la méthode traditionnelle avaient la
capacité de maintenir des conditions d’humidité et des températures appropriées dans la serre. Le
rideau de gouttelettes et le ventilo-convecteur avaient la capacité de maintenir des niveaux élevés de
dioxyde de carbone (jusqu’à 1000 µL L-1) dans la serre grâce au maintien des toits fermés. Avec la
méthode traditionnelle, la concentration de dioxyde de carbone n’a pas excédé 400 µL L-1, car il fallait
ouvrir les toits lorsque des niveaux de radiation élevés étaient observés. En se basant sur les résultats
initiaux, la technologie du ventilo-convecteur a été sélectionnée pour poursuivre l’étude à cause de la
simplicité de son utilisation. Une autre journée type a montré que le ventilo-convecteur permettait de
retirer la vapeur d’eau générée par la culture. En se basant sur la mesure moyenne de transpiration
des plantes, soit 2.7 L m-2 (Turcotte, 2005), la serre de 225 m-2 a généré un total de 607 kg de vapeur
d’eau. Au cours de cette journée type, le ventilo-convecteur a pu condenser 607 kg de vapeur d’eau de
l’air.
Conclusions : Nos résultats montrent que les deux méthodes non traditionnelles permettent de
maintenir les conditions climatiques et les niveaux de CO2 désirés dans la serre. En utilisant le ventiloconvecteur lors d’une journée ensoleillée typique, l’équilibre entre la transpiration des plantes et la
condensation sur le serpentin a pu être maintenu. Les essais suivants porteront sur l’optimisation du
système et la réponse de la culture au cours d’un cycle de production d’un an.
Remerciements : Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et les partenaires de
l’industrie, Les Serres Jardins-Nature et L’Abri Végétal.
16
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
La production en serre de tomates biologiques dans un système fermé
V. Gravel1,2*, M. Dorais1, C. Ménard1 et S. Pépin2
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC
G1V 0A6.
2. Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, QC G1V 0A6
* [email protected]
Contexte:
Les préoccupations environnementales ont engendré des changements majeurs dans l’industrie de la
production de légumes en serre. Surtout à l’égard de la recirculation des effluents. Cela importe
particulièrement dans les systèmes de production de cultures biologiques où les bacs surélevés et les
milieux de culture reconstitués sont utilisés.
Vue d’ensemble du projet:
Un projet de trois ans a été complété pour évaluer la production de tomates biologiques en contenants
surélevés et les effets de la recirculation des effluents sur un tel système. À la troisième année du
projet, les plants de tomates ont été cultivés dans trois milieux de culture différents : une terre noire (de
St-Thomas de Joliette) utilisée pour un second cycle de culture, Agromix Bio” (Fafard) un milieu de
culture biologique à base de tourbe utilisé pour un quatrième cycle de culture et un milieu sur mesure à
base de tourbe contenant 5% d’argile (Tourbières Berger) utilisé pour un second cycle de culture. Les
plants de tomates ont été cultivés sous des systèmes de recirculation indépendants pour chaque milieu
de culture. Les plantes ont été fertilisées à l’aide d’engrais certifié biologique suivant un plan
hebdomadaire. L’activité biologique dans le milieu de croissance a été évaluée périodiquement alors
que trois évaluations de la biomasse des plantes et de la qualité organoleptique des fruits ont été faites
au cours de la croissance de la culture.
Dans l’ensemble, la qualité et le rendement des fruits de cette culture de tomates biologiques ont été
jugés comparables à ceux des cultures conventionnelles cultivées dans les mêmes conditions. Aussi,
quatre bioessais visant à évaluer l’utilisation de porte-greffes et de mycorhizes ont été complétés dans
le même milieu de culture. Ces bioessais visaient également à évaluer la minéralisation des éléments
nutritifs et l’assimilation par les plantes suivant l’incorporation des divers engrais certifiés biologiques
dans le milieu de culture.
Conclusions:
Ce projet a montré que l’utilisation d’un milieu de culture à base de tourbe dans des contenants
surélevés pour les multiples cycles de culture des tomates en serre avec recirculation des effluents
peut produire des rendements élevés en production de tomates en serre. Aucun effet négatif sur le
développement des plantes n’a été observé en lien avec la recirculation des effluents ou suite à
l’accumulation observée de certains sels dans le milieu de culture.
Remerciements : Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et le partenaire de
l’industrie, Les Productions Horticoles Demers, QC. Nous remercions Jenny Leblanc, Caroline Vouligny
et Sébastien Couture qui ont mené les essais à la serre expérimentale commerciale.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
17
Production en serre
Télédétection de l’azote et de la teneur en eau sur les transplants de laitue Boston en serre
M. Tempesta1, N. Tremblay2*, P. Vigneault2, Y. Bouroubi2 et M. Dorais2
1. Étudiant à la maîtrise, Science horticole, Université de Bologne, Faculté d’Agriculture, Bologne, Italie.
2. Agriculture et Agroalimentaire Canada, St-Jean-sur-Richelieu, QC J3B 3E6.
* [email protected]
Contexte:
La télédétection est la collecte de données à distance par le biais d’une variété de dispositifs pour
rassembler l’information sur un sujet ou une région donnés. Utilisée comme méthode de surveillance
pour la production de plants en pépinière, la télédétection aiderait au fonctionnement de systèmes
biologiques plus uniformes et productifs. La télédétection d’activités végétales peut être accomplie
grâce aux propriétés de réflexion ou de fluorescence des végétaux. Les deux approches sont basées
sur des indices qui associent certaines bandes spectrales connues aux renseignements diagnostiques
qu’ils fournissent sur la condition des végétaux.
Vue d’ensemble du projet:
Dans cette étude, le spectroradiomètre FieldSpec® Pro (350-2500 nm), le fluorimètre Multiplex®, et la
Camera MiniMCA (450-850 nm) multispectrale ont été utilisés pour analyser la variabilité spatiale de
l’azote et de l’eau en production en serre de laitue Boston. Pour chaque expérience, les transplants de
laitue ont été fournis par le producteur participant environ 25 jours après l’ensemencement et ont été
traités avec deux niveaux d’azote. Avant l’évaluation par télédétection, ils ont été laissés à sécher ou
différemment arrosés pour modifier leur teneur en eau. Plusieurs indices de végétation ont été testés
pour évaluer l’état azoté et la teneur en eau. Les paramètres Multiplex FLAV (flavanols) et FRF-UV
(Fluorescence du rouge lointain sous stimulation UV) ont été les meilleurs pour discriminer l’état azoté
alors que SFR-R (Rapport de fluorescence simple sous lumière rouge) était fortement significatif pour
la teneur en eau. Pour l’azote, les meilleurs indices FieldSpec Pro étaient: PSRI (Indice de réflectance
de la sénescence végétale), DCNI (« Double Peak Canopy Nitrogen index ») ARI2 (Indice de
réflectance de l’anthocyanine 2), et NIR/R660. Pour la teneur en eau : NDWI (indice normalisé d’eau),
NPCI (l'indice du rapport pigment chlorophylle normalisé), et NDLI (indice de lignine par différence
normalisée). La caméra MiniMCA a été utilisée pour produire une carte du statut de l’azote de la culture
en serre avec l’indice de végétation optimal (VIopt). Aucun des indices testés avec la MiniMCA n’a pu
évaluer la variabilité spatiale de l’eau.
Conclusions:
Il est donc possible de concevoir un système d’alerte hâtif pour détecter le niveau de stress d’une
culture de transplants biologiques dans l’espace total de la serre. La prochaine étape sera de concevoir
un système d’imagerie malléable qui accélérera la collecte et le traitement des données.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et le partenaire de
l’industrie, Les Serres Lefort, QC. Nous remercions Gilles Turcotte, Guillaume Proulx-Gobeil et JeanPierre Manceau qui ont supervisé et mené les essais à la serre expérimentale commerciale.
18
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
Le biocharbon combiné à des engrais pour les plants en pots : ses effets sur la croissance et la
colonisation par Pythium
V. Gravel1,2*, M. Dorais1 and C. Ménard1
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC,
G1V 0A6.
2. Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, QC, G1V 0A6.
* [email protected]
Contexte:
Les bénéfices lies à l’utilisation du biocharbon en agriculture, un sous-produit obtenu par pyrolyse, sont
connus depuis longtemps. Un changement de disponibilité des nutriments et d’activité microbienne est
souvent lié à l’incorporation du biocharbon sur la croissance des végétaux
Vue d’ensemble du projet:
La croissance du poivron, du basilic, de la
coriandre, du géranium et de la laitue dans
un milieu de culture à base de tourbe avec
et sans biocharbon a été analysée. La
moitié des plants ont été inoculés avec
Pythium ultimum et tous ont été fertilisés à
l’aide d’un engrais liquide. L’accumulation
de la biomasse des plantes, la colonisation
des racines par l’agent pathogène et
l’activité biologique du sol ont été
mesurées.
Une croissance supérieure des pousses
(45% DW) a été observée dans le milieu
amendé par le biocharbon pour la
coriandre alors qu’un effet négatif (45%
DW) a été observé pour les plants de
laitue.
Basilic
Milieu de contrôle
Biocarbon
Chez les plants inoculés avec Pythium, la colonisation des racines par l’agent pathogène était
supérieure dans le milieu de culture amendé avec le biocharbon, sauf pour la coriandre (un exemple de
colonisation du basilic par l’agent pathogène est affiché). Cependant, même chez les plants avec un
taux élevé de colonisation, aucun signe visible de dommages au système racinaire ou au
développement des plantes n’a été observé. La respiration du sol était inférieure lorsque le biocharbon
était présent dans le milieu de culture, ce qui pourrait être lié à ses propriétés spécifiques liées aux
GES plutôt qu’à une réduction de l’activité biologique.
Conclusions:
Dépendamment de la variété des plantes, un l’amendement important en biocharbon (1 :1; v :v) a eu
des effets négatifs, nuls ou positifs sur la croissance. Même si le biocharbon offrait un environnement
propice au développement du Pythium, aucun dommage par l’agent pathogène n’a été observé chez
les plants.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et le partenaire de
l’industrie, Les Serres Nouvelles Cultures.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
19
Production en serre
Plantes ornementales en pots: production sous fertilisation biologique.
V. Gravel1,2*, M. Dorais1 et C. Ménard1
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC
G1V 0A6.
2. Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, QC G1V 0A6.
* [email protected]
Résultats: le traitement avec Mycostop® n’a pas
affecté l’indice qualité (IQ) pour aucun des types
de plantes. Les contenants de croissance ont
seulement affecté l’IQ des impatientes.
Indice de qualité (8
semaines)
Vue d’ensemble du projet:
Sept engrais solides ont été testés: Nutricote
(conventionnel), un mélange de farine de
crevettes et de farine de varech (équivalent de
50, 100 et 150 % de l’intrant issu de l’engrais
solide conventionnel) et Gaia Green (équivalent
de 50, 100 et 150% de l’intrant issu de l’engrais
solide conventionnel). Les plantes ont été
inoculées et non inoculées avec le biofongicide
Streptomyces griseoviridis (Mycostop®). Deux
types de contenants (10-cm) ont aussi été
testés : des pots en plastique usuels et les pots
de tourbe Jiffy.
Indice de qualité (8
semaines)
Contexte :
La capacité de produire des cultures ornementales sous régie biologique constituerait un atout pour les
serriculteurs en réponse à la demande croissante des consommateurs pour des produits respectueux
de l’environnement. La qualité des plantes ornementales est directement liée à la fertilisation,
particulièrement pour les cultures biologiques, et ce facteur doit être considéré en développant le
système de production.
Pour cette même espèce, CV2 affichait un IQ
plus bas que CV1. Les impatientes qui ont reçu
les traitements de fertilisation SK150, G50 et
G100 avaient des IQ similaires aux plans
conventionnels. Après 8 semaines, un taux élevé de mortalité a été observé pour les pétunias CV2
alors que pour CV1, l’IQ était en général plus élevé pour les plantes ayant reçu des engrais biologiques
en comparaison de la fertilisation conventionnelle.
Conclusions:
Dans l’ensemble, un effet de cultivar fort a été observé pour toutes les espèces et les effets étaient
largement liés à l’espèce. Cependant, il fut possible d’obtenir avec les engrais biologiques des pétunias
et des impatientes affichant des qualités similaires à celles des plantes conventionnelles.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et le partenaire de
l’industrie, Les Serres Frank Zyromski, QC. Nous remercions Nicolas Zyromski qui a supervisé tous les
essais en serre expérimentale commerciale.
20
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
Enrichissement des marais artificiels avec le biocharbon pour améliorer leur efficacité et réduire
les émissions de N2O
M. Bolduc1*, M. Dorais1*, V. Gravel1, P. Rochette3 et H. Antoun2
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Centre de recherche horticole, Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, Québec
3. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche et de développement sur les sols et les grandes
cultures, Ste-Foy, QC.
* [email protected]
Contexte : Les effluents des serres, qu’elles soient sous régie biologique ou conventionnelle, sont
habituellement très chargés en nutriments. Au cours d’une année de production de tomates, nous avons
observé que les effluents d’une culture biologique en contenants variaient grandement suivant la gestion de
la fertilisation et le calendrier d’échantillonnage, mais pouvaient atteindre 400 ppm N, 111 ppm K, 26 ppm P,
90 ppm Ca, 31 ppm Mg, 743 ppm SO4, 4 ppm Cl et 375 ppm Na. Dans les systèmes de production où la
recirculation n’est pas en fonction, le volume de solution drainée rejetée dans les eaux souterraines peut
constituer un fardeau environnemental significatif. Récemment, nous avons montré que les marais artificiels
pouvaient constituer une solution de remplacement intéressante pour les producteurs en réduisant le
contenu des eaux usées de la serre en N (58-80 %), P (65-100 %), SO4 (10-98 %), Cl (30-87 %) et Na (4454%). Cependant, nous avons observé que les émissions de NO2 depuis le flux sous surfacique horizontal
des marais peuvent être beaucoup plus élevées que celles des sols amendés avec des déjections de porc
ou de bovin. L’ajout d’un charbon noir dérivé de la biomasse (biocharbon) au médium filtrant dans les
marais artificiels peut s’avérer une solution pour améliorer le taux d’élimination des nutriments.
Vue d’ensemble du projet : L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité du biocharbon comme
médium filtrant pour réduire la charge en nutriments (N, P, SO4 et Na) des effluents des serres biologiques
et les émissions de GES (N2O). Trente-six unités de marais (0.88 m3 chaque) colonisés avec Typha latifolia
ont été construites dans le but de comparer 6 traitements (2 x 3) dans six réplicats : du gravier ou sable
grossier sans (contrôle) ou avec 15% de biocharbon (comme couche filtrante de 20 cm de largeur x 71 cm
de profondeur) ou incorporé au matériel de remplissage; 15% v/v; sapin baumier + épicéa blanc et noir; pH
7.1, EC 0.38). Les paramètres suivants ont été mesurés : EC, pH, charge de polluants (anions et cations),
COD, TOC, émission de gaz à effet de serre (CO2, N2O et CH4), activité microbienne totale,
microorganismes dénitrifiants, bactéries réductrices de sulfates et croissance des macropytes. Les résultats
préliminaires ont montré que les activités microbiennes, tout comme l’efficacité de réduction des polluants,
étaient plus élevées dans les marais remplis de gravier en comparaison des marais remplis de sable. Pour
les éléments liés à l’environnement tels que le nitrate et le phosphate, leur quantité était réduite de près de
100% après deux mois dans tous les types de marais (figure 1). Les flux de N2O et CO2 étaient
pratiquement nuls et n’ont pas varié en fonction du matériel de remplissage ou des traitements de
biocharbon au contenu peu élevé en azote des effluents du système biologique.
Figure 1. L’évolution des concentrations en sulfate, nitrate et phosphate mesurées dans les effluents traités des serres
biologiques pendant 30 semaines et comparées à l’influent (fertilisation; solution de ruissellement).e
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture
et Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et le partenaire de l’industrie, Les Serres
Nouvelles Cultures. Nous remercions Normand Bertrand, Claudine Ménard, Édith Tousignant et Réjean
Bacon pour leur contribution à ce projet.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
21
Production en serre
Évaluation environnementale d’une culture intégrée de tomates biologiques en serre sous
conditions nordiques comparée à une culture conventionnelle
M. Dorais1*, A. Antón2, M. Torrellas2 et J. I. Montero2
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. IRTA Carretera de Cabrils, km 2, 08340 Cabrils, Barcelona, Spain.
* [email protected]
Contexte : Les problèmes environnementaux associés à l’utilisation de l’énergie fossile, en plus de la
gestion de l’eau et de la fertilisation continuent d’être des enjeux majeurs dans les systèmes nordiques de
production en serre. Pour réduire les impacts environnementaux de la culture en serre sous conditions
climatiques nordiques, l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et une gestion appropriée des
nutriments et déchets deviennent essentielles. C’est sous cet angle qu’un système de production biologique
en circuit fermé qui augmente l’efficacité de l’utilisation de l’eau et des nutriments et de la biomasse de
déchets a été testé dans la province de Québec.
Vue d’ensemble du projet : Le but de cette étude était d’évaluer les impacts environnementaux d’un
système intégré comparé à un système conventionnel dans le but d’utiliser ce profil environnemental
comme point de départ de l’amélioration de la durabilité des systèmes existants. L’analyse
environnementale a été conduite avec la méthodologie ACV telle que définie par les normes ISO 14040 et
14044, le manuel ILCD (2010) et le logiciel SimaPro v.7.3.2. L’unité fonctionnelle était 1 ha, mais les
résultats étaient aussi exprimés en kg de tomates (le rendement des systèmes de production conventionnel
et biologique était respectivement de 50 kg/m2 et 48 kg/m2). Les variables du système incluaient celles liées
à l’extraction de matériel brut jusqu’à celles liées à la ferme même. Les étapes considérées du cycle de vie
étaient l’infrastructure, l’équipement auxiliaire, le système de contrôle du climat, l’opération à la ferme, les
engrais, les pesticides, la gestion des déchets et l’emballage. Un indice du flux d’énergie (demande
énergétique cumulative) et cinq catégories d’impact, définies par la méthode CML2001 v. 2.05 (Guinée,
2002), ont été sélectionnés pour l’évaluation environnementale.
Conclusions : L’évaluation environnementale a indiqué que, tel que prévu, une forte demande énergétique
contribuait le plus fortement aux indices de toutes les catégories d’impact (figure 1). Lorsque la biomasse
du bois était utilisée comme énergie renouvelable en production biologique, l’empreinte du CO 2 d’un kg de
tomates était réduite de 5.788 à 0.849 kg CO2 eq/ kg en comparaison du système conventionnel. Après le
stade de l’emballage, la structure de la serre constituait la troisième contribution la plus élevée dans les
catégories d’impact environnemental. Le recours à l’engrais de la culture biologique engendrait un impact
environnemental moins élevé sur l’épuisement abiotique (par 12 fois), l’acidification (par 6 fois),
l’eutrophisation (par 136 fois) et le réchauffement global (par 10 fois) en comparaison de l’engrais
conventionnel (donnée non incluse).
Tomate
biologique
cultivée
en serre
au in
Québec
Organic
greenhouse
tomato
grown
Québec
Tomate
conventionnelle
cultivée
en serre
au in
Québec
Conventional
greenhouse
tomato
grown
Québec
100%
100%
Contribution
Contribution
80%
60%
40%
Packaging
Emballage
Opération
Operation
80%
Packaging
Déchets
Waste
Operation
Pesticides
60%
Waste
Engrais
Fertilizers
Pesticides
40%
Système
Auxiliaryauxiliaire
system
Fertilizers
20%
20%
Auxiliary system
0%
Climate system
Système
climatique
Climate system
Structure
0%
AD
AA
EU
GW
Catégories
d’impact
Impact
categories
PO
CED
Structure
AD
AA
EU
GW
Catégories
d’impact
Impact categories
PO
CED
Figure 1. Les contributions des opérations aux catégories d’impact pour les systèmes biologiques et conventionnels de
culture en serre : AD, Épuisement abiotique; AA ,acidification de l’air; EU, eutrophisation; GW : Réchauffement global; PO,
oxydation photochimique; CED, demande énergétique cumulative.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du Canada qui,
à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture et
Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et les partenaires de l’industrie.
22
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
La fertilisation biologique et ses effets sur le développement des transplants de poivrons
V. Gravel1,2*, M. Dorais1 et C. Ménard1
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, QC.
* [email protected]
Contexte : Les cultures de poivrons biologiques en serre, tout comme la plupart des cultures cultivées
en serre à longueur d'année, reposent sur les transplants préalablement cultivés. La production de
transplants de poivrons biologiques sains et adéquatement balancés (source et potentiel de force des
puits) est un défi souvent lié aux rendements totaux des récoltes précédentes.
ug fluorescéine/g/h
Pousse (poids sec) (g)
Vue d’ensemble du projet : La farine de crevettes (0, 400, 800 ou 1600 mL m-3) et de varech (0 or 50
mL m-3) a été incorporée au milieu de culture. Les transplants ont été inoculés, ou pas, avec un agent
microbien bénéfique, Trichoderma harzianum Rifai
souche KRL-AG2 (Rootshield®) et cultivés en serre.
5 semaines
Après la transplantation, les plants de poivrons ont
10 semaines
été arrosés, puis fertilisés avec un engrais
conventionnel ou un engrais liquide biologique.
L’analyse de la respiration du milieu (sortie de CO2)
et de l’hydrolyse FDA a montré une activité
microbienne supérieure avec le traitement à l’engrais
biologique liquide. Les transplants qui ont reçu un
engrais biologique liquide avaient un développement
supérieur en comparaison des transplants qui
5 semaines
n’avaient reçu que de l’eau en plus de l’engrais solide
10 semaines
initial. Toutefois, la minéralisation de l’amendement
biologique n’a pas complètement répondu aux
exigences nutritionnelles en comparaison des
transplants conventionnels. L’inoculation d’un agent
bénéfique au milieu de culture biologique a augmenté
l’activité biologique mais n’a eu aucun effet sur la
croissance des semis.
Biologique
Conventionnel
Eau
Conclusions : L’engrais biologique solide (1600 mL m-3 de farine de crevette avec 50 mL m-3 de
farine de varech) et un engrais biologique liquide devraient être utilisés et combinés à l’inoculant T.
Harzianum pour obtenir des transplants de poivrons biologiques de grande qualité.
Remerciements : Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes
d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et les partenaires de
l’industrie.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
23
Production en serre
Production biologique de transplants de légumes et d’herbes
V. Gravel1,2*, M. Dorais1 et C. Ménard1
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, QC.
* [email protected]
Contexte :
La demande pour les transplants de légumes biologiques, qu’elle provienne de producteurs de
légumes ou de jardiniers, a augmenté significativement au Canada. Comme la croissance des semis
est grandement affectée par les propriétés physiques du substrat, l’élaboration d’une fertilisation
adéquate basée sur des amendements solides est cruciale pour obtenir des transplants de qualité. Un
projet a été entrepris à la Jardinerie Fortier pour développer un système de production biologique en
serre pour les transplants de légumes et d’herbes.
Vue d’ensemble du projet:
Six engrais solides ont été testés. Une recette complète d’engrais incluait de la farine de crabe, de la
farine de varech, du compost, du guano de chauve-souris et de la farine de plumes (A: 50%, B: 100%
et C: 150% des concentrations recommandées); D: farine de crabe et de varech uniquement ; E: farine
de crabe, compost et farine de varech uniquement ; F: farine de crabe, farine de varech, compost et
farine de plumes uniquement. Deux évaluations ont été faites pour chaque type de plante (11 à 39
jours après la transplantation). Chaque fois, la qualité des plantes et la biomasse ont été évaluées. La
biomasse des plantes tend à diminuer avec une recette d’engrais incomplète, le traitement B affichant
la plus faible accumulation de biomasse. Les fertilisations A, B et C ont produit des biomasses
similaires pour les trois espèces.
a (concombre)
b (tomate)
c (poivron)
Conclusions:
Ces résultats ont montré que la moitié de la concentration de la recette complète de l’engrais a produit
des transplants de légumes de qualité. Les différences les plus significatives ont été observées
lorsque les plants sont devenus commercialisables au moment où les engrais solides se sont raréfiés.
Remerciements:
Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du Canada qui, à son
tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture et
Agroalimentaire Canada, du cadre stratégique Cultivons l’avenir, et le partenaire de l’industrie, La
Jardinerie Fortier, QC. Nous remercions Jonathan Fortier qui a supervisé tous les essais en serre
expérimentale commerciale.
24
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
Tomates biologiques cultivées en serre sous éclairage d’appoint
M. Dorais1*, S. Pepin2, L. Gaudreau2, C. Ménard1 et R. Bacon1
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Centre de recherché horticole, Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, Québec.
* [email protected]
Contexte : Comme l’éclairage est un facteur clé limitant pour la productivité des plantes et la qualité des fruits en
culture en serre, l’éclairage d’appoint (EA) en production biologique peut constituer une solution prometteuse
pour satisfaire la demande des consommateurs canadiens pour les légumes biologiques et locaux. Cependant,
les études précédentes sur l’EA ont été principalement menées avec des cultures conventionnelles et seules
quelques observations sont disponibles sur le sujet des cultures biologiques où les nutriments peuvent aussi
constituer un facteur limitant pour la productivité des cultures.
Vue d’ensemble du projet : Le but de cette étude est d’adapter un système de culture biologique sous EA. Une
expérience avec parcelles divisées a été faite dans une serre commerciale (Serres Sagami, Chicoutimi, QC) pour
déterminer les effets de l’espacement entre les rangs (principales parcelles : 3 rangs par chapelle vs 4 rangs) et
du système de croissance (sous-parcelles : conventionnelle vs biologique) sur les paramètres de croissance des
plants, la séquestration des hydrates de carbone, la nutrition minérale, le rendement des tomates et la qualité des
fruits. Les semis de Solanum lycopersicum (cv Heritage greffé sur Beaufort) ont été transplantés dans des blocs
-2
de fibres de coco de 15 litres vs des contenants avec 100 L m de sol organique et cultivés sous EA (lampes
–2 –1
-1
HPS; ~100 µmol m s , 14-16 h photopériode de 14-16 h) et 650 µL L CO2 pendant six mois. La densité des
plants était similaire dans les traitements d’espacements des rangs et la gestion de l’irrigation était basée sur le
potentiel matriciel du sol mesuré à 15 cm de profondeur en utilisant des tensiomètres et un réglage de l’irrigation
à –2.8 kPa.
Rendement
cumulatif
de la tomate
(kmmm–2-2)
Cumulative
tomato
yield (kg
Conclusions: Les mesures de l’EA à la hauteur des plantes (~1.7 m par HPS) et près des feuilles (~2.5 m par
HPS) avec un senseur linéaire à quanta n’a montré aucune différence significative du PPDF (densité de flux
–2 –1
photonique photosynthétique) (moyenne : 95 et 82 mol m s , respectivement) entre les deux espacements de
rangs. Les concentrations de nitrates dans la solution du sol étaient significativement moins élevées en culture
-1
-1
biologique (50-200 µL L ) que dans le système de croissance conventionnel (1000-1200 µL L ). En dépit du
faible taux de nitrates dans le sol biologique, il n’y avait pas de différences significatives entre les paramètres de
croissance des plants biologiques comparés au système conventionnel.
30
25.41
24.95
23.08
22.30
25
20
15
10
5
3 rows organic
4 rows organic
3 rows conventional
4 rows conventional
0
1-Nov 1-Dec 1-Jan 1-Feb 1-Mar 1-Apr 1-May 1-Jun 1-Jul 1-Aug
Date de récolte
Harvesting
date
Figure 1. Évolution du rendement de la tomate
commercialisable pendant 29 semaines de
production.
Table 1.La qualité du fruit de la tomate récoltée en mars et avril. Aucun
effet lié à l’espacement entre les rangs n’a été observé, alors que les
fruits sous régie biologique étaient comparés à des fruits sous régie
conventionnelle.
Paramètres de
Culture
Culture
qualité des fruits
biologique
conventionnelle
15 mars 19 avril 15 mars 19 avril
2011
2011
2011
2011
Sucres solubles (%)
3.17
3.80
4.63
4.80
(0.06)
(0.36)
(0.49)
(0.40)
EC (mS cm-1)
5.08
4.72
4.50
4.79
(0.37)
(0.32)
(0.36)
(0.25)
-1
Lycopène (mg kg )
37.78
41.29
43.91
48.87
(1.70)
(2.40)
(4.09)
(4.20)
Acidité titrable (%)
0.40
0.38
0.40
0.42
(0.03)
(0.01)
(0.04)
(0.02)
Antioxydant (TEAC)
0.99
1.38
1.49
1.76
(0.06)
(0.21)
(0.20)
(0.60)
Le rendement des cultures de tomates n’a pas varié significativement entre les systèmes de culture biologique et
–2
conventionnelle après 29 semaines de production, même si un rendement supérieur (~2.5 kg m ) a été obtenu
sous régie biologique. De plus, l’espacement entre les rangs n’avait aucun effet sur le rendement cumulatif dans
chaque système de culture. Nos résultats feront l’objet de discussions en termes de gestion de la fertilisation,
croissance des plantes, séquestration des hydrates de carbone, rendement et qualité des fruits sous EA. Nous
tirerons nos conclusions sur la durabilité de l’utilisation de l’EA en production biologique en serre.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du Canada qui,
à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture et
Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et le partenaire de l’industrie, Les Serres Sagami.
Nous remercions Gilles Turcotte, Édith Tousignant et Caroline Dalpé pour leur contribution à ce projet.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
25
Production en serre
Une approche biologique passive pour éliminer les agents pathogènes des végétaux des
effluents d’une serre biologique
N. Gruyer1, M. Dorais1*, G. J. Zagury2 et B. W. Alsanius3
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Département des génies civil, géologique et des mines, École Polytechnique de Montréal, Montréal, QC.
3. Université suédoise des sciences agricoles, Département d’horticulture, Laboratoire microbien d’horticulture;
B.P. 103, SE-230 53, Alnarp, Suède
* [email protected]
Contexte : Suite au manque d’eau de grande qualité et à la pollution potentielle des eaux souterraines par
le lessivage des nutriments, la recirculation ou le traitement des eaux agricoles usées est désormais
inévitable. Même si les systèmes de culture qui recyclent offrent divers avantages d’un point de vue
environnemental, les risques associés à la propagation des agents pathogènes, aux solutions nutritionnelles
non balancées et à l’accumulation de composés phytotoxiques soulèvent des inquiétudes chez les
producteurs. De plus, les approches conventionnelles pour le traitement des effluents provenant des
cultures biologiques ne sont pas souvent efficaces à cause de leur contenu élevé en matière organique.
Vue d’ensemble du projet : L’objectif de cette étude était donc d’évaluer l’efficacité de trois types de
marais artificiels pour réduire la population de Fusarium oxysporum et de Pythium ultimum dans les
effluents des serres. Pour ce faire, une expérience a été menée en serre en utilisant des marais artificiels
sous surfaciques à flux horizontal (SSFH-MA) remplis de pouzzolane et colonisés avec des massettes
communes (Typha latifolia). Les unités des marais contenaient soit 1- sucrose (MAS), 2- compost (MAC) or
3- aucune source externe de carbone (MA). Le plan de l’expérience consistait en des blocs aléatoires
complets avec quatre répétitions (total de 12 u.e.de 0.08 m3) et un temps de rétention de 5 jours. Les unités
recevaient l’effluent reconstitué d’une serre et étaient inoculées hebdomadairement avec une suspension de
Fusarium oxysporum (106 CFU par mL) ou de Pythium ultimum (106 CFU par mL). Des échantillons de
l’effluent – MA étaient prélevés quotidiennement et les concentrations de F. oxysporum et P. ultimum
évaluées en utilisant respectivement les milieux sélectifs Komoda et PDA-PARP. Le carbone organique
total, le biofilm, l’enzyme de dégradation des parois cellulaires et les populations de bactéries mésophiles,
Pseudomonas spp., et Bacillus spp, ont été évalués. Les résultats montrent que chaque type de SSFH-MA
a réduit efficacement de 99 % les populations mesurées au niveau de l’effluent. Les mécanismes
d’élimination physique, chimique et biologique tout comme les conditions environnementales ont été évalués
pour expliquer le pourcentage élevé de l’élimination. L’amendement avec le compost (MAC) a promu le
développement du biofilm autour du médium filtrant et de l’enzyme de dégradation des parois cellulaires
(CWDE), ce qui a joué un rôle important dans l’élimination des agents pathogènes des végétaux.
L’importance relative des différents processus (adsorption au bioflim, CDWE, propriétés antagonistes) est
difficile à définir, car les processus effectifs interagissent. Cependant, les processus impliqués variaient
suivant le contenu en carbone MA. L’amendement avec le compost (MAC) a permis la formation d’un
meilleur biofilm et la production de CDWE, alors que la microflore avec les propriétés antagonistes (Bacillus
spp. et Pseudomonas spp.) était plus nombreuse lorsque le sucrose (MAS) était utilisé. Quoi qu'il en soit, les
MA sans source exogène de carbone étaient aussi efficaces pour éliminer les agents pathogènes des
végétaux étudiés que les marais artificiels enrichis au carbone.
Conclusions : Cette étude a montré pour la première fois que les SSFH-MA peuvent constituer une
méthode alternative durable pour éliminer les agents pathogènes des végétaux des effluents des serres,
avec une efficacité d’élimination de 99.99 %, qui est un seuil acceptable pour l’industrie.
Remerciements: Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture
et Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et le partenaire de l’industrie, Les Serres
Nouvelles Cultures. Nous remercions Valérie Gravel, Claudine Ménard, Édith Tousignant et Rejean Bacon
pour leur contribution à ce projet.
26
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Production en serre
L’utilisation de bioréacteurs passifs pour éliminer simultanément NO3, SO4 et les agents
pathogènes des plantes des effluents des serres biologiques
N. Gruyer1, M. Dorais1*, B. Alsanius2 et G. J. Zagury3
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Centre de recherche en horticulture, Université Laval, Québec, QC.
2. Université suédoise des sciences agricoles, Département d’horticulture, Laboratoire microbien d’horticulture;
B.P. 103, SE-230 53, Alnarp, Suède
3. Département des génies civil, géologique et des mines, École Polytechnique de Montréal, Montréal, QC *
[email protected]
Contexte : Le ruissellement des nutriments des serres crée des problèmes environnementaux tels que
l’eutrophisation lorsque les eaux usées ne sont pas recyclées. Lorsque l’effluent d’une culture est recyclé,
l’accumulation sélective des nutriments et le débalancement conséquent d’ions tels que le sulfate (SO42−)
peuvent engendrer des désordres physiologiques chez les végétaux si la solution de nutriments recyclés
n’est pas partiellement remplacée. Bien que les systèmes de recyclage offrent plusieurs avantages d’un
point de vue environnemental, le risque de dissémination des agents pathogènes est aussi très préoccupant
pour les producteurs. Il a été démontré que les bioréacteurs passifs constituent une solution alternative peu
coûteuse pour traiter les eaux usées agricoles ou industrielles.
Taux d’élimination du nitrate et du sulfate (%)
Vue d’ensemble du projet : L’objectif de cette expérience
était d’évaluer l’utilisation des bioréacteurs passifs pour
réduire la charge en nutriments (NO3− et SO42−) et les
agents pathogènes d’origine hydrique (P. ultimum and F.
oxysporum) dans les effluents des serres. Des
bioréacteurs passifs stérilisés et non stérilisés (3L) remplis
d’un mélange de matière carbonique organique ont été
utilisés dans 3 réplicats. Avant que débute l’expérience,
les bioréacteurs étaient saturés avec un médium stérilisé
Postgate B pour promouvoir la bactérie réductrice du
sulfate. Après une période de rodage de 2-5 semaines, les
unités de bioréacteurs ont reçu pendant 15 semaines un
effluent reconstitué incluant 500 mg L-1 SO42− avec ou
sans 300 mg L-1 NO3−, et étaient inoculés 3 fois avec P.
ultimun et F. oxysporum (106 CFU mL-1). L’efficacité
d’élimination des agents pathogènes hydriques (99.9 %) et
des nitrates (99 %) était élevée pour les bioréacteurs stérilisés
et non stérilisés.
Sulfate – non stérilisé
Sulfate – stérilisé
Nitrate - non stérilisé
Nitrate - stérilisé
Figure 1 Evolution of the percentage of sulfate
and
L’élimination des nitrates par les bioréacteurs
non stérilisés et stérilisés. Le nitrate (300 mg L
1
) a été ajouté à l’affluent après la semaine 9
jusqu’à la semaine 14. Les dates sont des
moyennes de n=3. Des différences
significatives (P<0.05) ont été observées entre
2le pourcentage d’élimination de SO4 des
bioréacteus non stérilisés et stérilisés aux
semaines 1, 2, 3, 4, 5 et 14.
Pendant les 6 semaines du traitement de l’eau, le
pourcentage d’élimination du SO42− était plus important dans
les bioréacteurs non stérilisés que dans les bioréacteurs stérilisés, ce qui indique que la réduction du SO42−
était principalement due à son activité biologique. En absence du nitrate, le pourcentage d’élimination du
SO42− était élevé (86 % à 91 %) et a drastiquement décliné après l’ajout de NO3−. Cet effet du NO3− peut
être expliqué par le fait que dans les sédiments anaérobiques, la dénitrification est la forme de respiration la
plus énergétiquement rentable, car la réduction du sulfate relâche moins d’énergie et tend donc à survenir
lorsque le NO3− n’est pas disponible. L’élimination du SO42− surviendrait donc suite à l’épuisement du NO3−
tel qu’observé dans les bioréacteurs non stérilisés aux semaines 13 et 14 (3 à 4 semaines après l’ajout de
NO3−).
Conclusions : Cette étude montre que les bioréacteurs sont efficaces pour traiter les effluents des serres.
Les bioréacteurs réduisent simultanément le sulfate, le nitrate et les agents pathogènes de source hydrique.
Remerciements : Cette recherche a été financée par le biais de la Grappe scientifique biologique du
Canada qui, à son tour, est financée par l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes d’Agriculture
et Agroalimentaire Canada du cadre stratégique Cultivons l’avenir et le partenaire de l’industrie, Les Serres
Nouvelles Cultures. Nous remercions Claudine Ménard, Édith Tousignant et Réjean Bacon pour leur
contribution
à
ce
projet.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
27
Systèmes de culture céréaliers
28
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Systèmes de culture céréaliers
Analyse multicritères de la rotation biologique Glenlea : les dix-neuf premières années
M. Entz*, C. Welsh, S. Mellish, Y. Shen, M. Tenuta, J. R. Thiessen Martens, K. C. Bamford et
J. Hoeppner
Département de phytologie de l'Université du Manitoba à Winnipeg (MB) R3T 2N2
* [email protected]
Contexte : La durabilité est mieux établie lorsqu'une large palette de critères pertinents est analysée
simultanément. L'étude a comparé les modes de production biologique et non biologique (classique) à
Glenlea, à l'aide de deux rotations culturales différentes, et inclut de l'information recueillie entre les
années 2000 et 2010.
Vue d’ensemble du projet : Au total, 11 critères ont été mesurés. Ils comprenaient la performance
agronomique (rendement en blé, populations de mauvaises herbes et nutriments disponibles), la
performance énergétique (production et efficacité énergétique), le risque pour la qualité de l'eau
(phosphore soluble dans l'eau), des facteurs pédologiques (matière organique du sol) et la biodiversité
(champignons mycorhiziens à arbuscules ou « CMA » et insectes). Plus les paramètres sont éloignés
du centre (Fig. 1), plus les réponses des modes de production aux paramètres individuels sont
positives. Les résultats indiquent que chaque combinaison d'un mode de production et d'une rotation
présente des forces et des faiblesses (données non présentées). Cependant, lorsque des systèmes
biologique et classique optimaux sont comparés (Fig. 1), le système biologique optimal domine le
système classique pour la plupart des paramètres.
Figure 1.
Biologique, fourrage-céréale (compost)
Rendement en blé
2008
Classique, céréale seule
N disponible
Rendement en blé
N disponible
Efficacité
énergétique
P total
P hydrosoluble
MOS
Rendement
énergétique
total
Mauvaises herbes
Rendement
énergétique total
Bilan de P
Mauvaises herbes
Diversité
entomologique
Colonisation
mycorhizienne
Bilan de P
Efficacité
énergétique
P total
P
hydrosoluble
MOS
Diversité
entomologique
Colonisation
mycorhizienne
Conclusions : De manière générale, les systèmes biologiques ont été plus performants que les
systèmes classiques en ce qui concerne les paramètres environnementaux et les paramètres de
qualité de l'eau, mais l'inverse a été constaté en matière de rendement de culture. La performance
globale la plus élevée a néanmoins été observée avec la rotation fourrage-céréales en régie
biologique, à condition que du fumier composté soit intégré au système.
Remerciements : Grappe scientifique biologique d'Agriculture et Agroalimentaire Canada,
gouvernement du Manitoba (pour ses nombreuses subventions), Centre d'agriculture biologique du
Canada et Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
29
Systèmes de culture céréaliers
Développement de cultivars de blé : sélection pour l'adaptation aux systèmes de production
biologiques
S. L. Fox1* et M. H. Entz2
1. Centre de recherches sur les céréales d'Agriculture et Agroalimentaire Canada à Winnipeg (MB)
2. Département de phytologie de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB)
* [email protected]
Contexte : La sélection de blé biologique est un effort relativement récent pour les personnes qui œuvrent à
identifier des génotypes de blé adaptés aux conditions de croissance biologiques dans l'Ouest canadien.
Des études ont montré que les systèmes de production biologique et non biologique (classique) présentent
suffisamment de différences pour garantir l'identification de cultivars adaptés aux exigences de la production
végétale biologique. Le blé de printemps de l'ouest du Canada (BPOC) est le type de blé le plus cultivé dans
les Prairies : il représente à lui seul environ 74 % de l'ensemble du blé produit en 2010 et 2011. Étant donné
son importance sur le marché et l'étendue de son utilisation en céréaliculture dans les Prairies, les
ressources restreintes disponibles pour la sélection de blé biologique lui ont été destinées.
Vue d’ensemble du projet : Un effort de collaboration est soutenu au Manitoba depuis 2004 afin de créer
des cultivars de BPOC adaptés à la production biologique. Chaque année, environ 20 populations
d'hybrides F2 issues de croisements réalisés dans le cadre du programme de sélection du BPOC classique
au Centre de recherches sur les céréales (CRC) de Winnipeg sont introduites dans le programme de
sélection biologique. Les plantes des générations F2 à F6 sont sélectionnées pour leur type agronomique et
leur résistance aux maladies dans des pépinières biologiques qui les exposent à l'infection naturelle par de
multiples maladies, après quoi le rendement est évalué pour la première fois aux générations F5 à F7. Six
années-stations d'évaluation plus extensive sont nécessaires pour déterminer les candidats admissibles aux
épreuves d'enregistrement. La coopération avec des pairs en Saskatchewan et en Alberta a permis la
création d'un réseau de lieux d'essais biologiques qui réunit un échantillonnage d'environnements différents
et fournit suffisamment d'information pour l'évaluation des cultivars candidats. La capacité d'évaluation du
potentiel de rendement demeure la principale limite du présent travail. Les programmes de blé de printemps
biologique ne peuvent pas utiliser de pépinière hors saison en raison des règlements phytosanitaires
applicables aux semences au passage des frontières internationales. Cependant, les liens entre les
programmes classique et biologique du CRC permettent de transférer les gains génétiques du premier
programme au second. La coopération avec les producteurs biologiques a été encouragée par le démarrage
d'un programme participatif de sélection végétale. Grâce à la sélection effectuée par les producteurs au sein
de populations de F3 et F4 en ségrégation à divers endroits, ce programme permet d'échantillonner la
variabilité environnementale dès les premières générations, ce qu'un programme classique ne fait pas, en
règle générale.
Conclusions : Les observations de ce travail indiquent que toutes les expériences au champ devraient être
menées sur des terres enrichies par des engrais verts afin de gérer la présence de mauvaises herbes, les
apports nutritionnels et les taux d'humidité. La tolérance aux mauvaises herbes peut être évaluée dans des
parcelles de détermination du rendement. La teneur en protéines des grains est analysée à partir de la
génération F3, ce qui crée une pression de sélection accrue selon ce critère important par rapport aux
programmes de sélection du blé non biologique. Des caractéristiques agronomiques, phytopathologiques et
relatives à la qualité d'utilisation finale sont retenues pareillement pour les programmes de sélection
classique et biologique, étant donné que les critères d'enregistrement sont les mêmes. Cependant,
certaines caractéristiques de physiologie végétale relatives à la réponse au stress nutritionnel, à la
concurrence entre plantes et aux interactions avec la microflore du sol ne sont pas encore comprises et ne
peuvent donc pas être utilisées en tant que critères de sélection. Le rendement demeure le principal
indicateur de l'adaptation et de la performance des plantes dans les environnements biologiques.
Remerciements : Le Projet de recherche et de développement agroalimentaires du Manitoba, la
Commission canadienne du blé, la Western Grains Research Foundation [Fondation de recherches sur le
grain de l’Ouest] et la Grappe scientifique biologique du Canada ont financé ce programme et offert des
lieux d'étude à deux étudiants de maîtrise.
30
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Systèmes de culture céréaliers
Utilisation de paillis pour réduire le travail du sol en production céréalière biologique dans
l'Ouest canadien
C. Halde1*, R. H. Gulden1, A. M. Hammermeister2, K. H. Ominski3, M. Tenuta4 et M. H. Entz1
1. Département de phytologie de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB)
2. Centre d'agriculture biologique du Canada, Boîte postale 550, Truro (N.-É.)
3. Département des sciences animales de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB)
4. Département des sciences du sol de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB)
* [email protected]
Contexte : Ces dernières années, des efforts ont été investis dans le développement de moyens
permettant de réduire le travail du sol (labour) dans les exploitations céréalières biologiques, tout en
contrôlant adéquatement les mauvaises herbes (Vaisman et coll., 2011). l'adaptation des systèmes
culturaux avec paillis développés à la fin des années 1980 par des producteurs brésiliens qui
pratiquaient le « labour zéro » (Bolliger et coll., 2006) aux conditions de production céréalière
biologique de l'Ouest canadien a généré un intérêt croissant. Les objectifs du projet consistaient à
déterminer la capacité de plusieurs espèces végétales à produire des paillis et à mesurer le taux de
décomposition de ces paillis. La capacité de répression des mauvaises herbes de ces paillis a
également été évaluée, ainsi que les performances agronomiques de la culture subséquente (blé de
printemps).
Vue d’ensemble du projet : Une étude de plein champ a été menée à la station de recherche de
Carman au Manitoba pendant deux ans. La première année (A1), les engrais verts (EV) ont été semés
au printemps et le rouleau a été passé au milieu de l'été, au stade de floraison. En monoculture ou
mélangées, les espèces d'EV mises à l'épreuve incluaient l'orge, la vesce velue, les pois, le radis
oléagineux et le tournesol. Les EV écrasés par le rouleau ont été laissés à la surface du sol pendant
tout l'automne et l'hiver. La deuxième année (A2), le blé a été semé directement dans le paillis ainsi
constitué (sans travail du sol).
La vesce velue s'est établie lentement au printemps (moins de 4 t.ha-1 de biomasse épigée à la
mi-juillet d'A1) comparé aux autres espèces d'EV. Elle était cependant la seule espèce à survivre au
hachage effectué par le rouleau à lames; sa croissance s'est poursuivie jusqu'à la fin d'octobre. De
plus, les traitements avec culture d'EV incluant la vesce velue ont engendré la biomasse de paillis la
plus élevée en septembre d'A1 (9-11 t.ha-1) et au printemps d'A2 (~7 t.ha-1).
L'effet des traitements avec culture d'EV sur la biomasse de mauvaises herbes dans la culture de blé
en juin d'A2 n'était que marginalement significatif (p = 0,08). La biomasse aérienne du blé à la récolte
était significativement supérieure avec la monoculture de vesce velue et le mélange d'orge et de vesce
velue comparé aux autres traitements à l'emplacement A en 2011. Cette même monoculture et ce
même mélange ont donné la plus faible biomasse aérienne de mauvaises herbes à la récolte à
l'emplacement A en 2011. Le blé sera semé à l'emplacement B en 2012.
Conclusions : La culture sans labour ininterrompue constitue manifestement un défi pour la culture
biologique dans l'Ouest canadien en ce qui a trait à la lutte contre les mauvaises herbes et au
rendement de culture. Néanmoins, les résultats préliminaires des expériences de plein champ de 2010
et 2011 suggèrent que les paillis épais (particulièrement ceux qui incluent de la vesce velue) ont la
capacité de réprimer les mauvaises herbes dans les systèmes culturaux avec paillis de l'Ouest
canadien, ce qui réduit le besoin de travailler le sol. Une étude simultanée analyse la décomposition
sur 250 jours des divers paillis dans des sacs-poubelle. D'autres travaux traitent de la performance
agronomique à long terme des systèmes de production biologique avec paillis (sans labour) comparés
aux systèmes biologiques avec labour.
Remerciements : Le financement de ce projet a été assuré par la Commission canadienne du blé, le
gouvernement du Manitoba et la Grappe scientifique biologique d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. La
première auteure remercie en outre le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
et le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies pour la bourse de doctorat qu'ils lui ont fourni.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
31
Systèmes de culture céréaliers
Des cultures de couverture céréalières pour lutter contre les adventices du pois des champs
biologique en début de saison
R. L. Evans*, M. H. Entz et Y. E. Lawley
Département de phytologie de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB) R3T 2N2
* [email protected]
Contexte :
Les cultures de couverture peuvent constituer un outil de lutte efficace contre les adventices
(mauvaises herbes) dans les systèmes agricoles intégrés. Les recherches ont montré que les cultures
de couverture peuvent atténuer la pression des mauvaises herbes en leur faisant une concurrence
directe pour les ressources, en modifiant la surface du sol à la manière d'un paillis ou en exsudant des
substances allélochimiques qui nuisent à leur germination.
Dans le Midwest des États-Unis, des recherches substantielles ont été menées sur les cultures de
couverture de seigle d'automne associées à la culture du soja. Cependant, les études manitobaines sur
ces cultures de couverture ou leur utilisation dans la production de légumineuses à grain sont rares.
Les pois des champs biologiques, en particulier, pourraient en bénéficier, étant donné leur faible
capacité de concurrence. L'ajout d'une culture de couverture permettrait également de réduire le travail
du sol, qui demeure la première méthode de désherbage.
Vue d’ensemble du projet :
L'étude compare trois cultures de couverture céréalières – du seigle d'automne (Secale cereal L.), de
l'orge (Hordeum vulgare L.) et de l'avoine (Avena sativa L.) – à un témoin sans culture de couverture
pour leur capacité à réprimer les mauvaises herbes en début de saison dans une culture biologique de
pois des champs (Phaseolus vulgaris L.). L'objectif est le suivant : comparer la répression des
mauvaises herbes en évaluant les effets physiques des cultures de couverture de même que la gestion
de ces cultures sur plusieurs paramètres microclimatiques.
Les cultures de couverture ont été ensemencées dans des parcelles de 4 m par 8 m, avec des rangs
écartés de 15 cm, en septembre 2010. Avant de semer les pois des champs au début de juin 2011, la
parcelle principale a été divisée en sous-parcelles avec labour et sans labour. Le haricot rond blanc
(cv. Envoy) a été semé dans des rangs écartés de 15 cm. L'orge et l'avoine sont des annuelles de
printemps détruites par l'hiver; elles offrent une alternative au seigle d'automne, dont la culture doit être
activement interrompue. L' interruption de la culture du seigle d'automne dans les parcelles sans labour
est effectuée par fauchage à l'anthèse, soit 18 jours après l'ensemencement (JAE).
Les résultats préliminaires indiquent qu'à l'ensemencement de la légumineuse à grain, le seigle
d'automne avait davantage réduit la biomasse d'adventices (46 kg.ha-1) que l'orge (117 kg.ha-1),
l'avoine (302 kg.ha-1) et le traitement témoin (329 kg.ha-1). L'interception moyenne du flux lumineux
était supérieure dans les parcelles de seigle non labourées (948 µmol.s-1.m-1) à 18 JAE. Enfin, à
l'ensemencement de la légumineuse à grain, la teneur moyenne en nitrates du sol à la surface (entre 0
et 15 cm de profondeur) était la plus basse dans les parcelles de seigle d'automne (3,2 kg.ha-1). Les
parcelles labourées contenaient davantage de nitrates en surface (0-15 cm) à 18 JAE et davantage
d'espèces de mauvaises herbes que les parcelles sans labour.
Conclusions : Le seigle d'automne permet de lutter plus efficacement contre les mauvaises herbes,
mais la concurrence pour les ressources en début de saison pourrait avoir retardé le développement de
la légumineuse à grain. Les parcelles labourées offriraient davantage de ressources disponibles, ce qui
favoriserait la richesse (nombre d'espèces) des mauvaises herbes.
Remerciements : Grappe scientifique biologique d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et
Association manitobaine des producteurs de légumineuses.
32
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Systèmes de culture céréaliers
Comparaison des machines d'interruption des cultures de couverture sans travail du sol
K. Podolsky1*, R. Blackshaw2 et M. Entz1
1. Département de phytologie de l’Université du Manitoba à Winnipeg (MB)
2. Agriculture et Agroalimentaire Canada à Lethbridge (AB)
* [email protected]
Contexte
Les pratiques de travail intensif du sol ont entraîné un déclin de la productivité des sols agricoles
partout dans le monde. Pourtant, l'agriculture biologique a longtemps recouru au travail du sol (labour)
pour éliminer les mauvaises herbes et interrompre ses cultures de couverture. Il est possible de réduire
le recours au labour dans les systèmes culturaux biologiques au Canada en appliquant des méthodes
mécaniques connues et nouvelles aux cultures de couverture. Ces méthodes incluent le passage d'un
rouleau à lames, le fauchage au broyeur à axe horizontal (faucheuse à fléaux) et le décolletage
(écimage). De nouveaux engins agricoles ont été étudiés par d'autres équipes de recherche et se sont
avérés efficaces.
Vue d’ensemble du projet
L'objectif de la présente étude est d'effectuer une comparaison directe du rouleau à lames, du broyeur
à axe horizontal et du cultivateur à larges lames Noble avec la machinerie standard pour interrompre
par labour une culture de couverture de pois et d'orge (engrais vert) et d’inclure une jachère-témoin.
L'expérience est menée à Carman au Manitoba et à Lethbridge en Alberta. Elle a été répétée deux fois
de 2010 à 2012. L'engrais vert a été ensemencé et les traitements appliqués selon une méthode
d'interruption de culture la première année; l'ensemencement du blé de printemps a eu lieu la
deuxième année. L'effet de la méthode d'interruption sur les résidus en surface, l'azote, la température
et l'humidité du sol, la densité de mauvaises herbes et la production subséquente de blé de printemps
sera évalué.
Au début du printemps de 2011, la biomasse de résidus en surface variait de 208 à 1 556 kg.ha-1 à
Carman à 37 à 2 605 kg.ha-1 à Lethbridge, les valeurs les plus basses étant observées avec la jachère
et les plus hautes avec les traitements incluant le rouleau à lames aux deux emplacements. Des
conditions excessivement humides à l'automne de 2010 et au printemps de 2011 ont causé un report
de l'ensemencement et réduit la production à Carman. La densité totale de mauvaises herbes à feuilles
larges à la montaison allait de 115 à 307 plantes/m-2 autour du blé de printemps. Par conséquent, à
Carman, la culture de blé de printemps a été interrompue par labour et réensemencée avec du
sarrasin, qui a fortement répondu à l'azote du traitement. Après 63 jours de croissance, la biomasse de
sarrasin allait de 2 678 à 7 747 kg.ha-1, la biomasse la plus faible étant observée avec les traitements
incluant le broyeur à axe horizontal et le rouleau à lames, et la plus forte avec la machinerie de labour
standard et le rouleau à lames associés aux traitements avec labour. Après la récolte de sarrasin à
Carman et de blé de printemps à Lethbridge, du seigle d'automne a été semé dans le but de suivre la
dynamique de l'azote la troisième année, c.-à-d. en 2012.
Conclusions
À Carman la deuxième année, les traitements au rouleau à lames et avec le broyeur à axe horizontal
ont produit davantage de résidus en surface, davantage de pression sur les mauvaises herbes et
moins d'azote disponible que tous les autres traitements. Le cultivateur à lames larges Noble a eu des
effets moyens sur l'azote du sol et la densité de mauvaises herbes par rapport aux traitements sans
labour et complètement labourés. L'achèvement de l'étude en 2012 permettra de publier l'information
technique et appliquée relative à l'effet des machines sur l'ensemble du système cultural et de
contribuer à l'amélioration des systèmes culturaux biologiques sans travail du sol.
Remerciements : Association manitobaine des producteurs de légumineuses, Conseil de recherches
en sciences naturelles et en génie et Grappe scientifique biologique d’Agriculture et Agroalimentaire
Canada.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
33
Systèmes de culture céréaliers
Amélioration de la lutte contre les mauvaises herbes grâce à l'intégration de stratégies
culturales et mécaniques dans les systèmes de production biologiques
D. I. Benaragama* et S. J. Shirtliffe
Département de phytologie de l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon (SK)
* [email protected]
Contexte
Le manque de stratégies efficaces de contrôle des mauvaises herbes a été l'une des principales
contraintes limitant les rendements des systèmes culturaux biologiques. Les stratégies efficaces de
lutte contre les mauvaises herbes sont limitées en agriculture biologique, où les herbicides chimiques
sont interdits. Le contrôle des mauvaises herbes y repose essentiellement sur des méthodes culturales
et mécaniques. Or l’application d'une seule stratégie désherbage ne s'est pas avérée performante pour
gérer les mauvaises herbes dans ces systèmes. Par conséquent, stimuler la capacité de la culture à
concurrencer les mauvaises herbes en intégrant à la fois des méthodes de désherbage culturales et
des méthodes mécaniques pourrait constituer une stratégie de gestion des mauvaises herbes en régie
biologique. L'efficacité relative des différentes stratégies culturales et mécaniques, leurs interactions et
leurs effets additifs lorsqu'elles sont combinées ne sont pas bien connus.
Vue d’ensemble du projet
La présente étude visait à développer un système concurrentiel de culture céréalière biologique
intégrant des stratégies de désherbage à la fois culturales et mécaniques. Une étude a été menée
dans deux systèmes de culture d'avoine biologiques à Saskatoon en Saskatchewan (Canada) en 2008
et 2009. Trois pratiques culturales, deux génotypes d'avoine – CDC Baler (à capacité concurrentielle
supérieure) et Ronald (moins compétitif) –, deux densités de culture – normale (250 plantes.m-2) et
élevée (500 plantes.m-2) –, deux écartements des rangs – étroit (11,5 cm) et normal (23 cm) – et le
sarclage des mauvaises herbes après la levée ont été combinés factoriellement dans un schéma de
bloc avec préparation au hasard. Doubler la densité par rapport à la normale a augmenté le rendement
en grains de 10,7 % et a réduit la biomasse de mauvaises herbes de 52 %. Le génotype compétitif a
réduit la biomasse de mauvaises herbes de 22 % par rapport à l'autre génotype. Le sarclage après la
levée a augmenté le rendement en grains de 13 % par rapport à l'absence de sarclage (témoin). De
plus, le sarclage a permis de diminuer la densité des mauvaises herbes dans trois des quatre annéessites d'essai. Malgré des effets individuels, combiner une densité élevée et le sarclage après la levée a
accru le rendement grainier d'autant que 25 % dans certains cas. Enfin, l'effet combiné de la densité
élevée, du génotype compétitif et du sarclage après la levée a fait chuter la biomasse de mauvaises
herbes de 71 % par rapport aux pratiques standard.
Conclusions
Accroître la densité de culture s'est avéré isolément la tactique la plus efficace pour contrôler les
mauvaises herbes et obtenir des rendements supérieurs. Cependant, les pratiques culturales et
mécaniques de contrôle des mauvaises herbes étaient moins efficaces dans les systèmes de
production biologiques lorsqu'elles étaient appliquées seules. La meilleure répression des mauvaises
herbes et les meilleurs rendements grainiers peuvent être obtenus en intégrant des pratiques de
gestion des mauvaises herbes culturales et mécaniques dans ces systèmes.
Remerciements
Les auteurs aimeraient remercier la Quaker Oats Company, l'Association des minotiers
nord-américains et la Saskatchewan Oat Development Commission [Commission de développement
de l'avoine de la Saskatchewan] pour le financement qu'elles ont apporté à ce projet.
34
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fruits et légumes cultivés en champ
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
35
Fruits et légumes cultivés en champ
Production de fraises biologiques sous tunnel : les impacts de la gestion de la fertilisation sur
trois cultivars
E. Poupart1, M. Dorais2, L. Gaudreau1*, A. Gosselin1, Y. Medina3, L. Gauthier3, Y. Desjardins2, D.
Dupuis4 et S. Khanizadeh5
1. Centre de recherche en horticulture, Édifice Envirotron, Université Laval, Québec, QC G1V 0A6.
2. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Édifice Envirotron, Université Laval, Québec, QC G1V 0A6.
3. Les Fraises de l’île d’Orléans, 199 côte Gosselin, St-Laurent d’Orléans, QC, G0A 3Z0.
4. Les Tourbières Berger Ltée, 121 Rg 1, St-Modeste, QC, G0L 3W0.
5. Agriculture et Agroalimentaire Canada, CRDH, St-Jean sur Richelieu, QC J3B 3E6.
Contexte:
La production sous tunnel gagne en popularité dans l’est du Canada afin de prolonger la saison des
récoltes jusqu’à octobre, augmenter le rendement, limiter les dommages encourus par les agents
pathogènes et améliorer la qualité des fruits et légumes. Cependant, très peu de recherches ont été
menées pour évaluer les bénéfices de la prolongation de la saison et la profitabilité en production de
fruits biologiques sous tunnel. Actuellement, le marché des fruits biologiques frais est dominé par les
États-Unis, depuis des états tels que la Californie où les conditions de croissance sont idéales pendant
un long temps de l’année.
Vue d’ensemble du projet:
Ainsi, le but de cette étude était de développer un système de culture biologique sous tunnel pour les
cultivars de fraises à jours neutres. Pour tester l’effet de la fertilisation et de la gestion du sol sur divers
cultivars, une expérience en parcelles subdivisées répétée quatre fois a été réalisée aux Fraises de l’Île
d’Orléans (St-Laurent d’Orléans, QC). Plus spécifiquement, le contenu minéral du sol, la croissance de
la plante, le rendement et la qualité des fruits ont été déterminés sous deux régimes de fertilisation
combinés avec deux milieux de culture biologiques (parcelle principale : 1- fertilisation biologique
liquide avec un milieu de culture biologique; 2- fertilisation biologique liquide et solide dans un milieu de
culture biologique; 3- solution nutritive conventionnelle dans un milieu de culture biologique; 4- solution
nutritive conventionnelle dans un milieu de culture conventionnel) et pour trois cultivars (sous-parcelles;
Seascape, Charlotte et Monterey). Les plantes ont été transplantées dans des contenants de 3 litres, et
approvisionnées en eau par un système d'irrigation goutte à goutte.
Conclusions:
La fertilisation et les traitements des milieux de culture n’avaient, en général, aucun effet significatif sur
le rendement total et la grosseur des fruits. La période de récolte a été prolongée de 4 semaines par
rapport à la culture en champ. Sous les régies biologique et conventionnelle, la productivité de
Seascape était de 40 % supérieure à celle de Charlotte. Toutefois, la matière fraîche des fruits du
cultivar Charlotte était moins élevée sous régie biologique que sous régie conventionnelle. Les
résultats relatifs à la disponibilité des nutriments, de même que la profitabilité de ce système de culture
alternatif pour les fraises biologiques, seront aussi considérés.
Remerciements: Cette recherche a été financée par la Grappe scientifique biologique du Canada, qui
est elle-même financée par l’Initiative des grappes agroscientifiques du cadre stratégique Cultivons
l’avenir d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et ses partenaires de l’industrie, Les Fraises de l’île
d’Orléans et Les Tourbières Berger.
36
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fruits et légumes cultivés en champ
Gestion de la fertilité lors de l’établissement de cassis biologique (Ribes nigrum L.)
D. W. Hobson1,2*, A. M. Hammermeister2, K. Pruski1 et D. Lynch1
1. Département des sciences végétales et animales, Collège d’agriculture de Nouvelle-Écosse, C.P. 550, Truro,
N.-É.
2. Centre d’agriculture biologique du Canada, Collège d’agriculture de Nouvelle-Écosse, C.P. 550, Truro, N.-É.
* [email protected]
Contexte : Bien qu’elle soit très répandue en Europe et Nouvelle-Zélande, la production de cassis
(Ribes nigrum L.) s’est développée très lentement en Amérique du Nord. Cependant, avec des cultivars
de plus en plus résistants, un nouvel intérêt à l’égard de la production biologique du cassis s’est
manifesté sur l’Île-du-Prince-Édouard pour satisfaire la demande du marché japonais qui, entiché
d’aliments santé, apprécie les baies de cassis pour leur teneur élevée en vitamine C et en antioxydants
et pour leur saveur. Cependant, la production biologique de ce fruit est mondialement extrêmement
limitée et les conditions de croissance dans les Maritimes sont très différentes de celles des autres
pays.
3
Volume
du couvert
Canopy
volume végétal
(m3) (m )
Vue d’ensemble du projet : Deux sites de production du cassis, du cultivar « Titania », ont été établis
à l’Î.P.É. en 2009 pour mesurer l’impact du taux et du calendrier d’application des amendements sur la
croissance, le rendement et l’assimilation des nutriments de plantes établies. Sept traitements de
fertilisation ont été appliqués basés sur l’azote disponible appliqué en kg ha-1: le contrôle (SP0), trois
traitements printaniers (SP50, SP100 et SP150), un traitement estival (SU150) et deux traitements
échelonnés au printemps et en été (SL100/50 et
1.8
SL50/100). Les amendements consistaient en un
1.6
mélange de farine de crabe et de fumier de volaille
a
a
1.4
(Nutriwave™).
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
Traitment
Treatment
ab
Un paillis plastique a été utilisé pour prévenir la
croissance des mauvaises herbes. Les deux sites
ont réagi différemment, le site FT affichant
presque le double du rendement du site HR, et les
traitements ont généré des réactions différentes.
0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0
SP SP 5 P1 0 P 15 U1 5 0/1 0 00 /5
SP SP 5 P 10 P 15 U1 5 0/10 00 /5
En 2011, il n’y avait pas de différence au niveau
S S S L5 L1
S S S L5 L1
S S
S S
du volume des buissons et du rendement sous les
Site
R
divers amendements sur le site FT, contrairement
FT
H
Le volume du couvert végétal du cassis en réponse aux
à ce qui fut observé au site HR. La croissance
amendements du sol appliqués basés sur les taux d’application
de N disponible au printemps (SP), en été (SU) ou échelonnés au était supérieure sous SP150 sur les deux sites,
printemps et en été (SL).
mais les traitements échelonnés ont produit de
plus hauts rendements. Au site HR, les taux de
croissance consécutifs aux seuls traitements estivaux et aux traitements échelonnés étaient de
beaucoup inférieurs aux taux de croissance au site FT. L’azote des tissus était significativement plus
élevé avec les traitements que sur la parcelle de contrôle, sur les deux sites. Les analyses des tissus
ont révélé que K pouvait été un facteur limitant sur le site HR. Aucun signe de déficience nutritionnelle
n’a été observé sur les deux sites.
abc
bc
c
c
Conclusions : Le meilleur traitement pour le rendement était SL100/50; SP50 et SU150 ne sont pas
recommandés car la croissance y était significativement plus basse. Le potassium a pu être un facteur
limitant sur un site.
Remerciements: Le financement a été obtenu par le biais de l’Initiative des grappes agroscientifiques
du cadre stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et par Anne’s PEI
Farm; la participation en nature des fermiers participants est aussi soulignée.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
37
Fruits et légumes cultivés en champ
Stratégies de gestion pour le contrôle du puceron rose du pommier, Dysaphis plantaginaea
(Passerini) (Homoptera: Aphididae) dans les vergers biologiques de la Colombie-Britannique
T. A. Richardson1*, A. E. Brown2 et L. Edwards3
1. Université du Nord de la Colombie-Britannique, Prince George, BC V2N 4Z9.
2. Université de la Colombie-Britannique, Vancouver BC V6T 1C4.
3. Conseil de développement des nouvelles variétés, représentant du secteur biologique, Cawston BC V0X 1C2.
* [email protected]
Contexte : Le puceron rose du pommier Dysaphis plantaginaea (Passerini) (Homoptera: Aphididae)
est un ravageur dont l’impact économique est important dans les vergers biologiques de l’ensemble de
la planète. Les dommages causés par le puceron n’affectent pas seulement les cultures de l’année en
cours, mais réduisent le nombre d’inflorescences l’année suivante. Conséquemment, les pertes
économiques s’étalent sur deux années. Les pertes économiques dans les plantations concentrées de
certains cultivars de la pomme, p.ex. « Ambrosia », peuvent atteindre 10,000 $ l’acre sur deux ans
lorsque la population des pucerons est très dense pendant l’année. Des méthodes de contrôle viables
du D.plantaginaea auront un impact positif significatif sur la santé financière des pomiculteurs
biologiques.
Vue d’ensemble du projet : Cette étude comportait trois objectifs. Le premier était de déterminer si les
pulvérisations d’huile peuvent être efficaces pour réduire les populations de D. plantaginaea. La durée
du jour et le modèle degré-jour ont été explorés comme outils pour programmer efficacement les
pulvérisations. Le second objectif était de déterminer si l’enlèvement d’un hôte important en été du D.
plantaginaea, le plantain majeur, Plantago major (Lathrop) (Lamiales: Plantaginaceae) dans les vergers
réduisait les infestations de pucerons l’année suivante. La libération de contrôles biologiques a aussi
été examinée comme méthode de réduction des populations D. plantaginaea dans les vergers
biologiques.
Conclusions : Nous disposons présentement des données des expériences de pulvérisations d’huile
des deux premières années. Nous avons découvert que les pulvérisations d’huile à l’automne
appliquées entre des durées du jour variant de 12 :05 à 11 :15 et les pulvérisations d’huile appliquées
entre 170-258 degrés-jours étaient les plus efficaces pour réduire le pourcentage moyen par arbre des
inflorescences infestées par D. plantaginaea
Le pourcentage moyen par arbre des inflorescences infestées par D. plantaginaea était
significativement réduit à la suite de l’enlèvement mécanique de P. major des blocs de vergers. Bien
que les résultats fussent statistiquement significatifs, la différence entre les blocs de contrôle et de
traitement était relativement faible. Nous continuerons à enlever le plantain et surveillerons ces blocs
lors de la prochaine éclosion d’envergure du ravageur pour évaluer l’efficacité de cette méthode de
contrôle.
La libération hâtive en saison des agents de contrôle biologique Aphidoletes Aphidimyza (Rondani)
(Diptera: Cecidomyiidae) et Aphidius colemani (Vierick) (Hymenoptera: Aphidiidae) n’a pas réduit le
pourcentage moyen par arbre des inflorescences infestées par D. plantaginaea.
Remerciements : Nous remercions les pomiculteurs biologiques de l’Ambrosia (New Varieties
Development Council) et le programme Agri-innovation de Cultivons l’avenir pour le financement. Nous
remercions Petro Canada pour avoir généreusement fourni l’huile pour la conduite des expériences.
Nous remercions également les pomiculteurs biologiques de Cawston, C.-B., d'avoir fourni les sites des
tests et nous avoir secondés lors des essais.
38
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fruits et légumes cultivés en champ
Évaluation de la carotte (Daucus carota) et du poireau (Allium porrum) comme cultures
compagnes biologiques : peuvent-elles être mutuellement bénéfiques?
M. Lefebvre1*, M. Leblanc1, J. Boisclair1, É. Lefrançois1, K. Stewart2, D. Cloutier3, G. Richard1 et G.
Moreau1
1. L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Plateforme d'innovation en
agriculture biologique, St-Bruno-de-Montarville, QC.
2. Université McGill, Département des sciences végétales, Ste-Anne-de-Bellevue, QC.
3. Agrobyte, Hawkesbury, ON.
* [email protected]
Contexte : Dans les systèmes de cultures, les cultures mixtes peuvent fournir une meilleure protection
contre les éclosions de maladies ou d’insectes. La capacité des variétés d’ail de repousser la mouche
de la carotte est une caractéristique dont peuvent bénéficier les carottes dans un système de cultures
compagnes. L’objectif de cette étude était de déterminer les avantages liés à la culture intercalaire de
carottes et de poireaux, spécifiquement sur la gestion des insectes et le rendement des cultures dans
les conditions du sud-ouest du Québec. L’efficacité et le coût du contrôle mécanique des mauvaises
herbes ont aussi été évalués.
Vue d’ensemble du projet : L’étude triennale (initiée en 2010) a été menée sur une terre tourbeuse
Verchère à la Plateforme d'innovation en agriculture biologique, à St-Bruno-de-Montarville, Qc. Les
variantes culturales étaient carottes et poireaux, soit cultivés ensemble comme cultures compagnes,
soit en monoculture. Trois traitements différents des mauvaises herbes ont été appliqués dans chaque
variante culturale : désherbage physique, manuel ou aucun désherbage (culture témoin). Le tableau
suivant résume quelques-uns des principaux résultats et conclusions des deux premières années du
projet.
Résultats
Ravageur du
poireau
Ravageur des
carottes
2010
2011
Pic de la population de la teigne du poireau le 9
août – aucune réduction des dommages dans les
parcelles des cultures compagnes
Faible pression par les ravageurs, aucune
réduction des dommages par la mouche de la
carotte dans les parcelles des cultures
compagnes
Pic de la population de la teigne du poireau le 18
août – aucune réduction des dommages dans les
parcelles des cultures compagnes
Très faible pression par les ravageurs, aucun
dommage.
Rendement
commercialisable
– carotte
Aucune différence significative mais rendement
légèrement inférieur dans les cultures
compagnes
Aucune différence entre les carottes en
monoculture et avec culture compagne
Rendement
commercialisable
- poireau
Significativement plus faible dans les cultures
compagnes
Aucune différence entre les poireaux en
monoculture et avec culture compagne
Le désherbage mécanique fut aussi efficace que le désherbage manuel, en réduisant le temps de
l’opération de 75.7 % en 2010 et de 62.5 % en 2011 dans les cultures compagnes.
Conclusions : Bien que les effets positifs du compagnonnage à l’égard des dommages causés par la
mouche de la carotte n’aient pu être vérifiés, il a été établi que le désherbage physique était tout aussi
efficace que le désherbage manuel. En 2012, nous devrions pouvoir identifier le meilleur système de
contrôle des mauvaises herbes et déterminer si les dommages causés par la mouche de la carotte et la
teigne du poireau sont réduits lorsque poireaux et carottes sont cultivés comme cultures compagnes.
Remerciements: Cette étude fait partie du projet : La gestion des agroécosystèmes pour le contrôle
des nuisibles dans une production de légumes biologiques, soutenu financièrement par la Grappe
scientifique biologique.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
39
Fruits et légumes cultivés en champ
La Grappe scientifique biologique du Canada, Activité D.1: La gestion des agroécosystèmes
pour le contrôle des nuisibles dans une production de légumes biologiques.
M. L. Leblanc1*, J. Boisclair1, K. Stewart2, D. Cloutier3, M. Lefebvre1, E. Lefrançois1, G. Richard1, G.
Moreau1, C. Leyva Mancilla2 et J. Bede2
1. L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Plateforme d'innovation en
agriculture biologique, St-Bruno-de-Montarville, QC.
2. Université McGill, Département des sciences végétales, Ste-Anne-de-Bellevue, QC.
3. Agrobyte, Hawkesbury, ON.
* [email protected]
Contexte:
Peu d’études canadiennes se sont penchées sur l’efficacité de l’intégration de bandes florales, plantes
compagnes et plantes-pièges et ont déterminé leur impact sur les populations de mauvaises herbes et
d’insectes dans les systèmes de production de légumes biologiques.
Vue d’ensemble du projet:
Le but de ce projet est d’étudier comment les systèmes de production de légumes biologiques peuvent
être aménagés pour accroître la biodiversité tout en prévenant ou minimisant les problèmes causés par
les ravageurs. Ce projet a été établi à la Plateforme d'innovation en agriculture biologique, St-Brunode-Montarville, Québec. Il comprend 4 expériences répétées pendant 2 ou 3 ans. Les méthodes de
production des cultures sont conformes aux normes qui régissent l’agriculture biologique. Les
traitements ont été répliqués quatre fois suivant un modèle de blocs. Des objectifs spécifiques étaient
établis pour chaque expérience. L’expérience 1 a été élaborée pour déterminer l’effet du seigle d’hiver
roulé par rouleur-crêpeur sur le contrôle des mauvaises herbes, les populations d’insectes et la
productivité des cultures de légumes transplantés. Les cultures transplantées sont composées den
Brassicaceae (brocoli), Solanaceae (poivron), Alliaceae (oignon), et Cucurbitaceae (melon/courge).
Les quatre traitements sont : seigle d’hiver roulé par rouleur-crêpeur; désherbage mécanique;
désherbage manuel; aucun désherbage. L’expérience 2 a été établie pour étudier l’effet du
compagnonnage de carottes et de poireaux sur les ennemis des cultures (insectes, mauvaises herbes
et maladies). Les neufs traitements étaient : le poireau mécaniquement, manuellement et non
désherbé, la culture de carotte physiquement désherbée (mécaniquement et traitement à la flamme),
manuellement et non désherbée, le poireau et la carotte mécaniquement, manuellement et non
désherbés. L’expérience 3 a été entreprise pour établir l’efficacité des plantes-pièges pour attirer les
populations d’insectes herbivores et réduire leur incidence dans la culture principale. La barbarée
vulgaire et la stramoine commune sont utilisées comme plantes-pièges respectivement dans les
cultures de chou et de pommes de terre pour réduire, respectivement, l’incidence de la fausse teigne
des crucifères et du doryphore de la pomme de terre. Les traitements consistent en deux dispositions
de cultures-pièges et de cultures sans plantes-pièges. L’expérience 4 était menée pour déterminer
l’efficacité de diverses bandes de fleurs pour augmenter la biodiversité des insectes. Les plantes
évaluées sont : la luzerne, le pétunia, la phacélie, la moutarde, l’achillée millefeuille, l’alysson, la
coriandre, le cosmos, l’œillet d’Inde et la capucine.
Conclusions:
Ces expériences se poursuivent et les résultats seront intégrés à l’utilisation des bandes de fleurs, des
plantes compagnes et plantes-pièges dans les systèmes de production de légumes biologiques dès
qu’ils seront disponibles.
Remerciements: Merci à Agriculture et Agroalimentaire Canada (projet de la Grappe scientifique
biologique).
40
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fruits et légumes cultivés en champ
Production de framboises biologiques sous tunnels
M. Dorais1, L. Gaudreau2*, M. Bordeleau2, A. Gosselin2, Y. Medina3, L. Gauthier3, Y. Desjardins2 et S.
Khanizadeh4
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Édifice Envirotron, Université Laval, Québec, QC G1V 0A6.
2. Centre de recherche en horticulture, Édifice Envirotron, Université Laval, Québec, QC G1V 0A6.
3. Les Fraises de l’île d’Orléans, 199, côte Gosselin, St-Laurent, Île d’Orléans, QC G0A 3Z0.
4. Agriculture et Agroalimentaire Canada, CRDH, St-Jean-sur-Richelieu, QC J3B 3E6.
Contexte:
La production sous tunnels sous conditions nordiques peut améliorer la durabilité de la culture des
petits fruits biologiques en prolongeant la saison de croissance et améliorant la qualité des fruits.
Cependant, seules des superficies marginales sont cultivées sous régie biologique même si la
demande pour les framboises biologiques n’est pas comblée sur les marchés.
Vue d’ensemble du projet:
des trois
Les objectifs de cette étude sont: 1) Figure
Figure 1:1 L’influence
The influence
of three
de fertilisation
le total
fertilization
regimes onsurthe
comparer deux méthodes de gestion régimes
rendement
total
des
framboises
yield of raspberry grown under
biologique de la fertilisation (liquide et cultivées
sous expressed
tunnels exprimée
en
high tunnels
by g of
de per
fruits
par mètre
linéaire
linear
meter (n=145).
liquide+solide) avec une culture gfruit
Mix
conventionnelle sous tunnel et 2) Proc Treatments
Traitement
P<0.01
Mois
Month
P<0.001
déterminer l’effet de la pulvérisation
Treatment*Month
Traitement
* mois NS
foliaire de CaCl2 sur la qualité des Contrastes
Contrasts
Conv vs biologique
Organic P<0.001
baies.
Un
modèle
expérimental Conventionnel
L vs
L+S* + Solide* NS
Liquide
aléatoire complet avec 8 réplicats a été Liquide vs.
+Ca vs
vs -Ca
-Ca
NS
+Ca
établi aux Fraises de l’Île d’Orléans, *Engrais
*Liquid andliquides
solid organic
fertilizers
et solides
Table 1: La teneur du sol en éléments minéraux (Melich III) au cours de la saison de
QC, Canada, et les 6 traitements biologiques
Table 1: Soil mineral content (Melich III) during the growing season 2010 (n=145).
combinés ont été comparés en 2010 et croissance 2010
2011. Au cours de la première saison
de croissance, aucune différence
significative n’a été observée dans la
solution nutritive du sol, alors que les
sols agricoles biologiques affichaient
un contenu plus élevé en N (28%), P
(23%), K (46%), Mg (93%), Ca (17%),
Fe (10%), Mn (17%) en comparaison
des sols conventionnels, ce qui a
produit des concentrations plus élevées
des éléments nutritifs dans les feuilles.
À la fin de la saison de croissance, une
biomasse (39-54%) des plantes plus élevée (P<0.05), un rendement (21%) et une grosseur des fruits
plus élevés ont été observés dans les systèmes de production biologique en comparaison du système
conventionnel (P<0.01). La qualité des fruits n’a pas été affectée (P<0.05) par le traitement au CaCl2.
Au cours de la deuxième saison, des résultats similaires ont été observés, avec un net avantage pour
les fruits sous régie biologique.
2500
2250
2000
1750
fruit yield
g/m
1500
1250
1000
Conventional
750
Organic liquid fertilizer
500
Organic liquid + solide fertilizer
250
0
July
Fertilization treatments
August
September
October
P
K
Ca
Mg
Fe
Cu
Mn
Zn
N tot
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(mg Kg-1)
(%)
Organic liquid fertilization
168±3.01
305±13.69
1607±53.66
209±12.37
355±4.80
3.83±0.19
23±0.65
3.48±0.18
0,24±0.01
September
171±9.68
319±18.88
1472±61.22
180±7.76
308±8.38
4,14±0,19
17±0.60
2,86±0,15
0,21±0.01
October
July
183±12.54
339±16.26
1367±72.74
163±8.61
279±4.48
3.86±0.28
16±0.64
2.64±0.15
0,21±0.01
Organic liquid + solid
fertilization
July
158±3.26
275±9.48
1629±38.16
183±7.81
333±5.23
4.32±0.27
21±0.68
3,28±0.16
0,24±0.01
September
155±4.43
285±12.94
1514±61.33
167±8.86
308±5.58
4.66±0.24
16±0.46
2.96±0.14
0,22±0.01
October
162±7.33
306±14.19
1547±83.21
155±9.53
292±6.42
4,38±0.30
15±0.47
2,56±0.15
0,21±0.01
0,17±0.00
Conventional fertilization
July
165±23.54
182±4.97
1311±37.24
81±2.03
309±4.15
4.19±0.21
18±0.38
1.49±0.06
September
113±2.29
216±11.91
1270±61.87
96±5.96
284±9.42
4.90±0.28
14±0.57
1.52±0.08
0,18±0.00
October
126±5.60
230±11.12
1336±53.37
97±4.11
261±4.94
4.62±0.26
14±0.61
1,27±0.08
0,17±0.003
Treatment
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
NS
P<0.001
P<0.001
P<0.001
month
P<0.05
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
NS
NS
P<0.01
P<0.001
P<0.05
NS
NS
P<0.01
P<0.05
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
P<0.001
NS
P<0.001
P<0.001
P<0.001
NS
P<0.01
NS
NS
P<0.05
NS
P<0.01
NS
NS
P values
Treatment*month
Contrasts
Conventional vs Organic
Liquid vs Liquid+Solid*
* Organic liquid and solid fertilizers
Conclusions: Les sols en production biologique contenaient davantage de macro- et micronutriments,
la biomasse végétale, le rendement et la grosseur de fruits étaient plus élevés qu’en production
conventionnelle. Le traitement au CaCl2 n’a produit aucun effet sur la qualité des fruits. L’utilisation des
tunnels a prolongé la saison de croissance de ~40 jours sous conditions nordiques et constitue une
solution prometteuse pour une production élevée de fruits de qualité.
Remerciements: Cette recherche était financée par la Grappe scientifique biologique du Canada, ellemême financée par le programme Initiative des grappes agroscientifiques canadiennes du Cadre
stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et les partenaires de l’industrie,
Les Fraises de l’île d’Orléans.
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
41
Fruits et légumes cultivés en champ
Pratiques de gestion des sols des vergers affectant la productivité de jeunes pommiers
biologiques Honeycrisp
J. Reekie*, E. Specht, G. Braun, et E. Bevis
Centre de recherches de l'Atlantique sur les aliments et l’horticulture, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, 32
Main Street, Kentville, NS B4N 1J5.
* [email protected]
Contexte:
Lors de l’établissement d’un verger de pommiers, les mauvaises herbes peuvent concurrencer les
jeunes arbres pour s’approprier l’espace, les nutriments et l’humidité du sol et ainsi engendrer une
diminution progressive de la vigueur des arbres de même qu’une faible productivité. Les herbicides
sont souvent utilisés pour contrôler les mauvaises herbes mais la gestion du sol des vergers peut
potentiellement remplacer l’utilisation de produits agrochimiques pour contrôler les mauvaises herbes.
Une recherche à long terme ainsi que des solutions non chimiques et durables sont requises.
Vue d’ensemble du projet:
Six systèmes de gestion du sol des vergers (SGV) ont été installés dans un verger de pommiers
‘Honeycrisp’ dans le but de supprimer la croissance des mauvaises herbes. Un sol nu utilisé comme
paramètre de contrôle, un paillis réfléchissant, un paillis réfléchissant au dessus de fumier composté,
du fumier composté, un engrais vert et l’utilisation de l’agrostide comme plante compagne de
couverture ont été installés sur des parcelles répétées, randomisées. Les effets de ces SGV sur
l’abondance des mauvaises herbes, la croissance des arbres et la photosynthèse des feuilles ont été
évalués en 2011.
Les mauvaises herbes de chaque parcelle ont été identifiées et leur pourcentage de couverture
quantifié. Les mauvaises herbes étaient abondantes sur les parcelles avec compost avec 61 % et 87 %
de couverture respectivement en juin et juillet. Les parcelles avec engrais vert affichaient de plus en
plus de mauvaises herbes en cours de saison, atteignant une couverture de 74% en juillet. L’agrostide
et le paillis réfléchissant étaient les plus efficaces pour supprimer les mauvaises herbes. La
composition des mauvaises herbes variait d’un SGV à l’autre; la céraiste était prédominante dans les
parcelles avec compost alors que la petite oseille abondait dans les parcelles avec engrais vert.
À la fin de la saison de croissance, le diamètre des troncs a été mesuré pour chaque arbre en
traitement et la surface de la section transversale (SST) à 30 cm au dessus de l’union greffon-portegreffe a été calculée. La SST était supérieure chez les arbres traités avec le compost, suivie de la SST
dans les parcelles avec paillis réfléchissant et sur sol nu; les arbres des parcelles avec agrostide et
engrais vert ont affiché la croissance la plus faible. Le taux de photosynthèse des feuilles était le plus
élevé pour les arbres traités avec le compost.
Il s’agit de la première saison de récolte dans ce verger établi il y a 3 ans. Bien que les arbres n’aient
pas atteint leur plein potentiel, ceux des parcelles compostées et avec paillis réfléchissants ont eu des
rendements moyens de 31 et 12 fruits respectivement par arbre. Le paillis réfléchissant posé sur le
compost a stimulé le rendement de fruits avec une moyenne de 45 fruits par arbre. Les arbres sur sol
nu et dans les parcelles avec agrostide et engrais vert ont produit peu de fruits (0-4).
Conclusion:
Le SGV avec paillis réfléchissant combiné au compost est efficace pour contrôler les mauvaises herbes
et il promeut la croissance et la production de fruits. La recherche se poursuit pour fournir aux
pomiculteurs l’accès à de nouvelles techniques de gestion et à de l’information sur la pomiculture
biologique.
Remerciements: Nous soulignons avec gratitude l’octroi du financement par la Grappe scientifique
biologique et le programme Développement de la technologie 2000.
42
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
Fruits et légumes cultivés en champ
Premières observations sur le potentiel d’attraction des bandes de fleurs sur les insectes
bénéfiques
J. Boisclair1*, E. Lefrançois1, M. Leblanc1, K. Stewart2, D. Cloutier3, M. Lefebvre1, G. Richard1 et G.
Moreau1
1. L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Plateforme d'innovation en
agriculture biologique, St-Bruno-de-Montarville, QC.
2. Université McGill, Département des sciences végétales, Ste-Anne-de-Bellevue, QC..
3. Institut de malherbologie, Beaconsfield, QC.
* [email protected]
Contexte:
Il est bien connu que l’utilisation des bandes de fleurs peut accroître la biodiversité, car elles
constituent des sources de nourriture et un habitat pour les insectes bénéfiques. Elles attirent aussi les
insectes nectarivores tels que bourdons et syrphes, qui pondent leurs œufs là où abondent les
pucerons desquels se nourrissent les larves. Il a été démontré que les plantes à fleurs diffèrent quant à
leur pourvoir d’attraction des parasitoïdes et à l’accessibilité de leur nectar. Cette étude préliminaire a
pour but de déterminer la capacité des bandes de fleurs d’augmenter la biodiversité des insectes.
Vue d’ensemble du projet:
L’étude a été menée à la Plateforme d'innovation en agriculture biologique à St-Bruno-de-Montarville,
QC. Il s’agissait d’une expérience en blocs aléatoires complets répétés 4 fois. En 2010 et 2011, des
bandes d’espèces uniques ont été plantées. La dimension des bandes était de 2.4 m x 3 m. Il y avait
un total de 40 bandes (10 espèces x 4 répétitions). Les espèces plantées étaient : la luzerne
(Medicago sativa), le pétunia (Petunia grandiflora ‘Ultra mix’), la phacélie (Phacelia tanacetifolia), la
moutarde (Sinapsis alba), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium ‘Colorado’.), l’alysson (Lobularia
maritima ‘Easter white bonnet’), la coriandre (Coriandrum sativum ‘Santo monogerm’), le cosmos
(Cosmos bipinnatus ‘Sensation mix’), l’œillet d’Inde (Tagetes patula ‘Bonanza mix’) et la capucine
(Tropaeolum majus ‘California giant’). Un filet fauchoir et des collants jaunes ont été utilisés pour
évaluer la biodiversité des insectes. Les pièges étaient changés chaque semaine et les filets étaient
balayés chaque semaine dans chaque parcelle. Les données collectées incluaient le stade de
développement de la plante, la densité et la biomasse, et l’abondance des insectes bénéfiques et des
ravageurs. En 2010, les échantillons recueillis par filet fauchoir ont révélé que le pétunia et l’alysson
affichaient le moins d’insectes prédateurs capturés.
Conclusions:
L’utilisation des collants a mieux démontré l’abondance des Coccinellidae que la technique du filet
fauchoir. À l’exception de l’alysson, l’espèce de coccinelle la plus abondante était la coccinelle
asiatique (Harmonia axyridis) suivie de la coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata) et la
coccinelle maculée (Coleomegilla maculata). Les résultats de l’année 2011 seront aussi présentés.
.
Remerciements: Merci à Agriculture et Agroalimentaire Canada (projet de la Grappe scientifique
biologique).
Extrait des actes de la 2012 Conférence scientifique canadienne sur l'agriculture biologique de Winnipeg (Manitoba)
43
Téléchargement