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PARTIE 4 : L’ANTHROPOLOGIE EN QUESTION
On a dit dans l’Introduction de la première partie de ce cours, et en accord avec André
LEROI-GOURHAN (GOURHAN, 1968, 1817) que l’Anthropologie et l’ethnologie sont deux
disciplines aux origines identiques, tout en ayant des visées distinctes. Leroi-Gourhan
parle d’un dialogue qui pourrait « s’ouvrir entre anthropologie et ethnologie s’il est exact
que l’une vise l’Homme et l’autre un certain homme ».
L’Anthropologie est effectivement la science humaine la plus généralisante, à la
poursuite des lois structurantes et comparatives. Pour beaucoup, elle constitue le toit
des recherches sur l’homme. Encore selon le maître, « sa valeur est adéquate à l’objet
de ses préoccupations dans une mesure où aucun autre terme ne peut lui contester. »
(LEROI GOURHAN, 1968, 1816). Cependant, Leroi-Gourhan suggère que par cette
généralité même, le terme exigerait un qualificatif, qu’effectivement nous y trouvons
attaché : l’anthropologie est physique, culturelle, sociale, politique, religieuse,
économique etc.
Dans les paragraphes suivants, nous allons essayer de présenter en résumé certains de
ces différents champs d’anthropologie avec un extrait de texte à l’appui par un de ces
spécialistes connus.
L’Anthropologie physique se penche sur l’anatomie et la physiologie de l’homme ; sa cible
(et définition) est assez claire et elle peut travailler en collaboration avec la génétique
des populations, avec la biologie et avec d’autres sciences naturelles qui étudient
l’homme sans s’y assimiler.
Les autres champs méritent plus d’explications car tout en ayant chacun leurs
particularités, ils se différencient. Prenons l’anthropologie culturelle en premier lieu.
Evidemment, l’anthropologie culturelle aborde l’étude de l’Homme à partir du concept de
« culture». Franz Boas ((1848-1942= a légué à ses successeurs ses idées sur la culture
comme « style » d’un peuple et sur l’importance des « processus psychologiques » qui
ont permis à chaque peuple de réaliser une œuvre originale. L’Anthropologie culturelle
prend son essor aux Etats-Unis dans les années vingt et trente et ses principaux
représentants sont entre autres, R. Linton (1893-1953), A. Kardiner (1891-1981), R.
Benedicte (1887-1948) et M. Mead (1901-1978). Ces anthropologues définissent la
culture comme un système de comportements et croyances humaines appris et transmis
par l’éducation, l’imitation et le conditionnement intériorisé. Selon un de ses théoriciens
principaux, Ralph Linton, ces éléments sont à la base de la formation de la personnalité
des individus de la société en question. Bien sûr, cette éducation ne touche pas tous les
membres de la société en question au même degré il y a des récalcitrants, des déviants
et des variants dans l’expression de cette culture apprise. Cette culture affecte tous les
domaines de la vie, les activités, les croyances concernant le genre, la reproduction, le
mariage et ainsi de suite. Ce façonnement de la personnalité fonctionne consciemment
ou inconsciemment à travers les institutions de la culture.
Chapitre III « L’éducation de l’enfant à Samoa.
Le texte de M. Mead que nous allons étudier s’appelle « adolescence à Samoa ». Il fait
partie du livre Mœurs et sexualité en Océanie (I Paris ; Poche, Plon).