Inf’eau n°5 Pathologie
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F La présence d’un tissu lymphoïde très développé associé à l’intestin (GALT = Gut Associated Lymphoid
Tissu). Des cellules lymphoïdes et des macrophages intra-épithéliaux sont présents au niveau de l’intestin
postérieur. Cette particularité renforce la possibilité d’une immunisation par voie orale. En effet, ces
macrophages intestinaux pourraient être les cellules réceptrices de l’antigène ingéré et assurer la fonction de
présentation aux lymphocytes (Ogier de Baulny, 1996).
Ü L’IMMUNISATION PAR VOIE ORALE
Un ensemble de macromolécules organiques (peptides, extraits végétaux, animaux –chitine-, bactériens,
nucléotides, divers polysaccharides) peuvent être reconnus par l’organisme comme antigène (molécule
étrangère) et activer les phagocytes, macrophages en particulier, qui sont alors « prêts » en cas d’agression
pathogène. C’est ce qu’on appelle : élever le potentiel immunitaire de l’animal. Toutes ces molécules ont fait
leur preuve par injection, avec de nombreuses études en cancérologie humaine et des applications comme
adjuvants à des vaccins dans le but d’accompagner la réponse immunitaire spécifique d’une réponse non-
spécifique. Parmi ces molécules, peu sont susceptibles d’être active par voie orale.
En effet, qui dit immunisation par voie orale, dit :
• Absorption intègre (sans attaque enzymatique) de l’agent d’immunisation à travers la paroi stomacale ou
intestinale,
• Transport sanguin jusqu’aux organes lymphoïdes,
• Activation des macrophages ou présence de récepteurs spécifiques dans le cas de macromolécules.
Trois types de molécules répondent à ces critères et ont fait l’objet de travaux de recherche :
• Le lévamisole,
• Des polysaccharides,
• Les vitamines C et E.
Ä LE LEVAMISOLE
C’est un anti-parasitaire surtout utilisé pour les Ruminants et est connu pour ces vertus immunostimulantes par
injection chez les Poissons (Ogier de Baulny, 1996). Les résultats par voie orale sont plus aléatoires. Les travaux
les plus récents à ce sujet de M. Ogier de Baulny (1996) mettent en évidence la problématique de la dose de
produit actif, sachant qu’au delà d’un certain seuil le Lévamisole devient immunodépressif.
Ä LES POLYSACCHARIDES
Les polysaccharides antigéniques sont des extraits de paroi cellulaire de levure, champignons, bactéries, algues
ou crustacés. La reconnaissance par le système immunitaire non-spécifique de ces molécules semble être un
mécanisme précoce dans l’évolution des organismes supérieurs, utilisé comme mode de défense contre les
levures et les champignons pathogènes. Les plus connus sont les glucanes (glucans en anglais).
F Les glucanes
Ce sont des polymères de glucose et mannose pouvant varier par leur type de liaisons (B1-3 ou B1-6) et leur
nombre, fonction de leur origine (levure, champignon, algue). Ils ont fait l’objet de nombreux travaux avec des
résultats particulièrement intéressants sur le B1-3D-glucane extrait de levure de bière (produit commercial
Macrogard). Son assimilation, transport et réception par les cellules de l’immunité ont été démontrés (Engstad &
al, 1993 ; Sveinbjornsson & al, 1995). Cependant l’intérêt pour le pisciculteur réside dans la prescription de la
molécule immunostimulante : à quelle dose ? Pendant combien de temps ?
F Les peptidoglycanes
Extraits de la paroi de bactéries non pathogènes, ces molécules ont surtout fait l’objet de recherches privées,
conduites en premier lieu par le laboratoire du Ministère de l’Agriculture en Israël à partir de 1995.