DANS CE NUMÉRO
CNUCED
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Des milliers de personnalités du monde entier vont converger vers Accra au
Ghana où se tiendra la douzième session de la conférence sur le commerce et
le développement, la CNUCED XII, du 20 au 25 avril 2008. Au cours de cette
conférence, la plus importante jamais organisée dans ce pays, des chefs de
gouvernement, des ministres et quelques 4 000 délégués originaires des 193
Etats membres de la CNUCED vont prendre le pouls de l’économie mondiale
et en examiner les implications pour le développement.
EN ROUTE POUR LA CNUCED XII
EN ROUTE POUR LA CNUCED XII
Les biocarburants : une option
pour une économie moins vorace
en hydrocarbures
4 - 5 décembre 2007
Rio de Janeiro, Brésil 2
Science, technologie, innovation
et technologies de l’information
et de la communication
au service du développement
6 décembre 2007, Genève, Suisse 2
Des experts examinent la situation
des pays les moins avancés
22 - 24 octobre 2007
Arusha, République-Unie de Tanzanie 3
Conférence-Exposition Inde-Afrique
sur les hydrocarbures
6 - 7 novembre 2007
New Delhi, Inde 4
La contribution au commerce et au
développement des services touristiques
dans les pays en développement
19 - 20 novembre 2007
Genève, Suisse 4
Initiative globale sur les produits
de base
7 - 11 mai 2007, Brasilia, Brésil 5
CONSEIL DU COMMERCE
ET DU DEVELOPPEMENT
La CNUCED XII et la société civile 6
Enjeux des préparatifs
de la CNUCED XII 6
Le commerce en tant qu’instrument
d’une stratégie plus vaste :
conseils d’un économiste de renom,
Jagdish Bhagwati 7
DE L’EMBELLIE AU BEAU FIXE
Interview de Heiner Flassbeck 8
FAIRE FACE AUX ALÉAS
DE LA MONDIALISATION
FINANCIÈRE
11
PROCHAINES RÉUNIONS
12
Numéro 14 - Décembre 2007- Janvier 2008
Il leur reviendra de comprendre com-
ment répartir plus équitablement les fruits
de l’essor économique mondial de sorte
qu’aucun pays ni aucun segment de la po-
pulation n’en soit exclu. Cette préoccupa-
tion est contenue dans le thème que les
Etats membres de la CNUCED ont choisi
de traiter pendant la conférence : « Pers-
pectives et enjeux de la mondialisation
pour le développement ».
La CNUCED XII sera aussi l’occasion pour
les responsables politiques de réfléchir en-
semble aux réponses politiques à apporter
et aux mesures à prendre face aux nou-
veaux enjeux planétaires tels que la sécu-
rité énergétique, les conséquences éco-
nomiques du changement climatique, la
dépendance vis-à-vis des produits de base,
les flux migratoires ou encore l’émergence
des pays en développement en tant que
moteurs de l’économie mondiale.
Organisée au Ghana, la CNUCED XII va
également permettre de braquer les pro-
jecteurs sur le rôle de l’Afrique sur la scène
économique internationale et sur les pré-
occupations spécifiques des pays africains.
C’est d’autant plus opportun et nécessaire
qu’une part importante de la population de
ce continent ne bénéficie pas des retom-
bées positives de la mondialisation.
Voilà des mois que le Ghana ne ménage
aucun effort pour accueillir un événement
aussi capital pour le pays. Lors de la signa-
ture de l’accord de siège, le 18 décembre,
entre le pays hôte et la CNUCED, le mi-
nistre du commerce, de l’industrie et du
développement du secteur privé, M. Joe
Baidoe-Ansah, a réitéré la détermination
de son pays à tout mettre en œuvre afin
que les participants trouvent un accueil
aussi chaleureux qu’efficace. «C’est la pre-
mière fois qu’une conférence des Nations
Unies de cette envergure sera organisée
au Ghana et en Afrique de l’Ouest», a pré-
cisé le ministre. La conférence, qui se tient
tous les quatre ans, est l’organe directeur
au plus haut niveau
de l’organisation.
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CNUCED
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Une réunion, organisée le 6 décembre à
Genève, visait à mieux comprendre com-
ment faciliter l’accès des pays en dévelop-
pement à la science, à la technologie et aux
technologies de l’information et de la com-
munication (TIC). Les discussions ont prin-
cipalement porté sur les mesures gouver-
nementales nécessaires pour encourager ce
processus et sur la manière dont les gou-
vernements, les entreprises, les universités,
les agences internationales et les donateurs
pourraient travailler de front pour multiplier
les applications pratiques des technologies
et s’en servir au mieux pour nourrir la crois-
sance économique et améliorer le niveau
de vie des populations.
Au cœur des débats, la question de l’accé-
lération des progrès scientifique et techno-
logique préoccupe particulièrement les pays
en développement. Il est désormais notoire
qu’il leur sera de plus en plus difficile de se
mesurer à une concurrence internationale
acharnée s’ils sont exclus des progrès tech-
nologiques ou s’ils ne parviennent pas à les
mettre en œuvre. Or, pour le moment,
nombre d’entre eux manquent de moyens,
de connaissances ou d’infrastructures. Ils
ont d’autant plus de mal à suivre qu’ils doi-
vent déjà rattraper un important retard. Les
participants ont estimé que la communauté
internationale devrait accorder la plus gran-
de priorité à cette question. C’est d’ailleurs
pour cela que l’un des sous-thèmes de la
CNUCED XII porte sur «la mise à profit des
connaissances pour le développement». Ils
ont également préconisé que la CNUCED
poursuivre son travail et ses recherches en
la matière.
Les TIC illustrent de manière frappante
les enjeux technologiques auxquels sont
confrontés les pays en développement.
Dans les pays industrialisés, la plupart des
entreprises utilisent l’Internet, le commerce
électronique et les services bancaires en li-
gne qui permettent de conduire les affaires
avec beaucoup de rapidité et d’efficacité :
en 2004, 93 % des entreprises américai-
nes recouraient au commerce électronique
dans le cadre des opérations interentrepri-
ses. Rien de tel dans de nombreux pays en
développement qui ne disposent pas d’un
accès à l’Internet à haut-débit, indispensable
pour ce type d’activités. En 2006, seule-
ment 110 pays étaient en mesure de fournir
des statistiques en la matière. Et les taux de
pénétration du haut débit étaient inférieurs
à 1% pour plus d’un tiers d’entre eux (36
pays).
SCIENCE, TECHNOLOGIE, INNOVATION ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
ET DE LA COMMUNICATION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT
Organisée à Rio de Janeiro au Brésil les 4 et
5 décembre, une réunion a pas en revue
le marché des biocarburants, les opportunités
commerciales qu’il suscite et sa viabilité écono-
mique et environnementale. Les participants
ont également examiné comment le commer-
ce peut soutenir les politiques de lutte contre le
changement climatique, contribuer à une tran-
sition sans heurts vers des économies moins
voraces en hydrocarbures et promouvoir un
développement efficace et durable.
Avec le changement climatique, les pays en
développement vont être confrontés à de
terribles menaces. D’autant qu’ils manquent
de ressources pour trouver des parades à la
montée du niveau des océans, à la multiplica-
tion des tempêtes tropicales et aux mutations
qui s’opèrent dans les zones agricoles. En dépit
de toutes ces difficultés, ces pays pourraient
saisir quelques opportunités. Les agriculteurs
des pays en développement sont bien placés
pour profiter de l’essor de la demande de
biocarburants, produits qui n’augmentent pas
l’émission de gaz à effet de serre à l’origine du
réchauffement climatique. Ils pourraient tirer
de meilleurs revenus des coltes de cannes à
sucre et de jatropha qui entrent dans la produc-
tion de carburants.
Une gestion prudente de cette situation per-
mettrait aux gouvernements de protéger leurs
économies de la hausse rapide des prix des
importations de pétrole et de gaz naturel. Bien
conçu, le développement des biocarburants
permettrait de créer de nouveaux emplois,
d’améliorer les niveaux de vie, procurant aux
pays en veloppement de nouvelles possibi-
lités d’exportation et un moyen de substitution
partielle aux importations de pétrole.
La question est toutefois complexe. Selon les
circonstances, le défrichement extensif de
nouveaux champs cultivables destinés à la pro-
LES BIOCARBURANTS : UNE OPTION POUR UNE ÉCONOMIE MOINS VORACE EN HYDROCARBURES
En amont de la conférence ministérielle, la CNUCED organise une série de réunions sur des thèmes figurant au programme
d’Accra afin d’enrichir et d’approfondir les débats de la CNUCED XII. Selon les sujets, les participants représentent des
gouvernements, la société civile, ou viennent à titre d’experts.
Réunions préalables
duction de biocarburants pourrait gravement
endommager l’environnement. Les pays qui
luttent pour nourrir leur population risquent
de subir des hausses de prix et des pénuries
dramatiques si des étendues de terres agrico-
les étaient détournées vers des cultures non
alimentaires. De plus, la technologie nécessaire
pour être compétitif dans la production de bio-
carburants pourrait ne pas être disponible pour
tous. Plus important encore, elle risque de de-
venir rapidement obsolète du fait du dévelop-
pement de technologies plus efficaces.
Selon les participants à la réunion de Rio, pour
que les pays enveloppement y trouvent leur
compte, il faut que la production et l’utilisation
de biocarburants soient correctement planifiées
et mises en œuvre. Pour ce faire, il est égale-
ment indispensable que l’option biocarburants
s’inscrive dans des stratégies économiques et
des politiques nationales bien conçues.
Les Etats membres qui participeront à la CNU-
CED XII pourront débattre des opportunis et
des coûts des biocarburants. Le gouvernement
brésilien organisera une conférence internatio-
nale sur les biocarburants en novembre 2008.
CNUCED
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Quarante experts originaires des pays les moins avancés (PMA) - les 50 pays les plus pau-
vres du monde - se sont rencontrés du 22 au 24 octobre à Arusha, République- Unie de
Tanzanie, pour identifier les problèmes devant être abors en priori lors de la CNUCED
XII. Les PMA doivent faire face à des enjeux multiples et complexes : pauvreté de masse et
sous-développement, manque d’infrastructures, fragilité des chaînes d’approvisionnement,
manque de connaissance institutionnelle, ficit technologique, faible productivité du tra-
vail, fuite des cerveaux et manque de ressources domestiques susceptibles de stimuler le
veloppement. Pour certains de ces pays viennent se greffer d’autres difficuls telles que
les conflits civils, la désertification, une croissance vigoureuse de la population et une forte
prévalence de maladies comme le VIH/SIDA.
DES EXPERTS EXAMINENT LA SITUATION DES PAYS
LES MOINS AVANCÉS
A l’issue de leurs travaux, les experts ont
préconisé que la CNUCED renforce son
soutien aux PMA qui souhaitent accéder
à l’Organisation mondiale du commerce.
Une telle adhésion est très importante pour
que ces pays puissent protéger leurs inté-
rêts et ainsi créer des opportunités en ma-
tière de croissance économique. Il est par
ailleurs urgent de les aider à diversifier leurs
économies car ils sont trop tributaires des
produits de base. Aujourd’hui encore, 85
pays en développement dépendent de ces
produits pour plus de la moitié de leurs re-
cettes d’exportation. Pour 70 d’entre eux,
plus de 50 % des exportations reposent au
maximum sur trois produits de base. Cette
dépendance est particulièrement pronon-
cée dans les PMA.
La croissance économique enregistrée ré-
cemment dans ces pays est encourageante.
Pilotée par une demande inhabituellement
forte de produits de base, cette croissance
devrait, selon les experts, se traduire par
la création d’emplois productifs et par une
réduction de la pauvreté. Or dans bien des
cas l’accroissement des exportations liée
à l’essor actuel ne s’est traduit ni par une
augmentation significative du nombre d’em-
plois, ni par des améliorations notables du
niveau de vie des populations.
Pour les experts, il faudrait adopter des me-
sures pour faciliter la création et le dévelop-
pement d’entreprises privées, soutenir cel-
les-ci dans leur recherche de financements,
d’acquisition des connaissances et des tech-
nologies indispensables pour être compé-
titives. Quant aux PMA, il leur revient de
diversifier les secteurs de leurs économies
qui sont les plus susceptibles d’attirer des
investissements étrangers directs (IED). Ac-
tuellement, ces sont les industries extracti-
ves - mines et secteur pétrolier- qui attirent
le plus les IED. Selon les experts, les gou-
vernements devraient s’efforcer d’utiliser
l’argent rapatrié par les travailleurs émigrés
pour stimuler le décollage de leurs écono-
mies nationales. Dans la plupart des cas,
ces versements sont supérieurs à l’IED ou
à l’aide publique au développement dont
bénéficient les PMA.
Les politiques globales susceptibles de
contribuer à réduire la pauvreté seront au
centre des discussions de la CNUCED XII.
RÉPARTITION RÉGIONALE DES PAYS
LES MOINS AVANCÉS
Afrique :
Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi,
Cap-Vert, Comores, République démo-
cratique du Congo, Djibouti, Erythrée,
Ethiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bis-
sau, Guinée équatoriale, Lesotho, Libé-
ria, Madagascar, Malawi, Mali, Mau-
ritanie, Mozambique, Niger, Ouganda,
République Centrafricaine, République-
Unie de Tanzanie, Rwanda, Sao Tomé-
et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, So-
malie, Soudan, Tchad, Togo, Zambie.
Asie :
Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan,
Cambodge, Maldives, Myanmar, Né-
pal, République démocratique populaire
Lao, Timor oriental, Yémen.
Caraïbe :
Haïti.
Pacifique :
Iles Salomon, Kiribati, Samoa, Tuvalu,
Vanuatu.
CONFÉRENCE-EXPOSITION
INDE-AFRIQUE SUR LES
HYDROCARBURES
Au programme de la CNUCED XII figure la
croissance rapide du commerce «Sud-Sud»
- terme consacré pour désigner les échanges
commerciaux entre pays en développement.
Son potentiel et ses répercussions sur le plan
mondial sont énormes. Comparé aux mo-
dèles classiques des échanges de biens entre
pays industrialisés et pays en développement,
le commerce Sud-Sud se caractérise par une
gamme plus large de produits et se traduit
par un savant dosage de connaissance et de
technologie spécifiques. Cette situation peut
nourrir une croissance économique stable
sur le long terme.
La Conférence-Exposition Inde-Afrique,
organisée à New Delhi en Inde les 6 et 7
novembre 2007, a rassemblé des partenai-
res qui ont mutuellement beaucoup à s’offrir.
D’un côté, l’Inde se transforme rapidement
en un géant économique mondial dont les
besoins énergétiques vont croissant : c’est
aujourd’hui le 6ème consommateur de pétro-
le. De l’autre, l’Afrique dispose d’importantes
réserves de pétrole et de gaz inexploitées.
Les réserves connues sont d’environ 16 mil-
liards de tonnes de pétrole et de 500 000
milliards de pieds cubes de gaz naturel. Ce-
pendant, expertise, formation et technologie
font défaut au continent africain pour qu’il
puisse développer et élargir ses économies,
en tirant le meilleur profit de ses réserves en
hydrocarbures.
Dans le cadre de sa contribution à cette
conférence, la CNUCED s’est consacrée à
l’établissement d’un «partenariat, véritable
rouage en faveur du développement». A long
terme, il s’agit de soutenir la sécurité énergé-
tique de l’Inde tout en se servant de l’exper-
tise de ce pays pour aider à mieux financer
les économies nationales africaines, ainsi qu’à
mettre en place des institutions plus efficaces
et mieux former les travailleurs africains. Ce
partenariat vise également à permettre des
transferts de technologies adaptés, à garantir
la viabilité de l’environnement, à créer des
emplois et à développer une plus grande par-
ticipation des acteurs locaux dans les indus-
tries et les services liés aux hydrocarbures.
Ces efforts pourraient également conduire
à la production en Afrique de biens à plus
grande valeur ajoutée pour l’exportation, y
compris à destination d’un marché indien es-
timé à 1 000 milliards de dollars.
Le volume du commerce entre l’Inde et l’Afri-
que a décuplé depuis 1990. La conférence
de New Delhi a permis d’établir un cadre de
coopération pour «la signature d’accords dans
le secteur des hydrocarbures entre l’Inde et
différents pays africains couvrant les activités
d’exploration et de production. Ces accords
concernent aussi les politiques susceptibles
d’être menées en amont de ces activités».
La coopération porte sur la recherche-dé-
veloppement et le transfert de technologies,
ainsi que sur la vente au détail de produits
pétroliers et de lubrifiants par des entreprises
indiennes sur les marchés africains. Elle com-
prend aussi la formation en Inde des person-
nels techniques et d’encadrement du secteur
pétrolier africain.
Dans la plupart des pays en développement,
le tourisme offre un potentiel de croissance
plus important que tout autre secteur éco-
nomique. Il constitue d’ores et déjà une
source importante de revenus et d’emplois.
Depuis 2000, le tourisme a augmenté plus
rapidement dans les pays en développe-
ment que dans les pays industrialisés. Dans
le groupe des pays en développement, c’est
la Chine qui tire les revenus les plus impor-
tants des voyages de loisirs, de l’héberge-
ment et d’autres activités connexes. En
2006, le secteur du tourisme a également
enregistré une hausse de 10 % et plus en
Afrique, Asie du Sud, Asie du Nord-est, en
Amérique centrale et en Asie du Sud-est.
Au niveau mondial, le tourisme a rapporté
735 milliards de dollars en 2006.
Organisée à Genève les 19 et 20 novem-
bre, une réunion s’est attachée à identifier
les meilleures pratiques en matière de pro-
motion d’un tourisme durable. Les pays en
développement cherchent de plus en plus à
suivre cette voie. Objectif : garantir que les
bénéfices tirés de ce secteur se traduisent
en gains économiques, sociaux et environ-
nementaux à long terme. Pour ce faire, les
experts recommandent d’instaurer des liens
plus étroits entre le secteur touristique et
les autres pans de l’économie. Les partici-
pants ont souligné que le tourisme devrait
offrir des emplois décents qui garantissent
une sécurité et une protection sociales et
de bonnes conditions de travail.
Les technologies de l’information et des
communications et l’investissement étran-
ger direct jouent un rôle essentiel pour
développer un tourisme durable. La pu-
blicité directement diffusée sur Internet,
l’utilisation de réseaux électroniques pour
l’organisation des voyages et les paiements
en ligne permettent aux pays en dévelop-
pement de proposer une gamme complète
de services liés au tourisme. Ils peuvent de
ce fait conserver une plus grande partie des
bénéfices qui, autrefois, retombaient dans
l’escarcelle des tours opérateurs, des com-
pagnies aériennes et des compagnies de
changes ou de transferts d’argent.
La réunion a également permis d’évaluer le
potentiel d’un tourisme élargi grâce aux né-
gociations commerciales du Cycle de Doha
et aux accords de coopération commercia-
le. Elle a exploré les possibilités d’aider les
pays en développement et les entreprises
du tourisme à tirer profit de ce qui peut être
valorisé dans leur environnement naturel et
leur héritage culturel. Les pays en dévelop-
pement bénéficient de nombreux sites at-
tractifs dans ces domaines.
Parmi les avantages qui découlent d’un sec-
teur touristique plus développé, les partici-
pants ont noté que ces activités font appel
à une main d’œuvre nombreuse et que ce
secteur emploie beaucoup de femmes. Il
se caractérise également par des activités
diversifiées qui favorisent la croissance éco-
nomique aussi bien dans les zones rurales
que dans les zones urbaines.
LA CONTRIBUTION AU COMMERCE ET AU DÉVELOPPEMENT DES SERVICES TOURISTIQUES
DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
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CNUCED
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CNUCED
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5
* Ont également cosigné cet éditorial : Kemal Derviş, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, Sir John R. Kaputin, Secrétaire Général du
Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et Ambassadeur Ali Mchumo, Directeur Exécutif du Fonds Commun pour les Produits de base.
INITIATIVE GLOBALE SUR LES PRODUITS DE BASE
Les produits de base sont essentiels pour
le progrès et la santé de l’économie mon-
diale. Plus précisément, sont ici concernées
la culture et la vente de produits agricoles
de base dont vivent quelque deux milliards
de personnes dans le monde.
En coopération avec trois autres agences
internationales, la CNUCED a organisé une
réunion, du 7 au 11 mai 2007 à Brasilia,
afin de remettre la question des produits de
base, reléguée dans un relatif oubli, au cen-
tre des discussions internationales.
Les nouvelles devraient être réjouissantes :
la demande de nombreux produits agrico-
les a augmenté, tirée par la Chine, l’Inde, le
Brésil et d’autres puissances économiques
émergentes. Cette hausse s’est répercutée
sur les prix affichés dans les supermarchés.
Mais les agriculteurs des pays en dévelop-
pement n’en ont pas profité. Plus grave, ils
ont même vu leurs revenus diminuer du fait
d’un pouvoir accru des acheteurs (super-
marchés) et d’exigences supplémentaires
faites aux fournisseurs.
Dans une tribune cosignée avec trois autres
responsables d’organisations internationa-
les, le Secrétaire général de la CNUCED
Supachai Panitchpakdi qualifie cette situation
«d’injuste». Les auteurs* considèrent que
l’envolée actuelle des prix des produits de
base devrait permettre aux pays en déve-
loppement de dégager des bénéfices et
d’améliorer les niveaux de vie des popu-
lations. Elle devrait aussi leur permettre de
diversifier leurs économies en développant
les industries de transformation et d’autres
activités à plus grande valeur ajoutée. C’est
d’ailleurs ce qu’ont fait les pays d’Europe et
d’Amérique du nord lors de la révolution
industrielle, il y a deux siècles de cela. Les
auteurs de l’article s’inquiètent du fait que
cette chance puisse ne pas être saisie avant
que les prix ne baissent à nouveau, ce qui
se produit toujours dans ce secteur réputé
cyclique.
La conférence, organisée conjointement
par le Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD), le Groupe des
Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
(Groupe ACP), le Fonds Commun pour les
Produits de base (CFC) et la CNUCED, a
attiré l’attention de la communauté interna-
tionale sur le besoin des agriculteurs à faire
des profits plus justes. Lors de la CNUCED
XII, une table ronde sera consacrée à cette
question cruciale.
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