II
L'art de fabriquer des problèmes par exemple : ce champ de
"méthodel'- qui permettait de réorganiser les èonnaissances à enseignËr en
une, problématique où les élèves pouvaient, sur les talons dà leurs
professeurs, goûter aux plaisirs (transposés, scolarisés, modélisés, mais
réels) de la chasse aux questions mathématiques.
L'art de fabriquer avec les résultats épars de recherches
mathématiques,-.parf-oiq pénibles et obscures, un eiposé séduisant qui
permet soudain I'accès fulgurant à un domaine nouveau.
L'art de réorganiser en une vaste synthèse les connaissances
mathématiques nécessaires pour la communauié qui permette à la fois le
maintien d'une cohésion culturelle suffisante et la préparation des élèves à
des métiers fort différents.
La didactique des mathématiques est-elle lhéritière des efforts
de tous les mathématiciens qui se sont attachés à la diffusion de leur
disc_ipline ("populaire" comme STEVIN, ou non) et de tous les
Plofesseurs qui ont "naïvement", dirait-ont aujourdhui, consacré leurs
efforts à maintenir vivante une aventure qul d'aucuns déclarent si
austère? ou les rejette-t-elle définitivement dans la préhistoire et dans
I'amateurisme ?
La didactiqu,e g-st-elle cette intrusion d'une méthodologie
bureaucraliqgt venue d'ailleurs que certains se plaisent à présenter? iu
peut-elle in1égrer, comprendre, critiquer, exploiter, dépasser, aider une
activité mathématique des professeurs ?
A travers ma personne, je crois que Lucienne FELIX pose cette
question à tous les didacticiens et à tous lesprofesseurs.
Elle le fait à sa manière, comme toujours, par I'exemple : Elle
preld- sa plume et écrit ce qui lui paraît être le plus tlpique de I'activité
mathématique d'un professeur.
Je donnerai une réponse plus étayée dans un autre texte, mais je
suppose que vous entrcvoyezma position. Iæ jour où ce genre de texte, ni
vraiment scientifique, ni pédagogique, ni didactique, n'airra plus d'intérêt
pour nous sera bien proche du jour où I'on ne fera plus de mâthématiques
nulle part.
Guy BROUSSEAU