MA French & Francophone Studies by Reading and Research Discourses of Colonialism & Postcolonialism Essay No 1
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Daprès Frantz Fanon, un signe culturel tel que le port du voile par les
femmes algériennes peut parfaitement changer de sens avec les époques ou
les circonstances, et de signe doppression, devenir signe démancipation.
Commentez, et discutez cette proposition.
Les circonstances historiques dans lesquelles apparaît, disparaît ou reapparaît le voile 1
peuvent effectivement nous éclairer, si lon veut bien sy pencher, sur le sens que peut
revêtir le voile pour celle qui le porte. Hier comme aujourdhui, tant en Algérie quau sein
des pays comme lIran, l'Egypte, la Turquie et même la France (où lIslam est la deuxième
religion du pays), la symbolique du voile nest pas univoque.
Toutefois, force est de constater que le voile aujourd'hui confère une certaine
émancipation à de nombreuses jeunes filles et femmes en leur permettant de se détacher
du milieu familial souvent étouffant pour sinvestir dans lespace public (bureau,
université, laboratoire). Le port du voile rassure les parents, surtout ceux de jeunes
filles musulmanes sur qui ils (les parents) font peser le fardeau de lhonneur de la famille.
Mais, le voile participe également au bricolage didentités plurielles dans un monde en
plein désarroi, anomique, sans repères.
Les dislocations engendrées par la mondialisation et les lois du marché (effritement des
idéologies, perte dinfluence des partis politiques, des syndicats, chômage,
marginalisation) frappent de plein fouet les jeunes. En ce qui concerne les jeunes
musulman(e)s, issu(e)s de limmigration dans les pays occidentaux en général et en
France en particulier, il faut également ajouter le mépris et le racisme auxquels ils font
face au quotidien vu que lIslam et les Musulmans ne cessent dêtres diabolisés dans ces
pays. En France, cette diabolisation se prolonge au nom dun sacre républicain et dune
laïcité pure et dure qui semblent vouloir exclure les différences culturelles. Doù le
brouhaha entourant ce quon a fini par appeler l«affaire» du foulard islamique à Creil en
1989, surtout lorsque certains intellectuels se sont mis de la partie pour prôner lexclusion
pure et simple de lécole de trois jeunes filles « enfoulardées ». Face à cette impasse,
certains sociologues ont tentés de chercher une voie de sortie en invoquant le concept de
multiculturalisme. Mon propos est de discuter de tous ces aspects-là dans mon examen de
la thèse de Fanon.
En Occident, on persiste à voir dans le hijab un symbole archaïque, le signe par excellence
de lasservissement et de loppression de la femme musulmane. Déjà en 1979, nulle autre
que Simone de Beauvoir en France estimait urgente une protestation contre le tchador en
Iran. 2
1 Le mot voile est souvent utilisé quand on parle du foulard dit islamique, du hijab (ou hidjab) et même du
tchador. Ces termes ne recouvrent pas toujours la même signification, comme jai pu en discuter ailleurs. (cf
Noor Adam Essack, Foulard, hijab, voile et tchador, in Le Mauricien pluriel, 29 avril 1995, pp 10-11). Ici,
jutilise les mots voile, hijab et foulard indistinctement.
2 Cest Edward Said qui raconte comment Simone de Beauvoir parlait dun séjour quelle allait faire à Téhéran
avec Kate Millett [féministe américaine], elles prévoyaient de manifester contre le tchador. Comme à laccoutumée,
Simone de Beauvoir arborait son fameux turban, ce qui amenait Edward Said à faire la réflexion suivante:
Lensemble me frappa par sa condescendante stupidité, et malgré mon désir de savoir ce quelle avait à dire, je vis quelle était
particulièrement imbue delle-même et particulièrement inaccessible à toute discussion à ce moment-. (cf Edward Said, Ma
rencontre avec Jean-Paul Sartre, in Le Monde diplomatique, septembre 2000, pp 4-5).
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A ce jour, la plupart des féministes dans les démocraties occidentales ne comprennent pas,
toutes convaincues quelles sont du bien-fondé de leur démarche et de leur vision du
monde, quen 1979 le combat nationaliste en Iran pousse les femmes iraniennes voilées à
manifester publiquement contre limpérialisme américain qui avait soutenu à de bout de
bras le régime répressif du Shah. Miriam Cooke écrit à ce sujet que les femmes iraniennes
had adopted the veil, which confounded political and religious symbolism, to demonstrate their
anti-West nationalist convictions. They were eager to veil because they believe that to wear this
symbol of nationalist mobilisation against the westernised Shah would demonstrate their
commitment and importance to the nationalist movement and speed the advent of a new, pro-
women era. They were not, however, prepared for its legal imposition. 3
Pourtant ce type de comportement des femmes musulmanes nest pas nouveau. En
Algérie, par exemple, le colonialisme français a voulu occidentaliser la femme algérienne
de force. Cest ainsi que le 13 mai 1957, des femmes algériennes sont « arrachées de leurs
foyersconduites sur la place publique et symboliquement dévoilées aux cris de « Vive lAlgérie
française ! ». Des femmes algériennes, dévoilées depuis longtemps, décident alors de
reprendre le voile. Là, comme lexplique Frantz Fanon, on se voile parce que « loccupant
veut dévoiler l'Algérie. » 4
Se voiler et/ou se re-voiler ainsi, est-ce pour autant lexpression ou le reflet dune
émancipation ? Quen est-il aujourdhui dans les pays arabo-musulmans et en France ?
Pour Rana Kabbani, « the hijab is no longer seen as an archaic tradition. Rather, it has become a
striking affirmation of identity religious, cultural and political ». 5 De son côté, Abdellah
Hammoudi, anthropologue, déclare dans un entretien au journal Le Monde : «En Algérie,
au lendemain de lindépendance, les dirigeants politiques ont essayé de minimiser limportance de
la religion». Ils avaient oublié que la lutte pour l'indépendance s'était faite au nom de la
récupération d'une identité algérienne inséparable de la religion. 6 Mais, il ne sagit pas
seulement dune reconstitution ou récupération dune identité islamique perdue, niée ou
réprimée. Kabbani souligne aussi que « the women who decide to wear the hijab () are not
withdrawing to an archaic past, nor do they wish to stay demurely at home. They are professional
women ».7 En Turquie, Nilüfer Göle abonde dans le même sens. “Derrière le voile apparaît
un nouveau profil de la femme musulmane : éduquée, revendicative et qui, pour être voilée, n'est ni
passive, ni soumise, ni cantonnée à l'espace intérieur. 8
Le cas de la Turquie est intéressant. Car ce pays est passé par une occidentalisation et une
laïcisation poussée sous la houlette de Kemal Atatürk, considéré comme le père fondateur
de la Turquie moderne. Atatürk voulait débarrasser la société turque de tous les symboles
de la culture islamique – par exemple, le fez et le voile. Aujourdhui, il y a une
réislamisation en Turquie, fondée – pour employer les termes utilisés par Jean-Claude
Guillebaud sur un refus du clonageà loccidentale et un rejet non point de la modernité en
tant que telle mais de ses arrogances. Qui plus est, ce sont surtout des jeunes femmes
diplômées qui sont à lavant-garde de ce combat. Alors quelles choisissent ordinairement
de se voiler, elles ne le font “point sous la menace mais contre lavis de leur propre famille.9
3 Miriam Cooke, Women Claim Islam, London: Routledge, 2001, p xi (introduction).
4 Frantz Fanon, LAn V de la révolution algérienne, (1959), ouvrage réédité sous le titre de Sociologie dune
révolution et publié à Paris chez François Maspero, 1968, pp 46-47
5 Rana Kabbani, Letter to Christendom, Londres, Virago Press, 1989
6 Le Monde, 13 février 2001
7 Rana Kabbani, op. cit.
8 Nilüfer Göle, Musulmanes et modernes - Voile et civilisation en Turquie, Paris, La Découverte, 1993, citée dans Le
Monde, 9 juillet 1993
9 Jean-Claude Guillebaud, La trahison des lumières Enquête sur le désarroi contemporain, Paris, Seuil, 1995, pp
157-158
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En France, ceci est surtout le fait de filles dans la tranche dâge 18-25 ans, dont les parents
sont originaires du Maghreb ou de la Turquie. Nées ou venues tôt en France, ces filles,
scolarisées, sont dans une grande mesure intégrées dans le pays sauf qu'elles se sentent
écartelées entre la culture dorigine de leurs parents (qui sont méprisés par la majorité des
Français qui les ont toujours considérés comme des étrangers, des gens de passage en
France) et celle de la société française (qui ne les accepte pas pour autant comme des
citoyennes à part entière, une société anomique, sans âme et qui ne leur offre que
lanonymat d'un modèle consumériste). C'est alors que l'Islam, leur islam, dont le voile
représente la bannière, intervient comme la résolution de cet entre-deux, la réponse à
leur identité voilée. 10
Face à la difficulté dêtre soi 11 dans un pays le “vivre-ensembleest devenu tellement
problématique, le recours au voile (quelquefois en accord avec la famille, mais dans bien
des cas contre lavis de celle-ci), pleinement assumé, exprime une affirmation de soi, le
souhait de ces filles qui veulent être reconnues dans leurs différences, à la fois comme
Françaises et musulmanes. A lintégration-homogéneisation12 de la société française, elles
revendiquent une intégration sans assimilation. 13
Le dédain avec lequel ces filles sont considérées en France au nom dun universalisme
abstrait qui rejette toute forme de particularisme culturel et identitaire les pousse parfois
vers des organisations islamiques, rarement vers des associations islamistes. 14 Dans
dautres pays, cest la dictature et la faillite dun système politique, économique et social
qui déclenchent la même réaction. 15 Là, les filles et femmes voilées jouent un rôle auquel
on ne sattend pas. Elles réinterprètent versets coraniques, lois et traditions islamiques.
Cette prise de parole des femmes sinspire constamment des apports de la oumma, ou
communauté des croyants musulmans aux quatre coins du monde. Car, les nouvelles
technologies (Internet, cyberespace) permettent à ces nouvelles protagonistes dans
différentes aires islamiques de se mettre en réseau, de se connecter et doeuvrer
ensemble pour une réinterprétation féminine, voire une lecture féministe des préceptes
islamiques.
Dès lors, Nilüfer Göle parle de féminisme islamiquequi, en Turquie, défend pied à pied les
droits de la femme, mais en se plaçant résolument à lintérieur de lislam. 16 En Egypte, Miriam
Cooke note que les femmes operate more independently from their families than has been the
custom in the past17
10 Farhad Khosrokhavar, Lidentité voilée, in Confluences Méditerranée, Hiver 1995-1996. Voir aussi, lenquête
de Jocelyne Cesari, Musulmans et républicains Les jeunes, lislam et la France, Bruxelles, Editions Complexe,
1998
11 Cf Dany-Robert Dufour, Les désarrois de lindividu-sujet, in Le Monde diplomatique, février 2001, pp 16-17
12 Sonia Dayan-Herzbrun, The Issue of the Islamic Headscarf, in Jane Freedman & Carrie Tarr (eds),
Women, Immigration and Identities in France, Oxford: Berg, 2000, chapitre 5, pp 69-82
13 Farhad Khosrokhavar, Lidentité voilée, op cit.
14 Il faut distinguer entre islamiqueet islamiste. En France, lislam est souvent confondu avec lislamisme
ou lislam radical, voire terroriste. Dans les pays anglo-saxons, puisquon ne peut pas parler des islamics, on
désigne souvent les musulmans par le terme islamists. Voir aussi, Farhad Khosrokhavar, Lislam des jeunes,
Paris, Flammarion, 1997
15 Cf Rana Kabbani, op déjà cit.; Amin Maalouf, Les identités meurtrières, Paris, Editions Grasset, 1998
16 cité par Jean-Claude Guillebaud, op cit., p 158
17 Miriam Cooke, op cit., p 121
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Il en est ainsi en Iran également. Parlant des femmes iraniennes, Azadeh Kian, chercheuse
au CNRS écrit: Ces femmes font partie dune nouvelle génération dislamistes, issue de la
révolution. Elles tentent dadapter la religion à la réalité dune société dans laquelle les femmes
participent activement à lactivité économique, sociale et politique. 18 Et quoique ces femmes
sont généralement des diplomées des universités, limpact social de leurs revendications
pour leurs droits (politiques, économiques, culturels, religieux etc ) ne doit pas être
minimisé dans une société les traditionalistes tiennent encore le haut du pavé.
Comme le souligne dailleurs Azadeh Kian: La portée des batailles remportées par les femmes,
dépasse largement les sphères de lintelligentsia : cest toute la société quelles rendent fébrile. Elles
agitent jusquau quotidien des rues et des maisons. Malgré la volonté affichée des traditionalistes
de contenir le mouvement, la formation dune identité sociale féminine devient irréversible. ()
Protagonistes dune lutte qui dépasse leur sexe, elles [les femmes] contribuent à lévolution de la
société.
Cest ainsi quil faut situer la remarque générale de Soroya Duval qui, à linstar de
Françoise Gaspard, Farhad Khosrokhavar, Jocelyne Cesari, Nilüfer Göle, Azadeh Kian et
dautres chercheurs, a aussi enquêté auprès des femmes musulmanes. Elle déclare: “The
islamist women I came to know are involved in important choices in a struggle to define both their
identity and womens place in a changing society. They are attempting to discover an appropriate
identity which fits their tradition as it redefines their future, which has also been the longer
struggle of the Arab world. Negotiating their future is the task these women confront with their
invasion of public space, whatever form this may take.19
Laccueil des ces femmes au sein des associations islamiques/islamistes leur ouvre,
paradoxalement, un espace de débats et de questionnements, aussi impensable
quimprévu. Miriam Cooke ne dit-elle pas que: “A socioreligious mouvement whose aim is to
bring the community back to traditional norms has ironically opened up possibilities for womens
independence and individual action within alternative communities that would otherwise be
inconceivable. 20
Sur cet aspect-là, un des témoignages les plus remarquables est celle de lalgérienne
Khalida Messaoudi, condamnée à mort par le FIS (Front islamique du salut). Au cours
dun entretien en 1995, elle déclare: The hidjab (or veil), is one of the instruments of
identification FIS has given women, but it isnt the only one. The FIS has also provided them with
a mode of political speech the FLN (Front de Libération Nationale) never gave themthe FIS gives
them a place in which they can use this political speechwomen also acquire an identity that is
very difficult to contest, because it is endowed with an unparalled power: the force of the sacred. 21
On est loin dune simple dichotomie classique opposant tradition et modernité. De nos
jours, la situation telle qu'elle se présente est bien plus complexe. Comme Michel
Wieviorka la très bien expliqué, aujourd'hui la montée en puissance de différences qui
souvent inventent la tradition dont elles se réclament traduit le fonctionnement même de la
modernité. Ainsi, nous entrons de plus en plus dans une ère nouvelle où nos sociétés
produisent des formes diversifiées de traditions et, plus largement, des identités culturelles plus ou
moins instables et toujours susceptibles de décomposition et de recomposition.
18 Azadeh Kian, Mobilisation des femmes iraniennes, in Manière de voir/Le Monde diplomatique, No 48
(Loffensive des religions), Paris, Novembre-Décembre 1999, 45-48
19 Soroya Duval, New Veils and New Voices: Islamist Womens Groups in Egypt, in Karin Ask & Marit
Tjomsland (eds), Women and Islamization Contemporary Dimensions of Discourse on Gender Relations, Oxford:
Berg, chapter 2, pp 45-72
20 Miriam Cooke, op cit., p 121
21 cités par Miriam Cooke, idem
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Dun côté, la mondialisation tend à conduire aujourdhui à une plus grande
uniformisation culturelle souvent une américanisation voulue par de nombreux
Américains – de lautre, elle provoque dans le même temps un sursaut identitaire et un
réveil différencialiste. 22 Cette nouvelle donne signifie que nous avons affaire aujourdhui
non seulement à des sociétés de plus en plus multiculturelles, mais aussi à des individus
multiculturels. Doù la notion didentité plurielle. 23
Mais en France, lidéologie républicaine, promulguant un universalisme abstrait et une
laïcité pure et dure, ressent un profond malaise vis-à-vis de cette nouvelle donne. 24 Ce
malaise se manifeste surtout de manière virulente lorsquil sagit de lIslam, et plus
particulièrement de lislam des jeunes. 25 En dehors de lextrême droite, lapparition du
foulard islamique dans les écoles publiques 1989 et 1994 sont deux années charnières
dans cette tendance – met en ébulition tout le pays jusquaux milieux de la Gauche
républicaine. Claude Liauzu a montré, à travers une large recension, le regard biaisé des
intellectuels et autres nouveaux philosophes et clercs français – de Jean-Paul Sartre à
Alain Finkielkraut à légard de lIslam et de tout ce qui vient de lOrient. 26 Ailleurs, le
même chercheur a décortiqué les peurs irrationnelles, les obsessions sécuritaireset le
racisme des Français vis-à-vis des immigrés maghrébins en général et des enfants issus de
limmigration maghrébine en particulier. 27
Mais, lon se souviendra surtout de cette fameuse lettre signée de cinq intellectuels dont
Régis Debray dans Le Nouvel Observateur le 2 novembre 1989. Dans leur lettre, les “Cinq”
exhortent les professeurs à ne pas capituler et à ne pas accepter les porteuses de foulard
dans leurs classes. Lheure est grave pour ces intellectuels qui déclarent solennellement:
Lavenir dira si lannée du Bicentenaire aura vu le Munich de lécole républicaine. On peut
bien se demander si Debray et consorts pensent sacquitter ainsi de leur responsibilitéen
tant quintellectuels ? 28 “Dix ans plus tard, écrit Alain Gresh, tout cela prêterait à sourire, si
cette campagne de la “gauche républicainenavait pas été un élément essentiel de la
stigmatisation des jeunes musulmans. 29
Dans ce climat de racisme ambiant et dintolérance au sein dun pays qui est lui-même en
proie à un profond désarroi, faut-il sétonner dès lors que les Français rejettent
massivement le port du voile/foulard à lécole ? Un sondage pose la question suivante:
Le fait que des jeunes portent le voile dans les écoles publiques françaises vous parait-il normal,
car tout le monde doit pouvoir suivre les préceptes de sa religion, même à lécole, ou pas normal, car
cest une atteinte à la laïcité et à la neutralité de lécole. En 1989 au plus fort de la polémique
de Creil, 53% des personnes interrogées trouvent le port du foulard “pas normalcontre
34% qui le trouvent normal. En 1994, après la deuxième grande controverse autour du
port du foulard, 85% répondent “pas normalcontre seulement 8% qui disent “normal. 30
22 Sélim Abou, Lidentité culturelle Relations interethniques et problèmes dacculturation, Paris, Coll. Pluriel, 1995
23 Cf Tariq Ramadan, in Alain Gresh & Tariq Ramadan, Lislam en questions, Paris, Sindbad/Actes Sud, 2000
24 Joël Roman, 'La laïcité française à l'épreuve de la diversité', in Philippe Dewitte (sous la dir. de),
Immigration et intégration - l'état des savoirs, Paris, Éditions La Découverte, 1999, pp 377-384
25 Farhad Khosrokhavar, Lislam des jeunes, op déjà cit
26 Claude Liauzu, Lislam de lOccident La question de lislam dans la conscience occidentale, Paris, Editions
Arcantère, 1989.
27 Claude Liauzu, La Société française face au racisme, Bruxelles, Editions Complexe, 1999.
28 Dany-Robert Dufour estime que la responsibilité dun intellectuel résidedans une capacité à nommer ce que
lon ne sait pas, à faire voir ce qui est invisible, à travailler tous les moments et tous les aspects de laventure humaine pour en
instruire le procès. (cf Dany-Robert Dufour, Nommer pour penser, la tache des intellectuels, in
La responsibilité, Série Morales, No 14, Paris, Editions Autrement, Janvier 1994, p 177).
29 Alain Gresh, in Alain Gresh & Tariq Ramadan, Lislam en questions, op cit., pp 215-216
30 Institut de sondage CSA, cités par Martine Aubry et Olivier Duhamel, Petit dictionnaire pour lutter contre
lextrême droite, Paris, Seuil, 1995, pp 100-101
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