Notre vision en relief provient de nos deux yeux : ceux-ci voient le monde sous deux
angles différents. Par exemple, prenons un objet qui émet un rayonnement dans le domaine
visible. Quand nous le regardons, la portion du front d’onde qui arrive jusqu’à notre oeil
gauche est différente de celle qui arrive jusqu’à notre oeil droit. Et c’est cette différence qui
permet à notre cerveau de nous donner la vision du relief. Pour rendre compte du relief
d’un objet, il est donc nécessaire de reconstituer l’intégralité du front d’onde en provenance
de l’objet, c’est-à-dire d’enregistrer à la fois l’information sur l’amplitude et sur la phase
de l’onde émise par l’objet. Or, les plaques photographiques, et plus généralement tous les
détecteurs de lumière, ne sont sensibles qu’à l’intensité, c’est-à-dire le module au carré de
l’amplitude, de la lumière qui les impressionne.
Aucun détecteur ne permet de remonter à la phase d’une onde lumineuse. Par contre,
on peut connaître la différence de phase entre deux rayons cohérents via une modulation de
l’intensité détectée : c’est le phénomène d’interférence.
Le principe d’enregistrement d’un hologramme est représenté figure 2. On fait interférer
sur une plaque photosensible une onde plane monochromatique, dite de référence, et les ondes
diffusées par l’objet à holographier, éclairé par l’onde de référence.
Fig. 2 – Principe d’enregistrement d’un hologramme. Une onde plane monochromatique, ap-
pelée onde de référence est envoyée sur une lame séparatrice LS. L’un des faisceaux émergents
est envoyé directement sur la plaque photosensible Ptandis que l’autre est envoyé sur l’objet à
holographier. Chaque point de l’objet va diffuser dans toutes les directions. Sur la plaque pho-
tosensible P, on enregistre les interférences entre l’onde de référence et les ondes diffusées en
provenance de l’objet.
Contrairement au cas de la photographie, chaque point de la plaque photosensible
reçoit l’onde de référence et les ondes diffusées par tous les points de l’objet. Chaque point
voit l’objet sous un angle différent, ce qui donne une illusion de relief. On arrive ainsi à une
propriété surprenante des hologrammes : si nous coupons un hologramme en deux parties
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