Martine Grandjean, flûte | Bruno Luisoni, hautbois Yuji Noguchi, clarinette | Stéphane Mooser, cor | Nicolas Michel, basson Saison 2012-2013 La Voix des Vents Avec la participation de Michel Brodard, baryton | Adèle Savoy, harpe | Salvatore Orlando, mise en scène Trois programmes, trois univers Trois références: la force évocatrice des mélodies mahlériennes, le chant d’amour de l’opéra mozartien, les airs populaires de compositeurs de notre temps, Blanes, Carrapatoso, Orbán, Ligeti. « Le Chant du Monde » « Dans les pas de Bartók et Stravinsky » « Amadeus ou la légèreté d’aimer » La Voix des Vents Trois déclinaisons autour du thème de la voix humaine, incarnée par le chant humain ou instrumental. La voix qui illustre cette volonté ancestrale de l’homme : chanter le mystère de la vie, de l’amour, de la mort. « Le Chant du Monde » Drei Lieder aus Des Knaben Wunderhorn Musique de Gustav Mahler | Textes de Friedrich Rückert et extraits du recueil de poésie populaire « Des Knaben Wunderhorn » Transcriptions de Stéphane Mooser Rückert-Lieder Kindertotenlieder « Pertinente sur le fond, adroite dans la forme, cette réécriture offre de la musique de Gustav Mahler une vision dépouillée qui va à l’essentiel, quitte à en révéler une certaine âpreté. L’arrangeur a su exploiter au mieux les couleurs des familles d’instruments, […] permettant d’élargir la palette sonore de la petite formation. » « Michel Brodard joue successivement la profondeur des graves et la légerté d’aigus rendus tout en finesse pour faire vivre trois instants de musique […] et impose un caractère souverain. » Daniel Fattore, La Liberté du 23 janvier 2012 Avec la participation de Michel Brodard, baryton « On associe sans hésiter Gustav Mahler aux dimensions titanesques qu’affichent les effectifs orchestraux de ses symphonies. Mais l’apparence est trompeuse : dans ces vastes fresques, la transparence n’est jamais négligée, le détail jamais noyé dans la masse. | Adèle Savoy, harpe Aussi Mahler ne manque-t-il pas d’arguments pour se déclarer maître (entre autres !) de l’intimisme. Ses compositions pour voix et orchestre, dans lesquelles il délaisse volontiers les registres puissants pour tisser un voile instrumental diaphane, permettent au chanteur de faire transparaître toute la finesse poétique de son texte. » « Si chambristes dans leur conception originale, ces œuvres, repassées sous la plume de Stéphane Mooser, révèlent leurs délicates couleurs aux sons d’une poignée d’instruments seulement. A la croisée de la poésie populaire et littéraire, les vers mis en musique mêlent humour, malice et sarcasme, allient douceur, émotion et intensité. Traités avec une géniale subtilité, ils valurent à Mahler l’un des seuls triomphes de sa carrière. » Benjamin Ilschner, La Liberté du 19 janvier 2012 «Dans les pas de Bartók et Stravinsky» Vicente Blanes Quinteto en Miniatura Eurico Carrapatoso Cinco Elegias Op. 11 György Orbán Quintette à vent György Ligeti Six Bagatelles Béla Bartók, Igor Stravinsky. Deux figures de proue de la musique du début du XXe siècle, deux modèles dont les œuvres ont ouvert de nouveaux horizons. Au travers de quatre compositeurs de notre temps, le Quintette Eole visite l’héritage laissé par ces deux maîtres. Si l’un est hongrois et l’autre russe, leur musique comme leur parcours ne manquent pas de similitudes. Tout deux nés à la fin du XIXe siècle, ils ont suivi un parcours académique, tout en puisant leurs premières inspirations dans la tradition populaire. Ainsi, Bartók a sillonné la campagne hongroise et roumaine pour y recueillir la musique folklorique. Stravinsky a, de son côté, situé l’Oiseau de Feu et le Sacre du Printemps dans la Russie légendaire. Leur style, construit, extrêmement savant et élaboré, réinvente les grandes formes du passé : symphonies, opéras, ballets, concertos. Notre concert présente, en diptyque, des œuvres composées de part et d’autre du continent européen et profondément imprégnées par la musique de ces deux grands modèles. Quinteto en Miniatura de l’Espagnol Vicente Blanes et Cinco Elegias du Portugais Eurico Carrapatoso sont deux œuvres de jeunesse, écrites sous forme d’exercices de style, d’hommages aux compositeurs qui ont le plus influencé leurs premiers essais d’écriture. Pour György Orbán et György Ligeti, la filiation avec Bartók est directe : tous deux sont nés comme celui-ci en Transylvanie, une région de culture magyare de l’actuelle Roumanie, rattachée à l’Empire d’AutricheHongrie jusqu’en 1918. Le Quintette à vent d’Orbán doit autant à la rythmique de Stravinsky qu’au jazz, à la musique de cirque ou à Nino Rota. Le caractère de concerto et l’emploi virtuose des instruments en font une pièce agréable et divertissante. Les Six Bagatelles de Ligeti sont une œuvre d’expérimentation. Elles ont été adaptées d’une pièce pour piano écrite par le compositeur pendant ses études et intitulée Musica Ricercata. Chaque Bagatelle explore un univers sonore différent, au moyen d’un nombre restreint de notes et d’un mode rythmique particulier. « Amadeus ou la légèreté d’aimer » Un miroir entre les mots et les notes du divin Mozart Le Nozze di Figaro Don Giovanni Cosi Fan Tutte Airs extraits des opéras de Wolfgang Amadeus Mozart écrits sur les livrets de Lorenzo Da Ponte | Transcriptions de Ulf-Guido Schäfer (Cosi Fan Tutte) et Stéphane Mooser (Le Nozze di Figaro, Don Giovanni) Extraits de correspondance de Mozart Sur une mise en scène de Salvatore Orlando « Je ne mets ensemble que les notes qui s’aiment.» Tel est le leitmotiv qui traverse toute la création de Wolfgang Amadeus Mozart. Dans ses œuvres pour la scène, l’Amour, qu’il soit religieux (« Amadeus » !), conjugal, filial, fraternel, fusionnel, charnel, interdit, partagé ou non, est présent à chaque coin de page. La musique de Mozart, tout comme les personnages de son librettiste et frère de loge Lorenzo Da Ponte, semble chercher son chemin entre idéalisme, moralité et tentation du libertinage… Mozart – Da Ponte. La rencontre bénie de deux génies, qui partageaient, outre le goût des plaisirs terrestres, le rêve d’une fraternité universelle – l’une des utopies les plus belles véhiculées par la franc-maçonnerie. Leur amitié donnera le jour à trois des plus grands opéras jamais écrits. Pour répondre à ces chefs-d’œuvre d’inspiration, le Quintette Eole a choisi parmi la foisonnante correspondance de Mozart des mots pouvant faire écho à ses notes. Des écrits dévoilant un Mozart tour à tour grivois, taquin, séducteur, amoureux… « Avant de vous libérer de mon bavardage, il faut tout de même que je vous familiarise un peu mieux avec la physionomie de ma chère Constance... Elle n’est pas laide, mais aussi rien moins que belle... Toute sa beauté réside en deux petits yeux noirs et une belle tournure. Elle n’a pas de vivacité d’esprit, mais assez de sain bon sens pour pouvoir remplir ses devoirs de femme et mère. » «Très chère, très bonne, très belle, en or, en argent, en sucre, très honorée et très précieuse noble dame Baronne, Je puis bien dire que je suis un homme également heureux et malheureux ! Malheureux depuis le moment où j’ai vu au bal votre Grâce si bellement coiffée… ! Car voilà tout mon repos perdu... Je ne suis plus que soupir et tourment... […] Je parierai presque (sans grand effort d’imagination) qu’il en a été de même pour votre grâce… ! Vous souriez… ? Vous rougissez…? Eh bien ! Je suis heureux… ! » Née au cœur de la Gruyère, Martine Grandjean accomplit ses études aux Conservatoires de Fribourg et Genève, et suit les cours de maîtres de flûtistes réputés tels que Peter-Lukas Graf, Patrick Gallois, Robert Dick et Emmanuel Pahud. Très attirée par le monde du jazz, elle se perfectionne également auprès de Jérôme Thomas à Lausanne et collabore notamment avec Stefan Aeby et Claude Schneider. Membre fondatrice du Quintette Eole, elle enseigne depuis 1997 au Conservatoire de Fribourg. Le Quintette Eole est un quintette à vent créé à Fribourg en 1998. Au fil des années, des concerts et des rencontres, il a su trouver son rythme et sa place sur la scène musicale romande. Il s’est également exporté, prenant part au Festival de musique contemporaine de Saint Privat (Haute Loire, France) ou au Festival Credomatic au Costa Rica. Avide de découvertes, il n’a de cesse d’élargir son répertoire. Parmi les projets les plus marquants de ces dernières années, il a interprété une version inédite des « Tableaux d’une Exposition » de Modest Moussorgski et une nouvelle transcription pour quintette à vent et orgue de « L’Oiseau de Feu » d’Igor Stravinski. Il suscite également des créations de compositeurs tels que Laurent Mettraux ou Jean-François Michel. En 2010, son premier disque, « Bohème », consacré à des œuvres de Rejcha, Dvořák, Haas et Janáček, reçoit un accueil enthousiaste de la critique. Bruno Luisoni commence le hautbois au Conservatoire de Fribourg. Il obtient en 2001 un diplôme d’orchestre avec distinction dans la classe de Louise Pellerin à la Haute Ecole de Musique de Zurich-Winterthur, puis poursuit ses études pendant deux ans à Munich en classe de perfectionnement chez François Leleux. Membre de l’Orchestre de Jeunes Gustav Mahler, il occupe le poste de cor anglais solo au Konzerthausorchester Berlin entre 2004 et 2006. Il est actif comme premier hautbois de l’Orchestre de Chambre Fribourgeois et professeur au Conservatoire de Fribourg. Né à Kawasaki au Japon, Yuji Noguchi obtient en 2000 une licence de musique avec 1er prix au Tokyo College of Music. Après avoir étudié auprès de Thomas Friedli à Genève et obtenu un diplôme de soliste dans la classe de Frédéric Rapin à Lausanne en 2004, il se perfectionne en clarinette basse auprès d’Ernesto Molinari à la Haute Ecole des Arts de Berne. Particulièrement intéressé par la musique contemporaine, il participe aux festivals de Darmstadt, Impuls à Graz et joue au sein du Lucerne Festival Academy Orchestra dirigé par Pierre Boulez. Il est membre de l’Ensemble Hic et Nunc et de l’Ensemble Namascae. Elève du Conservatoire de Lausanne, Stéphane Mooser y étudie le cor auprès d’Olivier Alvarez et Olivier Darbellay ainsi que la direction d’orchestre auprès d’Hervé Klopfenstein, puis se perfectionne dans la classe de cor de Bruno Schneider à la Hochschule für Musik de Freiburg im Breisgau. Il collabore fréquemment avec des ensembles renommés, parmi lesquels l’Orchestre de Chambre de Lausanne, le Berner Symphonie Orchester ou le Tafelmusik Baroque Orchestra de Toronto. Outre la musique de chambre, qu’il pratique assidûment, il est premier cor de l’Orchestre de Chambre Fribourgeois et professeur aux Conservatoires de Fribourg et Lausanne. Nicolas Michel a commencé le basson à 16 ans après avoir étudié le piano. Il a suivi l’enseignement de Jean-Claude Montac à Paris, de Ingo Becker à Berne et de Alberto Guerra à Lausanne se formant ainsi auprès des écoles française, allemande et italienne. Sa passion pour cet instrument le pousse vers la voie des instruments historiques, pour lesquels il se spécialise auprès de Lorenzo Alpert (Concerto Köln) au Conservatoire de Musique Ancienne de Genève. Il se produit dans les différents orchestres de Suisse romande et alémanique, parmi lesquels l’Orchestre Symphonique de Bienne et le Sinfonietta de Lausanne. Après l’obtention de sa virtuosité de chant au Conservatoire de Fribourg, Michel Brodard s’engage dans une intense carrière de concertiste. Il participe à de nombreux concerts et festivals partout en Europe, ainsi qu’en Israël et en Argentine, sous la direction de grands chefs tels que Michel Corboz, Igor Markévitch, Yehudi Menuhin, Armin Jordan, Helmuth Rilling, Michel Plasson, Philippe Herreweghe, Jean-Claude Malgoire, Jesus Lopez-Cobos, Neeme Järvi, Marcello Viotti, Fabio Luisi et bien d’autres. Des grandes œuvres (oratorios, passions, messes...) à des œuvres souvent méconnues du grand public, son répertoire est très vaste et il chante aussi bien la musique ancienne que contemporaine. Ses interprétations lui valent de vives louanges et l’adhésion du public. Plusieurs compositeurs actuels (parmi lesquels Théo Flury, Marcel Landowski, Laurent Mettraux, Norbert Moret, Andreas Pflueger, François Pantillon) ont fait appel à lui pour la création de nouvelles œuvres dont certaines ont été écrites spécialement pour lui. L’œuvre de Fritz Voegelin « Zone », pour basse solo, instruments et chœur, commande de RSR-Espace 2 enregistrée en juillet 1993, a remporté le prix Gilson Musique 1993 à Montréal. A l’opéra, il chante de nombreux rôles dans des œuvres de Paisiello, Rossini, Cimarosa, Donizetti, Gluck, Bizet, Purcell et Britten, où son interprétation du rôle-titre d’Owen Wingrave remporte tous les suffrages. Dans le domaine du disque, il a enregistré des œuvres de Monteverdi, Bach, Schubert, Ravel, etc, notamment sous la direction de Michel Corboz, Armin Jordan, Helmuth Rilling, Neeme Järvi… Michel Brodard a également enseigné durant de nombreuses années le chant à la Musikhochschule de Lucerne et à l’HEMU Vaud – Valais – Fribourg. Née en 1985, Adèle Savoy obtient en 2008 son diplôme d’enseignement à la Haute Ecole de Musique de Lausanne dans la classe de Chantal Mathieu, puis poursuit sa formation à Strasbourg auprès de Pierre-Michel Vigneau ainsi qu’à la Zürcher Hochschule der Künste, dans la classe de Catherine Michel. Lauréate de plusieurs concours en Suisse et à l’étranger, elle se perfectionne auprès de harpistes renommés tels que Geneviève Létang, Skaila Kanga, Godelieve Schrama et Jana Bouskova (harpe classique) ainsi que de Park Stickney (harpe jazz). Elle s’adonne à la musique de chambre au sein du collectif « Le Quai d’Oz », et enseigne la harpe à « La Saltarelle » de Pully et à l’école de musique de la ville de Thoune. Né en 1972, Salvatore Orlando s’initie à la musique dès l’âge de 5 ans, suivant des cours de solfège et violon au Conservatoire populaire de Genève. En 1998, il est diplômé de la Section Professionnelle d’Art Dramatique du Conservatoire de Lausanne. Pendant ses études, il reçoit les enseignements de Dorothea Christ, Agnès De Crousaz et Magali Schwartz pour le chant. Dès sa sortie, il aime collaborer avec la compagnie Théâtre à tous les étages à Neuchâtel; ou à Lausanne avec Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier, l’Organon, Michel Voïta, Anna van Brée, le collectif Nunc, Utilité Publique et la Compagnie Mezza-Luna, entre autres. Il apparaît au cinéma dans Forever Mozart de Jean-Luc Godard et Low Cost de Lionel Baier. Son goût pour la musique le mène à compléter sa formation avec les cours de chant d’André Blaser, Jane Mayfield-Oppenheim et Frédéric Meyer de Stadelhofen, auprès de qui il prépare un certificat. Son parcours de comédien est par conséquent ponctué de projets théâtraux où la musique tient une grande place. Il crée Bison ravi (textes et chansons de Boris Vian), participe régulièrement aux soirées Juke Box au Pois Chiche, joue dans l’Histoire du Soldat, l’Oiseau de Feu, l’Opéra de quat’sous et chante dans Le voyage inouï de Monsieur Rikiki de Cami, Le Marathon de C. Confortès, Dr Ox d’Offenbach, et dernièrement dans Lékombinaqueneau, Stabat Mater Furiosa et Paradis Perdus. www.quintette-eole.com Quintette Eole: Case postale 568 1630 Bulle 1 eole.quintette @ gmail.com Catherine Equey, administratrice Tél. +41 26 912 37 89