autoclavé à 121 °C pendant 20 mn. Le surnageant est filtré
stérilement sur des gazes de porosité de 1 mm et le pH est
ajusté à 6,8.
2.7. Préparation des milieux de culture pour
l’expérimentation
Afin d’évaluer l’effet du substrat sur la croissance de
M. ulcerans, des quantités variables du substrat (exprimées
en % du volume final) sont ajoutées dans des flacons conte-
nant 4 ml de milieu 7H12B. Chaque semaine, le suivi de la
culture des germes est effectué par mesure de l’index de
croissance déterminé avec l’appareil Bactec 460. La valeur
maximale de l’index de croissance mesurée par l’appareil est
égale à 999.
2.8. Microscopie électronique à balayage
Les échantillons sont préparés selon un protocole publié
par H. Stoodley et H. Lappin Scott [15]. L’observation est
réalisée sous une tension de 5 kV (Jeol 6301F).
2.9. Recherche de M. ulcerans dans les échantillons
environnementaux
2.9.1. Concentration des échantillons
Quarante microlitres de billes magnétiques de diamètre
2,8 µm sur lesquelles sont fixées des immunoglobulines de
chèvre dirigées contre les IgG de lapin (Dynal) sont mises en
contact avec 20 µg d’IgG de lapin purifiées en PBS/BSA
0,1 %. Après plusieurs lavages, elles sont reprises par 100 µl
et mises en contact avec l’échantillon à traiter. À partir de
l’échantillon concentré, une décontamination à la soude est
effectuée [16] puis une culture et une PCR.
2.9.2. Extraction de l’ADN et PCR
L’extraction de l’ADN a été réalisée selon la méthode de
Boom modifiée [17], en utilisant les solutions du kit Nucli-
sens (BioMérieux) [14]. L’amplification de l’ADN est réali-
sée selon la méthode de Ross et al. [7,18].
2.9.3. Prélèvements de végétaux et d’insectes aquatiques
en zone d’endémie
Les insectes aquatiques appartenant à la famille des Hy-
drocorises ainsi que des végétaux aquatiques (Bacopa) ont
été prélevés en Côte-d’Ivoire, dans la région de Daloa, sur la
rivière la Lobo, à la fin de la saison sèche.
Au laboratoire, les végétaux sont découpés puis broyés au
Potter (Potter-Elvehjem, taille 22) dans de l’eau distillée
additionnée de1%deTriton X-100. Le tout est agité pendant
30 mn à 300 rpm en présence de billes de verre sur un
agitateur rotatif. Sur la suspension sont réalisées la PCR et la
culture. Concernant les insectes, après dissection en PBS, les
glandes salivaires accessoires ont été prélevées puis broyées.
Sur le broyat ont été réalisées une PCR et une culture.
3. Résultats
3.1. Transmission de M. ulcerans à la souris par
des punaises d’eau
Quelques minutes après la piqûre, la queue de la souris
présente un érythème qui disparaît complètement dans les
3 jours qui suivent la piqûre. Sept souris sur dix piquées par
les insectes infectés ont présenté, dans un délai de 56 à
87 jours, des lésions tardives, caractéristiques de l’infection
expérimentale de M. ulcerans chez l’animal. Après sacrifice
des animaux, les tissus lésés sont prélevés. Sur le broyat des
tissus, on pratique le dénombrement des BAAR, la recherche
par PCR de séquences d’insertions IS2404 caractéristiques
de M. ulcerans, et une culture. Les résultats ont été positifs
pour les 7 souris présentant des signes cliniques d’infection.
Aucun des 10 animaux témoins n’a présenté d’ulcération
tardive.
3.2. Localisation des bacilles dans les tissus des punaises
d’eau
Chez les insectes contaminés depuis 60 jours, de nom-
breux BAAR ont été observés dans les glandes salivaires
accessoires et principales mais aussi dans les canaux qui
drainent la salive (Fig. 1). Il n’a pas été mis en évidence de
bacilles dans les autres organes tels que les muscles, les
gonades et le tube digestif par cette technique. La présence de
M. ulcerans dans les glandes salivaires a été confirmée par
PCR chez les insectes contaminés dès le 15
e
jour et jusqu’à la
fin de l’expérience, soit 105 jours plus tard. Chez les insectes
sains, toutes les PCR effectuées ont été négatives. Un immu-
nomarquage permet de confirmer le groupement en amas des
bacilles dans les glandes salivaires (Fig. 1). Dans les condi-
tions de notre étude, en utilisant la microscopie confocale,
nous n’avons pas observé de lésions tissulaires (résultat non
présenté). Nous n’avons pas eu besoin de produire des anti-
corps dirigés contre les tissus des insectes puisque nous
avons utilisé la propriété de fluorescence naturelle des tissus
soumis à la longueur d’onde d’excitation de 488 nm.
Chez les insectes sains ou contaminés par d’autres myco-
bactéries (M. chelonei, M. fortuitum, M. kansasii, M. mari-
num), il n’a pas été observé de BAAR dans les glandes
salivaires ou dans les autres tissus.
3.3. Recherche du bacille dans les glandes salivaires
d’insectes capturés en zone d’endémie
En Côte-d’Ivoire, dans la rivière la Lobo, 80 Naucoris,
1Dyplonichus et1Nepa ont été capturés. À la suite des
observations précédentes, seules les glandes salivaires acces-
soires ont été prélevées. Par PCR, la séquence IS2404 a été
détectée dans les glandes de cinq Naucoris,duDyplonichus
et de la Nèpe. Après 8 mois de culture à 30 °C, M. ulcerans a
été isolé dans deux des prélèvements provenant de Naucoris.
Les autres prélèvements ont été contaminés. Les souches
ainsi isolées ont été nommées Nau CI 001 et Nau CI 002. Par
492 L. Marsollier et al. / Pathologie Biologie 51 (2003) 490–495