effet, en 851, ce Raymond, membre de la famille détentrice du
comté de Toulouse, est appelé à y prendre une
succession. Il rassemble dès lors entre ses mains les comtés
de Limoges, Cahors, Toulouse et Rodez, semble-t-il. Au cœur d’une
situation politique et administrative confuse, une chose est
néanmoins claire désormais : à partir de
cette date et de manière définitive, le comté de
Limoges n’a plus de comte résident. En revanche, le
développement de l’institution vicomtale devient une
nécessité pour ce « super-comte »
qui, comme d’autres et selon le vœu du roi, cumule les charges
comtales ; et il en est de même pour ses successeurs.
Effectivement, c’est dans le dernier quart du IXe siècle
que l’on voit apparaître les deux plus anciennes charges
vicomtales connues : l’une s’exerce manifestement à
partir de Limoges et du Haut-Limousin (Hildebert, puis son fils
Hildegaire) ; l’autre sur les confins du Bas-Limousin et du
Haut-Quercy (Adémar, à partir de Tulle ?).
Point
n’est ici le lieu de relater en détail le devenir du comté
de Limoges qui finit au Xe siècle, par perdre toute
réalité administrative. Rappelons simplement que ce
comté, après avoir fait partie du « lot »
de la famille toulousaine bientôt évincée par
Bernard Plantevelue, passa par héritage au fils de ce dernier,
Guillaume le Pieux, puis enfin, en 927 et de manière
définitive, au lignage des comtes de Poitiers, lesquels
procédèrent dans l’ensemble de leurs « possessions »
à des restructurations de type vicomtal. C’est de ces
aménagements princiers, et non plus de la décision
royale, que sont issues, aux Xe et XIe
siècles, les vicomtés nouvelles d’Aubusson, de
Comborn et de Turenne, puis celles de Rochechouart et de Ventadour.
Dans le principe, les vicomtes y auraient du œuvrer en tant
qu’administrateurs comtaux. La réalité qui,
incontestablement, témoigne de liens de dépendance à
l’égard du comte de Poitiers, n’est plus que seigneuriale.
Au
cours des luttes qui, de 838 à 865, ont partagé les
grands d’Aquitaine entre partisans de Pépin II et partisans
de Charles le Chauve, comtes, évêques et abbés
ont pris des positions qui ont pu peser sur leur carrière. Les
clercs de haut rang se sont, apparemment, assez rapidement ralliés
à Charles le Chauve : ce fut le cas, dès 848, de
Stodilon, évêque de Limoges, ainsi que de Raoul,
archevêque de Bourges, fils d’un comte de Cahors et fondateur
de l’abbaye de Beaulieu, pourtant bien connus tous les deux pour
avoir été de solides opposants. Il y a donc eu, dans le
cas de l’Église, et moyennant des négociations dont
on ignore le contenu, une réelle amnistie. En revanche, en ce
qui concerne les opposants laïcs, il semble que certains d’entre
eux aient eu à subir lourdement la disgrâce royale :
il en fut manifestement ainsi par exemple pour la famille comtale de
Cahors, dont les fonctions ne furent plus jamais renouvelées.
Si
l’organisation et le fonctionnement administratifs des carolingiens
du Limousin ont finalement laissé peu de traces marquantes à
l’échelon du comte, ils n’en ont pas moins marqué
durablement le pays. En effet, les actes des IXe et Xe
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