Appelàcontributions Du«direct»aunumérique: archéologieetnouvellesperspectivesdespratiques cinématographiqueslégèresdanslemonde UniversitédeLausanne/UniversitédePicardieJules-Verne Colloqueinternational,Lausanne,3-5mai2017 «Alorsquelegouffrenecessedesecreuserentreceuxquionttoutetbienplusencore,et ceuxquiessaientd’avoirquelquechose,ouquisongentparfoisàélaborerunordredifférent,plus prochedeleurstraditions,onaledroitdesedemanderàquoipeutservirlecinémadansletiers monde,etplusparticulièrementlecinémaléger,direct,quinousoccupe.» LouisMarcorelles,Élémentspourunnouveaucinéma,Paris,Unesco,1970. La théorisation du cinéma direct comme nouvelle pratique artistique et sociale s’estlargementdéveloppéesouslesauspicesdel’UNESCO–notammentavecLegroupe synchrone cinématographique léger: pour un cinéma dans les pays en voie de développement,contributiondeMarioRuspoliàlatablerondeCinémaetculturearabes qui avait eu lieu à Beyrouth en 1962, et le rapport Une esthétique du réel: le cinéma directdeLouisMarcorelles(1964). Il apparaissait alors que les techniques nouvelles de tournage léger et synchrone ouvraient des perspectives de démocratisation de la production cinématographique dansdescontextesdecinématographiesnationalesminoritairesou«mineures»(dans lesensdeDeleuzeetGuattari),«pauvres»ouinexistantes.Desdéveloppementsquiont effectivement affecté le documentaire, mais aussi la fiction et les usages non commerciaux(éducatif,politique,social). Depuislesannées1960,lecinémaléger–pratiquesetdiscours–aainsiconstitué le fondement des dits «Nouveaux Cinémas» ou «Tiers Cinéma», attachés à des problématiques politiques de libération, partout dans le monde. Parallèlement à ces riches traditions esthétiques qui ont renouvelé massivement les formes que ce soit en fiction, en documentaire et en animation, se sont développées durablement des pratiques de communication, d’éducation scolaire et extra-scolaire, de militantisme, d’intervention sociale etc., liées elles aussi à l’utilisation des médias légers. Là ont été mobilisés,aulongdesévolutionstechniques,lecinémaen16mm,lecinémaSuper8,la vidéoanalogique,etlesmédiasaudiovisuelscommunautairessoustoutesleursformes. Ces lieux ont développé, à l’UNESCO encore ou ailleurs, une réflexion agençant choix techniques (tel type de matériel) et dispositifs sociaux (telle organisation pour telle action),privilégiantlesprocessussurlesœuvres. Aujourd’hui, les possibilités offertes par le numérique, dans sa maniabilité mais aussi avec ses contraintes propres (de coût, de complexité, de fragilité, d’accessibilité concrète ou socio-culturelle, de dépendance aux infrastructures locales ou internationales),semblentpouvoirpermettredeprolongeretdéveloppercespratiques. Lenumériqueaenoutreouvertd’autrespotentialités:circulationinformelledesimages et des sons, pouvant échapper partiellement (ou pas) aux contrôles économiques et étatiques,offrantaussidélocalisationetouvertureauxdiasporas,etc. Le moment contemporain constitue donc une nouvelle étape dans la démocratisation de l’outil audiovisuel dont on peut postuler qu’elle profite, là encore, davantageauxpayspauvresouémergents(d’Afrique,d’Asie,d’Amériquelatine)etaux économies parallèles (production et diffusion d’expérimentations artistiques ou sociales)qu’auxindustriesconstituéesducinéma. Ce colloque voudrait proposer d’articuler une réflexion historique sur la constitutiondecetensemblecohérentquesontles«médiaslégers»etsonarchéologie, avecunétatdeslieuxcontemporainsurlespratiquesnumériquesquisesituentdanscet héritage. Y seront envisagés les aspects de la production et ceux de la diffusion, les pratiquesartisanales,associatives,institutionnellesouminoritairesconcernéesparces pratiqueslégèresdanslespaysrichesetl’apportdecelles-cidanslespaysémergentsou pauvres. Les interventions pourront émaner d’universitaires aussi bien que de praticiens engagésdanscespratiques(artistesetacteurssociauxdivers)etpourrontaborder: – la description et l’analyse des œuvres produites dans ce cadre, qu’elles soient fictionnelles, documentaires, d’animation, expérimentales, films d’intervention sociale, filmséducatifs,etc.,ainsiquedesprocessusquifurentàleurorigine; – l’analyse des enjeux historiques, politiques, esthétiques, culturels, économiques attachésàcesproductions; – l’histoire institutionnelle ou para-institutionnelle des médias légers: les pratiquesinstitutionnellesetassociatives,d’hieretd’aujourd’hui; –l’étudedestechniquesmédiatiqueslégères,enproductionet/ouendiffusion,en tantquedispositifsoudansuneperspectivede«technologieculturelle»; –lesenjeuxspécifiquesdeladiffusion:l’histoireetlespratiquescontemporaines de cinéma mobile ou ambulant, ces unités de projection voire de production cinématographiquecirculantdanslesmilieuxrurauxounonmunisdesalles. Pourront ainsi être envisagés par exemple, et de manière non restrictive: les médias participatifs et le webdocumentaire, le «cinéma empêché», les initiatives de production avec les populations autochtones du type «wapikoni mobile», les films d’artistes, le rôle des médias légers et réseaux dans certains événements majeurs comme les printemps arabes, les transitions techniques (film / vidéo analogique / numérique) qui ont marqué l’histoire des cinématographies africaines, la place du cinémadirectdanslespayssouscontrôleétatiquefort(Chine),etc. Les propositions, d’une page environ en français ou en anglais, sont à envoyer, accompagnées d’une brève présentation de l’auteur·e, avant le 30 novembre 2016 à Benoît Turquety ([email protected]) et Caroline Zéau ([email protected]). http://wp.unil.ch/digitalmediaepistemology/