
Aperçu général
La reprise mondiale après ce qui est considéré comme la
pire crise économique et financière depuis les années 30 reste
fragile, et un abandon prématuré des politiques
macroéconomiques de relance de la demande dans un objectif
d’assainissement budgétaire pourrait la compromettre. Il est
nécessaire de poursuivre la politique budgétaire
expansionniste pour éviter une spirale déflationniste et une
aggravation supplémentaire de la situation de l’emploi.
Il devient clair que tous les pays ne peuvent pas compter
sur leurs exportations pour doper la croissance et l’emploi et
qu’il leur faut plus que jamais se concentrer sur le
renforcement de la demande intérieure. Cela est
particulièrement vrai aujourd’hui, puisqu’il est improbable
que le rôle joué auparavant par les États-Unis comme moteur
de la croissance mondiale puisse être assumé par un ou
plusieurs autres pays. Ce recentrage sur une croissance tirée
par la demande intérieure est nécessaire aussi bien dans les
pays développés que dans les pays émergents ayant
d’importants excédents courants et des capacités productives
sous-utilisées, afin d’éviter qu’il se reproduise des
déséquilibres semblables à ceux qui ont contribué au
déclenchement de la crise financière mondiale. Mais il est
important aussi pour beaucoup de pays en développement qui
sont devenus fortement tributaires de la demande extérieure
pour croître et pour créer des emplois pour leur main-d’œuvre
de plus en plus nombreuse.
Le chômage est le problème économique et social le plus
pressant de notre temps, en particulier parce qu’il est
étroitement lié à la pauvreté, surtout dans les pays en
développement. La crise mondiale a aggravé la situation sur
des marchés de l’emploi déjà atones dans la plupart des pays
avant même que la crise n’éclate. Depuis 2008, le ratio emploi-
population au niveau mondial est en fort recul, et bon nombre
de pays enregistrent aujourd’hui leur plus fort taux de