
 
Présentation 
 
L’objectif du cours 
Ce cours souhaite initier les étudiants à la démarche philosophique et à la réflexion abstraite. 
L’étudiant devra être amené à comprendre en quoi consiste une démarche philosophique et à 
témoigner lui-même d’une capacité de prise de distance critique par rapport à toute opinion et 
conviction, en ce compris ses opinions et convictions personnelles. Il devra être à même de 
veiller à la cohérence globale d’une argumentation, démontrer une aptitude de compréhension 
et de confrontation de raisonnements complexes autres que les siens, ainsi que faire preuve 
d’une relative aisance dans l’usage de concepts techniques. Via les notes de cours, il devra 
également se confronter à la lecture d’un texte de style philosophique. 
Le contenu du cours 
Le  cours  comprend  une  introduction  générale  et  deux  parties  principales.  L’introduction 
générale s’efforce de répondre à la question « Qu’est-ce que la philosophie ? ». Elle consiste 
en une présentation méthodologique de la philosophie en la distinguant des autres formes de 
discours  comme  l’art,  la  religion  ou  la  science.  Les  deux  parties  principales  sont 
respectivement consacrées à la philosophie  morale et à la  philosophie  politique.  Outre  un 
évident  souci  de  demeurer  dans  le  champ  de  compétences  de  l’enseignant,  le  choix  de 
privilégier  la  philosophie  pratique  s’explique  par  l’espoir  que  des  réflexions  portant, 
notamment, sur ce qu’un individu, soucieux d’agir moralement, a le droit de faire et sur la 
manière dont une collectivité doit gérer les conflits en son sein, soient plus susceptible de 
rencontrer l’intérêt d’étudiants dont la philosophie n’est pas la discipline, que des réflexions 
davantage  théoriques  sur  l’essence  de  l’être  ou  les  conditions  de  possibilité  de  la 
connaissance. Ce choix doit également permettre de mettre en évidence que la philosophie ne 
constitue  pas  une  réflexion  abstraite  désincarnée,  mais  fournit  au  contraire  des  cadres 
conceptuels  favorisant  la  compréhension  de  la  société  dans  laquelle  nous  vivons  et  la 
possibilité d’agir en son sein.   
Dans la partie consacrée à la philosophie morale comme dans celle consacrée à la philosophie 
politique,  nous  ne  procéderons  pas  à  une  présentation  de  la  succession  historique  des 
principaux  philosophes.  Nous  privilégierons  une  explication  des  principales  traditions  en 
débat dans ces deux domaines de la philosophie. Pour la philosophie morale, chacune de ces 
traditions  sera  illustrée  par  l’étude  approfondie  d’un  auteur  ou  courant,  à  savoir  Aristote, 
l’utilitarisme,  Kant  et  Jonas.  Le  fil  conducteur  de  la  partie  « philosophie  politique »  sera 
l’étude de la tradition aujourd’hui dominante, le libéralisme politique, et des critiques que lui 
ont  adressées  les  traditions  socialistes,  républicaines  et  communautariennes.  Nous  verrons 
comment  ces  critiques  ont  forcé,  et  forcent  toujours,  le  libéralisme  politique  à  s’auto-
transformer.    
Concernant cette deuxième partie, une remarque s’impose. Comme nous nous intéresserons 
essentiellement  aux  débats  contemporains,  plutôt  que  de  présenter  la  pensée  de  quelques 
philosophes,  nous  essaierons  de  reconstruire  des  modèles-type  du  libéralisme,  du 
républicanisme, du socialisme et du communautarisme. Or, ces concepts sont des savonnettes. 
Toutes les grandes traditions philosophiques réunissent sous un même vocable des théories 
trop  diverses  et  variées  pour  qu’il  soit  possible  d’en  donner  des  définitions  claires  et