« Les petits exploitants agricoles des pays en développement seront vraisemblablement parmi les
plus touchés par le changement climatique en raison de la dépendance de l’agriculture à la météo
et du faible niveau de résilience de l’agriculture à la variabilité et au changement climatiques, »
explique Michael Hailu, directeur du CTA. « La bonne nouvelle, c’est que des approches
innovantes permettant de faire face à ce défi sont en cours de développement. L’une d’elle –
l’agriculture intelligente face au climat – vise à augmenter durablement la productivité et les
revenus agricoles, à aider les agriculteurs à s’adapter et à améliorer leur résilience au changement
climatique, et (si possible) à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. »
Le concept d’agriculture intelligente face au climat (Climate-smart agriculture, CSA) recouvre des
pratiques et des technologies qui améliorent durablement la productivité, qui aident les agriculteurs
à s’adapter au changement climatique et qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre.
Certaines pratiques de CSA ont déjà un impact concret comme l’agroforesterie, l’agriculture de
conservation, les cultures résistantes à la sécheresse, l’utilisation d’aliments pour bétail à faible
coût afin de préserver les pâturages dégradés, et les régimes d’assurance qui protègent les
agriculteurs contre les pertes.
Plusieurs solutions spécifiques sont présentées lors de l’événement organisé aujourd’hui,
notamment un plan visant à favoriser l’accès aux prévisions météorologiques saisonnières pour
quatre millions d’agriculteurs au Sénégal, des polices d’assurance associées à des indices
climatiques pour protéger le secteur contre les pertes liées aux sécheresses au Kenya et
l’utilisation des TIC pour améliorer la résilience des agriculteurs au changement climatique en
Afrique de l’Est. Cette session examinera les choix agricoles qui doivent être encouragés pour
répondre aux objectifs des CPDN, les modèles de partenariat les mieux adaptés aux solutions
intelligentes face au climat ainsi que les défis clés et le manque de connaissances qui doivent être
surmontés pour promouvoir la CSA à plus grande échelle.
Le nombre de petits exploitants agricoles augmente rapidement. Il devrait passer de 550 millions
aujourd’hui à 750 millions en 2030. Face à la pression du changement climatique, l’agriculture à
petite échelle n’a d’autre choix que d’évoluer rapidement. « Les agriculteurs doivent adopter
massivement des technologies résilientes au changement climatique, tout en exploitant au
maximum les innovations économiques et sociales, » explique Bruce Campbell, directeur du
Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité
alimentaire (CCAFS). « Il faut pouvoir s’inspirer des nombreuses innovations très réussies et les
reproduire. C’est le cas des technologies et des services mobiles qui diffusent rapidement et
directement l’information aux agriculteurs. »
Ce soutien sera essentiel pour que les agriculteurs aient vraiment une chance de pratiquer une
agriculture intelligente face au climat et relever ainsi les défis auxquels ils sont confrontés. Il faudra
absolument disposer d’informations fiables pour les aider à identifier les solutions qui ont fait leurs
preuves. Enfin, la coopération entre les institutions jouera elle aussi un rôle essentiel dans le
développement et la diffusion des meilleures pratiques et dans l’adoption de politiques favorables
à l’agriculture intelligente face au climat. Même s’il existe déjà de nombreuses pratiques agricoles
intelligentes face au climat, elles restent largement méconnues en dehors de leur zone
d’application immédiate. D’où l’urgence de diffuser des informations sur leur potentiel et de faire
connaître les pratiques qui ont fait leurs preuves à d’autres petits agriculteurs qui pourraient en
bénéficier.
[Fin]
Date et heure : Vendredi 4 décembre 2015 14:00 – 15:30 GMT, Pavillon Afrique, CoP21, Le
Bourget, Paris.
Pour en savoir plus, veuillez contacter :
Stéphane Gambier, Coordinateur de Programme Senior (CTA)