
SC/47/2 & GC/53/2 Rapport annuel intérimaire du CIRC 2010
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Avant-propos
En 2010, le Centre a publié de nouvelles estimations relatives au fardeau mondial du cancer
sur le site GLOBOCAN 2008. Ces analyses fournissent des données statistiques probantes
sur la survenue du cancer dans le monde et soulignent le tribut de plus en plus lourd que la
société devra payer au cancer au cours des décennies à venir. Elles forment, à ce titre, la
toile de fond du Sommet des Nations unies sur les Maladies non transmissibles qui se
tiendra à New York en septembre 2011.
Selon les estimations de GLOBOCAN 2008, 12,7 millions de nouveaux cas et près de
7,6 millions de décès liés au cancer ont eu lieu en 2008 dans le monde, principalement
dans les pays à faibles ressources. Par ailleurs, des projections s’appuyant uniquement sur
les changements démographiques indiquent que le nombre total de cas de cancer dans le
monde d’ici vingt ans s’élèvera à 21,4 millions et le nombre de décès à 13,2 millions environ,
dont une proportion croissante dans les pays en développement. Ces estimations se basent
toutefois sur la supposition que les taux d’incidence du cancer n’évolueront pas ; en effet
une augmentation de la consommation du tabac et l’adoption d’un mode de vie plus
occidentalisé (changements alimentaires, inactivité physique, évolution des schémas de
reproduction, obésité) feraient augmenter les projections actuelles.
Le Centre a défini, l’année dernière, sa Stratégie à moyen terme et son Plan de mise en
œuvre (2010–2014), qui ont été approuvés par le Conseil de Direction en mai 2010. La
structure organique du CIRC, divisée en Sections et Groupes, correspond aux domaines de
priorités désignés dans ce Plan. La stratégie elle-même est conçue pour répondre à
l’incidence croissante du cancer, qui augmente particulièrement dans les pays à revenu
faible et moyen, comme indiqué ci-dessus. Elle a non seulement pour but de fournir des
données mondiales sur la survenue du cancer aux décisionnaires et aux professionnels de la
santé, afin qu’ils disposent des informations nécessaires à la planification de la lutte contre
le cancer, mais poursuit également l’objectif d’identifier les causes de cette maladie. Des
efforts considérables sont ainsi déployés en vue de comprendre le rôle de la nutrition et du
métabolisme, des infections, des facteurs environnementaux, de la profession et de la
génétique dans le développement du cancer. Par ailleurs, le Centre continuera à évaluer les
données propres à la cancérogénicité de différents agents à travers sa série des
Monographies, ces évaluations constituant en effet la première étape vers la prévention du
cancer.
La stratégie met fortement l’accent sur la recherche interdisciplinaire. Le Centre investit
ainsi dans de nouvelles technologies, telles que le séquençage d’ADN nouvelle génération et
la spectrométrie de masse, pour équiper ses laboratoires. Ces appareils de haute
technologie amèneront en effet une meilleure compréhension des mécanismes de la
cancérogenèse et de leur transcription en biomarqueurs, afin d'améliorer l'évaluation des
effets provoqués par une exposition et d'identifier les individus et les groupes prédisposés ;
ils permettront également d’affiner la définition de la maladie dans les études
épidémiologiques. De toute évidence, des progrès peuvent maintenant plus que jamais être
réalisés dans la compréhension des causes du cancer et dans sa prévention, grâce à
l’association de la recherche de laboratoire et de l'épidémiologie ; il est donc capital que le
Centre reste à la pointe de la technologie pour tirer profit de ces possibilités.
La recherche sur la prévention du cancer, qu’il s'agisse de prévention primaire ou
secondaire, est également un composant essentiel de la stratégie à moyen terme. C’est
pourquoi le CIRC continuera à évaluer les stratégies de prévention pouvant être appliquées
aux environnements à ressources faibles et moyennes, telles que les vaccinations contre le
virus de l’hépatite B et les virus du papillome humain, et le dépistage du cancer de l'utérus,