Utilisation de la simulation médicale en Psychiatrie Étude expérimentale de la simulation d’un entretien psychiatrique d’urgence Caroline Pham-Dinh Loux 1, Vincent Laprévote 1: 1,2,3,, Marc Braun 4, Bernard Kabuth 2,4, Raymund Schwan 2,4 & Fabienne Ligier 2 Maison des Addictions, CHU Nancy, 2: Centre Psychothérapique de Nancy ,3: INSERM, CHU Nancy ,4: Université de Lorraine, UFR de Médecine, Nancy Contact: Caroline Pham-Dinh Loux– [email protected] Contexte : Comme toutes les spécialités médicales, la psychiatrie nécessite une formation à la fois théorique et pratique. Les techniques d’entretiens en particulier peuvent bénéficier d’un entrainement régulier, si possible sans risque pour le patient. Dans ce contexte, le développement de la simulation médicale avec l’utilisation de patients standardisés peut constituer une piste d’amélioration de la formation des psychiatres. Si en France cet outil reste préférentiellement dédié aux disciplines d’urgences, réanimation et obstétrique, en Amérique du Nord la simulation médicale est très fréquemment utilisée en psychiatrie. Objectif : Évaluer la pertinence d’un score d’efficacité de l’investigation lors de la simulation d’un entretien psychiatrique d’urgence Matériel et Méthode • Population étudiée : 20 internes de psychiatrie recrutés entre 2012 et 2014, à différents niveaux du cursus (du 3ème au 8ème semestre) • Méthodologie : • Simulation d’un entretien psychiatrique d‘urgence • Patient standardisé interprétant un homme suicidaire • Au sein du Centre Universitaire de Simulation Médicale de Nancy (CUESIM) • Détermination d’items pertinents à relever lors d’une consultation psychiatrique d’urgence • Relevé par les investigateurs du nombre d’ items retrouvés par l’interne (I) et du nombre de questions posées(Q) • Étude du score I²/Q Résultats • Résultat principal : I²/Q est corrélé positivement à l’ancienneté des internes (r=0,48 et p=0,03) Figure 1 Figure 1 : I²/Q en fonction du nombre de semestres effectués par les internes • Résultats secondaires : I²/Q est corrélé avec plusieurs critères subjectifs de qualité d’un entretien psychiatrique d’urgence Discussion Les résultats valident I²/Q comme score d’efficacité de l’investigation • Limite : Une seule situation clinique avec un seul acteur • Perspectives • • • • Utilisation comme outil pédagogique pour les internes en psychiatrie voire pour d’autres publics. Expérience d’une « pré-rentrée » des internes en psychiatrie via la simulation médicale en octobre 2014 Développement d’autres scores pour d’autres situations cliniques Utilisation pour la validation de l’efficacité d’un enseignement Recherche dans le domaine de la pédagogie médicale Figure 2: I²/Q en fonction de l’empathie ressentie par le patient • Conclusion Comme l’illustre la littérature internationale, la psychiatrie peut profiter d’un entrainement par la simulation. Si la pertinence pour l’apprentissage des compétences interpersonnelles complexes reste discutable, cet outil se révèle très intéressant pour la formation à des compétences focalisées. Encore peu utilisée en France, la simulation médicale constitue un moyen unique de faire vivre aux étudiants des expériences cliniques indispensables à l’apprentissage de leur pratique, tout en restant irréprochable sur le plan éthique. Plébiscitée par les internes, cette expérience ouvre la voie à des perspectives nombreuses, tant du côté de l’enseignement que de la recherche. • • Figure 3 : I²/Q en fonction de la tension psychique évaluée par le patient Corrélation avec l’empathie ressentie par le patient (r=0,47 ; p=0,03) Figure 2 Lien proche du seuil de significativité entre la tension psychique du patient et I²/Q (F=2,567 ; p=0,102) Figure 3 Tendance statistique pour un lien entre I²/Q et le suivi des conseils du médecin par le patient Figure 4 Figure 4: Valeur médiane et dispersion du score I²/Q lorsque le patient est prêt à suivre la proposition thérapeutique du psychiatre (à droite) et lorsqu’il est prêt à la refuser (à gauche) Avis positifs des internes ayant participé à l’étude concernant: • Le réalisme des situations présentées et leur implication personnelle • La faible gène engendrée par les caméras • L’intérêt du débriefing