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MERKUR 3
ÉDITO
MERKUR Juillet | Août 2015
ÉDITO
PRÉSIDENCE :
PRIVILÉGIER
LES PME
COMME
MOTEUR DE
CROISSANCE
Les PME - premières pourvoyeuses
d’emplois - devront être incluses
autant que possible dans les pro jets
d’investissements mis en chan tier
dans le cadre du plan Juncker.
des banques. Ces dernières inter-
viennent encore à hauteur de 85 %
dans le financement des PME euro-
péennes contre 35 % aux États-Unis.
Il reste aussi du chemin à parcou-
rir en ce qui concerne l’autre grand
objectif du SBA, celui de la simpli-
fication administrative. Si des avan-
cées certaines ont pu être observées,
l’une des mesures qui devrait en prin-
cipe être la plus facile à mettre en
place, à savoir l’engagement des
autorités publiques européennes à
régler leurs factures endéans 30 jours,
n’est toujours pas respectée partout.
L’attente sera également grande
en matière de politique industrielle.
La Commission européenne souhaite
plus de compétitivité, notamment
dans les secteurs de l’industrie spa-
tiale et de la sidérurgie. La com-
pétitivité devra par ailleurs être
soutenue par une meilleure coordi-
nation et cohérence des différentes
politiques de recherche et d’inno-
vation, toujours dans un souci de
favoriser une « croissance intelli-
gente, durable et inclusive », ce qui
laisse un vaste champ d’interpréta-
tion que l’Espace européen de la
recherche (EER) devra encadrer.
Quant à la dynamisation souhai-
tée du marché intérieur, elle devra
- si les PME doivent pleinement en
profiter - impérativement passer par
une harmonisation plus poussée de
ses règles de fonctionnement ainsi
que par une reconnaissance mutuelle
entre États membres. Au-delà du mar-
ché intérieur, il faudra surtout veiller
à ce que les intérêts et contraintes des
PME ne soient pas oubliés dans les
négociations sur l’aboutissement du
Partenariat transatlantique de com-
merce et d’investissement. ●
A
vec la présentation mi-juin des
sept grands axes prioritaires fixés
pour sa douzième présidence du
Conseil de l’Union européenne, le
gouvernement luxembourgeois ambi-
tionne de « générer de la croissance
et créer de l’emploi », affichant par
la même occasion sa volonté louable
de venir définitivement à bout d’une
crise économique dont les répercus-
sions restent toujours perceptibles.
Une grande partie des espoirs de
relance économique réside dans le
plan Juncker, destiné à soutenir la
croissance et à stimuler les inves-
tissements en Europe en libérant sur
la période 2015-2017 un montant
global de 315 milliards d’euros.
Comme l’emploi en Europe - et ail
-
leurs - est créé en première ligne
par les PME, il importera de les
inclure autant que possible dans les
différents projets d’investissements
qui seront mis en chantier dans le
cadre dudit plan Juncker. La Com-
mission européenne a d’ores et déjà
annoncé que 75 milliards d’euros
seraient mobilisés pour être investis
directement dans les PME et start-
up europé ennes, le reste du paquet
étant affecté à de grands projets d’in-
frastructures, dont on peut attendre
à ce qu’ils bénéficient également
aux entreprises européennes.
Si l’on doit se féliciter de l’objec-
tif général poursuivi par le plan
Juncker de remettre l’Europe sur le
chemin de la croissance et d’aug-
menter le nombre d’emplois, il fau-
dra attendre sa mise en application
concrète - qui vient tout juste de
débuter - avant de se prononcer sur
sa réelle faculté à stimuler les PME
européennes, à soutenir la croissance,
et par conséquent à provoquer un
retour de la confiance. Même si le
plan apportait les résultats escomp-
tés, il ne faudrait pas pour autant
perdre de vue les objectifs du Small
Business Act (SBA) qui restent d’ac-
tualité. Notamment celui de faciliter
l’accès des PME au financement. Un
accès, qui malgré la politique d’as-
souplissement quantitatif - et donc
d’injection massive de liquidités sur
les marchés - menée par la Banque
centrale européenne, semble tou-
jours être défaillant dans de nom-
breux pays européens. On doit donc
saluer l’annonce de la mise en place
progressive d’une véritable union
des marchés des capitaux avec pour
objectif de permettre aux entreprises
- et notamment aux PME - d’accé
-
der plus facilement au financement
par les marchés, les rendant ainsi
moins dépendantes du bon vouloir
Patrick Ernzer
Rédacteur en chef