Les transistors : Comment les transistors ont-ils révolutionné le monde informatique ? Le transistor est une des inventions majeures de la seconde moitié du XXe siècle et il est à l’origine de l’essor des ordinateurs Guipaud Albin Roiron Yohann 2010-2011 Les transistors : 2 Les transistors : Sommaire INTRODUCTION : ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 4 1.0 L’ALGEBRE DE BOOLE :----------------------------------------------------------------------------------------- 5 1.1 QUI ETAIT BOOLE ? ------------------------------------------------------------------------------------------------ 5 1.2 PRINCIPE ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 5 1.2.1 L’opération NON : ------------------------------------------------------------------------------------------------- 6 1.2.2 L’opération OU : --------------------------------------------------------------------------------------------------- 6 1.2.3 L’opération ET : ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 7 Les opérations non fondamentales : --------------------------------------------------------------------------------- 7 1.3 UN EXEMPLE : ------------------------------------------------------------------------------------------------------8 TABLEAU DE KARNAUGH ----------------------------------------------------------------------------------------------8 2.0 LES TUBES A VIDE -----------------------------------------------------------------------------------------------9 2.1 HISTOIRE -----------------------------------------------------------------------------------------------------------9 2.2 PRINCIPE -----------------------------------------------------------------------------------------------------------9 3.0 LES TRANSISTORS --------------------------------------------------------------------------------------------- 10 3.1 PRINCIPE : --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10 3.1.1 Les semis conducteurs ------------------------------------------------------------------------------------------- 10 3.1.2 Le dopage -----------------------------------------------------------------------------------------------------------11 3.1.3 Diode---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 12 3.2 LE FONCTIONNEMENT DU TRANSISTOR ------------------------------------------------------------------------- 13 3.2.1 Un transistor bipolaire ------------------------------------------------------------------------------------------ 14 3.3 LES CIRCUITS ELECTRONIQUES : LE CAS DES PORTES LOGIQUES------------------------------------------------- 15 3.4 LOI DE MOORE --------------------------------------------------------------------------------------------------- 17 CONCLUSION --------------------------------------------------------------------------------------------------------19 REMERCIEMENTS -------------------------------------------------------------------------------------------------- 20 SITOGRAPHIE : ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 21 ANNEXE, UTILISATION DE KARNAUGH --------------------------------------------------------------------- 22 3 Les transistors : Introduction : Le fonctionnement des ordinateurs d’aujourd’hui est basé sur l’utilisation d’éléments simples, ne pouvant adopter que deux états : ouvert ou fermé, vrai ou faux, conducteur ou isolant, 0 ou 1. George Boole a créé, en 1854, une algèbre dite binaire (reposant sur deux états), permettant la réalisation de calculs avec ces éléments binaires. La complexité des calculs réalisables et la puissance de la machine ne dépend que des nombres d‘éléments que l’on peut disposer dans un volume donné. Ces éléments binaires peuvent être réalisés grâces à plusieurs technologies : hydraulique, mécanique, électronique… Mais c’est l’électronique qui sera utilisé, pour diverses raisons, dont notamment sa petite taille. La création des transistors est due à une accumulation de découvertes pour la plupart effectuées par les Américains. En effet, le premier amplificateur fut créé en 1906 par Lee de Forest, qui améliorera sa création en 1908 en créant la première triode. Sa création fut à la pointe de la technologie jusqu'en 1920 où les Américains brevetèrent le premier tube à vide qui a permis la création d'hyperfréquences. Première triode Mais ce n'est qu'en 1947 grâce aux avancées scientifiques et notamment grâce à une meilleure compréhension de la mécanique quantique, que l’on assiste à une rupture technologique, avec la découverte des transistors constitués de semi-conducteurs. Et enfin, c'est en 1952 qu'apparaissent les premiers appareils avec des transistors. En 1956, John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain reçurent le prix Nobel de physique pour leur invention du transistor. Pour une meilleure compréhension, avant d’arriver au transistor lui-même et à son fonctionnement nous aborderons l’algèbre de Boole, puis nous parlerons des tubes électroniques qui ont précédés les transistors dans d’énormes ordinateurs. 4 Les transistors : 1.0 L’algèbre de Boole : 1.1 Qui était Boole ? George Boole est un logicien, mathématicien et philosophe britannique. Toute sa vie il a cherché à améliorer le monde de la physique : en 1844, après la publication d'un mémoire d'analyse dans les Philosophical Transactions, la Royal Society lui décerne une médaille. En 1854, Boole développe une nouvelle forme de logique, à la fois symbolique et mathématique permettant de traduire des idées et des concepts en équations, de leur appliquer certaines lois et de retraduire le résultat en termes logiques. Pour cela, il créa une algèbre binaire n'acceptant que deux valeurs numériques : 0 et 1. Cette algèbre est définie par la donnée d'un ensemble E (non vide) muni de deux lois de composition interne le ET et le OU. Le NON n’apparaîtra que quelques années plus tard. . 1.2 Principe L’algèbre de Boole se base sur des fonctions logiques dites combinatoires. Cette algèbre analyse et agit en fonction des différentes entrées. Il n’y a, ici, aucune influence de l’horloge, contrairement aux systèmes dits séquentiels. Les fonctions logiques combinatoires sont la base de l’informatique et de l’électronique moderne, et sont principalement utilisées sous forme de porte logique regroupant un ensemble de transistors. Les opérations fondamentales sont au nombre de 3 : ET, OU, NON. Ces opérations sont représentables par un tableau de vérité montrant l’état de la ou des sorties en fonction de la valeur des entrées L’exemple ci-dessous montre un traitement par l’algèbre de Boole sur deux ensembles A et B: Ensemble A Ensemble B 5 Les transistors : L’opération la plus simple est : 1.2.1 L’opération NON : Aussi appelé opération inverse Noté /a pour une variable a Sa table de vérité est : Entré (a) Faux Vrai Sortie (s) vrai faux Soit pour un ensemble A et B Ensemble Non B Ensemble Non A 1.2.2 L’opération OU : Noté A+B pour deux variables A et B, soit l’un ou l’autre, c’est un « ou inclusif ». Sa table de vérité est : Valeur de A Vrai Faux Vrai Faux Valeur de B Vrai Vrai Faux Faux Résultat Vrai Vrai Vrai Faux Tableau de vérité de la fonction OU. Si l’une des deux fonctions est vraie, la sortie S est vraie. Soit pour nos ensembles A et B 6 Les transistors : 1.2.3 L’opération ET : Noté A.B pour deux variables A et B c’est donc l’un ET l’autre Sa table de vérité est : Valeur de A Vrai Faux Vrai Faux Valeur de B Vrai Vrai Faux Faux Résultat vrai faux faux faux Soit pour nos ensemble A et B cela donne : Opération Et Les opérations non fondamentales : D’autres opérations existent, mais elles dépendent des fonctions de base, les principales étant : Nor (ni l’un ni l’autre) Xor (l’un ou l’autre) Nand (Pas les deux) NXor (les deux ou aucun des deux), ou équivalence Implication (non A ou B) La fonction NOR, par exemple, représentée par le symbole signifie NON OU : Autrement dit ni l’un ni l’autre. C’est donc l’inverse de OU si l’on traite d’un ensemble. Voici l’équivalent dans les fonctions logiques de base. (Inverse de A et inverse de B) Voici sa table de vérité Valeur de A Vrai Vrai Faux Faux Valeur de B Vrai Faux Vrai Faux Résultat faux faux faux Vrai Ces règles sont dites absolues et définissent l’algèbre de Boole. L’un des intérêts de cette algèbre est de permettre les calculs propositionnels aussi appelés calculs de logique formelle, et entre autres de résoudre des exercices avec un tableau de vérités. 7 Les transistors : 1.3 Un exemple : Brown, Jones et Smith sont poursuivis pour fraude fiscale, et prêtent serment de la manière suivante : 1) BROWN : Jones est coupable et Smith est innocent 2) JONES : si Brown est coupable, alors Smith aussi 3) SMITH : dit « je suis innocent, mais au moins l'un des deux autres est coupable » Partons du point de principe que les trois disent la vérité. (4e équation, appelée E) Résolution par l'algèbre de Boole 1=innocent 0=coupable Serment de Brown: non J et S soit /J.S Serment de Jones : B ou non S soit B+/S (on utilise ici une propriété déduite l’implication: A=>B se traduit par /B ou A) Serment de Smith : S et (non B ou non J) soit S. (/B+/J) Condition principale : E= serment de B et serment de J et serment de S soit (J.S). (B+S). (S. (B+J)) Voici la table de vérité du problème, les 3 premières colonnes représentent tous les cas possibles, les 4 suivantes le résultat grâces aux différentes équations S B J J.S B+S S. (B+J) E 0 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 1 0 1 1 1 0 1 0 0 1 0 1 0 0 1 0 1 1 0 1 1 1 1 Nous remarquons que la condition principale (les trois autres sont vraies, équation E) est vraie pour S=1, B=1 et J=0 Donc Smith et Brown sont innocents et Jones est coupable. Tableau de Karnaugh En 1953 l’ingénieur en télécommunication du laboratoire Bell, Maurice Karnaugh créa un système qui permis de réduire des équations trop longues afin d’y voir plus clair. Le tableau de Karnaugh raisonne sur les lois de Boole, mais n’utilise que les opérations simples (et, ou, non) son tableau réside sur une logique binaire. Il permet de simplifier les équations en somme de condition de la forme : a.c.d+a.e.c Voir l’annexe 1, pour un exemple 8 Les transistors : 2.0 Les tubes à vide 2.1 Histoire Les amplificateurs à base de transistors n'ont été utilisés qu'en 1970, à partir du moment où l’on a amplifié un signal correctement. Leurs avantages sont énormes par rapport aux tubes, précédemment utilisés : solidité (pas de tube de verre), faible coût (fondre du verre sous vide coûte cher) et surtout petite taille. Mais les technologies nécessaires à la fabrication de transistors n’ont été découvertes que dans les années 40, après la guerre. Auparavant l’utilisation des tubes était la seule possibilité, mais elle était beaucoup plus complexe. En effet si le but des transistors et des tubes à vide est le même, le principe de transfert des électrons est totalement différent. 2.2 Principe Les tubes à vide sont basés sur le principe Edison : un filament chauffé dans le vide émet des électrons si il la différence de potentiel est suffisante. Un tube à vide est constitué : D’une enveloppe souvent en verre capable d’isoler l’ensemble de l’extérieur, cette enveloppe, souvent en verre, est résistante au vide et à la température. De 3 électrodes o Une Cathode, source d’électrons : potentiel souvent de 0 V , inférieur à celui de l’anode o Une Grille o Une Anode, ayant un potentiel supérieur à celui de la Cathode Le fonctionnement est moins complexe que celui des transistors : La cathode chauffée par un filament permet d’augmenter l’agitation thermique et de libérer les électrons qui rejoignent un « nuage électronique » dans le vide entourant la cathode et appelé charge d'espace. En jouant sur le potentiel de la grille par rapport à la cathode, un nombre plus ou moins grand d'électrons émis par la cathode arriveront jusqu'à l'anode, Cela permet de créer un courant entre anode et cathode : l'amplification de puissance est réalisée ainsi. Les tubes à vide, ont été utilisés notamment par les Anglais durant la Seconde Guerre mondiale (pour les radars et les premières radios), mais ils étaient très encombrants et très fragiles. Il a donc fallu trouver une nouvelle technologie pour les remplacer. Pourtant ils auront permis de développer considérablement la communication ou l’électronique comme les émissions de radio par la meilleure amplification des signaux, et de montrer au monde les énormes progrès que l’homme peut accomplir grâce à l’électronique, cette technologie a permis le développement des transistors et son subventionnement. 9 Les transistors : 3.0 Les Transistors Le mot transistor signifie transfert résistor, il fut choisi en 1948. Les transistors, comme présentés ci-dessous, sont souvent associés, car si seuls, ils peuvent amplifier un petit signal ou servir de commutateurs numériques, leur utilisation unitaire est très vite limitée. Les transistors sont utilisés principalement pour deux de leurs fonctions : l’amplification d’un signal, dans les radios notamment leur fonction logique : aptitude à laisser passer ou bloquer un courant suivant sa valeur. Les circuits imprimés qui contiennent des transistors sont partout autour de nous, de la montre aux détecteurs de présence, en passant par toute l’électronique comme celle d’un lavevaisselle et bien sûr dans les téléphones et les ordinateurs. Le nombre de transistors dans un ordinateur est vertigineux de l’ordre du milliard, leur taille tendant actuellement vers la trentaine de nanomètres. 3.1 Principe : 3.1.1 Les semis conducteurs Afin de créer des transistors, l’homme a dû utiliser des matériaux appelés semi-conducteurs, justement découvert un peu avant, en 1947. Ce sont des matériaux capables, dans des conditions précises, de contrôler le courant. Ils peuvent faire passer le courant comme les métaux ou le bloquer comme les isolants. Un isolant est un matériel dans lequel il n’y pas ou très peu d’électrons libres, où tous les électrons sont solidement attachés au noyau, contrairement aux matériaux dits conducteurs qui disposent sur leur couche externe d’électrons faiblement liés au noyau aussi appelés électrons libres. L’unité de résistance s’exprime en Ω.m-1 (Ohm par Mètre). Quelques exemples : De matériaux très isolants : Le diamant pur : 1.1012 Ω.m-1 Le mica : entre 1.1010 et 1.1015 Ω.m-1 De très bons conducteurs : Le cuivre: 1,7.10-8 Ω.m-1 L’argent : 1,6.10-8 Ω.m-1 L’aluminium : 2,8.10-8 Ω.m-1 Les semis conducteurs comme le silicium (étudié ici) et le germanium ont une résistance intermédiaire : Le Silicium à 300°K 2400 Ω.m-1 Le Germanium à 300°K 0,5 Ω.m-1 (Ces trois catégories sont dues à des franges passantes dans les matériaux mais cela étant à un niveau supérieur au notre nous n’en parlerons pas ici.) 10 Les transistors : La structure du silicium étant entre les deux et permet donc facilement de le faire passer dans un des deux camps. 3.1.2 Le dopage Le dopage consiste à insérer des impuretés dans le silicium, pour modifier son état. Voici l’état du silicium non dopé : On remarque que les 4 électrons sur leur couche externe forment des liaisons covalentes. L’ajout d’impureté ayant 3 ou 5 électrons sur sa couche externe permet de modifier cet état et transformer le silicium en matériau ayant trop (5 électrons -> type N=négatif) ou trop peu d’électrons (3 -> type P=Positif) Un dopage de type P créant un déficit d’électrons, (aussi appelé trou) aura tendance à attirer les électrons. Pour réaliser ce dopage, il faut remplacer un atome de Silicium par un élément ayant 3 électrons sur sa couche externe. Dans le tableau périodique des éléments, on utilise la colonne du Bore : 11 Les transistors : Par opposition, les zones de silicium dopées N ont trop d’électrons comme ici : Le phosphore ayant 5 électrons sur sa couche externe, conduira à un surplus d’électrons. Aussi appelés électrons de valence, ces électrons en plus ou en moins modifient la résistance électrique du matériau. Et dans le cas d’un semi- conducteur, ils permettent s’ils sont bien raccordés (liaison P-N) de faire passer le courant : Les semi-conducteurs sont utilisés en électronique pour réaliser des composants tels que des diodes, des transistors ainsi que des lasers. 3.1.3 Diode Une diode est constituée comme on le voit ci-dessous, de deux zones, une Zone P et une zone N et d’une seule jonction PN (à la différence des transistors qui en ont deux). Lié aux propriétés des semi-conducteurs, la diode ne laisse passer le courant que dans un seul sens 12 Les transistors : 3.2 Le Fonctionnement du transistor Le transistor est la brique avec laquelle sont construits les circuits électroniques, tels les microprocesseurs. La technologie actuellement utilisée pour fabriquer les transistors est la technologie MOS (Metal-Oxide-Semiconductor). Il existe deux types de transistors MOS : les transistors de type N (constitué de 3 zones, PNP) et les transistors de type P(NPN). Les micros-processeurs actuels utilisent des transistors des deux types. On parle alors de technologie CMOS (Complementary Metal-OxideSemiconductor). Un transistor comporte 3 pattes : drain, grille et source, sur les transistors à effet de champ ou, base, émetteur, collecteur, sur les transistors bipolaires que nous allons particulièrement étudier dans ce qui suit. Le transistor bipolaire ou à effet de champ peut jouer le rôle d’un interrupteur entre l’émetteur et le collecteur, commandé par la base. Pour simplifier, en électronique, on a pour habitude de schématiser en utilisant des analogies hydrauliques : voici un exemple pour le transistor. Base Émetteur Collecteur S’il y a du courant dans la base, cela ouvre la communication, émetteur/collecteur. C’est le principe du transistor. 13 Les transistors : 3.2.1 Un transistor bipolaire est un composant à semi-conducteur constitué de 2 jonctions PN, très proches l'une de l'autre. Une diode ordinaire étant elle-même constituée d'une unique jonction P-N, on pourrait dire qu'un transistor contient 2 diodes. Un transistor est formé de 3 zones (N-P-N ou P-N-P selon son type), tel qu'illustré sur le dessin ci-dessous. Chaque "zone" est reliée à une électrode: base (B), émetteur (E), collecteur (C). De plus, la base est très étroite, de l’ordre de 1/10 par rapport au reste. Schématiquement, une jonction PN, telle une diode, fonctionne comme suit: Si elle n'est soumise à aucune tension extérieure, les électrons (charges négatives) sont majoritaires dans la zone N, les "trous" (charges positives) sont majoritaires dans la zone P et entre les deux, on trouve une zone "neutre", désertée. Appliquons maintenant une tension inverse (négatif sur l’anode, positif sur la cathode): on augmente le champ électrique de la zone centrale, ce qui a pour effet de repousser encore plus loin les électrons de la zone N et les "trous" de la zone P. Conséquence: la zone "neutre" s'élargit, la diode est bloquée, ou non passante. Si maintenant, on inverse la polarité de la tension aux bornes de la jonction, c'est-à-dire si on lui applique une tension directe (positif sur l’anode, négatif sur la cathode) on annule le champ électrique de la zone centrale ("neutre"), ce qui provoque le déplacement des charges négatives de la zone N vers les "trous" de la zone P: Il y a donc circulation d'un courant électrique et la diode devient passante. C’est le même principe pour les deux jonctions du transistor, ici un NPN : 14 Les transistors : La jonction E-B est polarisée dans le sens passant, mais la jonction B-C, polarisée en inverse, est bloquée. Il circule donc un courant de E à B, appelons-le iB1. La base, est une zone très étroite et les électrons qui arrivent de l'émetteur vont, pour certains se combiner avec les "trous" (peu nombreux) de la base. Mais ils seront en majorités fortement attirés vers la zone du collecteur par le champ électrique créé par la polarisation inverse de la jonction B-C: il en résulte, sous l'effet d'avalanche, un important courant de collecteur, I B2. C'est ce qu'on appelle l'effet transistor. Ces transistors sont dits bipolaires, car les courants du composant sont véhiculés par deux vecteurs : les électrons et les trous. 3.3 Les circuits électroniques : le cas des portes logiques Connaissant le principe des transistors, nous allons étudier les circuits électroniques et notamment les portes logiques , une application directe de l’algèbre de Boole., vu précédemment. Selon Wikipédia : UN CIRCUIT ELECTRONIQUE EST UN ENSEMBLE DE COMPOSANTS ELECTRONIQUES INTERCONNECTES SOUVENT A L ' AIDE D ' UN CIRCUIT IMPRIME ET DONT LE BUT EST DE REMPLIR UNE FONCTION . C' EST POUR CELA QU ' UN CIRCUIT ELECTRONIQUE EST SOUVENT CONSIDERE COMME UNE BOITE NOIRE COMPORTANT : UNE ENTRÉE POUR L 'ALIMENTATION , UNE OU PLUSIEURS ENTRÉES, UNE OU PLUSIEURS SORTIES . S OUVENT, UN CIRCUIT ELECTRONIQUE EST CONNECTE A DES DISPOSITIFS ELECTROMECANIQUES AFIN DE MATERIALISER LE TRAITEMENT ELECTRONIQUE (EX : UN MOTEUR ). L ES COMPOSANTS D ’ UN CIRCUIT ELECTRONIQUE SONT ESSENTIELLEMENT ASSEMBLES SUR UN SUPPORT ISOLANT (BAKELITE ) COMPORTANT DES PISTES CONDUCTRICES (EN CUIVRE ) ET DES CONNECTEURS , LE CIRCUIT IMPRIME , ET/OU ALORS REGROUPES DANS DE PETITES OU GROSSES PUCES : LES CIRCUITS INTEGRES . EN INFORMATIQUES, LES PRINCIPAUX CIRCUITS SONT : LES PORTES LOGIQUES LES OPERATEURS LOGIQUES (ASSEMBLAGE DE PORTES LOGIQUES) MODULE ADDITIONNEUR MODULE SOUSTRACTEUR MODULE COMPTEUR LA MÉMOIRE LES PROCESSEURS 15 Les transistors : Notre TPE portera sur 3 portes logiques différentes : Des portes And Des portes Or Des portes Not Ces portes sont construites sur le même modèle : 14 pins : 2 pins d’alimentations 12 pins : utilisés comme suit pour la porte or : o 4 portes o 2 entrées o 1 sortie à chaque fois En voici le schéma. Ces trois portes permettent de recréer toute fonction logique qui existe. Les circuits que nous serrons amené à réaliser seront basés sur deux portes, leur utilisation est très simple. Une fois branchée les deux entrées sont branchées sur XA et XB, pour une sortie en XY, où X est le numéro de la porte, ici comprit entre 1 et 4. Une résistance de pull-down est ajoutée pour mettre de bien voir les valeurs. Pour voir les valeurs nous utiliserons des leds monté en dérivation de l’entrée ou de la sortie. L’un de ces circuits sera normalement présenté à l’oral. 16 Les transistors : 3.4 Loi de Moore Cette loi, « le nombre de transistors dans un circuit imprimé doublera tous les dix-huit mois » est une phrase prononcée par Gordon Moore, un des fondateurs d’Intel en 1965 dans électronique magazine. Cette « loi » est en réalité une extrapolation empirique (basée sur un constat). Elle a, jusqu’à maintenant, toujours été vérifiée. Ce tableau montre la quantité de transistors dans les microprocesseurs au cours du temps Date Nom Nombre detransistors Finesse de gravure (µm) 1971 1974 1979 1982 1985 1989 1993 1997 1999 2000 2004 2006 2007 2008 2008 2008 2009 2010 4004 8080 8088 80286 80386 80486 Pentium Pentium II Pentium III Pentium 4 Pentium 4D « Prescott » Core 2™ Duo Core 2™ Quad Core 2™ Duo (Penryn) Core 2™ Quad (Penryn) Intel Core i7 (Nehalem) Intel Core i5/i7 (Lynnfield) Intel Core i7 (Gulftown) 2 300 6 000 29 000 134 000 275 000 1 200 000 3 100 000 7 500 000 9 500 000 42 000 000 125 000 000 291 000 000 2*291 000 000 410 000 000 2*410 000 000 731 000 000 774 000 000 1 170 000 000 6 3 1,5 1,5 1 0,8 à 0,28 0,35 à 0,25 0,25 à 0,13 0,18 à 0,065 0,09 à 0,065 0,065 0,065 0,045 0,045 0,045 (2008) 0,032 (2009) 0,045 0,032 17 Les transistors : On peut noter que la courbe établie à partir des données de ce tableau et la courbe représentant la loi de Moore montrent une certaine similitude depuis les années 70. Les transistors se miniaturisent au fur et à mesure des années, la taille des circuits n’augmente que peu et son augmentation est plus due à la surface d’échange de chaleur qu’à son nombre de transistors. Ce n'est qu'en 1971 qu'une réelle miniaturisation a pu être réalisée avec création de circuits imprimés : auparavant il fallait plusieurs circuits pour réaliser une seule fonction logique. Alors que cela n’occupe que quelques µm² aujourd’hui. . Toutefois, il semble que l’application de la loi de Moore approche de son terme, certains montrent déjà une inflexion depuis 2005, et prédisent les limites de la miniaturisation pour 2015/2020 La limite de la miniaturisation a pour origine la taille des composants qui tend vers la dizaine de distances interatomiques, domaine où les lois de la physique changent totalement aussi bien pour les phénomènes d’utilisations que pour les techniques de fabrication. 18 Les transistors : Conclusion Les transistors ont révolutionné le monde de l’électronique en général et en particulier le monde informatique. Depuis leur création, l’homme ne cherche qu’à les améliorer, voire les remplacer par des technologies différentes comme les graphènes (couche d’une molécule de carbone ayant des propriétés de semi-conducteurs). Ils occupent une place de plus en plus importante dans l’électronique grand public (dans un portable le nombre de transistors est compté en centaines de millions), mais aussi pour des projets scientifiques, comme Deep Blue (l’ordinateur d’IBM ayant battu le meilleur joueur d’échec au monde) ou les synchrotrons. Tous ces projets dépendent des ordinateurs et donc des transistors. La miniaturisation de ceux-ci permet d’augmenter la quantité de transistors et donc la puissance de calcul. Mais cela augmente aussi l’effet joule (échauffement lors du passage d’un courant) ce qui devient problématique. D’autres solutions pour accélérer les calculs existent comme l’augmentation des fréquences de commutations des transistors, mais cela entraine aussi des échauffements et des hyperfréquences qui peuvent conduire à d’autres problèmes. Une autre solution serait d’utiliser des semi-conducteurs supraconducteurs : soit en abaissant la température, soit en trouvant de nouveaux matériaux. Toutes ces possibilités d’évolutions montrent bien que si les transistors ont été des innovations majeures du dernier siècle, ils peuvent encore évoluer. Toutefois, il ne s’agit là que d’améliorations qui vont atteindre leurs limites de miniaturisation en se rapprochant de l’échelle du domaine quantique, où les lois de la physique traditionnelle ne sont plus applicables. De plus, l’informatique actuelle repose sur le mariage de l’algèbre de Boole et d’interrupteurs perfectionnés. Les progrès dans la compréhension du cerveau humain, avec notamment les réseaux de neurones, montrent que pour la logique et les calculs, ce n’est pas la seule voie possible. Il est possible que dans les prochaines années, une nouvelle rupture technique remette en cause aussi bien l’algèbre de Boole que les transistors, et permette un nouvelles essor des puissances de calculs, toujours plus grandes, et répondant à une nouvelle loi de Moore Cette rupture technologique sera nécessaire pour créer des intelligences artificielles dignes de ce nom. Un cerveau de souris est, pour le moment, plus puissant que les plus grands supercalculateurs du monde, consommant des quantités d’énergie énormes…. 19 Les transistors : Remerciements En adressant mes remerciements à: Mr Cichowlas Mme Guérin Mme Deprez Pour leur aide tout au long de l’année Ainsi que : Roiron Jean-Pierre et Régine Antoine Crouet(TL2) Et bien d’autres Pour la relecture. 20 Les transistors : Sitographie : Voici les sites utilisés http://www.elecinfo.fr/informatique/evolution.html http://www.liafa.jussieu.fr/~carton/Enseignement/Architecture/Cours/Gates/ http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=4560 www.montefiore.ulg.ac.be/~vdh/supports-elen0075-1/notes-chap3.pdf (Université de Lièges) www.lmi17.cnam.fr/~anceau/Documents/Rumelhard.pdf (Conservatoire National des arts et métiers) http://subaru2.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/electro/portes.html (Université le Mans) http://fr.wikipedia.org/wiki/Dopage_(semi-conducteur) http://fr.wikipedia.org/wiki/Transistor Livre utilisé : Algorithmique Cours complet, exercice et problèmes résolus, travaux pratiques de Michel Quercia aux éditions Vuibert Publié sous licence CC : BY-SA-NO 21 Les transistors : Annexe, Utilisation de Karnaugh Prenons un calcul avec 4 variables, dont voici l’expression : a.b.c+d.c.a+b.d+c.b+a.b Le tableaux de Karnaugh permettent en quelques étapes rapides, de simplifier cette équation. 1ere étape : dresser le tableau Pour deux variables, un tableau de Karnaugh peut se représenter sous les formes suivantes : Un tableau de Karnaugh nous renseigne donc sur les données suivantes : Le nom de la fonction (par ex : X), Le nom des variables (a, b),(pour un cas a deux variables) L'état des variables : 0, 1 ou une barre représentant l'état 1, La valeur de la fonction (1 ou 0). On note que : Dans la case 1 les variables valent toutes 0. 22 Les transistors : Et pour 4 variables le tableau est le suivant : X a.b 00 01 11 10 c.d 00 Case1 5 9 13 01 2 6 10 14 11 3 7 11 15 10 4 8 12 16 Tableau de Karnaugh pour 4 variables. A chaque case est associé un quadruplet des valeurs a, b, c, d. Exemples : De droite à gauche et de haut en bas La case n° 4 représentera le quadruplet {1,0,0,0} ou a = 1, b = 0, c = 0 et d = 0 (a . b . c . d ). La case n° 11 représentera le quadruplet {1,1,1,1} ou a = 1, b = 1, c = 1 et d = 1 (a . b . c . d ). La case n° 16 représentera le quadruplet {1,0,1,0} ou a = 1, b = 0, c = 1 et d = 0 (a . b . c . d ). Partons d’un exemple : soit une fonction booléenne définie par : a.b.c+d.c.a+b.d+c.b+a.b = E Tableau correspondant : E a.b 00 01 11 10 00 01 11 10 c.d Étape 2 remplir le tableau Pour chaque case on regarde si la condition principale est vraie. Par exemple pour la case 1 : a=0 ;b=0 ;c=0 ;d=0 ; L’équation a.b.c+d.c.a+b.d+c.b+a.b = E est faux, car toutes les variables sont égales a 0 Pour la case 3 a=1 ;b=1 ;c=0 ;d=0 dans l’équation on a « a.b » donc pour l’algèbre booléenne E=1 On recommence pour toutes les cases et l’on met 1 pour vrai et 0 pour faux en utilisant le tableau suivant. X c.d a.b 00 01 11 10 00 0 0 0 0 01 0 1 1 1 11 1 1 1 1 10 0 0 1 0 23 Les transistors : Étape 3 repérer les groupes de 1. Une fois le tableau rempli, on repère les groupes de 1 et on les rassemble par paquet de puissance de deux (2, 4, 8 …) sans oublier que le tableau est sphérique : haut et bas peuvent être groupés ainsi que gauche et droite. Les paquets doivent être les plus gros possible, et êtres rectangulaires, les 1 peuvent être utilisées plusieurs fois, les groupes ne doivent pas regrouper de 0 et surtout tous les 1 doivent être utilisés. Par exemple Les 1 sont groupés par 4 ou 2 Pour notre exemple, les groupes sont : X 00 01 11 10 c.d 00 0 0 0 0 01 0 1 1 1 X c.d X a.b 11 1 1 1 1 10 0 0 1 0 00 01 11 10 00 0 0 0 0 01 0 1 1 1 00 01 11 10 c.d a.b a.b 00 0 0 0 0 01 0 1 1 1 X 11 1 1 1 1 10 0 0 1 0 c.d 11 1 1 1 1 10 0 0 1 0 11 1 1 1 1 10 0 0 1 0 a.b 00 01 11 10 00 0 0 0 0 01 0 1 1 1 Étape 4 repérer les termes qui sont constants. Les termes constants sont les termes de chaque groupe de 1 (c'est-à-dire ne passent pas de 1 à 0 ou de 0 à 1. Pour le groupe vert c’est a et b qui ne varient pas, on a donc a.b Pour le groupe rouge c’est a,d et c qui ne varient pas, on a donc a.d.c Pour le groupe marron c’est d et c qui ne varient pas, on a donc b.d Pour le groupe bleu c’est a, c et d qui ne varient pas, on a donc a.c.d Ensuite on ajoute les calculs par un « ou » Ce qui donne l’équation simplifier a.b + a.d.c + d.b + a.c.d, Donc on peut dire que a.b.c + d.c.a + b.d + c.b + a.b = a.c + b.c + a.b + a.c.d = a.b.c+d.c.a+b.d+c.b+a.b 24